Manger ou être mangé
Je souris, la plupart du temps, beaucoup. Je ris, je suis pleine de répartie, je suis extravertie.
Être extravertie est un écran de fumée, tant que je parle, tant que je vous fais rire, tant que je taquine. Vous ne verrez pas plus loin que ce que je veux bien vous laisser voir. Vous serez exactement là où je veux que vous soyez, de l’autre côté de l’écran.
C’est parce que je suis timide que je suis extravertie. C’est parce que je suis craintive, que je souris autant. C’est parce que je suis fragile que je suis aussi pleine de répartie.
C’est la technique du rugissement, la technique du gros dos. Si vous tombez sur un ours dans la forêt, il parait que vous avez une chance de vous en sortir en hurlant et en écartant les bras, on dit la même chose pour les lions. Si vous avez l’air assez menaçant, les prédateurs se désintéressent de vous.
Mais je suis fatiguée, et la technique de protection qui devait être temporaire s’éternise.
Me défendre à chaque instant, chercher à faire les contours du pire de chaque personne est épuisant. Devoir réaffirmer, encore et encore ce avec quoi je suis d’accord ou pas, de peur d’être bafouée, trahie et éreintant.
Je veux arrêter, de faire le gros dos. Je veux arrêter d’être sur la défensive. Je veux arrêter de vous voir tous comme de dangereux êtres, capables des pires cruautés. Voir toujours le mal avant de pouvoir voir le meilleur.
Et puis… je me sens seule.
Comme toutes les personnes de nature vulnérable, je cherche un protecteur, que je ne peux pas trouver tant que lutterais à avoir l’air invincible et sans failles.
Aujourd’hui, j’arrête. Je dépose les armes, je dissipe la fumée.
Bonjour, je suis Angèle, je ne suis pas une forteresse, je suis cachée dedans.
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Vous me touchez, chère Egarae ...Mais vous savez où vous abriter un peu si jamais...
Une seule chose est sûre c’est que la vie suivra son cours. Elle est comme le fleuve indomptable qui traverse les contrées. Jamais, jamais nous ne l’arrêterons.
Qui n’a pas vécu un deuil et voulu crier au monde, « cessez de vivre, cessez tous de vivre, une part de moi est morte ». Mais le monde ne s’arrête jamais de tourner. Il tourne, il tourne, on dirait qu’il se rie de nous. Un instant on le déteste. On le fixe d’un regard mauvais, haïssant sa vie et sa joie. Puis nous le surveillons, pour bien nous rappeler pourquoi nous le haïssons. Horrible monde, tu as tout et je n’ai rien. Tes rires et ta vie sont des offenses à mon malheur. Je m’isole pour nier ton existence, car je ne suis pas assez gaie pour profiter de ta vie.
Puis le monde tourne et tourne, une heure, puis deux ; un jour, puis deux ; une semaine, un mois, et un jour. Et un jour on a oublié, oublié que l’on en voulait au monde entier, à un instant qui a échappé à notre perception nous nous sommes remis à danser. Danser, danser, dans ce monde qui ne fait que tourner. A bord de ce bateau flottant sur la vie qui suit son cours.
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En effet, à une époque mon humeur dictait souvent ma vie en général jusqu'à que je lise Rosa LUXEMBOURG qui dit : "Il faut travailler et faire ce que l'on peut, et pour le reste, tout prendre avec légèreté et bonne humeur. On ne se rend pas la vie meilleure en étant amer." j'insiste sur "ce que l'on peut" et "on ne se rend pas la vie meilleure en étant amer" à méditer !! je suis peut être hors sujet mais je veux dire que nous restons maître à bord, à bord de son propre monde et donc nous pouvons en faire ce qu'on veut, un monde de feu et de fous furieux ou un monde de licorne et d'arc en ciel...moi j'ai choisi le mien. Re bonne soirée !!
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19/11/19
Personnellement j'ai arrêté de culpabiliser face à mes humeurs. Certains sont légers, d'autres intenses. Naturellement sereins ou anxieux, de nature positive ou pas. C'est une question de caractère. C'est ce qui fait la diversité. Et la diversité, je trouve ça joli, ça donne sa complexité au monde, ça empêche que l'on soit trop vite ennuyés par la vie.
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19/11/19
Je suis tout ce que vous venez de citer, maintenant je peux contrôler ça plus ou moins bien selon l'humeur qui est plus ou moins intense car j'ai appris des choses sur moi. En revanche, je comprends parfaitement celles et ceux qui n'y arrivent pas ou avec difficulté, je le vois lors des certaines occasions "plus ou moins gaies" et pourtant ces gens m'aident énormément. Nous ne sommes pas faits pareil et heureusement comme vous le dites. Je suis content pour vous que ayez pu arrêté de culpabiliser face à vos humeurs. Je vous souhaite donc une soirée et nuit sereines.
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19/11/19
Je n'aime pas le silence, je préfère les jours de pluie, j'entends le droit d'y être triste, j'ai l'impression que la rue pleure avec moi. Je n'aime pas le calme, j'aime les orages, parce qu'il y a quelque chose à l'extérieur qui tempête plus fort qu'à l’intérieur, qui crie plus fort que moi.
J'aime voir les gens s'aimer, mais quand il pleut en moi, je me sens seule en les voyant.
J'aime voir les gens heureux, mais quand il pleut en moi, ma pluie devient acide.
J'aime voir les gens vivre, mais quand il pleut en moi, je n'arrive pas à sortir pour les rejoindre.
J'aime quand même ça, parce que c'est beau.
Et de toute façon, bientôt il fera beau de nouveau. Je vis dans un endroit où la pluie ne reste pas, elle vient simplement calmer la chaleur que produit mon soleil si chaud et si constant.
Aujourd'hui il pleut, partout, dans ma tête et dans ma rue.
Et la chaleur vient d'un plaid, et le réconfort viens du monde qui pleure avec moi.. Je me sens moins seule quand on pleure avec moi.
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Mais justement si on connaît presque tout l'un d'autre c'est bien plus simple de provoquer l'étonnement non? Une réaction qui habituellement n'est pas là, une surprise qui a de fortes chances de bien tomber puisque l'on sait ce qui plaira.
Je ne sais plus qui disait que l'amour se trouvait dans l'inconnu mais il y a une toute autre personne qui disait aussi que l'amour durait 3 ans.
Moi je crois que ce qui fait qui éteint les couples et les amours c'est justement ce moment où on commence à se désintéresser des zones d'ombres de l'autre
Puis la monotonie, puis le fait de se recentrer un peu plus sur soit parce qu'on se sent moins nourri par l'autre, puis les incompréhension et la distance..
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01/06/19
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Il était une fois, une reine, autrefois mendiante, à présent princesse au fond d’elle. Elle est devenue forte par la force des choses, petite elle pensait que quelqu’un viendrait la chercher, mais personne n’est venu. Les passants lui disaient qu’elle ne serait heureuse qu’en devenant forte, qu’en développant son propre pouvoir, elle aurait alors tout ce qu’elle désire.
Alors la petite princesse a fait ce qu’on lui conseillait, elle a cherché ce pouvoir, elle est devenue forte, très forte, seule. Elle a gravi les échelons, jusqu’à regarder tout le monde de haut. Que le monde semble misérable quand soit même on ne l’est plus. La petite princesse est devenue reine, elle encourage ses sujets à s’améliorer, elle écoute ses conseillers jusqu’à ce qu’ils la laissent seule dans ses appartements. La petite reine reçoit des compliments, qu’elle est jolie la petite reine, qu’elle est courageuse la petite reine, mais qu’elle est seule la petite reine.
Elle peut tout faire, tout entreprendre, elle est si grande, si forte, elle passe ses journées la tête haute et un sourire radieux aux lèvres, c’est la vie de cour qui veut cela.
Quand la petite reine se retrouve seule, elle écrit, elle rêve. Elle voudrait un roi, plus grand qu’elle, plus fort qu’elle, parce qu’alors elle pourrait s’appuyer contre lui, elle pourrait oublier de réfléchir, elle pourrait arrêter de décider, elle pourrait obéir et puis c’est tout.
Ce serait merveilleux, oublier de garder le front haut, plus de sujets, plus de décisions, plus de pressions. Après tout, la petite reine ne veut pas plaire à la terre entière, elle veut plaire à l’inconditionnel. La terre entière est ingrate, si un jour elle se retrouve détrônée on l’oubliera bien vite, elle redeviendra mendiante et elle aura souffert pour rien. Plaire à l’inconditionnel sera toujours un bonus a ce qui existe déjà, car contrairement à la terre il ne tourne pas en rond.
Ce soir, seule dans ses appartements, la petite reine appâte une fée des larmes de son cœur. Si elle pouvait avoir son roi, pour quelques instants ou pour bien plus longtemps.
Fée, prends l’espoir de la petite reine et emmène-les à qui de droit.
Un grand roi pour la petite reine, fatiguée de maintenir seule son royaume.
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Softail, vous ne croyez pas si bien dire. Mais il faut être bien aveugle pour détester toute les roses parce que l'une d'entre elles vous a piquer. (Et en l'écrivant cela sonne comme un passage du petit prince... Mais je l'ai lu il y a trop longtemps, vous savez si cette phrase s'y trouve?)
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12/06/19
27/09/18
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An a pris un bain, elle a eu de la fièvre aujourd’hui, elle n’a rien fait de la journée. Elle s’ennuie pendant ces jours interminables où elle n’a rien à faire, même s’ils sont plutôt rares.
Elle s’est allongée dans l’eau parfumée à l’ylang-ylang. An fabrique des bombes de bains avec des huiles essentielles, ça rend les bains plus uniques. Elle se laisse glisser dans l’eau chaude jusqu’au menton. Et son esprit continue de s’échapper. Elle rêve, elle pense. Elle s’excite, elle en rit puis elle s’effraie. Elle regarde les éléments de la salle de bain, si familiers mais pourtant si différents depuis quelques temps. Sur son bras droit une goutte d’eau roule sur sa peau, pendant qu’elle fait danser sa main dans la lumière. Elle attire son attention, elle approche son bras de son visage, très près. Comme si elle découvrait à quel point cela pouvait être joli. Elle mit sa bouche dessus pour faire disparaître la goutte. Elle effleure sa peau de sa langue et elle apprécie. Elle mange une autre goutte, elle sourit, à elle-même. Mue par une gêne diffuse elle passe ses doigts sur ses lèvres, et sens sa chair fripée par l’eau lui gratter les lèvres. Elle y passe la langue, et mets deux des doigts dans sa bouche. Les touches de sa langue.
An a découvert un mystère et une conclusion, est ce qu’il est plus agréable de sentir des doigts sur sa langue ou sa langue sur ses doigts... ? Le mystère est pourquoi est ce que ces quelques gestes ont été si envoutants ; la conclusion est qu’elle ne pourra pas approfondir le sujet, convaincue que c’est le sujet qui va l’approfondir.
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