Est il vrai que nous portons tous un masque ? Ou plusieurs ?
Le masque de la moralité, le masque du professionnalisme ?
Je te pose celui de la conformité sur ton visage encore rougi malgré le sourire.
Tu serais celle qu'ils ont toujours connu. Celle qu'ils ont toujours respectée.
Je prendrais plaisir à en saisir l'extrémité du bout des doigts et à tenter de légèrement le faire glisser vers le bas... suffisamment lentement pour que tu sentes l'excitation monter et ton coeur s'emballer.
Je regarderais tes mains se crisper sur la table, alors que le monde nous entoure... tes jambes se croiser comme pour garder toutes ces sensations prisonnières.
Je plongerais mon regard dans tes yeux qui me supplieraient presque d'arrêter et sourirais en observant à quelle vitesse ta poitrine se gonfle puis se vide... j'observerais tes spasmes et tes micro gestes involontaires qui traduiraient ton profond conflit intérieur.
J'imaginerais ta bouche entrouverte dans un sourire pervers et tes lèvres humides à force d'être mordillées....
Je vois ton regard vide... tes paupières qui ferment puis ouvrent ces yeux de manière suggestive... ta respiration irrégulière.
Cette expression excitante sur ton visage qui disparaitrait subitement pour être remplacée par de la honte si je décidais d'arracher le masque.
Ton excitation et ton délicieux tourment intérieur sont les plus belles preuves de la confiance que tu me portes à ce moment précis.
Tes doigts qui tapotent savamment le bois sont les messagers secrets de notre communication. Tu aimes flirter avec cette limite comme quelqu'un qui s'approche du bord de la falaise juste pour contempler le vide et sentir ses jambes trembler.
Tu en demande plus et tes doigts hurlent ce que ta bouche retient...
Mon genou vient te signifier de décroiser les jambes...
Je plonge dans ton regard et je suis satisfait par ce que je parviens à y lire.
J'y vois ta condition, ta position, ta perception de toi... de nous... que nous avons pris le temps de construire à deux.
Le bout de mes doigts relâchent le masque. Ta longue expiration est un mélange de soulagement et de frustration...
Si seulement ils savaient...
145 vues
9 aime
L'heure de la décision... La porte de mon appartement est entrouverte et j'ai posé un collier sur la table. Tu te tiens là...debout au centre de mon salon. Je t'ai donné l'ordre d'être nue, de garder les mains croisées dans ton dos et le regard fixe vers le mur qui te fait face. Tu aimes cette sensation de vulnérabilité autant que tu la détestes. Cette sensation que le monde n'existe plus et que tu es devenue l'unique centre d'attention te submerge rapidement, toi qui es la plupart du temps d'un naturel si discret. Je suis assis face à toi, dans mon fauteuil, volontairement muet pour ne pas lever le poids du silence qui se fait de plus en plus sentir sur tes épaules. Je me délecte du spectacle de ta poitrine qui se gonfle puis se vide au rythme de ta respiration qui s'accélère. Les dilatations erratiques de tes narines et les légers spasmes apparents de ton cou traduisent involontairement la tension qui monte en toi et peut être un vrai sentiment d'inconfort. Tu tentes parfois de sourire pour afficher un semblant de contenance qui disparaît bien vite...et j'aime voir le masque tomber une fois... puis deux fois lorsque le silence te rappelle à l'ordre. Je pose mon verre et me lève enfin. Je me poste devant toi et mon regard sévère est peut être une alternative plus douce au mur blanc qui te faisait face si longtemps. Pour la première fois depuis de longues minutes, je t'offre une connexion. Ma main ne te gifle pas cette fois mais vient tendrement caresser ta joue. Mes doigts effleurent ton cou puis ta gorge puis viennent tourner autour de l'auréole de ton sein. Je te tourne lentement autour pour prendre le temps d'observer et de mémoriser chaque courbe de ton corps, chaque grain de beauté... chaque "imperfection" qui te rend unique et te distingue de la masse de celles qui, à mon sens, ne sauront jamais te remplacer. Je me tiens désormais derrière toi, silencieux. Tu es de nouveau face à ce mur blanc, froid et figé dans ce moment qui semble être indélébile. Tu es cette fois seule... avec tes pensées, tes doutes, tes appréhensions et les souvenirs de ceux qui ne sont pas parvenus à t'apaiser... Lentement, mes mains viennent se poser sur tes hanches... caresser ton ventre puis épouser la forme de tes seins. Mes doigts viennent pincer tes tétons et les tirer. Tes râles de douleur et de plaisir viennent soudain briser le silence... mon complice dans cette manœuvre. Tes genoux fléchissent et ta tête se penche en arrière pour venir se poser sur mon épaule. Je te laisse faire et t'y encourage car je t'ai promis d'être ton soutien, ton port d'attache et ton réconfort. Ta situation de "détresse" me donne un accès idéal à ton cou d'où j'inspire profondément les effluves de ton parfum. Ce fameux parfum que j'ai immédiatement associé à ton être, à ton identité. Il m'a envoûté et séduit avant même que je ne me retourne pour te voir pour la première fois le jour où nous avons été présentés. Ce fameux parfum qui me réveille la nuit, me tire de mes songes...lorsque tu n'es pas là... et que j'ai malgré tout l'impression d'avoir senti l'espace d'un instant. Je te LIBERE désormais de mon emprise en espérant que tu aies envie de la retenir... même si je t'en empêcherais encore cette fois... une dernière fois. Je retourne m'assoir dans mon fauteuil et te permets de reprendre tes esprits. Je sors une cigarette du paquet que j'ai acheté la veille en prévision de ce moment puis l'allume. Je te regarde... t'observe... t'inspecte. Tu as su retenir mes instructions : ne pas quitter le mur des yeux. Le grésillement du tabac qui se consume à mesure que je fume par bouffées résonne dans ce silence comme le cliquetis des aiguilles d'une montre. Je te rappelle à l'ordre d'un claquement de doigts lorsque tes yeux se ferment. Serait ce parce que tu repenses à la douleur et au plaisir que j'ai consenti à t'offrir à l'instant ou est ce parce que tu as besoin de te reprendre le contrôle de la situation et de te recentrer ? Peu importe... je te veux présente dans l'instant, les yeux ouverts et l'esprit lucide. Je te veux mienne, rien que mienne. Je veux être tien. Je veux être TON dominant... que tu m'offre le statut de "Maître". Ce statut qui ne se prend pas mais se mérite. Ce statut qui est un honneur, un cadeau... l'ultime marque de confiance. Le Maître contrôle, possède, domine, décide, guide, éduque... mais seule la soumise a le pouvoir de choisir celui aux pieds duquel elle s'agenouillera. Le dernier grésillement résonne... le temps se fige. J'écrase ma cigarette. La porte de mon appartement est entrouverte et j'ai posé un collier sur la table. L'heure de la décision...
424 vues
22 aime