Oui, je me promène. Tous les jours. Sur le même parcours. Un jour dans un sens, le lendemain dans l’autre. On m’a demandé de prendre mon mal en patience, alors que j’aurais préféré prendre mon bien urgence. Alors je marche, je prends l’air, l’air du temps…
Ce parcours longe un torrent, sur une digue, où est aménagé un chemin piétonnier : c’est bucolique, champêtre, bercé par le chant des oiseaux, le virevoltement des insectes couvert par le bruit de l’eau…
Une route enjambe ce torrent, et mon chemin passe sous le pont de cette route. C’est un peu sinueux, une légère pente m’oriente vers le bord de l’eau : c’est encore une eau de fonte, il y a du jus, me dis-je, perdu dans mes pensées…
C’est alors que, calé contre le massif de la voute du pont, je tombe nez à nez sur un couple en train de se bécoter. Toujours dans mes pensées, je m’aperçois que la distanciation n’est pas réglementaire, sans port de masque. Se sont-ils lavés les mains ??? Je poursuis dans leur direction quand mon regard tombe sur leurs hanches en mouvement, dénudées, vêtements aux chevilles….
J’ose espérer ne pas avoir déranger outre mesure l’exploration d’un con, finement, ce déconfinement ayant été mis à profit pour ces expériences et découvertes d’adolescents : déjà, à cet âge, une tendance à l’exhibitionnisme… La relève semble assurée, voyeuriste impromptu, témoin de leur découverte réciproque…
J’entrepris un demi-tour contrôlé, la baille n’étant pas loin. Un jour dans un sens, le même jour dans l’autre sens...
C’est le printemps, c’est vanille, c’est chaud, c’est suave, "Bah, c’est la nature!!", comme dirait Mr Jacques VILLERET dans « L’été en pente douce »…
Cette rencontre s’est déroulée voilà une heure. Je voulais l’écrire, et partager ce petit évènement de vie.
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