Lady10

Avez-vous déjà pleuré de bonheur, de reconnaissances et d’émotion ?
Moi, je me suis enfoncé doucement au-delà des barrières d’épines, égratignant mon âme doucement au gré des caresses du cuir. Elle sait parfaitement où Elle m’emmène : En moi-même.
A travers Ses mots, Ses gestes, Elle m’assouplie et me rassure. Me donne ces points de repères qui deviendront le phare au loin lors de notre voyage.
Ma tête tourne, ondule…Mes muscles se meuvent et roulent sous ma peau… Il va pleuvoir et je veux que ma peau accepte cette averse de cire rouge et noire. Dès les premières gouttes, la trappe s’ouvre dans mon ventre et je me sens tomber doucement. Elle donne vie à ses bougies et j’entame une danse mystique : Le rythme des goutes tranchantes écaille les derniers restes de mon armure. Bientôt, je serais vraiment nu. Enfin.
Des voix et des murmures au loin. Je sens les regards sur moi. Je sens surtout Son regard sur moi. Elle m’a envahie.
Alors Elle me dépose, à genoux au bord du précipice, le vent de Ses mots et de Ses caresses balayant mon visage… Elle est en train de me faire naître, et je sens Ses contractions et toute son énergie entièrement centré sur moi.
Ma peau se tend vers elle. Je bois ses odeurs et goûtes ses passions. A travers le bâillon qui écartèle ma bouche, Elle m’offre ses plus tendres baisers… Le temps s’est posé à coté de nous. Il a pris un instant pour nous regarder, certainement surpris de ne plus avoir de prise.
Alors le cuir attaque mes derniers remparts. Elle sait que tout doit céder pour que je me libère enfin. Lanière après lanière, emporté très haut dans les tornades de ses envies, je m’envole enfin au-delà de mes sens. J’expose tout à son fouet. Laissant comme un corps mort mon enveloppe civilisé, je hurle au fond de mes entrailles le cri de ma libération… Je jouis et je meurs…
Epuisé, à genoux, Elle tient mon corps intime à bout de bras : Ses pupilles me parlent :
« Tu n’as rien à craindre : Je te vois, et c’est ainsi que je t’admire »
Alors mon visage se redresse, mes lèvres quittent ses pieds et mes yeux la contemplent :
Oui, Elle me voit. Enfin tel que je suis. Tel que je voudrais toujours être. Oui Elle me voit et m’accepte : Sans fard, sans artifice, peut être ridicule aux yeux de beaucoup : suant, le corps marqué, tremblant de tous mes membres des douleurs consommées, affaiblie et sans défense…
Alors Ses bras me prennent et me serrent, répétant dans ce geste les mots que ses yeux m’ont confiés.
Alors, éperdu de reconnaissance, de bonheur et d’émotion, je laisse enfin mes larmes envahir mon regard et couler sur mes joues…
J’ai le droit de pleurer… Cela ne me rendra pas moins beau, ni moins puissant à Ses yeux… Les seuls qui comptent…