#instantprésent

Théory
a répondu à sa propre discussion "Les carnets d'un D : Marie".
Séance 14. Je la laissai poireauter pendant une semaine avant de la convier de nouveau à l'une de nos séances. Cela fit du bien. Les séances, planifiées, d'une durée spécifique, réfléchies à l'avance, après ce mois un peu fou étaient les bienvenues. Cela remettait les choses dans leur contexte. Je crins un instant que cela paraisse un peu vide ou monotone mais non, c'était une autre forme que nous connaissions bien et qui restait très appréciable. Elle se montra aussi plus proactive, cherchant de nouvelles manières de me satisfaire, essayant d'endosser le costume de la parfaite soumise. Ce fut un moment où je me mis un peu en retrait, j'étais plus spectateur qu'acteur de ces séances. Je fournissais le cadre, le protocole et la regardai s’épanouir dedans. Pour moi qui aime contrôler les choses, c'était une expérience totalement différente. Si avant, j'essayai de "prouver" ma dominance, "d'être" le dominant, je voyais / elle me montrait à présent que je n'avais pas/plus besoin de cela, qu'il s'agissait de l'ordre des choses. Situation et sensation très étrange pour quelqu'un ayant une peur panique de l'abandon. Agréable pour sûr. Notre train-train continua un certain temps. On aurait dit que ça allait durer pour toujours, que nous étions lancés, pour le meilleur. Nous n'avions jamais pris le temps de discuter de l'avenir. Pas par peur, mais juste que ça ne nous était jamais venu à l'esprit. C'était, et voilà. #instantprésent (le premier qui dit carpe diem, attention!) C'est arrivé pendant une de nos séances. Elle semblait un brin atone et malgrès les portes de sortie que je lui avais ouverte, elle m'avait enjoint à continuer. Alors que nos terminions notre session par un corps à corps très agréable, elle me serra dans ses bras et chuchota à mon oreille, " - Je t'aime. " Pour moi, il y a deux définitions à aimer. Celle où on aime conditionnellement. J'aime ma mère (c'est le corse/rital en moi qui parle), mon chat, ma moto, mes potes, les brocolis... (liste non-exhaustive) On les aime, mais sous certaines conditions ils nous exaspèrent (désolé maman). Les brocolis trop vieux, burk... J'ai aimé, j'aime et j'aimerai des milliards de trucs. Celle où on Aime, inconditionnellement. Peu importe ce que la personne, chose, situation fait/est/a. J'ai Aimé une personne dans ma vie. Avant celle-ci, je n'aurai pu définir l'amour. Maintenant c'est le cas et j'en suis sûr à 100% car la différence est flagrante. Marie aurait clairement été dans la deuxième catégorie. Après cela, nous en avons donc discuté. Sans pression ou énervement. Il faut dire que cela nous pendait au nez, si ce n'avait pas été elle, ça aurait été moi. Et le moment de faire un choix était venu. Nous en sommes arrivés à la même conclusion. Nous étions parfait l'un pour l'autre. Mais à cet instant, nous étions des personnes blessées, égotiques et éloignées de ce que nous voulions être. Néanmoins en constante progression. A vitesse variable. Si nous restions ensemble, nous cesserions de progresser pour être/rester ce que nous étions actuellement. Hors, aucun de nous deux ne voulait rester ce qu'il était actuellement. Nous fîmes donc le choix d'arrêter. Par contre, nous avions découvert en l'autre un.e formidable ami.e et cela, nous ne voulions le tuer. Mais pouvions nous seulement le rester, sans rechuter dans le reste? Nous nous sommes donc imposés un jeun. Coupant tout contact l'un avec l'autre jusqu'à ce que l'on puisse se revoir sans repenser au passé avec l'envie de. L'idée (merci les films romantiques à la con) était que lorsque l'un d'entre nous se sentirait prêt, il chargerait sur un serveur que je possédai une image. Le second, lorsqu'il serait prêt, verrait l'image en allant poster la sienne et reprendrait contact. Ce fut plus rapide pour elle que pour moi. Il faut dire que je suis un sacré nostalgique. Mais le moment arriva où je fus prêt. C'était à peu près il y a un mois. Quelques jours plus tard, je postai sur le forum. Et, cher.e.s ami.e.s, je dois vous avouer une chose. Nous vous avons utilisé. Si nous étions capable de retraverser toute notre relation sans céder à l'émotivité, cela voudrait dire que nous avions tourné la page. Que nous pouvions enfin redevenir amis, nous retrouver et plaisanter ensemble sans ambiguïté. Ce récit en est la preuve. Les moments passés ensembles à se souvenir, à discuter, à comparer nos points de vue, et tout ça sans ne serait-ce qu'un arrière goût de reviens-y. Juste la joie d'avoir rencontré et partagé avec une personne formidable. Alors en notre nom, je voulais vous dire merci. Tous autant que vous êtes. Ceux qui commentent, ceux qui mettent des "j'aime", ceux qui passent juste lire (je vois le compteur qui monte, oui, oui, oui). Parce que même si je n'ai pas arrêté de dire que j’écrivais pour moi et patati et patata, si personne n'était venu lire, si on m'avait dit "ta gueule, tu nous fais chier", l'envie aurait été moins présente et il faut bien se l'avouer, procrastination est mon nom. Alors encore une fois, merci. Vraiment. Pour cette chose que seul internet permet (en tout cas pour moi), une transparence et une ouverture aux autres aisées.
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