Lohengrin
le 19/01/24
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Une rose élective, parmi mille fleurs plus ou moins artificielles...
Vous êtes la rose la plus éclatante, originelle, émouvante et parfumée qu'il m'ait été permis d'humer, dans mon existence de rêveur éternel.
Et sans le moindre contact de votre main ou de tout autre instrument sur ma peau, je me sens vous appartenir irrésistiblement au plus profond de mon être !
Comme si nous étions destinés par le jeu du hasard à nous rencontrer et que, malgré le tumulte et le fracas de la traversée, il était écrit que j'arriverais quasiment sain et sauf en votre étrange Royaume !
Quelquefois, l'Évenement paraît avoir une telle structure de fiction, que nous doutons de la réalité physique de ce qui nous arrive. Alors, c'est pourquoi nous cherchons désespérement, le bug le plus infime dans la matrice, persuadé que ceci ne saurait arriver sans que nous ayons manifestement bien en vue, une couronne de mitre sur le front, ou bien encore, sans une chimère de grande envergure nous trompant puissamment sur les signes de notre perception.
Le démon du scepticisme nous empêche de croire en l'Événement qui, par essence, est formellement impronostique, et ne se résout dans aucun calcul de probabilités.
Qu'une rencontre puisse exister en ce lieu, où le semblant règne éminemment, il pourrait sembler y avoir une redoutable aporie – à méditer.
Certains théologiens, en effet, pourraient eux argumenter par l'absurde avec la parole recrachée du Christ, que le vent se disperse où il le veut bien. Et qu' après tout, si c'est le plus parfait des idiots qui reçoit par des voies mystérieuses, la mirifique bourrasque... Le Très-Haut, ne saurait en aucun cas ni en aucune circonstance, se tromper de personne.
Que si la Grâce s'épanche, au gré des mécanismes secrets de La Fortune, contre tout système logique existant, il faut en vouloir à la raison insuffisante de l'homme, et non à Dieu, lui-même, de son ironie comique !
Mais nous qui sommes, prétendument, des esprits libres, nous ne nous saurons nous nourrir de la seule magie blanche et de la sainte Providence. Par conséquent, nous ne nous contenterons pas de la trop parfaite herméneutique des pères de l'Église qui change par la puissance du Verbe, une explication rationnelle en un miracle insensé, ayant recours en cas de force majeur, au Deus ex machina, afin de combler tous les vides de la démonstration, ou bien du Deus absconditus, abolissant jusqu'au fondement même de la démonstration, le principe de la raison suffisante : « Quæ supra nos nihil ad nos » dit le facétieux Luther.
En décalage fructueux (du moins, nous espérons emporter à notre oreille le sceptre pour en rire) à ce mode opératoire de réflexion, nous pensons, par le truchement d'un maître antiscolastique, qui nous a permis d'y voir (un tant soit peu plus clair) en ce puits abyssal de lumière enclose.
Que le semblant permet à la vérité d'apparaître, sous une forme phénoménologique déterminée, qu'elle soit érotique ou non. Nous n'affirmons pas, pour autant, que le semblant seul permet la verité. Ce serait sans doute, ici ou là, un soulagement pour certains...
Seulement nous disons que c'est par la voie privilégiée du semblant, mais sous le truchement d'un Événement chaque fois singulier, que la vérité peut apparaître à nos sens éblouis !
Pour moi, Aura, vous êtes l'Événement infini !
Vous êtes l'éternité, dans un corps fini.
Et ce dix-huit janvier qui prend fin, une date
Qui m'élève à votre emprise immédiate.
Je me sens pénétré au son du clavecin ;
Je me sens devenir un nom sur votre sein.
Vous rencontrer ici me donne foi en Dieu !
Thèmes: événement
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