Lorsqu'on interagit avec nos semblables, c'est pour influer sur leur comportement.
Je vois donc de manière ultime toute interaction comme une manipulation.
Comme cela a été énoncé plus haut, la question ne me semble donc pas de déterminer si la manipulation existe dans un échange puisque l'échange est manipulatoire par essence, mais simplement de distinguer la manipulation malsaine de la manipulation ordinaire, saine, voire ludique (le "je t'ai bien eu" n'est-il pas toujours manipulatoire mais pourtant souvent succulent entre complices ?).
Il me semble que la première condition pour s'assurer que la manipulation reste saine consiste à ne pas en nier l'existence universelle.
Mais tant le côté dominant que le côté soumis peuvent tenter de camoufler la manipulation, le premier en jouant l'absence d'arrières-pensées (au demeurant légitimes), le second en se voilant la face. La domination n'a pas toutefois l'exclusivité de l'initiative en matière de manipulation. La relation est à double sens et la soumission est elle aussi manipulatoire. La manipulation élaborée par le côté soumis est même peut-être plus perverse car encore moins assumée et bien plus dissimulée par les apparences du rôle que la manipulation dominante.
Lorsqu'on ne se fait pas le dupe d'une manipulation, soit comme son auteur, soit comme sa cible, il me semble qu'on réduit de beaucoup les risques qu'elle peut représenter.
Chercher à l'éradiquer comme telle me semble illusoire. Et à supposer que cela soit possible, je ne l'imagine pas du tout souhaitable car elle fait partie de l'humanité de nos interactions. Je préfère pour ma part les inconvénients de la manipulation à ceux d'une vie de robot.
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