Mais je me demande si vouloir de l'égalité à tout prix, et ici en diagnostic médical, si cela ne risque pas d'être un biais en soi !?
Je sors exprès cette phrase de son contexte parce que même si vous faites de la nuance, vous retombez beaucoup dans une forme de sophisme : plus de diag feminin parce que le partère de professionnels de santé se féminise ? Hum... Peut-être et alors ?
Est-ce que c'est au détriment des hommes ?
Et pourquoi ne pas simplement se dire que, peut-être, ce rééquilibrage de la parité dans le monde de la santé permet de mettre en lumière des décénies - voire des siècles - d'obscurantisme scientifique sur la santé physique et psychologique des femmes ? On a bien inventé l'hystérie comme un trouble fourre-tout exclusivement féminin et qui ne veut absolument rien dire ? On reconnait encore aujourd'hui que l'étude de l'appareil génital féminin est encore très méconnu comparé à celui de l'homme. Ce qui donne encore des horreurs médicales comme l'épisiotomie (qu'on pratique aussi courament sur... les vaches). S'il s'agissait de couper le périnée chez les hommes, on aurait trouvé des alternatives moins barbares depuis longtemps.
Il y a quelques articles scientifiques qui parlent des biais dans la recherche scientifique au détriment des femmes. Au pif, j'en ai un https://pmc.ncbi.nlm.nih.gov/articles/PMC3008499/ (en anglais) mais sinon il y a quelques articles de vulgarisation plutôt faciles à trouver, il faut juste s'assurer des sources.
Ce n'est pas parce que les femmes sont plus présentes dans les postes médicaux que ça fait forcément un biais au bénéfice des femmes (et donc au détriment des hommes), ça a surtout un effet bénéfique pour corriger les erreurs et les omissions faites pendant X années.
Ce n'est pas une guerre des sexes. Ce n'est pas non plus une vangeance. C'est simplement remettre l'église au milieu du village : non, les hommes ne naissent pas plus faibles et plus enclins à subire des troubles que les femmes ne peuvent connaitre, et inversement. Seulement, la symptomatologie se base sur des exemples en majorité masculins, excluant de ce fait certaines femmes dont la liste des maux ne correspondent pas à ce qui est habituellement attendu. La parité n'est pas un combat, c'est une juste chose dans le domaine de la santé en particulier. Ce n'est pas un jeu et, à mon sens, il n'y a même pas de débat à avoir : oui, je prèche une société plus libératrice vis à vis des carcans superfixiels d'une éducation genrée et d'une ségrégation des sexes là où ça n'a pas lieu d'être. Mais je n'ai pas nié les différences biologiques qui provoquent une réponse différente des symptômes, et la différence du développement des organes et des problématiques spécifiques que ça engendre.
Donc je tâche de faire attention à faire la différence. La santé, c'est sérieux et ça ne devrait jamais être politque. Les êtres humains sont sensés naître libres et égaux, à minima dans les soins vitaux de base. Donc être soignés comme il le faut, quel que soit leur genre. Ce n'est pas un concours des sexes pour savoir qui nait le plus misérable. Si les chiffres s'équilibrent, ça ne veut pas dire que les hommes sont moins soignés, mais que les femmes passent moins à côté de symptômes et de troubles qui, il y a encore 25 ans, les faisaient vivre une vie entière et mouraient sans jamais savoir ce qui clochait chez elles.
Quant à la différence de considération dans la société c'est peut-être plus possiblement politique, philosophique, sociologique. Pas moins important, mais peut-être pas aussi vital qu'un infarctus, un avc ou une neuroatypie mal diagnostiqués. Dans tous les cas, si une société fait des différences sociales dans les genres, ce n'est pas étonnant que ça ait un impact sur tout le reste.
Dernière modification le 10/03/2025 15:16:08 par Ekhko.
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