Hochomoto

J'ai découvert mon côté Dom, grâce à un souminateur.  Après une garden party chaloupée sur la piste de danse il m'a convaincu de lui donner mon numéro en faisant son coming out soumi. Il m'a promis de pouvoir faire exactement ce que je voulais avec lui, ainsi qu'une grande liberté.  Pour ma part je savais que contrairement à mon entourage féminin, je n'avais rien d'une soumise et ça me rebutai que la plupart des partenaires sexuels partent de ce principe sous prétexte que je suis une femme. Ainsi à demi par curiosité et charité je me suis engagé à la découverte du monde Bdsm au côté de ce bel homme.  J'ai vite déchanté cela dit. On faisait ce que je voulais, j'avais le control total, je laissais libre court à mon égoïsme dans notre relation gynarchique, j'abusais de lui aussi bien que je le pouvais, mais sa frustration grandissait dans le temps. Il me fit son second coming out ; il voulait que je l'encule et que je le trompe. C'était trop pour moi, je n'en avais plus pour mon compte, j'étais envisagé comme une prestataire de services gratuits. Mon premier partenaire BDSM ne voulait donc pas se soumettre à mon désir et envies, il voulait avant tout réaliser ses fantasmes et j'étais l'objet à disponible pour ça.  Ma "charité" a ses limites, jouer à la princesse égoïste n'est pas un problème, mais me taper tout le voisinage pour lui faire plaisir est trop me demander.  J'ai coupé court car mes intérêts étaient outrepassés. Un an plus tard il est revenu pleurer sur sa misère sexuelle. Tchao le souminateur, mais je retiens de belles choses de cette relation. Avant, je me revendiquais agressivement vanille en rejet de la domination masculine BDSM et en fait j'ai découvert mon côté Dom (non phallique à tendance monogame).

En tant que jeune femme Dom des caraïbes qui ne s'épile pas, ce sujet retient mon attention.  Dans la pornographie il y a cette notion de souillure des femmes blanches blondes par les étalons noirs qui les malmènent. J'aime m'identifier au modèle du mec de quartiers bien montée qui exploite la jeune filles des beaux quartiers en lui faisant subir des actes humiliants "du sale", sans aucune considération pour sa personne. Elle le suce pendant des heures pendant qu'il joue à la PlayStation, elle fait le ménage en tenue sexy à quatre pattes pendant qu'il regarde un film. Il lui pisse et crache dessus quand il daigne lui prêté de l'attention etc.  En parallèle de ces fantasmes je reste une femme jeune athlétique aux formes généreuse et ventre plat, format Kim K. J'ôse espérer que mon visage non plus n'est pas repoussant, mais au vue de mes précédentes relations de couple, c'est loin d'être  catastrophique. En plus je vie dans les beaux quartiers 😅.  Je pense que cette niche de fantasme pour le repoussant et les pratiques sales (que l'on semble partager toi et moi) va de pair avec cet archétype de la belle soumises souillée dans tout les sens du terme par un dominant repoussant. J'aime que mes soumis aient le souci de l'esthétique (je rêve même de les contraindre à porter un piercing) et qu'il soient très agréables à regarder, ça m'arrange bien. Je n'ai aucun problème à ce qu'ils soient plus beaux que moi, au contraire. J'aime aussi quand ils n'ont aucun critère envers leur Dom (peut-être que c'est leur désespoir qui parle 🙂). À contrario, je détestes les soumis tres attachés à l'esthétique BDSM qui on des doléances envers moi. Sujet très sympathique que j'aime explorer. Merci pour ça.

Il en va de la socialisation. Les hommes ne se soumettent pas de la même façon que les femmes car la société envisage les deux rôles différemment.  Beaucoup (pour ne pas dire la majorité) de soumis qui cherchent à me contacter veulent être féminisés ou sont carrément sissy. Pour ma part la féminité n'est pas humiliante et ne m'attire pas, donc je n'ai aucune compatibilité avec ces soumis là. Je doute que les femmes soumises réclament de se masculiniser à leur tour.  Pas mal de soumis aussi sont en recherche de l'archétype de la Domina en cuir latex (et panoplie) issue de l'imaginaire pornographe. Pour ma part ma domination puise sa source dans mon égoïsme (et mon éducation), ainsi je me moque de répondre à la figure d'un fantasme. Je ne dois aucun esthétisme aux soumis, car je me rapproche plus de la figure du conjoint négligeant que de Christian Grey. Avec moi les soumis font la vaisselle, nettoient le sol et me masse puis lèche l'anus en récompense, sans demander leur reste. Je ne sais pas à quel degré les soumises sont en recherche d'esthétisme. 

Je suis aussi une jeune Dom qui a maintenant un peu roulé sa bosse dans les méandres du BDSM pour y trouver ma place.  Ce n'est pas un mythe, on croule sous les demandes des soumis qui sont assoiffés dans un désert de Dom qui seraient disposées à échanger avec eux.  Il m'arrive d'en rencontrer certains dans mes bons jours :) et c'est là où mon propos devient pertinent je l'espère.  J'ai eu affaire à un soumi qui avait fréquenté des pros et son attitude était exécrable. Tarifé ou pas, son rapport au Dom était le même, il avait sa liste de course fermement en main. Il ne cherchait donc pas à se soumettre mais surtout à expérimenter des pratiques précises et "extrêmes". C'est souvent aussi le problème de certains hommes biberonnés au porno et incapables d'envisager une relation réelle. Ils veulent aller très vite, très loin.  Aux antipodes de ceux qui paie pour l'eau du bain, ceux qui veulent être accueillis dans un donjon SM par une Dom expérimentée phallique sadique et en latex. Le tout sans dépenser un centimes car sinon les Doms sont toutes des méchantes vénales *larmes de crocodiles avares*. Pourquoi avoir rencontré un être si antipathique pensez-vous ? Il est venu à moi, on a conversé donc j'ai eu la naïveté de considérer que mes pratiques (indiquées sur mon profil ) l'intéressaient où à défaut que me satisfaire à ses dépends était suffisant à sa satisfaction. (Il était aussi très beau et avoir un esclave à la plastique parfaite était trop tentant pour la vile femme que je suis). Je ne suis pas professionnelle ainsi me contraindre à des pratiques pour correspondre au fantasmes du soumi est un non sens pour moi. Donc je dirai ; pas de souci à soutenir les dames dans des carrières qu'elles apprécient. Cela dit, j'espère pour toi que tu sais faire la distinction et que tu ne t'adresses pas à toutes les Dominas comme à des professionnelles qui doivent un service.