lady 63

Les mots pour le dire ont pour nous le parfum de l’automne. Entre celui de l’herbe sous l’orage et celui d’un vent dans les feuillages qui se meurent. Ils sont empreints de mélancolie. Celle des instants passés qui réchauffent le cœur et de l’espérance des mélancolies à venir.
Les mots pour le dire ont pour nous le gout d’une eau claire qui dévale en torrents furieux les montagnes alentours. Ils sont comme elle tout simple et sans artifice. Et ne pare leur simplicité que d’un reflet de lune qui leur donne tout leur mystère, ou celui du soleil qui les fait briller de mille feux…
Les mots pour le dire ont pour nous la couleur d’une peau nue. Ou l’ombre et la lumière jouent un jeu étrange. Où les monts et les vallées renvoient les milles teintes d’une seule et même blancheur immaculée. Où les battements d’un cœur font naître des myriades d’émotions qui donneront à ce blanc sage toutes les teintes de l’univers…
Et pourtant, aux yeux du monde, ces mots sont le vice et le mal incarné. L’oreille étrangère entend « ma chienne », «ma salope » ou «ma putain »… « trou », « queue », « suce », « enculer »… « esclave », « asservir », « prosterner »…
Comment pourraient-ils comprendre qu’il n’y a là aucune insulte ? Aucune vulgarité ! Que ces mots ne sont que l’aveu fervent et à cœur ouvert de notre totale complicité. Que ses vices qu’ils perçoivent sont part ces mots entre nous partagés, et que par eux, grâces à eux, nous nous livrons à cœur et à corps ouvert en nous avouant l’inavouable et qu’au final, ce sont leur silence honteux de mensonge qui hurlent leur propre vice…
Alors oui ma Maîtresse, j’aime par-dessus tout être Votre putain, Votre salope ou Votre chienne, parce que comme telle Vous me prenez, m’acceptez et jouissez avec moi dans la confiance de nos regards.
Ces mots quand ils passent Vos lèvres sont les plus beaux des mots d’amour. Si j’étais un poète, j’en ferais des vers fabuleux….