###BANNI###DrZ
#0

Bonjour à toutes et à tous, 

 

J''aimerais lancer ce sujet, qui pourrait me valoir quelques remontrances de la part des éclairés qui me traiteront peut-être d'ignare (même si je crois que l'humilité et la tolérance augmente avec le niveau d'éducation) et des ignorants qui vomiront sur moi leur propagande idéologique prémâchée...

En tant que parfait novice, me sentant attiré par l'idée de dominer mon épouse, dans une dynamique de couple "vanille" évolutive qui s'est récemment accélérée ; couple dans lequel je sens qu'un espace favorable à l'instauration d'une relation intime de D/s se dégage ; je me pose de nombreuses questions sur la compatibilité entre cet aspect de la relation amoureuse et mes valeurs féministes.

Par féminisme j'entends respect de la femme, considérée et traitée comme un être humain naturellement parfaitement égal à l'homme au plan intellectuel et affectif. Je n'adhère en revanche pas aux diverses ramifications politiques qui se greffent sur ce simple constat qui devrait être universel, qui ne sont rien de plus que des dogmes, avec tout ce que cela comporte d'ignorance, d'agressivité et d'intolérance.

Par domination j'entends faire évoluer notre lien affectif vers des profondeurs très loin d'être atteintes à ce jour, et qu'une relation "équilibrée", c'est à dire sans rôle clairement attribué concernant la dynamique de pouvoir au plan intime, ne me semble pas autoriser. A ce stade, je n'ai aucune pulsion sadique, mais peut-être ceci peut apparaître plus tard dans le processus. 

 

Une fois ce cadre posé, viennent les questions, qui ne visent évidemment pas à débusquer la Vérité, mais simplement à prendre des avis, et à les considérer pour ce qu'ils ont d'unique en tant que fruit d'une expérience intime. Un rapport de D/s peut-il s'arrêter au moment où finit le jeu sexuel, et malgré tout fournir cette profonde connexion émotionnelle qui est mon but ultime ? Dans le cas contraire, comment dissocier la domination affective intime d'une forme de pouvoir effectif dans la vie quotidienne (qui pour le coup me paraîtrait incompatible avec l'idéal féministe) ? 

J'ai bien conscience que, dans mon cas particulier, la bonne réponse sera celle que l'on arrivera à écrire d'un commun accord avec madame, mais afin d'éviter toute maladresse et malentendu avec elle à ce sujet, je suis tout de même intéressé, et même hautement intéressé par vos avis éclairés.

 

Je remercie ceux qui auront pris la peine de lire ces lignes même s'ils n'échangent pas sur ce sujet, il vaut mieux des fois réfléchir avant de parler (puis éventuellement d'agir). Et évidemment un grand merci d'avance à tous ceux qui me feront bénéficier de leur éxpérience à ce sujet. Je ressens toute interaction avec un membre de cette communauté (en ne concevant pas la communauté comme l'ensemble des gens inscrits sur ce site...) comme un précieux bol d'air frais vivifiant, aux antipodes de ce que mes préjugés me préparaient à rencontrer ici.

 

Du fond du coeur, un grand merci,

bonne journée, à tout le monde

 

 

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Marie
#1
Coucou DrZ, Et si vous vous posiez des questions là où il n'y a pas lieu de s'en poser ? Ou du moins, pas celles-ci? Dominer et se soumettre est un acte consenti, réfléchi et approuvé. C'est le fruit d'une réflexion commune. C'est une aventure commune.
Dominer et se soumettre apporte attention et plaisirs à l'autre. C'est même un acte d'amour...mais chut! y'a débat. Et ce, que ce rapport D/s se cantonne à la sacro-sainte chambre à coucher ou se pérennise ailleurs, dans l'espace et le temps. Dominer c'est prendre soin de l'autre, répondre à ses besoins et envies de soumission voir de masochisme.
Dominer, c'est se mettre au service d'un lien particulier, exigeant. Un lien qui vous oblige. Un lien qui vous offre cette chance unique de re-découvrir l'autre. Cet échange de pouvoir offre paradoxalement une véritable forme de liberté, un épanouissement : Ma soumise évoque souvent cela en faisant référence au puppyplay ou aux entraves/cordes. "je suis libre !, ça me libère la tête". Je ne sais pas si c'est féministe ou pas, mais en tout cas, c'est très humain et altruiste finalement. Par ailleurs, vous verrez qu'on est loin de la caricature de la soumise corvéable à merci (même si ça existe: chacun son BDSM). La personne Dominante peut aussi prêter mille petites attentions du quotidien à la personne soumise. À se demander qui est soumis-e à quoi ou à quoi?
Dernière modification le 07/10/2024 10:45:48 par Marie.
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Munartis
#2
Bonjour DrZ, pas mal comme entrée en matière !

En effet, la "communauté" est un ensemble très hétéroclite, que moi-même je ne connais quasiment pas, hormis la part qui en émerge sur ce site - mais à l'intérieur de cette part, le terme "féministe" n'est pas toujours le bienvenu, ou alors c'est souvent pour s'en moquer...
Je trouve qu'il y a là une dynamique cognitive et sociale très intéressante, que je ne me suis pas risqué à aborder frontalement pour l'instant, parce que j'ai encore besoin de temps d'observation et de formulation. Mais si j'essaie, je dirais que le BDSM a une parenté certaine avec les logiques de pouvoir à l'oeuvre dans la société, et donc naturellement avec le partiarcat. Ce qui est intéressant ici, c'est que l'on s'autorise à le penser et à le vivre d'une manière différente que dans le féminisme "classique", qui souhaite s'en débarrasser (et c'est bien légitime !): dans le BDSM on peut en jouer, le subir, l'infliger, ce qui donne une palette beaucoup plus large de possibilités d'actions. Formulé autrement, on peut tout à fait être par exemple une femme féministe, et ressentir une profonde pulsion de se soumettre; et il me semble que loin d'être contradictoire, cela revient à quelque sorte à "exorciser" la trace profonde que la culture patriarcale a laissée en nous, et qui produit la chose suivante: c'est le gros kiff (sexuel) de se conformer à ce modèle de répartition des pouvoirs. Mais ça manque encore de nuances, le terme "exorciser" est très mauvais, comme s'il y avait quelque chose de malsain à supprimer, alors qu'en fait il s'agirait plutôt de s'autoriser à vivre dans un contexte intime et sécure ce que par ailleurs on combat de manière systémique. Et puis, ce n'est pas tout, parfois c'est justement de vivre l'inverse qui nous fait kiffer: être un homme soumis ou une femme dominante pourrait être interprété comme une "revanche" jouissive sur la structure de domination... Bref, c'est complexe, et peut-être bien que faire un lien entre les fantasmes et pratiques individuelles d'une part, et les structures sociétales de pouvoir de l'autre, est complètement abusif, mais honnêtement ça m'étonnerait.
On trouve sur ce site (et probablement dans la communauté IRL) des "vrais" réactionnaires, qui ont forgé la croyance que la place de la femme c'est de faire des enfants et de la popotte, et d'être structurellement soumise à son bonhomme. Ca s'aligne avec les fantasmes de l'un et de l'autre, donc tout va bien, on peut même le revendiquer et le crier haut et fort, parfait. Mais à mon avis c'est loin d'être majoritaire, du moins parmi les personnes avec qui j'ai des échanges (mais j'ai soigneusement fait le tri ! :smiley:) : même les personnes qui vivent une relation D/s 24/7 ne se dévalorisent généralement pas, elles ne se considèrent pas comme intrinsèquement inférieures, c'est "juste" que l'échange intégral et continu de pouvoir au sein de la relation leur convient très bien, la nuance est capitale je crois.

Tout ça étant (laborieusement) dit, je ne peux qu'être d'accord avec Marie: même si tous nos actes, même les plus intimes, ont une dimension politique, quand on est dans le cocon d'une relation amoureuse, le plus important c'est de prendre soin de soi et de l'autre. Prendre soin de vous, ça veut sans doute dire ne pas laisser moisir dans un coin vos pulsions, fantasmes, aspirations sexuelles et relationnelles. Prendre soin de l'autre, ça peut étrangement être lui infliger de la contrainte et de la douleur!... mais en s'assurant que le cadre dans lequel c'est fait correspond à ses propres aspirations. D'où communication, consentement, et tout le tralala. A ce sujet, les personnes qui pratiquent le BDSM ont sans doute une longueur d'avance sur le reste du monde en termes de conscience des dangers encourus, et de nécessité de poser un cadre sécurisant. Finalement, plus féministes que les féministes, les BDSMs ? :wink:

Sinon, vous devriez je crois oser en dire un peu plus sur le cheminement dans lequel vous êtes avec votre épouse: qu'est-ce que vous avez déjà essayé, quelles étaient les réactions, comment vous avez communiqué, etc. Pas forcément sur la partie "forum public", d'ailleurs, à vous de voir... Ca permettrait sans doute de vous donner, sinon des conseils, du moins des témoignages et retours d'expérience plus ajustés à votre situation. Et n'oubliez pas que chacun-e en est à sa propre situation, n'ayez pas de honte à ne pas être un vieux briscard du BDSM, tout le monde est légitime ici. Et ceusses qui vous feront entendre le contraire, il existe une fonctionnalité pour ne plus les entendre parler !

Et enfin, je me permets de faire un peu de retape pour mon propre article, qui contient il me semble quelques réflexions connexes à ce que vous évoquez - notamment autour de la proposition d'équilibrer en quelque sorte la dynamique de pouvoir "structurelle" en inversant les rôles périodiquement: https://www.bdsm.fr/blog/9898/%22Je-suis-switch%22/

Et une bonne journée !
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Delena
#3
Bonjour,
Votre sujet est intéressant...dominer que ce soit un homme ou une femme ne veut pas dire que l'on bafoue quoi que ce soit... c'est un acte d'amour bien souvent, la reconnaissance d'un plaisir partagé, un rapport que je trouve très sain dans sa franchise, dans le don de soi.... d'ailleurs on pense souvent et à tort que le soumis/se donne et le dominant/te prends... c'est faux, il faut donner beaucoup pour dominer, il faut donner de la confiance, de l'amour, que l'autre soit rassuré dans ses envies, et que même dans l'humiliation il n'ai pas l'impression d'être sous estimé.
Ce n'est que mon avis évidemment mais je pense qu'il ne faut pas trop mentaliser ou sacraliser le BDSM, c'est pour moi un plaisir partagé et consenti, échanger est en revanche très important, savoir où veut aller exactement votre compagne et vous même...et certaines révélations risquent de vous surprendre....
 
 
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###BANNI###DrZ
#4
munartis : on pourrait être effectivement amené à en parler en privé. en tout cas, merci pour votre partage, je ne regrette pas de vous avoir demandé comme "ami"
bonne journée à vous
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###BANNI###DrZ
#5
Bonjour, Votre sujet est intéressant...dominer que ce soit un homme ou une femme ne veut pas dire que l'on bafoue quoi que ce soit... c'est un acte d'amour bien souvent, la reconnaissance d'un plaisir partagé, un rapport que je trouve très sain dans sa franchise, dans le don de soi.... d'ailleurs on pense souvent et à tort que le soumis/se donne et le dominant/te prends... c'est faux, il faut donner beaucoup pour dominer, il faut donner de la confiance, de l'amour, que l'autre soit rassuré dans ses envies, et que même dans l'humiliation il n'ai pas l'impression d'être sous estimé. Ce n'est que mon avis évidemment mais je pense qu'il ne faut pas trop mentaliser ou sacraliser le BDSM, c'est pour moi un plaisir partagé et consenti, échanger est en revanche très important, savoir où veut aller exactement votre compagne et vous même...et certaines révélations risquent de vous surprendre....    
 
merci pour votre commentaire qui confirme un peu l'idée que je me fais à ce jour du rapport de domination. par contre, quid des limites de ce rapport de domination pour que la relation soit profondément épanouissante ? je lis pas mal de gens parler de domination 24/7, mais ça me parait difficile à concevoir à ce jour... 
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###BANNI###DrZ
#6
Coucou DrZ, Et si vous vous posiez des questions là où il n'y a pas lieu de s'en poser ? Ou du moins, pas celles-ci? Dominer et se soumettre est un acte consenti, réfléchi et approuvé. C'est le fruit d'une réflexion commune. C'est une aventure commune.
Dominer et se soumettre apporte attention et plaisirs à l'autre. C'est même un acte d'amour...mais chut! y'a débat. Et ce, que ce rapport D/s se cantonne à la sacro-sainte chambre à coucher ou se pérennise ailleurs, dans l'espace et le temps. Dominer c'est prendre soin de l'autre, répondre à ses besoins et envies de soumission voir de masochisme.
Dominer, c'est se mettre au service d'un lien particulier, exigeant. Un lien qui vous oblige. Un lien qui vous offre cette chance unique de re-découvrir l'autre. Cet échange de pouvoir offre paradoxalement une véritable forme de liberté, un épanouissement : Ma soumise évoque souvent cela en faisant référence au puppyplay ou aux entraves/cordes. "je suis libre !, ça me libère la tête". Je ne sais pas si c'est féministe ou pas, mais en tout cas, c'est très humain et altruiste finalement. Par ailleurs, vous verrez qu'on est loin de la caricature de la soumise corvéable à merci (même si ça existe: chacun son BDSM). La personne Dominante peut aussi prêter mille petites attentions du quotidien à la personne soumise. À se demander qui est soumis-e à quoi ou à quoi?
    merci pour votre avis. mais pour le peu que j'entrevois, effectivement quand il y a de l'amour sincère et profond et surtout du plaisir, la limite dominant / soumis semble assez floue et vous avez certainement raison sur le fait que je réfléchis trop, mais on ne se refait pas... une belle journée à vous
Dernière modification le 07/10/2024 13:20:24 par DrZ.
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Marie
#7
La Domination 24/7 me semble plutôt dans la tête que dans les actes.
la personne D ne se promène pas h24 avec sa cravache en main...
C'est plutôt un état d'esprit. Une douce excitation de savoir que tout peut arriver à tout moment.
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###BANNI###DrZ
#8
La Domination 24/7 me semble plutôt dans la tête que dans les actes. la personne D ne se promène pas h24 avec sa cravache en main... C'est plutôt un état d'esprit. Une douce excitation de savoir que tout peut arriver à tout moment.
 
factuel et précis, et en plus, ça me va très bien comme réponse. merci !
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Marie
#9
"quand il y a de l'amour sincère et profond et surtout du plaisir, la limite dominant / soumis semble assez floue" : Je ne suis pas tout à fait d'accord avec vous.
On peut sincèrement et profondément s'aimer sans pour autant renoncer à un côté D/s strict où la discipline a tout son sens et où chacun-e est à sa place.
C'est une histoire de dynamiques, d'intelligence situationnelle. 
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Maître SADE
#10
Bonsoir,
A quoi bon en rajouter aux propos de Marie, je partage tout a fait son avis ! Vous vous posez les bonnes questions, dont les reponses sont presque sous entendues. Oui on peut donner la douleur, les contraintes sans pour autant etre sadique ...c'est un acte d'amour qui lui permet de vivre son masochisme et s'epanouir....
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