La question est tendancieuse et elle est pile entre la limite éthique, limite psychologique et limite de pouvoir (cadre BDSM). Dois-je utiliser "ce pouvoir" qu'elle m'a offert sur elle pour l'aider de force (pas de manière physique et violente, mais juste de ma présence et passer par des "ordres") ? Mais cela n'est pas très éthique et peut aussi créer l'effet inverse ?
Bonsoir,
Je souffre de dépression profonde, et je commence tout juste à sortir d'un épisode particulièrement sombre. Si je peux me permettre, je vous expose ici mon ressenti et ma propre vision, ne connaissant ni votre vie ni votre soumise.
Lorsqu'on tombe, on chute, et on en oublie ce qui nous entoure. On aimerait de l'aide sans la demander, aller mieux sans avoir à faire d'effort... Car le simple fait de respirer nous demande déjà toute l'énergie dont on dispose (je parle en "on", cela me permet de diminuer l'anxiété créé par le "je"). On a du mal à réaliser des rituels simples, manger, dormir, se laver...
Pour ma part, me retirer le fardeau du repas m'a permis de rediriger mon énergie. Mais je finissais par manger à heures plus ou moins fixes...
Mais ... Cela s'est fait par aide thérapeutique : Psy et traitement qu'il a fallu réévaluer régulièrement, et j'en ai changé plusieurs fois. J'arrive à stabilité, et je retrouve doucement de l'énergie pour combattre mes démons.
La relation D/s est un socle sur lequel la soumise s'appuie pour avancer, lorsque le lien est construit, il y a d'autant plus de choses qui se passent entre les deux personnes.
Je ne pense pas que la forcer soit qqch de positif. Elle le dit elle même, elle n'en a pas l'envie. Il y a deux visions à mon sens :
- Forcer des petits riens, des petites attentions, des petits rituels : prendre un petit déjeuner complet, prendre un bain, lire "x" pages d'un livre et le raconter. Cela demande déjà de l'énergie, mais permet de trouver un rythme. Cela je pense peut rentrer dans un rituel D/S, car il s'agit de faire retrouver à sa soumise un cadre apaisant et rassurant.
- Forcer par des rituels construits et complets... A mon sens, cela ne sert à rien, cela sera fait sans plaisir, et peut aller jusqu'à dénaturer la relation elle même.
Je pense personnellement qu'une aide médicale/thérapeutique est nécessaire pour traverser des épisodes douloureux. Quand j'ai sombré, mon Maitre d'alors n'a rien suivi, il m'a accueilli dans ma douleur, mais m'a soutenu dans la décision de suivre une thérapie, de parler, il posait des questions, parfois notre langage était le silence, des jorus meilleurs qu'il saluait, des jours moins bons qu'il supportait avec moi.
Je pense que le conjoint/Maitre ou autre souffre autant que la personne elle même, mais différemment. Il a des prises de conscience différentes et à des degrès différents. Le tout, c'est de trouver un équilibre, une porte d'entrée.
Quand on souffre d'anhédonie, le manque de plaisir et d'envie, c'est terrible, car plus rien ne nous fait du bien, et on doit tout réapprendre doucement.
C'est délicat, j'en conviens, mais j'espère que mon témoignage et mon expérience ont pu vous amener à des pistes sur lesquelles vous allez pouvoir vous appuyer pour vous même et votre soumise.
Bon courage.
Nina
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Bonsoir,
Il est toujours tellement agréable de voir qqn se poser des questions et chercher à faire mieux, s'améliorer et se trouver. Le BDSM est un large panel de possible, il n'existe pas une seule relation identique à une autre, elles se construisent à deux.
Ce que je peux dire en tant que soumise, c'est que votre approche est polie, respectueuse, en recherche de concret... Mais la question que je me pose est : que voulez vous vraiment ? Une relation suivie ? Un couple Ds ? Une initiation ? Une relation amicale ?
On apprend tous un jour, de manière différente, mais il est bon de pouvoir le faire en sécurité et dans le respect de chacun. Participez à ce site, aux discussions, aux échanges, comme le souligne Tindalos, détachez vous du nombre pour montrer la qualité. Les relations se font parfois sur une discussion qui n'a rien à voir avec le BDSM, je sais de quoi je parle... Mais cela va vous permettre aussi de vous découvrir, découvrir votre propre vision et par la suite, trouver une personne avec qui la partager, la faire vivre et la voir évoluer.
Quoi qu'il en soit, l'humour est pour moi un plus, cela fait du bien d'être à la fois en capacité d'être sérieux, mais aussi de se relacher. Un Dominant n'en est pas moins un humain qui a aussi besoin de rire :-).
Je vous souhaite une belle recherche, prenez patience, car oui, cela demande parfois du temps. Participez, soyez curieux. Et je vous partage mon sentiment totalement personnel : ne visez pas forcément la rencontre et la relation, les discussions peuvent amener aussi à de belles rencontres amicales :-). C'était mon minin grain de sel :P ^^
A vous lire.
Nina
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C'est compréhensible. Il ne reste plus qu'à " écouter" avec les yeux...
Nina a répondu à la discussion "Savoir se remettre en question en tant qu'homme dans le BDSM." de Neilerio.
.... Je suis à la fois étonnée, surprise et blasée...
Parce qu'on est soumise, on devrait dire oui amen à tout et ressembler à ce qu'on exige de nous sans avoir une once de retour... ? Prendre la responsabilité si ça matche pas parce que en face "c'est comme dieu tout puissant de la perfection bdsm" ?
La relation bdsm se limite donc à une soum qui obéit à un Dom tout puissant..... ?
=> Mmmmmm..... Nope !
Oui je sais je résume le résumé...
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Bonjour Nina, très intéressant la lecture de ta description, à bientôt pour te dec
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