Non, vous n'entendrez pas, le vent se lever, dire les mots qui s'envolent, la tempête arrivée, en colère, martelée...
Vous ne verrez pas, les nuages s'amonceler, antagonistes dressés, au galop dans le ciel, annoncer la fin de l'été...
Qui se doutera que cette fleur qui aura donné, de son meilleur piétiné, inconscience d'un animal ravagée, une larme échappée...
Le tonnerre assourdissant aura fait taire la nature stupéfiée, un instant le souffle coupé, qui cherche la paix, dans le calme retrouvé...
Qui se penche, fraternité, sur la corolle fanée, attendant que cesse la bruine et les regrets, amitié attentive et désolée...
Au matin, un peu de forces retrouvées, délicatement inspirée, dans la brise d'un renouveau printanier, protégée, entourée, presque relevée...
Du cœur éternel sa voix retranchée, silencieuse par nécessité, à l'écoute, concentrée, entendre de l'intérieur vibrer sincérité...
Et savoir, pleinement rassurée, qu'un jour prochain, d'allégresse et de rire mêlés, la vie toujours victorieuse, de plaisirs renouvelés...
Vivante, entière, apaisée, à venir plénitude, intensité...
A l'amour et à l'amitié !
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Écartelé sur le lit, tu gis, les membres attachés aux pieds du meuble. Tu n'as pas de bandeau. Tu en as rarement.... J'aime voir tes yeux. J'aime les voir quand je m'approche, en mode fauve, lorsque tu sais que tout peut arriver, que tu le redoutes, ô combien, tout autant que tu le souhaites... Ce fauve qui te fascine, et dont la sauvagerie t'effraie...
Je met mes gants, machinalement. Puis prend un coton, y met de l'alcool. Je le passe sur ta peau, c'est froid, ça pique un peu. Tu regardes la boite que j'ai sorti de mon sac, peu de temps auparavant. Tu me vois l'ouvrir, et tes yeux s'agrandissent. Tu n'en mènes pas large, en voyant le manche du scalpel. Je sors une lame stérile de son étui, la pose sur le manche....
Je te regarde, je plonge dans tes yeux, j'y guette un signe de recul, un signe que tu n'es pas prêt. Mais je n'y vois que de la fermeté. Comment peut-on avoir peur et confiance en même temps.... Parce que tu es conscient des risques et que tu n'aimes pas la douleur, ton don me transporte, ton abandon me touche, ton amour me prend au tripes.
Ca y est, la lame s'approche, et pèse sur la peau tendre juste sous le sein. Tu trésailles, et le sang coule. Une goutte roule sur mes doigts posés sous l'entaille. Couleur rouge. Ta vie. Ce sang traitre... Je dessine en couleur sur ta peau, un E. Je lèche mes doigts, vampire amoureuse, qui veut tout de toi. Puis je te désinfecte. Tu gémis, sursaute, les yeux froncés. Je pourrais utiliser un antiseptique qui ne fait pas mal, mais tout comme ta peur, le fauve se nourrir de ta douleur... Je pose une compresse, j'attends que le saignement s'arrête. Un sparadrap, et c'est terminé.
Une cicatrice de plus....
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