Tarn et Garonne Chasselas de Moissac. La petite histoire du chasselas de MoissacL’observation de certains chapiteaux du cloître de Moissac permet de se rendre compte que la vigne est plantée en terres quercynoises depuis le Moyen-Âge. Les moines bénédictins ont contribué au développement de la viticulture dans leurs domaines, participant à la réputation du chasselas, un cépage blanc d’origine suisse, pays où il est cultivé pour la production d’un vin sec de terroir, parfaitement adapté à la gastronomie locale.Le chasselas (dont le terme serait lié à la commune de Saône-et-Loire) est également utilisé à des fins vinicoles en Allemagne et en France, notamment à Fontainebleau et à Thomery.À Moissac, le chasselas prend le virage du raisin de table au XIXe siècle, comme l’attestent les rapports rédigés lors des comices départementaux en 1839, 1845 et 1859. C’est à cette époque que se développent les transports ferroviaires et fluviaux, ouvrant de nouveaux territoires de consommation. La production du précieux cépage augmente et les viticulteurs, déjà riches d’une solide expérience, deviennent des professionnels avisés, les chasselatiers. Nous pourrions même parler de chasselatières puisque les travaux sont en grande partie assurés par les femmes.La crise du phylloxera, qui dévaste les trois quarts des vignes françaises lors de la seconde moitié du XIXe siècle, n’épargne pas le Bas Quercy. Deux propriétaires, Laborie et Combadazou, prennent l’initiative de greffer le chasselas sur des plants américains, rapidement imités par de nombreux producteurs. Les vignes renaissent et occupent à nouveau les coteaux dès les années 1900.En 1912, un publicitaire de la compagnie du chemin de fer de Paris-Orléans, Georges-François Charmeux, issu d’une lignée familiale vouée corps et âme au chasselas, s’implique dans la promotion et la distribution du raisin moissagais. Il permet le transport ferroviaire gratuit du chasselas pour différentes expositions en France et en Allemagne et vulgarise les techniques de conservation et d’enséchage, mises au point par son parent Baptiste-Rose Charmeux.À la veille de la Première Guerre mondiale, la surface de culture s’étend sur 4 100 hectares et autorise une production annuelle de 18 000 tonnes.Le chasselas s’impose dans la vie économique de Moissac et de sa région. Au cours des années 1920 et 1930, les chasselatiers se regroupent au sein de puissantes fédérations agricoles et associations de producteurs afin de défendre leurs intérêts, assurer la qualité de la production et imposer des règles sur le conditionnement.Le succès du chasselas de Moissac incite la municipalité à nourrir de fortes ambitions. Le doceur Rouanet, président du Comité de la Semaine du Chasselas, envisage ainsi la construction d’une véritable cité uvale, susceptible d’attirer le public de France et d’ailleurs. Le projet n’est pas modeste : grand hôtel, promenades, port de plaisance sur le Tarn, piscine, casino, plage reconstituée, restaurants… Au final, les réalisations sont plus étriquées puisque seuls l’uvarium (devenu restaurant) et l’Hôtel du Moulin (toujours ouvert) voient le jour. En 1935, la commune de Moissac est néanmoins reconnue comme première cité uvale de France.Suite du sujet ;https://www.francesudouest.com/chasselas-de-moissac-le-grain-dor-du-sud-ouest/#patrick
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