Elles roulèrent sans se parler vers le centre ville. Juliette conduisait sa voiture à travers
la circulation avec son autorité naturelle. À coté d'elle, Charlotte ne savait pas comment
se tenir et gardait le visage tourné vers la vitre. Où allaient-elles ? Juliette n'avait même
pas répondu à la question. Elle flottait entre inquiètude et excitation, ivresse et émoi.
À l'extérieur ne défilaient que des silhouettes floues, échappées d'un mirage. Cette fois,
elle savait que l'univers parallèle qu'elle s'était tant de fois décrit en secret était tout
proche, enfin accessible. La réalité peu à peu s'effaçait. À tout moment, elle s'attendait
à ce que la main de Juliette se pose sur sa cuisse. Une main douce glissant sa caresse
sur le satin de sa peau. Ou une main dure au contraire, aggripée à son corps. N'importe
quel contact lui aurait plu, mais rien ne passait. Indifférente à la tension de Charlotte, aux
imperceptibles mouvements que faisaient celle-ci pour l'inviter à violer son territoire, à ces
cuisses bronzées que découvraient hardiment une minijupe soigneusement choisie, Juliette
ne semblait absorbée que par les embarras du trafic. Enfin, elle gara sa voiture devant la
devanture d'une boutique de lingerie urtra-chic. Luxe, calme et volupté, commenta-t-elle.
Sur les murs couleur pêche, des strings, des tangas et des soutiens-gorge tendus entre des cadres dorés
dessinaient dans le vide des silhouettes raffinées. Regroupées par couleur, mises en lumière avec un soin
maniaque, des centaines de dentelles arachnéennes et de satins précieux reposaient sur des rayonnages
d'acajou, telles de prestigieuses pièces de collection. Charlotte sentit un léger frisson la parcourir de l'échine
aux reins. L'élégance extrême de ce temple dédié aux dessous féminins ne la mettait pas à l'aise. Juliette
s'en moquait. Déjà, elle se penchait sur les étagères pour y pêcher des articles froufroutants. Elle lui jetait
des coups d'œil malicieux. Et elle l'entraîna jusqu'à l'une des cabines d'essayage.
Dans cet établissement ultra-chic, les cabines d'essayage n'avaient rien à voir avec les vulgaires isoloirs des
autres magasins. C'étaient de véritables salons: une porte de verre dépoli s'ouvrait sur un espace de deux
mètres sur deux tapissé d'acajou et d'une profonde moquette noire. Au fond, un large tryptique permettait de
se voir sous toutes les coutures. Juliette poussa Charlotte à l'intérieur et s'y engouffra à son tour. Bientôt, elle
lui demanda de se déshabiller. Cet ordre excita Charlotte, non seulement parce qu'il lui avait été donné par sa
Maîtresse, mais aussi à cause du lieu où elles se trouvaient. La présence de Juliette observant tout près d'elle
son strip-tease acheva bien sûr de l'émouvoir. Se retrouver totalement nue pour essayer un string et un bustier
de satin abricot assorti la troublait encore davantage.
Charlotte respira un peu plus vite en regardant dans le miroir les mains de Juliette se poser sur ses hanches
sur l'échancrure du string. Elle lui fit faire un demi-tour, passant et repassant les doigts sur ses fesses à travers
le satin. Le souffle court, Charlotte ferma les yeux et entrouvit légèrement les cuisses. Elle craignait de tâcher
le fond de la culotte, tant les doigts de sa Maîtresse frôlaient déjà son sexe depuis l'entrejambe jusqu'au nombril,
sans s'attarder, comme distraits. Elle posa une main sur celle de son amante dans l'espoir de la guider mieux,
mais sans oser la forcer à pousser plus loin ses investigations sensuelles.
- Je pourrais te plaquer à plat ventre contre la cloison. Imagine le contact lisse de l'acajou contre tes seins pressés.
Tu sentirais la pointe des miens contre ton dos et mon sexe brûlant contre tes fesses. Je te mordillerais le cou,
ici même avec toutes les clientes autour de nous. Je suis sûre que cela te plairait.
À cet instant, une vendeuse entrouvit la porte.
- Est-ce que ça lui plait ? demanda-t-elle avec un large sourire.
- C'est tout à fait charmant sur vous, pousuivit la vendeuse. Voyez comme les bonnets pigeonnants valorisent
votre poitrine. Prenez-vous celui-ci ou souhaitez-vous essayer autre chose ?
- Non, elle prend celui-ci, annonça Juliette.
La vendeuse emmaillota avec mille précautions la lingerie dans du papier de soie.
- Vous constaterez d'ailleurs que ce modèle est aussi confortable que sophistiqué. Monsieur trouvera lui aussi cet
ensemble tout à fait charmant.
- Pas Monsieur, Madame, rectifia Juliette en s'emparant du sac de papier rose. Elle passa son bras sous celui de
Charlotte et sortit du magasin en riant, ravie de son impertinence et de la stupéfaction de la vendeuse.
- Maintenant, on va au Dépot, annonça-t-elle en se remettant au volant.
Le Dépot était un café-brasserie sans âme, uniquement fréquenté par une clientèle masculine. Elles s'installèrent
à l'opposé du bar et Juliette commanda deux salades. Les hommes parlaient mais ne s'écoutaient plus. Ils n'avaient
plus d'attention que pour les nouvelles venues, pour leur jambes et leurs seins, pour leurs jupes si courtes.
- Écarte un peu les cuisses, chuchota Juliette à l'oreille de Charlotte.
- Quoi ? Mais tu es folle ?
- C'est un ordre.
- Maintenant, passe la main sur une de tes cuisses, et arrange-toi pour relever les jambes un peu plus haut.
Un coup d'œil lui permit de constater qu'elle avait obéit à son ordre avec beaucoup d'application: sa jupe remontait si
haut qu'elle pouvait voir l'amorce blanche de sa culoltte. Juliette souriait, les yeux droits dans les siens, et elle eut la
sensation qu'enfin elle lui plaisait vraiment. Son zèle la bluffait.
- Je vais faire tomber la salière et tu vas la ramasser, annonça Juliette. Mais d'abord, ouvre ton chemisier de deux
boutons de plus. Tu as compris ?
Charlotte hocha la tête, fit mine se s'essuyer la bouche avec sa serviette et en profita pour échancrer un peu plus son
corsage.
- Embrasse-moi dit Juliette.
Elle avait brusquement rapproché son visage et ne souriait plus du tout. Elle passa sa main dans le cou de Charlotte
et attira d'autorité ses lèvres vers les siennes. N'eut été le délicat parfum Miss Dior, elle aurait pu croire que c'était un
homme qui était en train de l'embrasser, tant Juliette mettait de fougue à posséder sa bouche. Dans la brasserie, les
conversations s'étaient tues brusquement. Lorsqu'elle rouvrit les yeux, Charlotte découvrit autour d'elle des hommes
pétrifiés dans leur attitude.
- Maintenant, écoute-moi attentivement, le brun aux cheveux presque rasés qui porte un jean s'appelle Xavier.
Il habite à deux pas d'ici. Il va partir avant toi et tu vas le rejoindre. Voilà son adresse. Dans le hall de l'entrée
de son immeuble, appuie sur le bouton marqué au nom de Monsieur de Saint-Avit. Prends l'ascenseur jusqu'au
deuxième étage, c'est la porte de droite. Une jolie jeune femme t'ouvrira, elle s'appelle Valérie. tu te déshabilleras
et lui feras l'amour sans la déshabiller. Ensuite tu dégraferas le pantalon de Xavier et tu donneras l'ordre à Valérie
de se dévêtir. Elle le masturbera à ta demande et lorsque son sexe sera en érection tu le prendras dans ta bouche.
Charlotte, ébahie, écoutait religieusement Juliette, mais sans oser ni intervenir encore moins protester.
Tu t'allongeras ensuite sur le lit, en prenant soin de tenir tes jambes bien écartées. Allongée sur le lit, tu t'offriras
à lui pour qu'il te prenne. Une fois qu'il t'aura prise, Valérie te léchera jusqu'à ce que tu jouisses dans sa bouche.
Puis vous irez toutes les deux dans la cabine de douche où l'homme urinera sur vous. C'est son fantasme. Tu
accepteras. Ensuite, tu urineras sur Valérie et elle en fera autant sur toi. Accepte cela et accomplis ta tâche.
Elle appuya sur le bouton de l'interphone, sans rien ne pouvait commencer. Ses mains tremblaient, sentant son
corps plus vulnérable encore. Aucune voix ne répondit. Elle frappa à la porte, une très belle jeune femme apparût.
Elle commit sa première faute; elle oublia de se déshabiller. Valérie le fit pour elle, avec grâce et naturel. Il lui fallait
réagir, si elle ne voulait pas commettre une seconde erreur. Elle commença à embrasser son ventre doux et moite,
délicatement parfumé, lorsqu'on frappa à la porte. Valérie ne parut pas étonnée de cette visite. Xavier entra. Elle lui
dégrafa la ceinture de son pantalon. La jeune femme acheva de le déshabiller avec élégance et prit le sexe de
l'homme entre ses doigts effilés. Elle le masturba lentement, en roulant sa paume tout autour du cylindre de chair.
La verge était maintenant massive et congestionnée, d'une parfaite obscénité. Après avoir ordonné sèchement
à Valérie de cesser de le masturber, il demanda à Charlotte de s'allonger sur le lit, sur le ventre, en cambrant ses
reins au maximum. Sans qu'elle y soit préparée, il la sodomisa sans le moindre égard. Ensuite, il demanda à Valérie
de se mettre dans la même position, il la prit à son tour tout aussi brutalement. Xavier somma d'une voix autoritaire:
- Laquelle veut me recevoir ?
Charlotte répondit spontanément qu'elle le désirait. Il lui ordonna de le prendre dans sa bouche pendant que Valérie
caresserait la partie de son sexe qu'elle pouvait atteindre. Elle suça avec ferveur la verge enflammée qui se cabrait
sous sa langue. Le membre devint si volumineux qu'elle eut quelques difficultés à le conduire au terme de sa jouissance.
Avec violence, il se contracta, manquant de ressortir de ses lèvres. Il éjacula brusquement, inondant sa gorge d'un
liquide qu'elle prit à coeur à avaler avec dévotion. Juliette lui avait appris à se délecter de sperme, à plus soif.
Xavier les envoya se laver. La salle de bain était vaste et claire. Avant qu'elles n'eurent le temps de se mettre sous la
douche, il urina sur elles en les éclaboussant d'un jet dru et tiède. Elles tournèrent sur elles-mêmes afin que chaque
parcelle de leurs corps reçoive son ondée. L'excitation qui en résulta leur donnèrent l'envie de lui offrir une dernière
scène. Elles refirent l'amour presque tendrement.
Quand Charlotte rentra chez elle, épuisée mais heureuse d'avoir franchi une nouvelle étape dans son abnégation,
elle reçut un appel de Juliette. Froidemement, elle lui annonça qu'elle serait offerte prochainement lors d'une soirée
privée. Elle s'endormit presque aussitôt après avoir pris un bain.
Bonne lecture à toutes et à tous.
Méridienne d'un soir.
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Caenée, en grec ancien, ???????, nymphe, fille du roi Elatos, héros réputé invincible,
fut le premier travesti connu de la mythologie. Lors de la naissance de son fils Coronos,
issu de sa liaison avec Poséidon, celui-ci lui demanda quel cadeau, elle désirait. Elle
souhaita être transformée en guerrier invulnérable, parce qu'elle ne voulait plus être
une femme. Elle devint Caenis, combattit avec tant d'ardeur que les Lapithes firent d'elle
leur roi. Grisé par le succès, Caenis exigea qu'on lui offrît les sacrifices mérités par un
dieu. Tant d'outrecuidance irrita Zeus qui ordonna aux Centaures de tuer le prétentieux
Caenis. Mais comme il portait une cuirasse magique, les armes ne l'atteignaient pas.
Alors ses assaillants le frappèrent sur la tête avec des troncs d'arbre pour l'enfoncer
sous terre et il mourut étouffé. Peu après, un oiseau sortit de terre et s'envola; lorsqu'on
enleva son cadavre, Caenis était redevenu une femme.
Ce mythe se réfère, d'une part, à une antique coutume des Albanais consistant à introduire des femmes habillées
en hommes parmi les soldats, afin de tromper l'ennemi sur ses effectifs, d'autre part à un rituel pratiqué à une époque
oubliée: des hommes nus frappaient avec des maillets sur la tête d'une effigie de la Terre-Mère pour libérer Perséphone.
Cénée ou Caenos était, selon les uns, le fils d'Atrax ou bien le fils du Lapithe Elatus et Hippea; selon d'autres, celui
d'Atrax et Elatus. Il était né fille sous le nom de Caenis, et sa grande beauté la rendait l'objet des vœux de tous les
princes de la Thessalie; mais la fière Caenis rebutait tous ses soupirants à ne pas vouloir entendre parler de mariage.
Un jour qu'elle se promenait sur le rivage de la mer, Poséidon la surprit et lui fit violence; ensuite il lui promit de lui
accorder tout ce qu'elle demanderait. Caenis lui répondit que, pour n'être plus exposée à l'outrage qu'elle venait de
recevoir, elle demandait, pour toute grâce, de changer de sexe. Ses vœux furent exaucés sur-le-champ, Caenis devint
homme, et à cette faveur, le dieu en joignit une autre, le privilège d'être invulnérable. Dès ce temps-là, Cénée n'aimait
rien d'autre que les exercices violents qui conviennent aux hommes. Il avait aussi, selon quelques auteurs, assisté à
l'expédition des Argonautes et à la chasse du sanglier de Calydon.
Il acquit une belle réputation lors de la guerre contre les Centaures. Il fut un des Lapithes qui combattirent les Centaures
aux noces de Pirithoüs. Après en avoir tué plusieurs ennemis, sans jamais être blessé, il fut enseveli sous un amas de
troncs d'arbres que ses ennemis lui jetèrent dessus, et comme il allait étouffer sous ce terrible poids, on vit tout d'un coup
sortir de dessous les arbres un oiseau couvert de plumes jaunes; il s'envola; c'était Cénée que Poséidon avait ainsi
métamorphosé. Aux enfers, Enée rencontra Cénée qui avait repris son sexe initial.
Il arrive à Zeus, devenu le plus puissant des dieux, de crainte d’être un jour supplanté, dépassé en puissance par sa
progéniture, de la réintégrer en son sein, comme l’a fait la mère originelle, Gaïa. L’enjeu de cette opération est double,
car il s’agit pour lui, au-delà de la lutte à l’encontre d’une possible rivalité, de se doter des qualités et attributs spécifiques
de ses enfants, en les gardant un temps en lui afin d’en acquérir aussi le bénéfice.
Pandora, fabriquée et parée, à l’image d’une vierge chaste, pour séduire et fasciner les hommes est le départ de la race
des femmes féminines qui font souffrir les hommes. Voilà bien une version culturelle antique de misogynie et d’immaturité
affective masculine: hommes incapables de supporter la propension de certaines femmes, les vierges paraissent en
l’espèce en bonne position, à réveiller en eux le vide constitutif. La boîte qui renferme les maux est aussi délivrée aux
hommes, par l’entremise de cette funeste messagère. Désormais la destinée humaine, séparée de celle des dieux, sera
divisée selon les lois du sexe et de la passion.
Cette cosmogonie fait surgir du néant une divinité créatrice, d’essence féminine, pour donner naissance au principe
masculin, parmi les dieux ouraniens, futurs créateurs de l’humanité. Nous disposons de la sorte d’une figure imaginaire
qui répond d’une géométrie fantasmatique où la virginité maternelle est une nécessité : l’essence masculine est issue de
la toute-puissance procréatrice de la mère archaïque. Ainsi vient à se concevoir une éviction radicale de la sexualité.
De façon générale, la conception grecque antique a ramené le féminin à l’animalité et au domaine de la sensation.
Platon dans le mythe de la caverne décrit l’assomption d’un masculin: l’homme quittant les profondeurs, cheminant vers
la lumière, une fois séparé du pôle féminin parviendrait au fait d’une sexuation. Il serait ainsi mu par la quête illusoire
d’une complétude perdue. L’androgynie est une tierce condition humaine, dans cette famille de fables. Elle doit être
considérée comme plus proche de l’origine divine. C’est une colère de Zeus qui condamnera les puissants et véloces
Androgynes à une réduction, une coupure selon l’ordre du sexe.
La virginité est intéressée par le substrat bisexuel que constitue l’androgynie primordiale de leur espèce. Ainsi dans
les "Métamorphoses" du latin Ovide, la vierge Caenis est outragée par le dieu Neptune qui, au titre d’une réparation,
exauce son vœu de devenir homme, Cénée, pour ne plus jamais avoir à subir cette violence. Elle est dotée d’une grâce
qui rend invincible, la met à l’abri du viol, et qui consiste en outre à rendre sa chair impénétrable au fer des armes.
Ce don place Cénis devenue Caenée en position de pouvoir résister à la puissance des Centaures et à subir, pour avoir
infligé cette vexation, la vengeance des dieux offensés; il périt écrasé sous le poids de troncs abattus. N’est-on pas ici
face à la symbolisation d’une déchéance de la force phallique représentée par la honte des Centaures, redoublée dans
la métaphore du meurtre par des arbres mais pourtant objets d’une castration par leur arrachement ou leur abattage.
On remarquera que cette construction, à l’inverse de la simultanéité, décrite par les fables d’Aristophane et de Platon,
affiche l’alternance des polarités sexuées.
Les vierges se trouvent confirmées dans leur statut féminin par la soumission à la loi de leur sexe au regard de la
force et de la virilité masculine. Ici le rapport sexuel est encore envisagé comme dévirilisant pour la femme. La puissance
phallique est relativisée dans la mythologie: elle peut y être mise en échec, qu’elle soit l’apanage de femmes ou assumée
par des hommes. Elle risque de déchoir, d’être vaincue ou de conduire à la mort. La résistance à la pénétration masculine
est dans la pensée grecque liée à un pouvoir d’origine divine.
Bibliographie et références:
- Apollodore, "Épitome"
- Apollonios ,"Argonautiques"
- Euripide, "Danaïdes"
- Hésiode, "Théogonie"
- Homère, "Iliade"
- Hygin, "Fables"
- Ovide,"Métamorphoses"
- Pausanias, "Description de la Grèce"
- Pindare, "Odes"
- Platon, "Les Lois"
- Virgile, "Enéide"
Bonne lecture à toutes et à tous.
Méridienne d'un soir.
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Juliette m'avait préparée à vivre des évènements importants au cours de ce week-end.
J'étais terriblement anxieuse de me retrouver face à un couple de dominateurs chevronnés,
qui pratiquaient les rites du sadomasochisme depuis plus d'années que j'en avais moi-même
vécu. Ils seraient accompagnés de plusieurs invités auxquels je m'offrirais. Une fois encore,
ma principale crainte était de ne pas avoir la force et la volonté de me montrer à la hauteur
des épreuves sur lesquelles on allait me juger, et à travers moi, ma Maîtresse. En tout état de
cause, j'allais devoir donner le meilleur de moi-même, et considérer, dans les pires situations
auxquelles je serais peut-être confrontée, l'honneur qui m'était accordé.
Lorsque la porte d'entrée se referma sur moi, ma déception fut vive. Mes yeux s'équarquillèrent et je passai
en revue l'espace des pièces où l'on me conduisait sans y déceler la moindre trace de matériel, d'accessoires,
ni même l'ombre d'une ambiance SM. Cette première soirée dura environ trois heures. Selon le rite cher aux
initiés, c'est la Maîtresse qui présente son esclave, afin que ses hôtes puissent se rendre compte de ses
limites réelles et ainsi l'utiliser au mieux par la suite.
Selon le désir de Juliette, je relevai ma robe puis j'écartai mes jambes en me cambrant. Cela accentue la courbe
de mes reins et met en valeur le galbe de mes fesses musclées. Se présenter ainsi oblige l'esclave mise à nu à
mettre son corps en offrande quels que soient ses défauts, à mieux se connaître et à mieux s'assumer. Par cette
mise à nu, le corps livré, déshabillé, disséqué, est comme bafoué, humilié sans concession. L'être ainsi exhibé
apprend le pouvoir de son corps et l'esclave tire sa force de la fascination qu'il exerce sur la Maîtresse.
Dans la salle plongée dans la pénombre, j'entendais des gémissements, où maintenant des corps s'entremêlaient.
Une grande femme brune, aux seins fermes, à peine dissimulés sous un chemisier transparent, chaussée d'escarpins
Louboutin, aux jambes interminables, galbées dans des bas à couture noirs, s'offrait à trois hommes qui la prenaient,
allant et venant, dans les trois voies qui leur étaient offertes, pour finalement se répandre dans sa bouche. Plus loin,
une soumise à la tête rasée, les cuisses renversées, criait sous les caresses d'une jeune fille, raidie sous sa langue.
Dans une alcôve plongée dans la pénombre, une ravissante blonde aux cheveux courts, commençait à se déshabiller;
sa jupe flottait au gré de ses mouvements; par moments, elle s’ouvrait sur le côté laissant apparaître la blancheur d’une
cuisse nue jusqu’au niveau de l'aine; elle attrapa le bas de la jupe et la fit voler, découvrant volontairement ses jambes
au regard de l’assistance; elle défit les boutons de son chemisier dévoilant son ventre en ondulant des hanches dans
un balancement lascif; un homme s'enhardissant lui ôta; le soutien-gorge descendu fit apparaitre l'aréoles de ses seins;
Elle s’exhibait sans retenue; deux autres invités s’approchèrent, un dégrafa le soutien-gorge, libérant les seins qui étaient
déjà fièrement dressés; il les caressa et les malaxa sans douceur; le second attoucha ses fesses; elle était maintenant nue.
De nombreuses mains prirent alors possession de son corps offert, aucune partie ne fut oubliée; les doigts fouillèrent son
vagin et son anus; elle demanda à être prise; un homme s’allongea sur elle, la pénétra tout aussi rapidement et commença
des mouvements de va-et-vient; un sexe s’approcha de sa bouche, elle happa le membre viril qui s'enfonça dans sa gorge.
Un cercle se forma bientôt autour de l'alcôve, avec autant de verges tendues que de participants, n’attendant plus que sa
langue et sa bouche pour les enjôler; elle voletait de l’un à l’autre, au gré de leur ardeur; le premier à se libérer maintint
fortement sa tête, jusqu’à que la source ne fut tarie; elle avala la précieuse semence qui inondait sa gorge; l’un après
l’autre se délivrèrent; le sperme coulait de ses lèvres, en filaments visqueux qui se balançaient sous son menton; l'un des
invités se coucha sur le dos et la fit l’allonger sur lui, il la bloqua aux épaules et la pénétra en la forçant à se cambrer.
Pendant qu’il la prenait, un autre s’intéressa à son orifice le plus étroit et y introduisit alors un doigt; approchant sa virilité
de ses reins offerts, il la sodomisa brutalement avant de se retirer libéré; un autre, stimulé par la facilité à laquelle elle se
prêtait à cette double pénétration, prit rapidement la place et éjacula en longues saccades; ils furent trois à choisir cette
voie exiguë, à mêler leur foutre dans les entrailles de la jeune femme masquée qui n'était plus qu'un réceptacle béant.
Ma peau subit assitôt le contact de mains froides posées au creux de mes reins puis entre mes fesses. Ces mains
inconnues, redoutées et tant attendues, me palpèrent, me flattèrent, comme si elles voulaient à la fois découvrir mes
formes et mes pensées; j'ouvris davantage mes cuisses afin que les doigts attentifs puissent m'explorer en totalité.
Lorsque ma Maîtresse qui me testait fut parfaitement convaincue de mon absolue docilité, les Maîtres entreprirent
d'autres jeux. Une cravache noire me cingla brusquement avec une telle violence que je poussai un rugissement.
Il est connu que l'alternance de la douceur et de la violence contribue à dresser les esclaves réticents: mais moi,
pauvre débutante désireuse de bien faire pour le bonheur de ma Maîtresse, je ne savais rien de tout cela et crus être
punie pour une faute commise à mon insu. Aurais-je déplu par ma position ? Mon regard, malgré moi, se serait-il
montré insolent ? La rigidité de la cravache enflammait mes reins et mon dos. Les coups lacéraient ma chair, me
procurant de lancinantes sensations de brûlure. J'avais perdu l'habitude du fouet, dont j'avais été privée depuis un
bon mois. Juliette me promettait parfois de me fouetter, comme s'il s'agissait d'une récompense
Insensiblement, la douleur parut s'atténuer pour laisser place à une sensation de plaisir diffus. Les coups devenant
plus légers, plus dirigés, je compris soudain que j'allais jouir. Lorsque la tige de la cravache m'atteignit exactement
entre les cuisses, sur le renflement du pubis, j'éprouvais la délicieuse honte de me laisser aller à gémir, en fléchissant
légèrement les jambes pour serrer mes cuisses, et je connus un orgasme qui enchanta ma Maîtresse et ses hôtes.
Une fois la fulgurante jouissance dissipée, je sentis revenir la douleur me tenailler et, avec une inconscience rare,
j'osai imporer leur pitié. Les invités se regardèrent, déçus et interloqués. Ils décidèrent de me faire payer ma faiblesse.
Ce fut ma Maitresse qui me conduisit. Je fus placée face à un mur comportant un trou en son milieu de telle façon que
ma tête dépassait d'un coté et mes reins de l'autre. J'allais être prise par l'arrière et contrainte par la bouche en même
temps. Juliette m'installa. J'étais en position, jambes écartées, la croupe exagérément offerte, la bouche déjà ouverte,
prête à être investie selon le bon vouloir des invités. À me voir ainsi soumise, leur colère s'apaisa. Qu'importait dès lors
qu'un homme se servît de ma bouche comme celle d'un esclave docile. Qu'il me malmenât et m'abreuvât de son plaisir.
Impatient de se satisfaire à son tour, un autre homme prit la place du précédent. Il me baisa la bouche, ma langue lui
servant d'écrin. J'accomplis cette fellation avec un recueillement mystique. Pendant ce temps, un troisième utilisait mon
vagin sans ménagement. Excité par le spectacle de la fellation que je pratiquais, il décida brusquement d'utiliser mes
reins, qui, comme la totalité de mon corps, étaient à sa merci. Il s'enfonça sans préliminaire pour me faire mal et je
trouvai le courage de ne pas gémir dans le regard de ma maîtresse qui m'observait intensément; je comprimai sa verge
avec mes deux mains au même rythme que les coups qui me projetaient en avant.
Je croyais l'épreuve terminée, mais un troisième sexe plus épais que le précédent força les lèvres de mon vagin. Je ne
comprenais plus. Le silence soudain m'exaspéra, car je ne pouvais rien voir de ce qu'il se passait autour de moi. J'étais
prise, on me pénétrait, j'étais aveugle, je ne reconnaissais aucun des invités. Je compris enfin que le membre qui me
pénétrait était un olisbos à ceinture dont ma Maîtresse s'était ceint la taille. Cette audace m'excita. Je me sentis fondre,
mon ventre se liquéfia. Avec un vocabulaire outragieusement vicieux, elle exigea de moi que je me cambre davantage,
que je m'offre afin qu'elle puisse me remplir jusqu'au fond. Je cédai à l'impétuosité d'un ogasme que j'aurais voulu
pouvoir contrôler, tout simplement parce que c'était la première fois qu'une femme me pénétrait ainsi.
Je jouis avec la certitude que ma Maîtresse connaissait elle-même le plaisir en m'empalant comme si elle avait été un
mâle, un de ces mâles qu'elle aime dresser pour les humilier dans leur machisme. Epuisée, quelques gouttes de sueur
étaient venues éclater sur mes épaules, Juliette se décolla de moi comme l'animal après l'accouplement et m'aida à
sortir de mon carcan. Après m'avoir conduite à la salle de bain, où elle me doucha, elle m'ordonna d'aller rejoindre les
hommes. Ainsi, j'étais l'objet de plaisir de ces trois hommes et de cette femme. Juliette parut subitement échauffée: elle
s'approcha de moi, me coucha sur le sol, écarta ses jambes et exigea avec humeur que je la lèche comme une chienne.
Je lapai son intimité avec une docilité absolue. Elle était douce, et ce contact nouveau me transporta.
Ses cuisses musclées s'écartaient sous la pression de ma langue et de mes dents. Elle ouvrit davantage son sexe et se
libéra violemment dans ma bouche; surprise par cette véritable éjaculation, je connus un nouvel orgasme qui me tétanisa,
lorsque je pris brutalement conscience que je jouissais sous l'autorisation de ma Maîtresse. Un homme plaqua mon ventre
contre la table et m'ordonna d'écarter les cuisses. D'un coup de rein brusque, après avoir observé le spectacle impudique
que je lui offrais malgré moi, il pénétra mes reins en criant avec fureur. Je me laissai sodomiser par cet homme auquel
Juliette m'avait prêtée, car tel était mon devoir. Une jeune femme, intégralement nue, soumise également, me rejoignit.
Elle prit le sexe de l'homme qui venait de me sodomiser entre ses doigts effilés. Elle le masturbait lentement, en roulant
sa paume tout autour du cylindre de chair. La verge était maintenant massive et congestionnée, d'une parfaite obscénité.
Après lui avoir ordonné sèchement de cesser de le masturber, il lui demanda de s'allonger sur le sol et après avoir écarté
et levé bien haut ses jambes, sans qu'elle soit préparée, il la pénétra sans le moindre égard. Ensuite, il me demanda de
me mettre en position et me reprit tout aussi brutalement. Il demanda d'une voix autoritaire:
- Laquelle veut me recevoir ?
Je répondis spontanément que je le désirais. Il m'ordonna de le prendre dans sa bouche pendant qu'elle caressait la
partie de son sexe qu'elle pouvait atteindre. Je suçai avec ferveur la verge enflammée qui se cabrait sous ma langue.
Le membre devint si volumineux que j'eus quelques difficultés à le conduire au terme de sa jouissance. Avec violence, il
se contracta, manquant de ressortir de mes lèvres. Il éjacula brusquement, inondant ma gorge d'un liquide que je pris à
coeur de boire mystiquement, jusqu'à la dernière goutte.
Il nous envoya nous laver. La salle de bain était vaste et claire. Avant que nous ayons eu le temps de nous mettre sous la
douche, il urina sur nous en nous éclaboussant d'un jet dru et tiède. Nous tournions sur nous même afin que chaque
parcelle de notre peau reçoive son ondée. L'excitation qui en résulta me donna l'envie de lui offrir une scène d'amour
entre la jeune femme et moi. Nous fîmes l'amour presque tendrement.
Bonne lecture à toutes et à tous.
Méridienne d'un soir.
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La salle de bain était vaste et comprenait outre une douche, une baignoire et deux vasques en marbre blanc,
une coiffeuse, et une table de massage, ce qui n’empêchait nullement deux femmes d'utiliser ces commodités
sans se gêner. Juliette se déshabilla et invita Charlotte à faire de même. En se dévêtant, elle se fit la réflexion
qu’elle n’avait jamais vue Juliette nue. Sans ses talons hauts, elle paraissait toujours aussi grande; sa poitrine
parfaite faisait oublier sa sihouette un peu androgyne, accentuée par sa coupe de cheveux à la garçonne.
Sa peau parsemée de taches de rousseur accentuait le hâle de son corps élancé. Elle avait les cuisses et des
fesses musclées, les reins cambrés et le pubis nu, intégralement rasé, aussi lisse qu'à sa naissance.
– Allonge-toi sur la table, je vais te masser. Charlotte se déshabilla à son tour et prit place, la tête calée dans
l’appuie-tête et attendit.
Juliette prit un flacon d’huile qui reposait dans un des lavabos rempli d’eau chaude et versa un peu de liquide
au creux de sa main. L’huile coulait par petites touches le long de la colonne vertébrale de son amie. les deux
mains se posèrent sur les épaules et commencèrent à masser. Charlotte ferma les yeux, ce n’était pas la
première fois qu’elle se faisait masser par une femme, mais elle savait qu’à partir de maintenant, à un moment
ou à un autre, la séance allait basculer pour son plus grand plaisir.
Juliette abandonna les épaules et descendit jusqu’aux reins en massant également les flancs puis abaissa
encore et posa ses mains sur les deux globes charnus mais fermes. Juliette résistait pour ne pas brûler les
étapes. Elle voulait que ce massage soit lent et progressif pour que sa partenaire ait le temps de s’abandonner
complètement à ses doigts à la fois doux et audacieux. Elle s’aventura dans le sillon des reins de Charlotte
en passant son pouce à l'entrée de son anus.
Elle frissonna retrouvant ainsi les quelques sensations ressenties le jour de leur première rencontre;
le cœur qui bat un peu plus vite, les fourmillements dans le bas du ventre, le délicieux courant d’air frais
parcourant l’épine dorsale, et surtout l'humidification de son sexe. Juliette massait les fesses de Charlotte
avec application, et faisait glisser ses doigts sur les lèvres intimes et l’anus depuis plusieurs minutes quand
elle s'arrêta et se saisit d'une petite seringue à bout arrondi remplie d'huile.
Juliette présenta le bout du tube sur l’anus et appuya, la seringue entra de trois ou quatre centimètres.
Charlotte releva sa tête surprise, un pli entre les deux yeux et reposa sa tête. Juliette vida la moitié de l'huile
dans le rectum de sa complice qui lui présentait sa croupe.
– Ça va t’aider, et dis-moi si je te fais mal; elle fit un petit geste de la main en guise d’approbation.
Elle enfonça son pouce dans l’anus bien lubrifié, elle le sentait à la fois récalcitrant et souple et elle savait
que Charlotte n’était pas encore bien détendue et luttait inconsciemment contre cette intrusion exquise.
De son côté, Charlotte avait la respiration saccadée et rauque, la bouche sèche, elle était dans cet état second
où l’appréhension des gestes de Juliette conjuguée au désir de l’interdit la laissaient totalement passive mais
nullement insensible. Juliette avait retiré ses doigts en les remplaçant par un large olisbos en verre transparent
avec une nervure qui s'enroulait autour, telle une liane sur un arbre.
Charlotte avait posé les bras le long de son corps et avait l’impression d’entendre tous les bruits amplifiés
de la pièce, jusqu’au moindre petit froissement de tissu. Lorsque le godemichet força son anus, elle serra les dents
avec un faible gémissement de douleur. Elle n’avait jamais reçu d’objet dur dans cette partie secrète, jusqu’à ce jour.
Ensuite, ce fut l’équivalent de quatre doigts de son amie qui affola son anus; la chair autour des phalanges s’épousait
parfaitement.
Juliette enfonçait toujours l’olisbos puis arrêta la progression et tira dans l’autre sens pour pousser une autre fois.
Charlotte se faisait sodomiser en douceur et sentait toujours cette vibration tapie au plus profond d’elle-même,
grandissant inéluctablement. Elle pouvait maintenant retirer entièrement le sextoy pour mieux le réintroduire encore
un peu plus loin à chaque fois. Charlotte avait l’anus bien dilaté et Juliette écartait ses fesses pour mieux évaluer
l’élargissement, son rectum avait toujours la forme d’un cercle. Le godemichet était intégralement entré ne laissant
que le rebord évasé pour qu'on fût certain, que même au fond de ses entrailles, il ne remonterait pas à l'intérieur de
son corps. Il reflétait la lumière dorée du plafonnier.
Juliette caressa le dos de son amie avec tendresse.
- Ça va ? Charlotte fit un signe affirmatif de la tête, Tu peux te mettre sur le dos ?
Charlotte se mit d’abord sur les genoux avant de s’allonger. Cette suite de mouvements eut pour effets de faire
légèrement sortir le sextoy et de contracter l’anus, de façon naturelle. Juliette se pencha et l’embrassa.
Sa langue n’eut pas besoin de forcer, la bouche de Charlotte vint à la rencontre de la sienne pour un baiser aussi doux
qu’intense, leurs mains se cherchaient et elle enserra les doigts de son amie pour les amener sur le pubis puis sur les
grandes lèvres en lui demandant à l’oreille de se caresser. Charlotte rougit une fois de plus à cette demande qu’elle
n’avait même pas imaginée, se demandant si elle allait vraiment le faire. Elle se masturbait depuis longtemps,
mais elle ne l’avait jamais fait devant une autre personne. Elle ouvrit ses yeux brillants et fixa son amie. Sans un mot,
elle passa un doigt sur son clitoris d’un mouvement circulaire en appuyant sur le renflement qui grossissait suivant la
cadence de la caresse.
Elle ne put s’empêcher de descendre sa main pour toucher l'olisbos fiché entre ses fesses; il ressortait un peu et tira
dessus pour le faire aller et venir. Juliette regardait le spectacle que lui offrait Charlotte, superbe avec sa peau claire,
son corps parfait, et ses seins dressés. Elle écarta ses jambes juste au dessus de son visage et lui demanda qu'elle
la lèche. Charlotte lapa son intimité avec une docilité absolue. Subitement, Juliette ouvrit davantage son sexe et se
libèra violemment dans la bouche de sa partenaire.
Aidant à relever son amie de la table de massage, ne voulant pas l'abandonner à ses rêveries, elle lui proposa de passer
à l'étape ultime. La posséder par la seule voie qu'elle avait de commun avec un homme. Lui faire accepter une étreinte
anale. Quittant la salle de de bain, Juliette s’hanarcha hors de la vue de Charlotte. Une ceinture faisait le tour de sa taille
et deux lanières partaient du ventre pour se rejoindre sur ses reins. L'olisbos en forme de sexe dressé semblait d'un
diamètre effrayant. Quand elle entra dans le séjour, elle vit que son amie était toujours à moitié assoupie sur le ventre,
sur la table de massage. Juliette s’allongea vite sur elle. Les préliminaires ne durèrent pas très longtemps; dans l'action
Charlotte se retrouva forcée de s'agenouiller tandis que derrière elle, Juliette dardant sa langue, préparait l'anneau de
chair offert.
Elle se positionna en présentant le gode sur l’anus et le força, Charlotte avait retenu la leçon et poussait également.
Le gode franchit assez facilement les deux sphincters anaux et Juliette posa ses mains sur les hanches de son amie
qui n’avait encore jamais eu cette sensation de possession; elle s’offrait naturellement, se sentait remplie, labourée.
Elle paraissait fondre, son ventre se liquéfier, se cambrant davantage pour se faire pénétrer jusqu'au fond. Elle était
profanée, anéantie mais en même temps délivrée.
Plus tard, Juliette se retira et demanda à Charlotte de se mettre sur le dos, les jambes pliées, bien relevées.
Le gode entra aisément et elles s’embrassèrent, les langues tournaient; le bassin de Juliette allait au-devant de celui
de Charlotte qui butait contre ses fesses avec un bruit résonnant. Charlotte mis ses bras autour du cou de son amie,
la serrant de toutes ses forces et elle hurla, sa jouissance fut si forte que son cœur battait à se rompre,
le ventre inondé au point qu'elle crut un instant que la cyprine coulait le long de ses cuisses.
Juliette se décolla de Charlotte, la laissant vaincue, les reins dévastés, mais heureuse.
Hommage à Charlotte.
Bonne lecture à toutes et à tous.
Méridienne d'un soir.
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Le samedi qui suivit le départ de Paul, Juliette la sauva d'un après-midi de jardinage en lui
proposant d'aller faire quelques courses. Charlotte aimait ces escapades entre filles. Elle
aimait l'autorité tranquille avec laquelle Juliette la poussait à essayer des vêtements que
jamais elle n'aurait osé porter, les remarques élogieuses qu'elle ne manquait pas de faire
sur quelque détail de son anatomie et la façon qu'elle avait parfois de poser les mains sur
elle sous prétexte de cintrer le haut d'une robe ou de juger du tombant d'un pantalon. Le
soir, elle s'invita à dîner. Lorsqu'elle la quitta, elle embrassa Charlotte d'une façon plus
appuyée. La jeune femme rougit. Cela la fit sourire. Le lendemain, Juliette s'annonça à
nouveau. À son regard tendu, Charlotte supposa que quelque chose n'allait pas. Elle lui
offrit un café que l'autre refusa.
- Quelque chose ne va pas ? s'inquièta Charlotte.
- Oh non ... Tout va bien pour moi mais c'est toi qui ne vas pas. Commença Juliette.
- Moi ? Mais je vais très bien.
- Dans ton tiroir à lingerie, je suis tombée sur tes photos ... Bon sang, ça m'a fichu un drôle de coup,
on te reconnait bien là-dessus.
L'aveu de son indiscrétion la détendit. Elle s'assit sur le canapé et croisa les jambes avec
une nonchalence retrouvée.
- En revanche, on voit bien que ce n'est pas Paul ... Je me demande comment il réagirait s'il les voyait,
ces photos ... Tu les avais bien planquées: tu ne voulais pas qu'il les trouve ...
- Tu me les as pas volées quand même. Bredouilla Charlotte.
Juliette la regarda par-dessous et sourit. La situation tournait à son avantage.
- Qu'est-ce que t'en as fait ?
- Ne t'inquiète pas, poursuivit-elle sur un ton protecteur. Je ne les ai encore montrées à personne, mais.
- Mais je pourrais le faire. À moins que ...
- À moins que ?
Cette fois, c'était Charlotte qui se sentait glacée. Juliette était venue pour la faire chanter. Jamais elle ne
l'aurait crue capable d'une chose pareille.
- Que tu deviennes ma soumise, ma chérie et que tu te montres docile et obéissante.
- Mais, tu es une véritable salope, chuchota Charlotte. Vraiment une salope.
- N'inverse pas les rôles, protesta Juliette. Ce n'est pas moi qui m'envoie en l'air attachée à un lit.
- Soulève ta jupe.
Cet ordre était tellement inattendu que pendant quelques instants, Charlotte crut qu'elle l'avait imaginé.
- Qu'est-ce que tu as dit ? articula-t-elle.
- Tu n'as pas compris ? soulève ta jupe ... répéta Juliette avec froideur.
Charlotte posa les mains sur les bords de sa jupe plissée, la remonta en tremblant jusque sur son ventre.
- Voilà, tu es contente ?
- Juste une culotte en coton ? Feignit de s'étonner Juliette. Je m'attendais à quelque chose de plus sexy de
ta part. Tourne-toi un peu pour voir ...
Charlotte obéit, les lèvres serrées.
- Tu as vraiment un beau petit cul, maintenant baisse ta culotte ...
Elle retourna d'elle-même au milieu du salon, descendit sa culotte sur ses cuisses et releva sa jupe. Dans son
dos, elle entendit Juliette s'étendre sur le divan. De longues minutes passèrent ainsi sans que ni l'une, ni l'autre
ne dise un mot.
- Tourne-toi
- Super ! Tu es totalement épilée ... C'est parfait.
- Ces photos, c'est vraiment pas bien. Tu as été une vilaine fille, une véritable salope. D'ailleurs dis-le.
- Tu veux que je dise quoi ? marmonna Charlotte.
- Dis que tu as été une salope et que tu mérites une correction.
- J'ai été une vilaine fille, une véritable salope et je serai punie .. sanglota-t-elle.
- Tu vas être sage et obéissante ?
- Oui...
- Alors dis-le.
- Je vais être sage et obéissante...
- Voilà, c'est mon adresse et mes clés, tu prépareras le dîner, je reviendrai vers 20h, tu porteras une courte robe noire et
tu auras ôté ton soutien-gorge et ta culotte, en dessous, une paire de bas noire tenue par un porte-jarretelles de la même
couleur.
Charlotte, livide, acquiesça sans dire un mot.
Le soir, un peu nerveuse, je sonnais à sa porte et au lieu de Juliette, ce fut une belle inconnue qui m'ouvrit.
- Enchantée, Charlotte, je m'appelle Laurence.
- Regarde ma chérie, comme elle s’est habillée pour toi la salope.
- Déshabille-la, elle adore ça, dit en réponse Juliette. Alors Laurence fit glisser la fermeture de ma robe qui glissa le long
de mon corps, dévoilant mes cuisses et mon intimité.
- Elle est très excitante, on va bien s'amuser, il faut tout lui faire, absolument tout, rajouta-t-elle.
Je ne pouvais pas nier que la lingerie La Perla devait faire son effet.
Laurence me fit tourner sur moi-même pour permettre à Juliette de me voir en entier. Au bout de quelques instants, celle-ci
se leva du canapé, vint vers moi et m’arrêta face à elle et posa ses lèvres sur les miennes, m’en faisant partager le goût; je
me laissai griser par le plaisir quand je sentis Laurence se coller dans mon dos. J’étais prise entre les bouches de ses deux
femmes, désirant me soumettre. Puis les deux bouches glissèrent vers le bas, l’une dans mon dos, l’autre passant de mes
seins à mon ventre; leurs lèvres sur mes fesses pour l’une et sur mon pubis rasé pour l’autre, me goûtant en totalité, me
faisant pivoter, explorant l'intégralité de mon corps pris en étau, de leurs langues intrusives et de leurs doigts gourmands.
Je jouis une première fois, bien incapable de savoir sous la langue de laquelle cela se produisit. Puis elles me prirent par
la main, et on se retrouva dans la chambre; je m’allongeais docilement sur le lit, elles se déshabillèrent devant moi. Je
découvris le corps de Laurence, sportif, très sculpté qui vint s’allonger contre moi. Je pus le caresser, l’embrasser, le goûter,
pétrir ses seins, leurs aréoles et les pointes très sensibles, en érection déjà, et son ventre parfaitement lisse.
Juliette m’encourageait en me caressant, tout en intoduisant un doigt dans mon rectum, puis elle s’arrêta, me laissant au
plaisir et à la merci de Laurence qui me surprit, dans mon dos, par la dureté de l'olisbos dont elle s'était ceint à la taille.
M'ordonnant de me mettre en levrette sans que ma langue ne perde les lèvres de Juliette et pour la première fois, alors
qu’on ne me l’avait jamais imposé, elle frotta son gode sur mon ventre innondé de cyprine et d’un coup, me sodomisa.
Les mains sur mes hanches, la jeune fille poussa des reins, et le cône se prêta aux replis de mon étroite bouche; l'anus
plissé s'ouvrit sous la poussée continue en se distendant; l'olisbos disparut dans l'étroit orifice qui se referma derrière
ses rebords saillants; elles eurent toutes deux le spectacle de mon corps arqué dans un spasme délirant de volupté.
- Ça te plaît ma chérie ? Tu vois comme elle aime çà.
Je ne pus dissimuler mon émoi car Laurence glissa ses doigts dans mon sexe qui était inondé.
- Oh oui tu aimes la voir se faire sodomiser, ma chérie.. tiens met çà. Tu vas la prendre à ton tour.
Laurence tendit le gode ceinture à Juliette; il était très épais avec un gland fort marqué, des aspérités simulant les veines,
et d'une longueur impressionnante. Je regardai Juliette, un peu interloquée. Mais bientôt, elle me pénètra à grands coups
de reins, me soutirant des cris déchirants, mélange de jouissance et de souffrance. La douleur fut brève et remplacée par
une vague de plaisir qui me fit trembler de tout mon être. Avec un vocabulaire outrageusement vicieux, elle exigea de moi
que je cambre davantage, que je m'offre afin qu'elle puisse me remplir jusqu'au fond. Je cédai à l'impétuosité d'un orgasme
que j'aurais voulu pouvoir contrôler parce que c'était la seconde fois qu'une femme me pénétrait ainsi. Je jouis avec la
certitude que Juliette connaissait elle même le plaisir en m'empalant comme si elle avait été un mâle.
Quelques gouttes de sueur étaient venues éclater sur mes épaules, épuisée, Juliette se décolla de moi comme l'animal
après la saillie.
- Tu aimes çà te faire malmener salope.. dis-le que tu aimes.
- Dis moi que tu es une salope, une chienne et que tu m'appartiens.
- Je suis une salope, une chienne et je t'appartiens.
- J'aimerais te fouetter jusqu'au sang.
- Je t'appartiens.
- J'ai remis les photos à leur place.
Juliette s'empara d'un martinet et Laurence m'allongea sur le ventre en m'interdisant tout mouvement. Elle commença par
me travailler le corps en l'échauffant lentement, alternant les caresses des lanières avec des coups cruels et violents.
Plus elle frappait fort, plus je m'offrais. Pour étouffer mes hurlements, je mordis violemment mes lèvres, jusqu'à ce que le
goût de mon propre sang m'eût empli la bouche. Ainsi, je ressentis ma première jouissance cérébrale de femme soumise.
Juliette exigea que je la lèche longuement avant de la faire jouir. Je dardai ma langue sur son clitoris et elle ne tarda pas
à pousser des gémissements et des râles de plaisir. La fin de soirée dura un long moment, prenant du plaisir plusieurs
fois chacune jusqu’à ce que la faim ne nous ramène nues à table et pendant que je finissais le dessert, Laurence glissa
sous la table avec sa flûte de champagne, écarta mes cuisses et me força à uriner dedans, à la porter à mes lèvres et
à en déguster jusqu'à la dernière goutte le nectar encore tiède. Cela me plongea dans un état d'excitation tel que je me
sentis prête à faire tout ce qu'on pourrait me demander pour le plaisir de ma Maîtresse. À cet instant, je l'aimais à la folie.
Bonne lecture à toutes et à tous.
Méridienne d'un soir.
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Magiciennes ou mantes religieuses, les cinquantes filles de Danaos, roi d'Argos, les Danaïdes,
en grec ancien ????????, parvinrent, grâce à leur beauté resplendissante, à charmer leurs cousins
dans le but de les tuer. Après s'être querellé avec son frère Egyptos et avoir fui l'Egypte, Danaos
feignit de se reconcilier avec lui et organisa une rencontre entre ses filles et ses cinquante neveux.
Ces derniers, envoûtés par la séduction qui émanait des jeunes filles, les épousèrent. Mais leur nuit
de noces fut fatale aux maris que, sur l'ordre de leur père, les belles Danaïdes poignardèrent en
plein cœur.
Ce destin sanglant fut épargné à Lyncée, époux d'Hypermnestre, qui parvient à la ville de Lyncée. Quant aux meutrières,
elles furent purifièes par Hermès et Athéna dans les eaux du lac de Lerne, puis se remarièrent à des Pélasges, donnant
naissance à la race des Danéens. La légende ajoute que plus tard, Lyncée tua le père-tyran Danaos, régna à sa place
puis extermina toutes les criminelles Danaïdes qui furent expédiées au Tartare et condamnées à remplir éternellement
un tonneau sans fond. On dit qu'elles étaient les ancètres prêtresses de l'eau à Lerne et que trois d'entre elles appelées
"Telchines" (magiciennes) donnèrent leur nom aux trois principales villes de l'île de Rhodes. Au temps de la guerre de
Troie, toutes les populations grecques portaient le nom générique de Danéens, descendant de Danaos.
Le supplice des Danaïdes, qu'on retrouve dans la mythologie aryenne, symbolise un travail à la fois pénible et inutile,
la prodigalité menant à la pauvreté, bref, l'insatisfaction perpétuelle. Il a inspiré une très ancienne épopée, Danïs, sur
laquelle se sont basés les poètes postérieurs: Archiloque, Eschyle. En 1784, un opéra en cinq actes de Salieri obtint un
très grand succès. Peintre et sculpteurs ont représenté ces magiciennes; leur statue ornait le temple d'Apollon Palatin;
on doit à Hector Leroux et Tnony Robert-Fleury, peintres de la Renaissance, les "Danaïdes aux enfers".
Le mythe s’appuie sur la légende d’Io, dont une autre tragédie d’Eschyle, le Prométhée enchaîné, nous rappelle les
tribulations. On se souvient que la jeune Io, transformée en vache, parcourt l’Europe et l’Asie poursuivie par la jalousie
d’Héra, et par le taon que la déesse a lancé à sa suite. Au terme d’une douloureuse équipée, elle parvient finalement en
Égypte où la main de Zeus l’atteint, apaise ses souffrances et la féconde. De cette divine caresse, notre tremblante
génisse va concevoir Épaphos. Apollodore fait de celui-ci le père de Libyè qui concevra à son tour Bélos, futur père
de jumeaux: Danaos et Egyptos. Danaos va régner sur la Libye et son frère, Egyptos, gouvernera l’Égypte.
Mais Danaos a cinquante filles, les Danaïdes, que convoitent les cinquante fils d’Egyptos, les Égyptiades. Ces derniers
demandent leurs cousines en mariage, mais elles refusent cette union et s’enfuient d’Égypte avec Danaos, poursuivis
par l’essaim des prétendants. Les fuyards finissent par débarquer sur la terre natale de leur aïeule Io, à Argos. C’est ici
que la légende finit et que la tragédie commence. C’est sur les rives argiennes, qu’Eschyle campe la voie des Danaïdes,
fraîchement débarquées du vaisseau à bord duquel elles avaient trouvé refuge et cherchant asile et réconfort auprès
des citoyens d’Argos.
Dans le deuxième récit de la trilogie, Les Égyptiens, Danaos, selon la légende rapportée par Apollodore, il est entre-temps
devenu roi d’Argos a fait la paix avec les Égyptiades et leur a accordé la main de ses filles. Mais cette réconciliation n’est
qu’apparente et il ordonne à celles-ci d’égorger leurs époux au cours de leur nuit de noces. Dans Les Danaïdes enfin,
qui concluait la trilogie, Hypermnestre, l’aînée des filles, la seule qui ait désobéi à la sanglante injonction paternelle et
épargné Lyncée son mari, se justifie de son acte avec à ses côtés, pour la défendre, Aphrodite, qui pour ce faire invoque
une loi supérieure au respect dû aux ordres d’un père, celle de l’Amour.
À quoi le refus obstiné des Danaïdes de l’hymen avec leurs cousins tient-il ? Pourquoi le souverain et les citoyens d’Argos
se rangent-t-ils aussi aisément aux arguments des Danaïdes ? De toutes les interprétations possibles de leurs refus, la
question du conflit politique supposé entre Danaos et ses neveux est de toute évidence, la moins plausible. La seule et
unique raison est le refus catégorique du mariage. À ce titre, le lien de parenté existant entre Danaïdes et Égyptiades
n’est pas tant un obstacle qu’il ne constitue une circonstance aggravante. C’est cette violence, d’autant moins tolérable
qu’elle vient d’un parent. Les Danaïdes, comme les Amazones sont des farouches ennemies des nœuds de l’hyménée.
Après leur mort, les Danaïdes arrivèrent aux Enfers, où elle furent jugées et précipitées dans le Tartare, ce lieu terrible où
les plus grands criminels expient leurs fautes en subissant des tortures physiques et psychologiques. Le supplice imposé
aux Danaïdes fut le suivant: elle furent condamnées à remplir éternellement des jarres percées. Ce mythe des Danaïdes
a donné naissance à l’expression "le tonneau des Danaïdes" qui désigne une tâche absurde, sans fin et impossible à
mener à son terme. La danseuse Isadora Duncan s'inspira du mythe dans une de ses chorégraphies. Apollinaire dans
dans son recueil de poèmes "Alcools", fait référence aux Danaïdes.
Suivant le mythe rapporté par Apollodore, les Danaïdes étant purifiées de leur crime devaient être exemptes désormais
de toute punition; mais la mythologie les représente comme condamnées dans les enfers à remplir éternellement
un tonneau sans fond. On leur rendait des honneurs divins à Argos, on on leur avait consacré quatre puits, dont elles
avaient pourvu cette ville. Suivant Hérodote, elles avaient transporté les mystères de Déméter Thesmophore d'Égypte
dans le Péloponnèse, où elles les avaient enseignés aux femmes. Elles portaient aussi le nom de Bélides, de leur
grand-père Bélos. Les anciens les appelaient également proverbialement, "filles de Danaüs".
Bibliographie et références:
- Apollodore, "Bibliothèque"
- Apollodore, "Épitome"
- Eschyle, "L'Orestie"
- Eschyle, "Les Suppliantes"
- Euripide, "Danaïdes"
- Hésiode, "Théogonie"
- Nonnos de Panopolis, "Dionysiaques"
- Ovide, "Héroïdes"
- Pausanias, "Description de la Grèce"
- Pindare, "Odes"
- Stésichore,"Odes"
Bonne lecture à toutes et à tous.
Méridienne d'un soir.
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Charlotte passa une nuit agitée, et maintes fois la jeune fille se réveilla en sursaut.
L'aube fraîche apaisa son énervement; elle en conclut qu'elle n'avait plus l'habitude
d'être fouettée et quelques traces douloureuses sur ses reins la confirmèrent dans
cette idée. Étendue nue sur son lit, elle se remémora la soirée et seulement toute
l'horreur de son abandon lui apparut. Elle frémit à l'idée qu'elle avait pu s'offrir et se
laisser ainsi sodomiser dans des poses d'une lubricité atroce par des inconnus; puis,
peu à peu, le souvenir de certaines émotions charnelles supplanta la vague de pudeur
qui déferlait en elle; elle repensa à l'ardente virilité de Paul et trouva la vie plus belle
que jamais. Elle se caressa dans la douce lumière du jour tamisée par les volets.
L'après-midi, elle retrouva Juliette et l'emmena chez Paul; vêtues toutes les deux de blanc, elles avaient
l'air de deux sœurs et le miroir éclairé renvoya bientôt aux yeux de l'homme leurs intimités lisses et moites.
Bientôt, les deux corps dénudés se roulèrent sur le lit en une étreinte sauvage où Juliette exhala non sans
passion sa volupté toujours puissante. Alors Charlotte abandonna son corps aux désirs sadiques de Paul.
Il l'entraîna sur une table haute en bois et l'allongea à plat-ventre, jambes et bras écartés en lui liant les
chevilles et les poignets fermement avec des cordes en prenant soin d'étirer ses membres en position
d'écartèlement extrême. Paul se saisit d'un martinet aux lanières en cuir et commença avec art à
flageller les reins qui s'offraient à lui; il commença doucement, visant le sommet des fesses tendues.
Charlotte n'avait pas très mal; chaque cinglement amenait seulement un sursaut, une contraction de ses
muscles fessiers, mais peu à peu, une douce chaleur irridia sa croupe, se propageant à son vagin. Une
torsion légère des cuisses et de ses hanches donnait au corps un balancement lascif. De la bouche de la
soumise contrainte sortirent de longs soupirs. Paul, excité, commença à frapper plus fort par le travers
et les gémissements de Charlotte furent plus profonds et la danse de la croupe s'accentua.
En même temps qu'elle entendait un sifflement, elle sentit une atroce brûlure dans les reins et hurla; l'homme la
flagellait à toute volée. Il n'attendit pas qu'elle se tût, et recommença cinq fois, en prenant soin de cingler chaque
fois, ou plus haut ou plus bas que la fois précédente, pour que les traces fussent nettes. Charlotte crispa ses
poignets dans les liens qui lui déchiraient la chair, le sang monta à la tête. Alors Juliette s'accroupit près des
épaules de Charlotte et lui caressa la tête, penchée sur elle, lui donnant de longs baisers qui grisèrent la soumise
éplorée. Paul frappa encore plus fort et les fines lanières claquèrent dans un bruit mat les fesses musclées.
La suppliciée se mit à gémir en hoquetant et en tordant son buste que sa Maîtresse maintenait tout en le
caressant; elle lui promit toutes les joies charnelles qu'elle voudrait sur son propre corps, mais lui demanda de
résister encore; parfois Charlotte se tournait vers Paul dénudé, qui, tel un démon, les yeux fous de luxure, le
ventre tendu, la verge en érection, la flagellait avec une force inouïe. Alors les lanières léchèrent le sexe entre
les cuisses écartées et un long cri s'échappa des lèvres de la soumise douloureusement atteinte; elle voulut
fermer les jambes mais des cinglements plus vifs l'atteignirent sur leur coté. Mais la douleur devint trop vive.
Charlotte laissa couler quelques larmes sur la main de Juliette qui fit signe à Paul de cesser la flagellation.
On la détacha de façon à lui permettre de pouvoir prendre du repos, mais cet intermède ne dura que peu de
temps; penchée sur le ventre ouvert de la soumise, Juliette posa ses lèvres frémissantes sur le sexe humide
et ardent, la faisant sombrer dans une indicible félicité; mais elle même, sentit monter en elle la plus violente
des jouissances sous la caresse précise de Paul qui, glissant sa langue entre ses reins, lapait la peau
satinée de sa voie étroite, tandis que des lèvres de Charlotte s'échappait la plainte d'amour, s'éleva le
gémissement étouffé de la chair humide et palpitante de Juliette, jouissant de toutes ses forces. Paul dut
maintenir les hanches à deux mains, tant les sursauts du spasme furent violents et inintérrompus.
Quand Charlotte eut repris ses sens, tous trois revinrent sur le lit; Paul fit prendre à la jeune soumise les
positions les plus indécentes, puis à son tour, il lui tendit sa verge en érection. Elle s'agenouilla et le masturba
lentement, en roulant sa paume tout autour du cylindre de chair avant de le prendre en bouche; avec violence le
phallus se contracta, manquant de ressortir de ses lèvres qui l'aspiraient pour le retenir. Il éjacula brusquement,
innondant sa gorge de sperme qu'elle avala mystiquement jusqu'à la dernière goutte.
Juliette posa son index sur l'anus de Charlotte, et lentement l'enfonça dans les entrailles chaudes, jusqu'au bout.
Les yeux fermés, elle cherchait à imaginer, en sentant les contractions des sphincters intimes, la volupté ressentie
par un homme dont le membre était pris dans cette voie exiguë; doucement, elle agita son doigt dans l'orifice offert,
tandis que sa soumise redonnait de la vigueur à Paul, par le mouvement de sa bouche refermée et resserrée sur
le membre gonflé; elle comprit simplement qu'à son tour, il souhaitait frayer un chemin au plus étroit.
Il se dégagea, se leva et, attirant par les reins Charlotte, laissa son sexe se caresser au sillon des reins, que Juliette
avait laissé à regret; alors avec force, sans préliminaire, il enfonça son phallus, remontant et allant frapper au fond de la
cavité de l'orifice naturellement étroit. Dans un long gémissement, elle accepta cette chair qui distendait ses reins non
sans se débattre et sans être comblée de honte, mais à laquelle, elle ne se déroberait pas, même si cela lui semblait
sacrilège; elle gémit encore plus fort, quand elle sentit le membre caché, buter au fond de ses entrailles offensées.
Le membre lui sembla colossal. Elle frémit à l'idée de cette virilité qui s'enfonçait dans ses entrailles et une volupté
nouvelle vint s'ajouter à celle qui montait en elle. Paul, les mains aux hanches, poussa bientôt des reins, et le gland
amolli par la précédente jouissance se prêta aux replis de l'exiguë bouche; l'anus plissé s'ouvrit sous la poussée
continue, lente, inexorable, se distendit suivant le cône de chair qui s'infiltrait en lui comme l'épée dans son fourreau.
Paul sodomisa profondément ce jeune corps soumis, se regardant glisser hors de l'étui intime, se contracter et
distendre les bords plissés de l'anneau anal. Bientôt, l'excitation fut trop forte et il accentua la cadence, secouant la
croupe empalée. Charlotte, elle même avivée par ce frottement intense dans ses entrailles forcées, s'abandonna
à son tour, tandis que l'homme lançait en elle, par saccades quatre jets de sperme visqueux et âcre. Elle se tordit de
jouissance et, dans une longue plainte, soupira, s'écroula, vaincue par un orgasme dont l'intensité la bouleversa.
Paul se retira, la libérant; Charlotte voulut le prendre dans sa bouche pour le laver, mais dédaigneusement, il refusa.
Semi-consciente, elle pensa seulement qu'aucun orifice de son corps ne serait épargné, qu'elle devrait aussi accepter
d'être prise au plus étroit et savait que cette humiliation lui serait infligée par la volonté de la maîtresse qu'elle aimait.
Elle était là pour que Juliette assouvisse ses plus bas instincts, ses plus vils fantasmes; au fond d'elle même, elle était
décidée à ne pas la décevoir. En fut-elle délivrée ? Chaque jour et pour ainsi dire rituellement salie de sueur, de salive,
et de sperme, elle se sentait comme un réceptacle d'impureté. Cependant les parties de son corps les plus souvent
offensées lui paraissaient, malgré elle, plus belles, comme anoblies. Sa liberté serait pire que n'importe quelle chaîne.
Hommage à Charlotte.
Bonne lecture à toutes et à tous.
Méridienne d'un soir.
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Didon en latin, Dido, Elisha, Elysha ou Hélissa, fille du roi de Tyr, Bel ou de Mutto, sœur de Pymalion,
était une princesse phénicienne, fondatrice et première reine de Carthage qui succéda à son père.
Pygmalion fit tuer son époux Sibarchas ou Sichée, prêtre d'Héraklès, dans le but de s'emparer de ses
trésors. Mais Didon les emporta en s'enfuyant en compagnie de nombreux Troyens. Ils abordèrent à
Chypre, puis en Afrique, sur la côte de Zeugitane où le roi Jarbas consentit à leur accorder un territoire
aussi grand que la peau d'un bœuf. L'astucieuse Didon fit découper en lanières très étroites cette peau
qui couvrit un espace assez grand pour construire une citadelle. Elle y bâtit Byrsa, l'acropole de Carthage.
Jarbas proposa de l'épouser pour assurer la sécurité des Troyens; elle fit mine d'accepter, mais le moment venu,
elle prépara un bûcher, y monta et se poignarda. Didon fut honorée à Carthage comme la fondatrice de la cité.
Après les guerres puniques, on prétendit qu'Enée, poussé par les vents sur la côte africaine, avait rencontré Didon,
l'avait séduite puis abandonnée. Cette légende forme la quatrième partie de l'Enéide de Virgile. Élissa est la fille
de Mutgo, roi de Tyr, et la sœur de Pygmalion. Ce dernier succéda à son père, et Elissa épousa son oncle Acerbas,
prêtre d'Hercule, qui, possédant de grands biens, fut égorgé par Pygmalion. La veuve dissimula sa haine et, pour
se donner le temps de fuir, feignit de vouloir se rendre auprès de lui avec les trésors de son mari.
Les serviteurs que le roi avait envoyés pour porter les richesses d'Acerbas dans son palais embarquèrent sur un
vaisseau toutes les richesses, et de lourds sacs remplis de sable que Didon les força de jeter dans la mer. Croyant
que les sacs qu'ils venaient de jeter contenaient les trésors qui avaient si fortement excité l'avidité de leur maître,
et craignant sa colère, ils résolurent de s'enfuir avec Élissa. Elle aborda d'abord à l'île de Chypre, où, par ordre de
l'oracle, le prêtre de Jupiter se joignit à elle, après s'être réservé le pontificat à perpétuité pour lui et ses descendants.
Elle fit aussi enlever quatre-vingts jeunes filles qui étaient au service de Vénus, et qui, d'après l'usage de cette île,
s'étaient présentées sur le rivage, et les fit épouser aux compagnons de sa fuite.
Les vents portèrent les émigrants sur la côte d'Afrique, où elle acheta autant de terrain qu'elle en pourrait entourer
de la peau d'un bœuf. Élissa découpa le cuir en lanières très minces, et en entoura un espace assez considérable,
qu'elle appela Byrsa (cuir de bœuf). Les peuplades voisines y affluèrent de tous côtés, pour entretenir de bonnes
relations avec les étrangers, et Élissa résolut d'y fonder une ville. Mais y ayant trouvé une tête de bœuf, qu'elle
regarda comme d'un mauvais augure et comme signe que le sol était difficile à labourer et demanderait une culture
continuelle, elle choisit un autre lieu.
Là, elle trouva la tête d'un cheval, qu'on interpréta comme signe de la puissance et de l'esprit guerrier de la ville
future. Ainsi fut fondée la ville de Carthage. Quand elle fut achevée, Iarbas demanda Didon en mariage, et sur son
refus, il la menaça de la guerre. La princesse, trahie et trompée par ses propres sujets, consentit à lui donner sa
main. Mais, feignant de vouloir apaiser par un sacrifice les mânes de son premier époux, elle éleva un magnifique
bûcher, y monta, et se tua d'un coup de poignard. Après sa mort, les Carthaginois lui rendirent des honneurs divins.
Suivant Virgile, Didon, fille de Bélos, s'étant dérobée avec sa sœur Anne à la cruauté de son frère, fonda la ville
de Carthage sur la côte d'Afrique, et y épousa Sichée, qui était mort lorsque les vents poussèrent Énée sur cette
plage. L'Amour, qui, suivant le désir de sa mère, avait pris les formes d'Ascagne, fils d'Énée, excita dans le cœur
de Didon une passion violente pour le héros. Sur l'avis de sa sœur Anne, elle fit tous ses efforts pour l'attirer à elle.
Ne pouvant plus vaincre sa passion, elle s'abandonna à lui, lorsque, surpris à la chasse par une tempête que Junon
avait envoyée, ils se trouvaient seuls dans une caverne.
Énée retarda son départ jusqu'à ce que Jupiter, sur les plaintes du roi Iarbas, qui en était jaloux, lui eût envoyé
Mercure, pour lui ordonner de quitter l'Afrique, et de se rendre en Italie. Didon, s'apercevant des préparatifs secrets
qu'Énée fit pour son départ, chercha vainement à le retenir par ses reproches, ses prières et ses larmes. Il résista,
et, après un second message de Mercure, s'embarqua et quitta ces rivages hospitaliers. Alors la malheureuse
reine fit élever un bûcher, sous prétexte de se guérir de sa passion par un feu magique, et se tua d'un coup de
poignard, sur le bûcher. Énée la rencontra aux enfers, réunie à Sichée, son premier mari. En rapprochant Énée
et Didon, Virgile fait un anachronisme de trois siècles, car Didon quitta la Phénicie bien après la guerre de Troie.
Dans? tous? les? cas? donc,? d'après? les? sources? grecques,? Didon? ne? peut? avoir? été? la stricte? contemporaine? d'Énée.?
La? rencontre? entre? les? deux? héros? fondateurs? de ?Rome ?et? de ?Carthage? dans? l'Énéide? s'inscrit? dans ?la ?perspective?
des ?luttes ?entre? les? deux? cités? lors? des ?guerres ?puniques, ?ce? qui ?n'est ?évidemment? pas ?une? perspective ?grecque.
Certains ?éléments? semblent? également? renvoyer? à? une? réalité? phénicienne, comme? l'autosacrifice? du? souverain
?ou ?de ?la ?souveraine ?en ?cas ?de ?crise ?grave. ?Le ?mythe? n'est ?donc pas? seulement une? construction? étiologique?
grecque? résultant? de? la? transformation? d'un mythe? phénicien,? mais? historiens? et? archéologues? plaident? pour? un?
substrat? historique. Cependant,? cette? histoire? a? été? réinterprétée? en? fonction? des? critères? grecs.
D'où? le? fait, ?que? la ?reine ?correspond ?à ?un ?certain ?nombre? de? stéréotypes? féminins ?grecs ?et ?entre ?dans ?un? catalogue
?de ?femmes ?célèbres, ?genre? déjà ?ancien ?dans ?le ?monde ?grec.? Élissa ?est ?reine,? mais ?en? tant ?que? femme, elle ne
?peut ?exercer ?le ?pouvoir ?et ?se ?trouve ?confrontée ?au ?nécessaire? mariage, ?pour? assurer la succession. En ce sens?,
?le ?suicide? de ?la ?reine ?peut ?se ?comprendre ?comme? le ?seul ?acte? de liberté dont elle dispose, bien plus que comme?
une? preuve? de? fidélité? conjugale.?
Bibliographie et références:
- Hérodote, "Histoire"
- Hésiode, "La Théogonie"
- Hygin, "Fables"
- Ovide, "Fastes"
- Ovide, "Métamorphoses"
- Pausanias, "Description de la Grèce"
- P. Chantraine, "Dictionnaire étymologique de la langue grecque"
- Sophocle, "Didon"
- Timée de Tauroménion, "Histoire de Sicile et de Grande Grèce"
- Virgile, "Enéides"
Bonne lecture à toutes et à tous.
Méridienne d'un soir.
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Aujourd'hui, dans les films érotiques, le BDSM sert de support à l'expression de fantasme de puissance.
Sa mise en scène frise souvent le grand guignol. Pourtant, loin d'être une pratique fantaisiste, il traduit
dans la sexualité une tendance du psychisme à osciller entre domination et soumission. Histoire d’O
a certes défrayé la chronique de façon admirable, mais ce n’est qu’une œuvre littéraire, aucunement
un manuel BDSM. Le SM dont nous abreuvent les médias n’existe pas ailleurs que dans l’imagination
collective, sous la forme d’une pathologie hallucinatoire à laquelle aucun malade ne pourra jamais
s’identifier. Et cette farce universelle, pour avoir le mérite d’alimenter les fantasmes populaires des
deuxièmes parties de soirées télévisuelles, continuera longtemps à culpabiliser des individus normaux
qui ressentent en eux un instinct proche de ce SM que les foules diabolisent. Loin de toute caricature,
dans certains contextes, ce n’est pas tant la perception du statut immoral ou condamnable des pratiques
BDSM qui est réprouvée ou qui serait perçue comme anormale, mais bien le fait d’étaler sa vie intime dans
un contexte qui ne s’y prêterait pas. En somme, il est possible d’affirmer que le BDSM est plus acceptable
qu’auparavant comme en témoigne son infiltration dans la culture populaire. Désormais ce n'est plus le
caractère violent des pratiques qui est au cœur des débats mais bien plutôt la question du consentement.
À l’intérieur de la culture BDSM, il semble que les discours se soient adaptés aux changements dans la normativité
contemporaine où l’idéal de la communication, du consentement et du sujet libéral maître de ses choix se soit répandu.
Dans cette optique, le SM est désormais pensé comme une activité sexuelle favorisant le bien-être des adeptes et
l’atteinte du plaisir, ce qui entre dans la logique de la santé sexuelle. Cette vision s’appuie sur une conception libérale
du sujet contemporain que l’on imagine capable de prendre conscience de son état ou de ses processus émotionnels
dans le but d’exprimer ouvertement ses désirs sexuels pour les vivre avec un partenaire.
L’accent mis par les protagonistes unis dans une relation sur la négociation des pratiques et la démonstration d’une
compréhension raffinée du consentement qui demeure l’objet de perpétuelles réflexions, pourrait nous conduire à affirmer
que les adeptes de BDSM se positionnent non pas dans le spectre de la déviance, mais dans celui d’une hypernormalité,
au sens où ce sont bien eux qui correspondent à une figure avant-gardiste des idéaux contemporains de communication,
de rationalisme et de quête de plaisir fondée sur les désirs réciproques de chacun. Le sexe sous tension libère du sexe.
Douleur et plaisir sont des sensations. Elles s'incarnent et permettent très tôt dans l'enfance de donner un espace
au corps. Celui-ci se construit comme espace sensible traversé de perceptions tantôt déplaisantes, tantôt plaisantes.
Le corps que nous sommes est initialement délimité par ces expériences. Le plaisir est tiré de la satisfaction des
besoins tandis que le déplaisir provient de leur frustration. Au départ, le plaisir est lié à la survie tandis que le déplaisir
indique une situation de danger vital. Il précède une possible disparition du sujet. Il se rattache donc à la mort. Plaisir
et déplaisir sont donc respectivement articulés aux pulsions de vie et pulsions de mort. Le plaisir lorsqu'il survient
recouvre la sensation désagréable précédente. C'est l'expérience d'une tension déplaisante qui indique quel est le
besoin à satisfaire. La résolution procure du plaisir. L'expérience désagréable est donc nécessaire à l'avènement
du plaisir. Il est donc possible d'érotiser la douleur en prévision du plaisir qui viendra lors de son apaisement.
De plus, le sentiment d'indignité à l'œuvre dans le masochisme rend possible l'émergence d'un partenaire qui viendra
le contredire. Le masochiste appelle donc un objet qui, en l'avalisant dans cette position, lui permet de prendre du plaisir.
C'est le masochiste qui crée le sadique, attirant sur lui ses foudres, le masochiste est en situation d'être porté et secouru.
Ce secours peut prendre la forme d'une punition. L'autre, même s'il punit, s'occupe du masochiste, il répond à une tension.
Cette structuration est explicite dans le troublant film de Michael Hanecke: " La Pianiste." Quel qu’en soient les origines,
apparaît l'union entre le corps et l'esprit. En punissant, on veut faire entendre raison, en meurtrissant le corps, on pousse
l'esprit à s'élever en se surpassant. Les informations cérébro-dolorosives transmises au cerveau agissent comme des
détonateurs forçant l'esprit. Celui ci transmet à son tour au corps l'ordre d'endurer et de résister.
Ce schéma synaptique neuromusculaire se produit lors d'une séance de flagellation. Clairement exprimé, la flagellation
permet d'explorer le côté animal en transgressant les codes d'une sexualité classique. Elle confronte les partenaires,
à la vulnérabilité ou à la puissance, au cours de jeux de rôles sexuels extrêmes, comme de puissants leviers d'excitation
sexuelle. La ritualisation, en particulier, la mise à nu de la soumise exacerbe l'érotisation de la préparation à la séance de
flagellation. Elle ou il offre à sa Maîtresse ou à son Maître, en signe d'offrande, le spectacle de sa nudité. Libre à elle ou à
lui, de se livrer à un examen approfondi des parties corporelles à travailler.
Les yeux bandés, et bâillonnée, elle est attachée avec des menottes, ou des cordes, sur un carcan, un cheval d'arçon,
le plus souvent, une croix de Saint-André. S'infligeant une souffrance physique, le masochiste produit des endorphines,
hormones sécrétées en cas d'excitation, et de douleur. Les endorphines ou endomorphines étant des composés opioïdes
peptidiques endogènes secrétées par l'hypophyse et l'hypothalamus, lors d'activités physiques intenses, sportives ou
sexuelles, d'excitation, de douleur, et d'orgasme. Posséder la douleur, c'est s'autoriser à la transformer, à la renverser en
jouissance. Lors de pratiques SM, nous percevons un passage à l'acte sexuel des tendances psychiques. Elles renvoient
à des représentations du corps qui touchent aux couples propre/sale, bien/mal. Certaines parties du corps sont ainsi
honteuses et attirantes (sexe, anus). Toutes pratiques sexuelles oscillent alors entre attirance et dégoût, douleur et plaisir.
L'anticipation, l'imagination, sont les portes de la volupté sexuelle. La soumise éprouve le bonheur d'être le centre d'intérêt,
l’objet de tous les honneurs; félicité délicatement épicée par son imagination et l'appréhension qu'elle peut y puiser, tandis
que l'excitation monte. Le dominant découvre avec surprise que ses pulsions sont finalement très complémentaires des
attentes de sa compagne; les deux partenaires ont, en fin de compte, des goûts très en accord et des fantasmes communs.
Le jeu BDSM a cela de libérateur qu'il crée un contexte où chaque protagoniste va pouvoir se décharger sans honte de ces
tabous, pour jouir librement de sa libido, tout en se délectant du plaisir de l'autre. Le sexe, s’il ne rend pas aveugle, a cela
en commun avec les occupations physiques intenses, comme les compétitions sportives, qu’il possède les facultés de
désinhiber, et d’occulter magiquement l’environnement. Il en va de même en SM, lors d'une séance pour les partenaires.
Ce sont des leviers connus dans la sexualité, qui décuplent l'excitation et le plaisir qui en découle. Pour quelles raisons ?
Du côté du soumis (ou de la soumise), ces leviers jouent sur l'abandon à l'autre; il ou elle est à la merci de celui., celle qui
pourrait tout lui infliger, et qui contrôle son plaisir. Un jeu qui simule l'exposition au danger. Du côté du (de) la dominant (e),
il ou elle obtient la toute-puissance sur son (sa) partenaire, avec la possibilité de faire mal ou de faire jouir. En dehors du
SM, il s'agit de fantasmes et d'imaginaire, pas de violence infligée chez la plupart des couples. Pour certain(e)s, c'est parfois
tout simplement faire une fellation, assis (e) aux pieds de l'autre debout; qui est soumis(e) et qui domine ? Celui, celle qui
est aux pieds de l'autre ? Ou celui, celle qui domine en étant maître ou maîtresse du plaisir de l'autre ?
En psychiatrie, le sadomasochisme fait partie de ce que l'on appelle les paraphilies, baptisées autrefois les perversions,
comme l'exhibitionnisme, le fétichisme, ou la zoophilie. Ce sont des pratiques qui n'utilisent pas les ressorts sexuels jugés
"normaux" par la société. Le masochiste ne jouira que dans la souffrance et l'humilation ; il n'aura pas d'orgasme dans un
rapport classique. Son cerveau produit des endorphines, des antidouleurs naturels, qui sont sécrétés lors du plaisir, de
l'orgasme et de la souffrance. Celle-ci est transformée en plaisir sexuel dans le cadre du masochisme. Le sadique, lui,
prendra un plaisir à la fois psychologique et physique dans la douleur qu'il impose. Il frappe ou humilie pour blesser son
partenaire de jeux érotiques. Le pouvoir dont il dispose devant sa ou son partenaire, décuple son excitation et son plaisir.
Il se confronte au pouvoir dont elle dispose sur un autre être humain et à sa toute-puissance.
Les sadomasochistes utilisent exactement les mêmes ressorts que les adeptes de domination et de soumission, pour
augmenter leur plaisir. Car le plaisir est mutuel et partagé, c'est là tout l'enjeu du rapport SM. Il apporte un apaisement
et un épanouissement sexuel aux couples qui le pratiquent. La confiance, l'écoute, la discussion et la connaissance
de l'autre sont les vrais points à rechercher dans toute relation, et c'est d'eux que naîtra, parmi mille autres plaisirs,
ce doux sentiment d'abandon que d'aucun appelle allégoriquement le subspace.
Le SM n'est pas une perversion mais l'expression dans la vie sexuelle de mouvements inconscients ordinaires.
Dans une certaine mesure en mettant en jeu les désirs les plus profonds, ces pratiques pimentent la sexualité
et ne posent généralement aucun souci puisqu'elles sont fondées sur un profond respect et une écoute soutenue
de l'autre. Le SM sain et modéré actualise et réalise une part des désirs inconscients informulés des partenaires.
Bonne lecture à toutes et à tous.
Méridienne d'un soir
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Le terme BDSM est généralement employé pour décrire les comportements d'échange de pouvoir
et l'utilisation de douleur dans un contexte sexuel. Antérieurement appelé simplement SM, le sigle
BDSM est plus couramment utilisé aujourd'hui pour une meilleure représentativité de la diversité des
pratiques. Ce dernier inclut trois composantes distinctes du jeu de pouvoir: le bondage/discipline
(BD), la domination/soumission et le sadomasochisme (SM). Le BD représente une combinaison entre
la restriction de mouvement et la punition ou encore le contrôle du partenaire. Le jeu de Ds renvoie
à la domination et à la soumission et représente l'échange de pouvoir ou de contrôle érotique d'un
partenaire à un autre, sans nécessairement inclure la douleur physique. La composante SM,
c'est-à-dire sadomasochiste, fait référence à l'érotisation de la douleur. Même si peu de chercheurs
ont étudié la communauté BDSM, ceux qui l'ont fait, sont unanimes: un peu partout dans le monde se
trouvent des communautés dynamiques et structurées qui regroupent des centaines de personnes
pratiquant le BDSM.
La communauté BDSM est un lieu de rassemblement pour les personnes ayant un intérêt pour le BDSM, mais peu
d'auteurs s'entendent sur une définition claire de ces pratiques. On identifie généralement cinq composantes qui
sont essentielles à tout ce qui réfère au BDSM: l' apparence d'une relation de domination et de soumission; un
jeu de rôle; un consentement à participer au jeu; un contexte sexuel; une définition mutuelle que l'activité constitue
une pratique BDSM. De très nombreux discours présentent le BDSM comme une simple variation à la sexualité et
établissent des normes pour rendre les pratiques saines, sécuritaires et consensuelles, tandis que d'autres écrits
tentent d'opposer le BDSM à la sexualité non-BDSM (qualifiée de vanille dans le milieu BDSM) et le présentent
comme une identité transgressive. Les auteurs comparent cette vague d'écrits à une étape de transgression
essentielle dans l'acquisition d'une citoyenneté sexuelle.
Les évènements sociaux seraient une occasion d'afficher son propre style de comportements BDSM devant autrui;
les soirées ont également une fonction sociale, c' est-à-dire qu'elles permettent aux personnes ayant des intérêts
similaires de se rejoindre pour interagir sur des sujets liés au BDSM. Le statut d'un membre dans la communauté
est tributaire de son expérience, son niveau de sécurité. Son implication dans le groupe et sa pratique des jeux
nécessitant de l'entraînement, du talent et de la pratique. Il semble que les communautés soient autosuffisantes
en termes d'éducation et de prévention. Les membres des communautés BDSM à travers le monde basent leurs
pratiques sur le crédo "Sane, safe and consensual", qui signifie que toutes les pratiques se doivent d'êtres saines,
d'être sécuritaires, saines et consensuelles.
L'accent est mis sur la communication, la négociation et le consentement égalitaires et honnêtes, puisque dans tout
jeu, la confiance mutuelle est fondamentale et les limites et préférences des partenaires doivent être respectées.
La participation forcée n'est pas acceptée dans la culture BDSM; seule l'illusion que les individus sont victimes de
coercition est permise. L'accord sur les différentes normes et valeurs de la communauté serait un moyen de diminuer
les risques liés aux pratiques. La notion de sécurité dans la communauté BDSM n'est pas seulement une question de
technique, mais aussi de principe. Ce principe est le socle de toute relation BDSM, qui l'utilise pour se dissocier de la
criminalité et de la maladie mentale.
Dans les relations et mises en scène BDSM, la négociation est à la base du consentement. Les partenaires s'entendent
sur les pratiques qui auront lieu pendant une séance et discutent des limites de chacun. Ils utilisent un mot de sécurité
en anglais, le safeword, pour aviser le partenaire dominant qu'il approche ou a dépassé une limite. Certaines personnes
dominantes testent les limites de la personne soumise et se permettent occasionnellement de repousser la limite qui
avait été négociée lorsqu'ils connaissent l'autre personne. Cette transgression n'est pas perçue comme une violation;
le fait de repousser les limites ajoute alors un sentiment d'authenticité et de réalisme à la scène et plusieurs soumis
apprécient cette incartade. Dans de telles circonstances, la négociation des mots de sécurité, par exemple "jaune" pour
ralentir et "rouge" pour arrêter, devient primordiale. Le respect de la sécurité est fondamental.
Les pratiques BDSM expriment la volonté de présenter une alternative à la sexualité traditionnelle dans une exploration
des différentes dimensions du corps humain en termes de sensualité et d'émotions, l'occasion d'une opportunité pour
une forme de spiritualité en utilisant le corps. Lors d'une séance, le but est de débuter le jeu de manière douce pour
ensuite augmenter graduellement la fréquence et la force des coups donnés, entrecoupé de massages ou de caresses.
Certaines séances revêtent un caractère exclusivement physique tandis que d'autres incluent un aspect psychologique,
mais l'orgasme n'en est pas nécessairement la finalité.
Selon l'opininon générale, les pratiques BDSM devienent sexuellement excitantes pour les partenaires ou éveillent leur
désir de s'engager dans de telles relations. Il y a aussi une motivation exhibitionniste à jouer en public; certains trouvent
que le regard des autres augmente leur excitation, tandis que d'autres apprécient la reconnaissance et les compliments
qui suivent une séance. Même si la plupart des donjons ne présentent pas de règlements contre l'activité sexuelle, l'activité
coïtale ou la recherche d'orgasme exclusivement sexuel est rare. Le coït est trop personnel pour être effectué en public ou
parfois, il consiste principalement en la culmination de la soirée.
Souvent, le lieu n'est pas approprié ou structuré pour permettre de telles pratiques, mais lorsque ces dernières surviennent,
elles se font normalement dans un couple établi et rarement entre deux personnes qui viennent de se rencontrer. Que ce
soit en public ou en privé, le coït ou la stimulation sexuelle menant à l'orgasme ne fait pas régulièrement partie de la vie
sexuelle des partenaires, en particulier chez le couple Dominante/soumis. Toutefois, la recherche de la jouissance sexuelle
reste ultimement présente dans ce type de relation.
Sommes-nous fous, pervers, au moins irresponsables ? En fait, pas vraiment: les personnes qui pratiquent le BDSM sont
plus extraverties, moins névrosées, plus ouvertes aux expériences nouvelles, plus conscientes, plus épanouies intimement
que les autres. Ces désirs ne sont d’ailleurs aujourd’hui plus considérés, médicalement, comme des pathologies. Et si
certains adeptes trouvent leur satisfaction dans l’abandon d’une partie de leur contrôle, quitte à se transformer en véritables
jouets sexuels, d’autres apprécient l’aspect élitiste de ces fantasmes. Pour d’autres encore, le monde du BDSM permet
l’expression d’un amour sans faille et d’une confiance totale.
C’est paradoxalement en usant de masques, en ritualisant et en théâtralisant l’échange, que deux partenaires ont la
possibilité, dans une relation SM saine, de pimenter leur sexualité, en réalisant une part de leurs désirs inconscients
informulés et de s’affirmer comme personnes à part entière, consentantes et responsables.
Bonne lecture à toutes et à tous.
Méridienne d'un soir.
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La beauté de l'endroit semblait subjuger Charlotte. C'était une vaste cave voûtée
aux murs de pierres apparentes. Des cierges ornaient chacun des angles, pendant que
les flammes des longues bougies blanches tremblaient sur l'or des pierres centenaires
en faisant surgir des ombres sinueuses et menaçantes; l'endroit paraissait avoir été
conçu depuis la nuit des temps pour le plaisir et la souffrance, pour les rites les plus
secrets, les messes noires et autres rituels sataniques. La lumière mordorée teintait
sa peau, son corps nu se colorant de poudre d'or. Juliette lui lia les chevilles avec des
lanières de cuir reliées par des chaînes aux murs de pierre. Elle saisit ensuite ses poignets,
qu'elle écarta en croix, comme ses cuisses, les emprisonnant dans des bracelets d'argent
pendus à des fers fixés exactement à la clé de voûte. Charlotte désirait être fouettée,
s'offrir en captive à l'amour, mais mieux encore, se donner en esclave, à une autre
femme de surcroît, sa Maîtresse.
Juliette commença par me caresser. Elle savait qu'en faisant cela, elle me donnait une chance de me faire
oublier ma faute. Elle s'empara d'un martinet et commença à me travailler le corps en l'échauffant lentement,
alternant les caresses des lanières avec des coups cruels et violents. Plus elle frappait fort et plus je m'offrais.
Je n'éprouvais qu'un pincement aigu au moment où mes seins furent brutalement saisis par des pinces, puis je
sentis les pointes broyées par l'étau de métal qui les tirait vers le sol en s'y suspendant. Chacun des mouvements
que je faisais alors amplifait le balancement des pinces, provoquant une sensation effrayante d'arrachement.
Je me souviens de ce moment précis où je fus mise à quatre pattes sur le sol au milieu de la cave. Juliette dont
j'étais désormais l'esclave d'un soir fixa d'autres pinces sur les lèvres de mon sexe, en dessous de mon clitoris.
Tout mon corps se balançait de façon obscène, tenaillé entre deux douleurs, partagée entre le désir de faire cesser
mes souffrances et celui d'en augmenter l'intensité par mes balancements, pour satisfaire Juliette et mériter son
pardon. J'observais avec orgueil la rotation des poids suspendus aux pinces attachées à mes seins, de droite à
gauche et de gauche à droite. La douleur devenait intolérable, mais je devenais la spectatrice de cette douleur.
Je souffrais, mais je dominais cette souffrance: le plaisir qui naissait en moi la dépassait, la stigmatisait.
Pour marquer sa satisfaction, Juliette me désigna la croix de saint André où je fus attachée dans une position
d'extrème écartèlement. Un inconnu s'approcha de moi, comme si je devenais digne de son intérêt. Ils saisirent
chacun un long fouet et commencèrent à me flageller avec une vigueur et un rythme qui me firent écarquiller les
yeux. Pour étouffer mes hurlements, je mordis violemment mes lèvres, jusquà ce que le goût de mon propre sang
m'eût empli la bouche. Je me livrai au châtiment avec une joie quasi mystique, avec la foi de l'être consacré.
Juliette me dit soudainement:
- J'aimerais te fouetter jusqu'au sang.
Je lui répondis que je lui appartenais. Dans la cave déserte, où les effluves d'humidité évoquaient celles d'une tombe,
l'inconnu me contemplait silencieusement et je m'aperçus qu'il tenait à la main deux longues et fines aiguilles;
Il s'empara d'un sein qu'il se mit à pétrir, à caresser, puis à pincer pour en faire jaillir la pointe granuleuse. Lorsque la
pointe fut excitée, il y planta la première aiguille, puis presque aussitôt après, la seconde dans le mamelon du sein qui
n'avait pas été caressé. D'autres aiguilles furent plantées tout autour des aréoles, quelques gouttes de sang vinrent ternir
le métal que la lueur d'une ampoule faisait jusque-là scintiller. Mon martyre devint délicieux.
Ainsi, j'étais devenue l'objet de plaisir de cette femme et de cet homme. Juliette parut subitement échauffée:
elle s'approcha de moi et de me libéra de la croix de saint André. Avant même que je puisse savourer ce répit, on me
porta sur une table où je fus allongée et solidement attachée. Je fus alors fouillée, saccagée, malmenée, sodomisée
comme une chose muette et offerte. L'inconnu qui violentait mes reins se retira brusquement pour forcer ma bouche.
L'homme semblait apprécier et s'enfonçait dans ma gorge pendant que je le couvrais de salive; Juliette se plaça derrière
moi et plongea ses doigts dans mon vagin déjà humide de désir. Elle explora longuement ma vulve, remonta sur mon anus,
le caressa du bout des doigts, puis se redressa: “Enfile-toi un doigt dans le cul!”; sa cravache siffla dans les airs et s’abattit
sur ma croupe: “Allez chienne, doigte-toi le cul!”.
Les lèvres forcées par le glaive charnel, je dus me cambrer pour atteindre la raie de mes fesses. J’introduisis tant bien
que mal un doigt dans la moiteur de ma voie la plus étroite pendant que Juliette continuait de me fouetter: “Tu aimes ça,
chienne, te doigter l'anus devant des inconnus"; je répondis d'un “oui” chevrotant en écho aux coups de cravache mordant
maintenant l'intérieur de mes cuisses, espérant ainsi mettre fin à mon supplice.
Elle laissa tomber sa cravache et s’agenouilla derrière moi: “Enfile tes autres doigts, chienne !”. Je m’exécutais docilement
alors qu’elle forçait mon anus en écartant mes fesses de ses doigts pour faciliter mon intoduction. Les invités semblaient
goûter à la scène, se regroupant pour regarder. La situation était des plus humiliantes; j'étais partagée entre le sentiment
de honte et l’étrange plaisir d’être utilisée comme un vulgaire objet sexuel, humilié et gémissant.
Mais ce ne furent que les préliminaires. Juliette me relèva en tirant sur mon collier comme on le ferait pour rappeler un
chien à l’ordre: “Ça ira comme ça, salope. Maintenant assieds-toi sur sa queue!”; encouragée par ses coups de cravache,
j’enjambai maladroitement l'inconnu et m’accroupis dos à lui, tout en me demandant comment accueillir un sexe aussi
monstrueux. Impatiente, Juliette maintint le sexe à la verticale et me força à descendre dessus en tirant sur mon collier.
Ma croupe s’écrasa sur la pointe saillante; tous les invités se regroupèrent autour de la scène et je pus voir distinctement
leurs regards lubriques et cruels briller derrière leurs masques dans la lueur des torches; alors que je m'efforçai de garder
l’équilibre, l'homme força à m’empaler sur son sexe; je tentai de résister, mais en vain; son membre surdimensionné
défonça mes reins, distendant lentement mon anus. Une bouffée de chaleur m’envahit, tout mon corps était perlé de sueur.
Je luttais pour ne pas jouir; les invités nous regardaient dans un silence quasi religieux; le spectacle que j'offrais, haletante,
empalée sur ce sexe monstrueux agissait sur l’assemblée comme un puissant aphrodisiaque. Juliette se dénuda alors et
commença à se caresser tout en me fixant, les yeux brillants de désir. Non loin de moi, une femme s’était accroupie aux
pieds de son compagnon et le gratifiait d’une fellation des plus passionnées; juste à côté, deux hommes encerclaient une
ravissante brune aux cheveux courts qui s'abandonnait, basculée à la renverse, à leurs doigts qui la fouillaient.
Une boule de chaleur explosa dans mon ventre et irradia tout mon corps; parcourue de spasmes, je jouis en silence tout
en éjaculant au visage de Juliette; mes jambes vacillèrent mais l'inconnu me tenait toujours fermement embrochée au
sommet de son sexe. Il ne s'était pas encore libéré mais mon anus qui se contractait nerveusement le mettait au supplice.
L’assemblée demeurait silencieuse; on entendait juste les sons de gorge profonds de la femme accroupie, étouffée par le
sexe de son son compagnon qui lui tenait la tête des deux mains et déversait son sperme en elle. Les deux hommes qui
étaient masqués, s'immobilisèrent pour me regarder, délaissant pour un instant la jeune femme brune, maintenant nue à
leur merci, pour mieux l'envahir; plus loin un homme qui se masturbait en m'observant n’arriva plus à se retenir et éjacula.
Juliette, s’essuya le visage du revers de la main et lècha ma cyprine sur ses doigts en m’adressant un sourire narquois.
On m'ordonna de me mettre à quatre pattes, dans la position la plus humiliante pour l'esclave; une cravache noir me
cingla brusquement avec une telle violence que je poussai un véritable rugissement; la rigidité du cuir enflammait mes
reins et mon dos; les coups lacéraient ma chair, me procurant de lancinantes sensations de brûlure.
Lorsque la tige m'atteignit exactement entre les cuisses, sur le renflement du pubis, je compris soudain que j'allais jouir;
une fois la fulgurante jouissance dissipée, j'osai implorer leur pitié; je venais de rompre le charme. Ils décidèrent de me
faire payer chèrement cette inqualifiable faiblesse. Je fus à nouveau placée dans le mur comportant un trou en son milieu,
de façon à ce que ma tête dépasse d'un coté et mes reins de l'autre. J'allais être prise par l'arrière et contrainte par la
bouche. Ce fut Juliette qui m'installa. J'étais en position, jambes docilement écartées, la bouche déjà ouverte, la croupe
exagérément offerte, prête à être investie.
Ce fut l'abattage. Impatient de se satisfaire, un homme prit la place de l'autre, ma bouche servant d'écrin; au
même moment, un autre utilisait mon vagin sans ménagement, avant de forcer brusquement mes reins, qui
comme la totalité de mon corps étaient à sa merci. Il s'enfonça sans préliminaire pour me faire mal. Le silence
soudain m'exaspéra, car je ne pouvais rien voir de ce qui se passait autour de moi. Espérant le fouet comme
une délivrance, un troisième sexe plus dur encore pénétra ma croupe; mon ventre se liquéfia.
J'étais prise, on ravageait mes reins meurtris; épuisée, quelques gouttes de sueur étaient venues éclater sur
mes épaules, l'homme se décolla de moi comme l'animal après la saillie. Après m'avoir conduite à la salle de
bain où l'on me doucha, on me conduisit dans la chambre tapissée de toile de Jouy où je m'endormis.
Bonne lecture à toutes et à tous.
Méridienne d'un soir.
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L'inconnu, qu'elle n'osait toujours pas regarder, demanda alors, après avoir passé la main sur
ses seins et le long de ses reins, qu'elle écartât les jambes. Juliette la poussa en avant, pour
pour qu'elle fût mieux à portée. Cette caresse, qu'elle n'acceptait jamais sans se débattre et
sans être comblée de honte, et à laquelle elle se dérobait aussi vite qu'elle pouvait, si vite
qu'elle avait à peine le temps d'en être contrainte; il lui semblait sacrilège que sa maîtresse
fût à ses genoux, alors qu'elle devait être aux siens, elle sentit qu'elle n'y échapperait pas.
Elle gémit quand les lèvres étrangères, qui appuyaient sur le renflement de chair d'où part la fine corolle inférieure,
l'enflammèrent brusquement, le quittèrent pour laisser la pointe chaude l'enflammer davantage; elle gémit plus fort
quand les lèvres la reprirent; elle sentit durcir et se dresser le membre qui l'étouffait, qu'entre les dents et les lèvres,
une onde aspirait, sous laquelle elle haletait. L'inconnu la quitta d'un brusque arrachement et lui aussi cria. Dans un
éclair, Charlotte se vit délivrée, anéantie, maudite. Elle avait accomplit la fellation avec un recueillement mystique.
Le silence soudain l'exaspéra. Elle était prise.
Elle comprit enfin que le membre qui la pénétrait était un olisbos dont Juliette s'était ceint la taile. Avec un vocabulaire
outrageusement vicieux, elle exigea d'elle qu'elle se cambre davantage, qu'elle s'offre totalement pour qu'elle puisse
être remplie à fond. Elle céda à l'impétuosité d'un orgasme qu'elle aurait voulu pourvoir contrôler; c'était la première
fois qu'une femme la possédait par la seule voie qui soit commune avec un homme. Juliette parut subitement échauffée;
elle s'approcha d'elle, la coucha sur un lit, écarta ses jambes jusqu'au dessus de son visage et exigea qu'elle la lèche.
Ses cuisses musclées s'écartèrent sous la pression de sa langue. Elle s'ouvrit davantage et se libéra violemment dans
sa bouche. Charlotte ne sentait plus que le collier, les bracelets et la chaîne, son corps partait à la dérive.
Des mains glacées se posèrent sur sa peau et la firent tressaillir. Ce premier contact l'avait surprise mais elle s'offrit
avec docilité aux caresses qui devinrent très vite agréables. On lui fit savoir que plusieurs personnes étaient venues
assister à son dressage. Chacune d'entre elles allait lui donner dix coups de fouet. Elle se préparait à cette épreuve
en se concentrant sur la volonté dont elle allait devoir faire preuve. Elle fut mise à nue et attachée sur la croix de Saint
André. Elle reconnut immédiatement les coups de fouet appliqués par sa Maîtresse.
Elle a une méthode particulière, à la fois cruelle et raffinée, qui se traduit par une sorte de caresse de la cravache
ou du martinet avant le claquement sec, toujours imprévisible et judicieusement dosé. Juliette sait mieux que quiconque
la dresser. Après le dernier coup, elle caressa furtivement ses fesses enflammées et cette simple marque de tendresse
lui donna le désir d'endurer encore davantage pour la satisfaire.
On lui ordonna de se mettre à quatre pattes, dans la position sans doute la plus humiliante pour l'esclave, mais aussi
la plus excitante pour l'exhibitionniste que sa Maîtresse lui avait appris à être, en toutes circonstances et en tous lieux.
Elle reconnut à leur grande douceur des mains de femme qui commencèrent à palper son corps. Avec un certain doigté,
elles ouvrirent son sexe. Peu après, son ventre fut investi par un objet rond et froid que Juliette mania longtemps et
avec lubricité. Les Maîtres décidèrent alors qu'elle devait être reconduite au premier étage.
On lui débanda les yeux et elle put connaître le visage des autres invités de cette soirée mémorable. Elle découvrit
ainsi que Laurence était une superbe jeune femme brune aux yeux clairs, avec un visage d'une étonnante douceur
dégageant une impression rassurante de jovialité. Elle se fit la réflexion qu'elle était physiquement l'inverse d'une
dominatrice telle qu'elle l'imaginait; elle fut mise à nouveau dans le trou aménagé dans le mur, où elle avait été
contrainte la veille. Pendant que l'on usait de ses orifices ouverts, Xavier exhibait devant elle son sexe congestionné
qu'elle tentait de frôler avec ses lèvres, puis avec la pointe de sa langue dardée au maximum.
Mais Xavier, avec un raffinement de cruauté qui acheva de l'exciter, se dérobait à chaque fois qu'elle allait atteindre
sa verge, l'obligeant à tendre le cou, la langue comme une véritable chienne. Elle entendit quelques commentaires
humiliants sur son entêtement à vouloir lécher la verge de l'inconnu; ces injures, ajoutées aux coups qui ébranlaient
son ventre et aux doigts qui s'insinuaient partout en elle, lui firent atteindre un orgasme dont la soudaineté la sidéra.
Elle avait joui, comme fauchée par une rafale de plaisir que rien n'aurait pu retarder.
Ayant été prise d'un besoin pressant et ayant demandé avec humilité à sa Maîtresse l'autorisation de se rendre aux
toilettes, on lui opposa un refus bref et sévère. Confuse, elle vit qu'on apportait au milieu du salon une cuvette et
elle reçut de Juliette l'ordre de satisfaire son besoin devant les invités rassemblés. Une panique irrépressible la
submergea. Autant elle était prête à exhiber son corps et à l'offrir au bon plaisir de Juliette ou à apprivoiser la douleur
pour être digne d'elle, autant la perspective de se livrer à un besoin aussi intime lui parut inacceptable.
La légère impatience qu'elle lut dans le regard attentif de Juliette parut agir sur sa vessie qui se libéra instinctivement.
Elle réussit à faire abstraction de tous les témoins dont les yeux étaient fixés à la jointure de ses cuisses. Lorsque
elle eut fini d'uriner, sa Maîtresse lui ordonna de renifler son urine, puis de la boire. Bouleversée par cette nouvelle
épreuve, elle se sentit au bord des larmes, mais n'osant pas se rebeller, elle se mit à laper en avalant le liquide encore
tiède et à sa vive surprise, elle éprouva une indéniable délectation à ce jeu inattendu.
Après avoir subi les regards des invités, elle fut amenée devant Laurence dont elle dut lécher les bottes vernies du bout
de sa langue. La jeune femme séduisante la récompensa par une caresse très douce, qui ressemblait au geste que l'on
fait pour flatter le col d'un animal soumis, d'une chienne docile. Le dîner fut annoncé à son grand soulagement.
Bonne lecture à toutes et à tous.
Méridienne d'un soir.
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