Vivace
#0

Depuis quelques jours, je reste bloquée sur un texte concernant la punition lu il y a peu. L'avis donné était construit, argumenté, même intéressant, et plutôt juste à mon sens jusqu'à ce que je tombe sur cette phrase : "la relation D/s étant inégalitaire de nature, la soumise n'a pas à s'attendre à être traitée justement, elle doit renoncer à l'idée de justice", poursuivant qu'une punition peut être injuste et disproportionnée sans que la soumise ne puisse y redire quelque chose, le dominant décide (oui, dominant, pas maitre, il n'est pas question que je donne un titre aussi honorifique à ce qui n'est qu'un tyran domestique parmi d'autres) ...

Outre le paradoxe entre cette phrase et le reste du texte qui m'avait laissé penser à un autre avis de la part de son auteur, je suis restée choquée par cette affirmation. Et ce n'est pourtant malheureusement pas la première fois que je la lis, y compris de la part de personnages appréciés et suivis comme modèles par bon nombres. J'ignore comment cela se passe chez les autres, et sommes toute, je m'en fiche, en fait. Mon avis ne concerne donc que moi, même si cette idée se doit (forcément) d'être partagée par Celui voulant partager ma vie, et la contrôler à minima.

Commençons par quelques définitions d'importance :

Justice : Qualité morale qui invite à respecter les droits d'autrui : Agir en tout avec justice. 3. Droit de dire ce qui est légalement juste ou injuste, condamnable ou non, ce qui est le droit : Exercer la justice avec rigueur, impartialité.

punition : Action de punir, d'infliger une privation, de faire subir une peine pour une faute commise; acte par lequel on punit. Synon. châtiment, répression

relation : Ensemble des rapports et des liens existant entre personnes qui se rencontrent, se fréquentent, communiquent entre elles

égalité : Caractère de ce qui est égal. Qui jouit des mêmes droits, qui est du même rang que quelqu'un d'autre : Les citoyens sont égaux devant la loi.

équité :Qualité consistant à attribuer à chacun ce qui lui est dû par référence aux principes de la justice naturelle ; impartialité

 

La relation D/s n'est pas une relation d'égalité, nous sommes d'accord. Mais elle est et/ou se doit d'être une relation équitable et juste. Simplement car du départ, le consensus est posé concernant les règles, devoirs et droits de chacun au sein de la relation. Et ce consensus fait force de loi absolu auquel un quelconque jugement se doit de se référer avant de décider d'une juste punition. Et c'est bien pour cette raison que le traitement juste et justifié se doit de se retrouver également dans le choix des (punitions) sanctions choisies par le Maitre pour sa soumise. Dans le choix de leur intensité. Dans le choix de leur durée. Etc.

La relation D/s, quelque part, reconstruit une sorte de mini société, de mini système judiciaire entre deux personnes (ou plus. Mais faut reconnaitre que moins, ce serait compliqué, à moins de ne pas être tout seul dans sa tête...). Et aucun système, aucune société, ne se construit sainement, et ne permet l'épanouissement de ses membres en acceptant l'injustice et la tyrannie. Or, l'épanouissement total et complet est le but de toute personne engagée dans une relation BDSM n'est ce pas (passons sur celles engagées dans une spirale auto destructrice, c'est encore un autre sujet...) ? Bien sur, un dominant peut s'emporter malgré lui et punir réagir de façon injuste, en réaction "à chaud". Ils ne sont qu'humains, après tout^^ Et ont le droit à l'erreur (dans une certaine mesure ! Une parole excessive, un geste plus sec ou plus rapide... et Il s'arrête là, le temps de s'apercevoir que la pente est glissante et qu'il faut se ressaisir. Plus... ce ne serait plus une simple erreur). Ce que je leur dénie, c'est le droit à la tyrannie, à l'emportement, à la démesure, avec pour seule raison le fait qu'ils soient les dominants, sans remises en question ni excuses de leurs parts. Dans ce cas, nous ne sommes absolument pas dans une relation consensuelle, mais simplement en présence de maltraitance et violence conjugale voulant se légitimer sous couvert de D/s.

Sans justice, sans équité dans le traitement mutuel, il n'y a pas épanouissement possible pour au moins l'une des parties (encore une fois, je ne parle pas ici des spirales auto destructrice relevant de la psychiatrie). Sans justice au sein de la relation, celui qui tient le manche n'a qu'une posture d'odieux despote arrogant, abusif et immoral. Et mon seul conseil à l'égard de la malheureuse ayant le malheur d'être tombée sur lui sera de fuir, loin et vite. Il ne te mérite pas.

Pour aller plus loin dans mon avis personnel : la nécessité (j'insiste sur le terme nécessité) de la punition est critiquable à mon sens. Mais là encore, cela ne concerne que ma personne, et ne représente pas une vérité que je voudrais absolue et générale. Elle n'est absolue que pour moi. De véritables brats (ce que je ne suis pas) auront surement un avis et un besoin totalement opposé au mien. Si une faute ou une erreur est commise, pourquoi serait ce forcément du fait de la soumise ? Le Maitre n'aurait il pas failli dans son explication ? N'aurait Il pas sa part de responsabilité, en ayant insufflé un doute, une incompréhension (peut être malgré Lui, peut être pas) chez elle ? N'a t'il pas complètement brulé des étapes en lui demandant quelque chose qu'elle n'est pas encore en mesure d'apporter ? Une punition ne peut être juste, à mon sens, que si mon intention était de mal faire. Si mon intention était bonne, mais le résultat différent des attentes, c'est qu'il y a eu un problème de compréhension, ou de capacité, quelque part. Une punition serait considérée dans ce cas comme injuste, et signerait la fin de ma confiance à son égard s'il n'y a pas de prise de conscience et d'excuses par la suite. Sans confiance... il ne peut plus y avoir de relation.

Bien sur, les séances de SM ne sont pas considérées comme des punitions, n'ont strictement pas le même impact en terme de psychologie, quand bien même Il aurait poussé mes limites à leur bout par simple jeu et test. Mais cela fait partie de ce que j'ai accepté du départ. Je lirais vos avis avec plaisir !

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CathyO
#1
Merci Vivace pour l'ouverture du sujet sur le forum :)
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Tindalos
#2
Je n'aspire pas à la justice, comme d'ailleurs à l'éducation ou au dressage. Je veux être injuste, brutal et tyrannique. C'est le seul espace de liberté où je peux exprimer mes penchants sombres et explorer mes émotions négatives.
Même s'il m'arrive de punir, c'est plus une pulsion de colère qu'une intention didactique. De toutes façons, je ne cherche pas à me justifier de mes envies sadiques. Je fais, je prends, parce que j'en ai envie, que la peur, la colère et la tristesse m'amusent. Quand j'en suis la cause.
Bien évidemment, c'est un chemin qui se vit à deux. Je dirais même que c'est ma soumoureuse qui m'a ouvert cette porte. C'est vrai que j'ai toujours eu un penchant pour une certaine forme de sadisme "mental", mais rarement eu l'occasion d'aller au fond des choses.
Alors, même si dans le fond des choses, les deux êtres humains que nous sommes ont tout deux voix au chapitre dans la construction de notre dynamique, je m'inscris un peu en faux par rapport à certains de vos postulats. Chaque relation est différente. Et certaines personnes ont des besoins différents. D'ailleurs c'est elle qui m'a demandé de resserrer la vis.
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Silla
#3
Concernant la punition je vous rejoins dans le send où je n'ai été punie que 2 fois en 4 ans, pour des faits liés uniquement à moi même et malgré mises en garde et travail demandé. En cas d'echec de ma part ou de mauvaise compréhension il sait reconnaitre ses torts. Pas besoin de prétexte pour frapper ou se défouler sur moi (au sens sm bien sûr, pas dans les violences conjugales).
Par contre... le nombre de fois où j'ai crié à l'injustice face à une décision de mon maître 😅 souvent il est juste, parfois il est injuste. J'ai fait le choix de me soumettre à ses décisions. Et il ne va pas toujours dans mon sens. Soit pour mon bien, soit pour me tourmenter volontairement. Le sadisme mental. Qui va de paire avec mon masochisme mental. Parfois je crie à la tyrannie et récolte un ricannement ou une gifle. Et c'est encore moins juste mais je me la boucle et vais pleurer dans mon coin. Parce qu'il a le droit de ne pas être juste. Droit que je lui ai donné, parce qu'il sait le mesurer, sur quoi, quand et comment l'utiliser.
Cependant ceci n'est pour moi envisageable que dans le cadre d'une relation déjà avancée, où les partenaires ont déjà une très bonne connaissance l'un de l'autre. Car on flirte dangereusement avec les limites.
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électron libre
#4
Bonjour,
vous avez postez deux sujets mais je regrouperai mes réponse car de mon côté tout va ensemble.
Déjà je rejoins Tindalos, je ne "punis" pas j'aime faire mal ou humilier parce que j'en ai envie.
Je ne me reconais pas dans le sentencieux "je suis sévère mais juste"
Point de dressage, de progression et "d'épanouissement". Point de transformation de chenille en papillon qui ne sont pour moi que des excuses (je dis bien pour moi, chacun son bdsm).
Je ne cherches pas à dresser Ma dame au contraire, en dehors de nos jeux j'aime qu'elle ait du caractère (et elle est loin d'en manquer), bien sur j'utilise parfois le "tu ne recommenceras pas, tu as compris ?"
Mais c'est plus pour le jeu, pour faire durer et la forcer à outrepasser sa fierté pour demander grâce de façon plus convaincante ou simplement parce que j'ai envie de l'entendre "couiner encore" ...
Elle ne sera pas punie si elle recommence, souvent même il ne lui arrivera rien.
Bien sur je la punis par avance pour "voilà un avant goût si tu ne fais pas ce que je demandes" mais dans le fond c'est plus car la douleur l'excite et pour un "alibi" qui l'aide à franchir le pas de ces humiliations qu'elle désire subir.
Cela lui donne bonne conscience ; Si je n'obéis pas je serai punie, je suis donc forcée d'accepter l'humiliation" et cela lui permet d'y trouver du plaisir à l'arrivée.
Ma dame est plutôt maso et aime être ma chose ...
De mon côté j'aime la faire souffrir et l'humilier, la voir prendre sur elle quand je lui impose des postures humiliantes, la pousser à outrepasser sa fierté pour demander grâce quand elle "souffre".
Et quand je lui demande de se mettre à 4 pattes pour servir de table ou de sucer un gode ventouse collé à un miroir s'est bien pour qu'elle se sente humilée.
Bien sur ma chose "vide couille" à toujours droit à ses orgasmes et parfois c'est d'entendre un "tu n'as pas honte petite cochone de mouiller d'être dans cette posture ? si tu te voyais tu aurais honte " qui le déclenche.
Elle sait qu'un jour je la mènerai aux larmes. Ca nous est arrivé une fois mais je dois apprendre à le gérer mieux. (Cela ne l'a pas empêché de jouir sous mes doigts quelques minutes plus tard)
Voilà c'est notre voie à nous, je me moques des règles et théories sur le bdsm (hormis questions de sécurité) ma seule règle étant : Tant que Ma dame en jouit, s'endort comme un bébé après, que cela lui donne de la force pour le quotidien et qu'elle à envie de continuer c'est que tout va bien.
Et mon ressenti en lisant Silla : l'important c'est que les deux partenaires soient dans la même voie.
Je respecte vos choix, et c'est de lire tout le monde qui m'aide à avancer en m'interrogeant, j'espère que ma participation aura le même effet sur quelqun(e).
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Vivace
#5
@électron libre, merci pour votre retour. J'ai beaucoup aimé vous lire, car il n'y a ni fausse excuse ni absence de consentement. Vous vous connaissez et êtes en accord sans faux semblant. Et ça, c'est juste 🙂 (même si au vu des sentiments que vous semblez avoir pour votre dame, je n'ai pas l'impression que ce soit réellement de l'humiliation, qui pour moi se teinte forcément de mépris)
Soyez la première personne à aimer.
MisterTaurus916
#6
Bonjour et merci pour ces quelques mots,
J'attache beaucoup d'importance aux mots ainsi qu'à leurs définitions. 
Comment avancer si on ne se comprend pas et si en plus l'un des deux se fout du chemin à découvrir ensemble !
Le D/s est comme la vie, une surprise en soi(e) et des choix entrecroisés de deux personnes normalement consentantes...
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