Langue2bois
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Chers Toutes et Tous, 

 

Je viens de visionner le film sulfureux "Salò ou les 120 Journées de Sodome" de Pasolini.

 Et je dois dire que cela m'a profondément remué et fait réfléchir sur ma propre pratique du BDSM.

Pour vous faire un résumé court, 

Pasolini utilise le sadomasochisme de manière métaphorique pour dénoncer l'oppression et la déshumanisation des régimes totalitaires. Les sévices subis symbolisent la perte de dignité et de liberté.

 

Depuis que je m'assume en tant que pratiquant, j'ai toujours eu du mal à en parler ouvertement, de peur des jugements et des amalgames. Ce film m'a rappelé à quel point la représentation du sadomasochisme dans l'imaginaire collectif est négative, associée à des raccourcis et des schémas caricaturaux. 

Après avoir découvert assez jeune le BDSM , pendant de longues années mon cercle de connaissances était une joyeuse bande de gaucho-bourgeois (dont je fais partie) ayant une féroce volonté de déroger aux règles établies et de bousculer la norme.

Mes relations à cette époque étaient principalement avec des femmes de ce fait très libertaires, mais ayant une vision d'un féminisme déconstruit de toute forme patriarcal allant souvent à l'encontre de mes désirs, ce qui m'a longtemps freinée pour assumer et voir les aspects positifs que m'apporte le bdsm dans ma sexualité et mes relations.

Après ce visionnage je conscientise encore plus l'importance de la communication et du respect des libertés de chacun et finalement cette prise de conscience des deux visions radicalement opposées m'encourage dans mon cheminement pour me défaire d'une gêne que je qualifie maintenant d'imaginaire.

Et vous, comment vivez-vous le décalage entre votre pratique épanouie du BDSM et les représentations problématiques qui en sont faites ? 

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Je n'ai pas vu le film, ces œuvres ne m'intéressent pas.
Concernant le totalitarisme, mes références seraient plutôt chez Thoreau, Kropotkine, Volkoff et pourquoi pas Obertone (ça y est, je suis foutu). Et là, on est obligé d'inclure dans le totalitarisme la norme que tentent d'imposer les joyeux gaucho-bourgeois que vous mentionnez, sous couvert, comme vous le décrivez, de "déroger aux règles établies et de bousculer la norme." alors que le but est uniquement d'imposer leurs règles via la morale. Voire, j'assume le propos, d'abuser des certaines personnes. On les connait les "épicuriens" libres et sans entrave totalement irrespectueux et abuseurs, ils ne sont majoritairement pas de votre génération par contre.
Il se passe donc, aussi, ce que vous décrivez : vous déviez, vous avez honte, vous vous cachez de peur d'être détruit ou à minima éjecté de la communauté.
Vous parlez de personnes libertaires, mais qui veulent astreindre à des choses ? Il y a un problème. On ne doit pas donner le même sens au mot libertaire. Vous parlez plus vraisemblablement de militant(e)s.
Comme vous le mentionnez à nouveau " communication et du respect des libertés " est primordial, au-delà de ça : rien. Par conséquent, je me moque entièrement des avis des totalitaires.
Ce que je vis mal, c'est plutôt en effet le fait que globalement aucune œuvre cinématographique n'est équilibrée en termes de consentement, de communication, de liberté. Cela a probablement à voir avec le fait que les gens qui créent ces œuvres font partie de la communauté citée plus avant. Polansky, si tu nous écoutes, va te faire pendre, à titre d'exemple. Et qui veulent juste justifier leurs saloperies.
Allez, café !
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