Bonsoir Euphoria, bonsoir tout le monde !
a. Trouver la motivation de se motiver
Votre question m'en suggère une autre en retour : pourquoi désirerait-on devenir esclave si on ne le désire pas ? Autrement dit, pourquoi désirerait-ton désirer le devenir ? Si vous me suivez… Si on désire le devenir, c'est très bien ainsi. Et si on ne le désire pas, c'est très bien aussi. À quiconque ne vibre pas déjà à la perspective de l'esclavage j'aurais tendance à suggérer de ne pas se forcer.
b. Inné ou acquis ?
La part entre les deux est toujours complexe à définir.
Personnellement, mes désirs remontent à tout jeune. Aussi loi que je puisse m'en souvenir, mon attirance envers le sexe opposé est lié à une aspiration d'asservissement. Cela ne signifie caractérise pas pour autant le caractère inné de la tendance. À supposer qu'elle ait été formée, au moins pour certaines personnes, dès leur naissance et indépendamment des influences extérieures de leur vie, cela restera de toutes façons pour toujours indémontrable.
Que l'aspiration à la servitude soit d'origine innée ou acquise plus ou moins tôt dans la vie me semble secondaire. L'essentiel réside en la question : "nous fait-elle vibrer" ? Et si oui, dans quel contexte ? Et au fond, pourquoi ?
Car aspirer à la servitude, quelle que soit son intensité, ne signifie pas pour autant que tout le caractère s'articule autour d'une nature soumise. On peut être "soumis inné" dans la sphère intime et pas du tout dans la sphère sociale comme on peut être très soumis socialement mais pas du tout dans l'alcôve.
Notre nature entre en résonance avec nos pratiques BDSM qui ciblent des points très sensibles de nos personnalités. Mais les vibrations provoquées sont attachées au contexte de la relation affective. Une même stimulation ressentie très jouissivement dans une relation BDSM peut rester neutre ou au contraire provoquer une vibration complètement opposée et très désagréable dans la vie courante.
L'aspiration à l'esclavage dans le BDSM reste contextuelle et le cadre reste souverainement défini par l'assentiment de tous les partenaires, dominants et esclaves parfaitement égaux.
Quant à la raison, elle est universelle pour le maître comme pour l'esclave : trouver son plaisir en donnant du plaisir à son partenaire au moyen de rôles qui émoustillent les appétits de chacun. Entre les deux, seul le déguisement varie. Sous l'apparence, la recherche est la même.
c. Esclavage et humiliation
Il y a les goûts et les couleurs, naturellement, et les mots n'évoquent pas à tout le monde les mêmes images ni des saveurs mentales identiques. J'aime beaucoup le terme d'esclave qui stimule immédiatement mon mental… et par mon mental, mon désir. Et la puissance de cette stimulation m'apparaît au moins partiellement liée à la sémantique très particulière de ce mot qui m'évoque à la fois une extrême subordination et une profonde humiliation. Y a-t-il rang plus humble que celui d'esclave ? On attend de lui qu'il anticipe et comprenne comme un humain, mais sans aucun droit. Il n'a pas l'excuse de l'animal pour couvrir sa désobéissance. Et on peut disposer de lui comme un objet ou un jouet mais eux ne souffrent si ne ressentent de désir ou d'envie à assouvir.
(rires) Terrible, n'est-ce pas ? Et pourtant tellement attirant… Pour moi, le terme évoque naturellement l'humiliation. Peut-être ne l'évoque-t-il pas pour vous et cela sera sans doute très bien ainsi si vous aspirez habiter ce rôle. Mais s'il vous évoque aussi l'humiliation et que l'humiliation ne fait pas partie de votre recherche, c'est sans doute que le terme d'esclave ne vous convient pas. J'aurais tendance à vous conseiller de ne pas vous forcer. N'oublions pas que l'objectif est avant tout de se sentir bien dans les pratiques, les images, les symboles du BDSM dont la finalité reste de flatter nos sens et notre mental.
d. Des mots
Quoi qu'il en soit, soumis ou esclave restent des mots pour désigner un rôle valide dans un contexte donné. Ce contexte, il vous appartiendra toujours, soumise ou esclave, de le co-définir de manière raisonnable et co-responsable avec vos partenaires. Esclave, vous resterez maîtresse de vos limites et votre dom ne pourra que s'y soumettre. Cela fait partie des délicieux paradoxes en miroirs du BDSM.
Bonne soirée.
Soyez la première personne à aimer.
Bonsoir et merci Olivier, Dandy83 pour vos indications. En effet, la boîte à clef pilotable est extrêmement intéressante. Je vais soumettre l'idée à ma Reine.
Une excellente soirée à vous !
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Cages de chasteté contrôlables à distance
Bonsoir à tous !
Je souhaiterais prendre les conseils et les suggestions de la communauté sur les solutions existantes de cages de chasteté contrôlables à distance. Ma Reine et moi-même souhaiterions explorer cette pratique, si possible en commençant par un contrôle à distance, quitte à oublier pour un temps le charme érotique de la bonne vieille clef forgée que nous apprécions tous…
(photo du net… désolé pour les fétichistes des clefs, ce n'est pas ma clef ^^)
Quelques investigations mènent à cette piste (lien) tempérée par ce genre d'incident (lien) auquel sont aussi exposés les cadenas traditionnels qui se bloquent ou qui cassent les clefs…
Mais je me demandais si d'autres cages de ce genre existaient ou tout simplement des solutions alternatives pour atteindre le même but.
Tout conseil et suggestion sur le sujet seront bienvenus. Un grand merci par avance !
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Bonjour Azra,
Permettez-moi cet hommage de bienvenue inspiré par la lecture de votre profil et particulièrement votre amour pour la poésie.
Pour servir une Dame aussi noble qu'artiste,
Il faudra se montrer attentif et loyal,
Écrire comme un scribe, écouter comme un myste,
Et marquer pour Sa règle un scrupule total.
De l'eunuque attentif, l'antique discipline
Saura nous inspirer une humble chasteté,
Accorder tous nos vœux à Sa loi féminine,
Effacer nos désirs devant Sa volonté.
Notre vie acquerra Sa belle signature
Qui sera devenue une œuvre de Son art :
Sa griffe attestera, de Sa digne écriture,
Qu'Elle aura fait de nous Son vivant étendard.
Nous bénirons Ses mains, nous chérirons Ses hanches,
Rendrons l'honneur d'un culte à tout Son divin corps,
Nous abonderons d'eau ses fraîches roses blanches
Et prendrons soin toujours des bouquets secs et morts.
Mais nous louerons aussi, sous Sa forme, Son âme,
Admirant à la fois la plastique et l'esprit :
On ne peut adorer ni déesse ni femme
Si l'on oublie un cœur qui pleure et qui sourit.
Nous apprendrons à voir l'enchantement du monde
À travers Son regard subtil et créatif
Qui perce en méditant cette splendeur féconde
De l'univers immense ou d'un bourgeon chétif.
Et nous prendrons plaisir aux fers et au servage,
Dressé pour Son caprice et Son amusement.
Nous aimerons Son joug, Sa cravache et la cage
Sa féroce ironie et Ses ricanements.
La poésie unit les mots par une entrave :
Tourmentés par la rime, ils fleurissent d'aveux.
Ces vers trahissent-ils un barde ou un esclave ?
Quoi qu'il en soit, le vôtre. Et peut-être les deux.
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Menu a répondu à la discussion "Les motivations d'un homme soumis, chercher à comprendre" de Maîtresse Anne.
Bonsoir Anne, bonsoir tous,
Permettez-moi de ne pas répondre. Je partage l'incertitude de votre partenaire. Je trouve d'ailleurs très savoureuse la contemplation de ce mystère d'aimer pâtir et d'aspirer à l'humiliation. Un peu, d'ailleurs, comme la privation de jouissance permet de suspendre le plaisir de l'extase repoussée, de même l'absence de réponse à une question paradoxale prolonge la masturbation intellectuelle d'y réfléchir sans jamais épuiser le sujet.
Il m'a semblé ressentir souvent que la soumission stimulait en moi des cordes profondes. J'y retrouve mises en scène de nombreuses situations de la vie réelle qui me font puissamment vibrer. Par exemple, les instructions absurdes qui me sont insupportables dans la vie réelle, m'excitent beaucoup dans le cadre d'un rapport D/s. La même fibre, donc, vibre fort, quoique pas toujours dans le même sens.
Il y a sans doute aussi un côté confortable à abandonner l'initiative. Se laisser conduire, c'est réduire le risque et amoindrir l'effort. Le côté soumis est donc assez hypocrite (rires)… sans compter que derrière la figure du serviteur et de l'esclave, le soumis recherche in fine son propre plaisir. C'est d'ailleurs tout à fait légitime tant qu'il le partage autant qu'il le trouve.
Des indices, donc, et des réflexions. Mais pas de réponse.
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