Elle lui a proposé une séance d'essai.
Il a longtemps hésité avant d'accepter. Il connaît peu ce milieu dans lequel elle pratique des activités non conventionnelles.
Il sait que beaucoup d'hommes se seraient empressés d'accepter mais lui, n'a pas encore passé le cap mental de ce qu'implique cette proposition.
A demi mot, il lui a fait comprendre qu'il lui faut du temps pour s'autoriser à franchir cette barrière identitaire.
Il a sa vie en main, il est chef de famille, il est son propre patron.
Suivre cette femme dans ses délires ludiques lui fait craindre de perdre ce qui fait de lui l'homme qu'il est.
Et pourtant, ce matin là, il est devant la porte d'une maison inconnue.
Elle lui a donné quelques consignes de préparation avant de se présenter à l'adresse qu'elle lui a indiqué.
Elle lui a dit et répété que s'il ne venait pas, elle comprendrait. Mais dès qu'il aurait franchi le seuil de la maison, elle lui a déclaré avec fermeté qu'il devrait se laisser guider et lui faire entièrement confiance.
Il frappe à la porte et attend quelques minutes sans que rien ne se passe. Dans sa tête, mille questions se bousculent, est-il au bon endroit?, la bonne heure?, il se demande s'il ne devrait pas jeter un coup d'oeil à son téléphone pour vérifier.
Il frappe de nouveau mais plus fort, quand soudain la porte s'ouvre.
Elle lui sourit tout en le sermonant sur son impatience, et le fait entrer à l'intérieur.
Elle l'invite à poser ses affaires dans le couloir.
Il la complimente sur sa tenue.
Elle porte une robe d'été légère et des escarpins ouverts à hauts talons qui ne le laissent pas indifférent.
Sans attendre qu'elle réponde, il parle de son trajet et du lieu où il se trouve, du temps qu'il fait.
Alors qu'il parle sans discontinuer, elle l'observe, avec un sourire amusé. Elle attend qu'il ait fini son monologue. Elle sait que c'est une façon de garder la maîtrise du temps et de la situation.
Il finit par se taire, le silence se fait dans le couloir dans lequel ils sont restés sans qu'elle l'invite à entrer plus avant dans la maison.
Il la regarde dans les yeux cherchant en elle une réaction. Une gêne commence à l'envahir. Il ne sait plus comment il doit se comporter, il n'ose plus parler se rendant compte qu'il a sans doute trop bavardé.
Sans tenir compte de ses mots prononcés, elle rompt le silence.
Elle : avez- vous bien respecté scrupuleusement mes consignes avant de venir ?
Lui : oui, j'ai fait au mieux, tout ce que vous m'avez indiqué. Par contre, c'était compliqué de...
Elle l'interrompt et sans attendre, elle lui ordonne : Parfait, nous allons voir ça.
Tournez-vous face au mur, mains appuyées au mur.
Reculez vos pieds
Écartez vos jambes
Non, ne vous retournez pas. Regardez le mur.
Voilà
Ne bougez plus.
Maintenant, vous êtes à moi...
Auteure anonyme
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