A défaut d’avoir lu le livre de John Gray, nous avons tous entendu cette expression : «Les hommes viennent de Mars, les femmes viennent de Vénus». Elle suggère que nos différences psychologiques et émotionnelles sont aussi vastes que la distance entre deux planètes. Dans le monde des rencontres BDSM en ligne, pourtant, on pourrait jurer que tout le monde vient de Mars. Faux profils, incompréhensions, et un manque d’authenticité transforment parfois ces sites en un véritable théâtre de marionnettes où chacun joue un rôle qui n’est pas le sien. Dans cet article, nous allons explorer comment ces différences entre hommes et femmes influencent les interactions en ligne et pourquoi tant de gens semblent confondre leurs fantasmes avec ceux des autres.
Les différences psychologiques et cérébrales entre hommes et femmes sont une question de câblage. Avant d’entrer dans le vif du sujet, il faut comprendre que les hommes et les femmes ont des structures cérébrales qui influencent souvent leurs désirs, leurs comportements et leurs attentes. Les neurosciences nous apprennent que le cerveau féminin et le cerveau masculin ne réagissent pas de la même façon aux stimulations, y compris celles liées au désir, à la communication et à l’intimité.
Chez les femmes, les études montrent que les connexions entre les hémisphères sont souvent plus développées, ce qui favorise les compétences de communication, la perception émotionnelle et l’intuition. Cela ne veut pas dire qu’elles ressentent plus de choses, mais plutôt qu’elles peuvent être plus sensibles aux nuances et aux subtilités des interactions. Dans le BDSM, cela se traduit souvent par une quête d’intensité émotionnelle, de connexion, et d’exploration de soi à travers des dynamiques profondes.
Chez les hommes, les connexions sont souvent plus concentrées dans chaque hémisphère, ce qui tend à favoriser la prise de décision rapide, la recherche d’objectifs clairs et la focalisation sur des aspects concrets. Dans les fantasmes BDSM, cela se manifeste parfois par un désir plus direct, une quête de l’expérience physique avant l’expérience émotionnelle. Cette tendance peut générer des incompréhensions : un homme soumis pourra ouvent se concentrer plus sur des aspects visuels ou pratiques de la soumission là où une femme soumise peut chercher une immersion émotionnelle.
Si les câblages cérébraux masculins et féminins étaient des routes, ceux des femmes ressembleraient à un réseau autoroutier complexe et connecté, et ceux des hommes à des autoroutes rectilignes, sans détour. Forcément, ça se croise mal surtout que dans le premier réseau on aurait tendance à aimer flâner, et dans l’autre l’envie de vitesse l’emporterait.
Si le cerveau masculin tend à simplifier les choses, sur les sites de rencontre BDSM, certains hommes poussent cette simplification à l’extrême : ils ne voient aucun inconvénient à se faire passer pour une femme ou pour un soumis (alors qu'ils ne le sont pas). Les raisons ? Parfois pour l’amusement, parfois pour satisfaire une curiosité ou pour manipuler les attentes des autres, ou encore pour projeter sur les femmes leurs propres fantasmes. Et c’est ainsi qu’on retrouve des faux profils en masse sur les sites de rencontre, au point que l’expression « Les hommes viennent de Mars » semble devenir « Les hommes et tout le monde viennent de Mars ». Ainsi le désirs de ces “femmes” est d'être réduite à une simple “vide couille” , être baissée en continue h24, par tout ce qui a une bite sur terre, être humiliée à outrance, dégradées, etc.. Inutile d’en faire l’inventaire, il suffit parfois simplement de lire le mur…
Les différences psychologiques et cérébrales influencent aussi la façon dont les hommes et les femmes vivent leurs fantasmes BDSM. Contrairement à une idée reçue très souvent ici, les fantasmes féminins et masculins dans le BDSM ne sont pas symétriques. Là où une femme dans un rôle soumis pourrait rechercher un abandon émotionnel profond et une connexion significative, un homme qui se dit « soumis » peut se focaliser sur les actes concrets de la soumission, imaginant que l’acte seul est une fin en soi, et non un outil entre les mains du dominant.
C’est là que se pose la problématique. Un homme qui se dit soumis en disant vouloir être comme une soumise, galvaude totalement la pensée féminine, réduisant la soumission à être une bonne chienne enculée par le plus gros diamètre possible!
Lorsque le soumis conserve son genre, cela ne pose pas de soucis. Lorsqu’il assure être une femme ou en se faisant passer pour une femme ou en s’affirmant femme (voir plus femme qu’une femme) il dénature profondement ce qu’est pour beaucoup de femme, être une soumise”. Et c’est un cercle infernal qui commence. Les “dominants” (ou surtout ceux qui pensent que de distribuer des baffes est un bon maître) ne comprennent même pas que leur interlocutrice puisse ne pas aimer être la “vide couille” du monde entier, puisque ses contacts ne pensent qu’à cela.
Pourtant, pour beaucoup de femmes, la soumission (ou la domination) dans le BDSM est un équilibre complexe qui va au-delà des actions : c’est un voyage, un échange de confiance et d’émotions, ou les actes sont des véhicules érotiques et nons l’attente finale de la relation.. Résultat ? Une incompréhension majeure : il se fait que les Martiens tentent de décoder des messages qu’ils ne comprendront jamais tout à fait, leur incompréhension étant renforcés par des messages émanants de martiens se disant vénusienne.
C’est un peu comme si chaque genre avait un manuel d’instruction… mais que les Martiens ont comme manuel pour décrypter ce que souhaitent les vénusiennes, des films d’actions écrits exclusivement par d’autres martiens….
Alors messieurs les Dominants, acceptez que chaque soumise à qui vous vous adressez à sa propre approche de la soumission, mais que derrière dans la plus grande majorité des cas, un besoin émotionnel et cérébral est nécessaire.
Évitez les masques! Endosser un "état" joue un rôle essentiel dans le BDSM, mais à partir du moment où ils sont sincères.Soyez sincères et vous mêmes et n’attendez pas des femmes des réponses pré écrites pour répondre à VOS fanatsmes.
En fin de compte, si les hommes et les femmes viennent de deux planètes différentes, cela ne signifie pas qu’ils sont incapables de se comprendre – même dans le BDSM. C’est justement cette diversité d’expériences, de désirs et de perceptions qui rend la rencontre excitante. Mais attention : on ne pourra jamais bien s’intégrer dans son état (dominant ou soumis) si l’on oublie qui on est vraiment. Ecoutons nous sincérement avant de vouloir transposer sur les autres ses propres fantasmes.
Après tout, si les Martiens et les Vénusiennes s’acharnent à se comprendre, c’est bien que certains essaient de faire cet effort.. Alors pourquoi ne pas le généraliser ?