Subtil-IT
#0

Préambule : ce qui suit à vocation à partager des opinions et des ressentis, et non à imposer une bonne ou une mauvaise façon de faire. Ce n’est donc qu’une opinion, basée sur une expérience personnelle, et ne prétend en aucun cas être un standard supérieur aux autres.

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Dans les relations de domination et de soumission, les rites et les symboles peuvent jouer un rôle fondamental, car ils permettent d'établir et de renforcer les dynamiques de pouvoir, de respect et de confiance entre les partenaires. Ces éléments sont souvent empreints de significations profondes et de traditions qui marquent l'engagement mutuel et l'appartenance à une relation unique et intense.

Nous avons toutes et tous des rites, et je vous invite à les partager en commentaire, ou à questionner les pratiques des autres. Car les rites et symboles sont nombreux, et peuvent prendre diverses formes, les plus répandues étant les appellations, les symboles de soumission et d'appartenance – colliers, etc… - ainsi que des séquences particulières ritualisées dans la relation. Ces rituels et symboles sont des moyens de transcender les limites ordinaires du plaisir et de la douleur, de l'autorité et de l'obéissance.

A titre personnel, j’accorde une très grande importance aux symboles et rituels, car ils participent pleinement à la création de l’univers lisible, particulier, épanouissant et stimulant que je souhaite établir. Et je partage avec vous l’exemple des lettres que je rédige et remets. Ce geste, bien que simple en apparence, revêt une signification profonde et multiple.

Tout d’abord parce que la rédaction de la lettre est en soi un acte cérémonial. J’écris à la plume, je prends le temps de choisir mes mots, de mettre en forme mes pensées et de les coucher sur le papier. Chaque mot écrit dans la lettre est une preuve de l'attention que je porte à celle qui va la recevoir. Il ne s'agit pas d'un message écrit à la hâte, mais d'une réflexion posée et profonde, montrant à quel point elle est importante à mes yeux.

Ce processus est en lui-même un rituel d'introspection, mais également une matérialisation de la façon dont je façonne mon lien avec une soumise : qu’elle sache que je prends le temps – un actif très précieux en ce qui me concerne – de me dédier à cette tâche est une réponse à sa propre dévotion.

Mais ensuite, la forme est essentielle. Le cachet apposé sur la lettre est un symbole de mon perfectionnisme, de mon autorité et de mon contrôle. Il indique que le contenu de la lettre lui est exclusivement destiné, et que le sceau ne pourra être rompu qu’à un moment précis, selon mes instructions, parfois plusieurs jours après la remise. Cette anticipation et cette attente renvoient celle qui reçoit une telle missive à son état de soumission.

Imaginons le moment où elle reçoit cette lettre. Le cachet de cire, portant ma marque, brille sous la lumière. Curieuse et respectueuse, prendre simplement la lettre lui fait immédiatement sentir le poids et la signification de ce geste. Car, soucieux du détail, tant la couleur que l’enveloppe que celle de la cire du sceau ont des significations précises, qui produisent d’autant plus leur effet qu’elle connait immédiatement la tonalité du message, mais va devoir patienter pour en connaitre la teneur précise.

Le moment venu, en ouvrant la lettre, elle découvre mes mots soigneusement choisis qui peuvent contenir des instructions, des réflexions sur notre relation, des appréciations sur son rôle, ou encore des ordres précis. Chaque phrase est une étreinte, chaque mot une caresse. Cette lettre devient un objet tangible de mon emprise, une relique qu’elle pourra chérir et relire pour se rappeler constamment de la profondeur de notre lien, particulièrement en mon absence.

Cet acte rituel est donc profondément personnel et émotionnel. Il est une preuve supplémentaire de mon attention, de mon affection, et une affirmation de mon style. Et d’expérience, tout ceci est facteur de stabilité, d’assurance et de renforcement de la confiance et de la dévotion.

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Athéna 32
#1
Merci Subtil-IT pour ce nouveau chapitre de débats, 
Votre exemple avec vos missives est très parlant et "poétique" si vous permettez enfin c'est ainsi que je l'entrevois.
Pour ma part, je suis très attachée aux rituels et protocoles, ils posent un cadre dans lequel j'évolue et trouve Ma Liberté, certains peuvent trouver cela désuet, ce n'est pas mon cas, j'en fais grand cas.
Alors c'est avec un très grand intérêt que je vais suivre les interactions qui m'amenerons sans nul doutes à réflexions.
Je tiens tout de même à préciser que je n'ai jamais eu l'impression que l'on m'impose telle ou telle position ou telle ou telle posture. C'est pour moi une réelle attente de "plaire" dans ces attitudes. Et c'est dans celles ci que je me reconnait que je suis moi à part entière.
Alors, je vais ouvrir le feu, avec le vouvoiement un exemple parmi tant d'autres, 
Il n'y a qu'une phrase très "intime" où je suis autorisé à tutoyer mon Maître, (bien entendu je ne vais pas la citer ici) mais elle représente tant d'intimité pour moi que Mon Maître après discussion à accepter le tutoiement avec ces trois petits mots. Non pas que mon respect pour lui est "négociable" mais la distance que j'éprouvais à utiliser le vouvoiement à cette occasion me perturbait et j'avais l'impression de perdre en sincérité. Je suis donc autorisé. Il s'agit de l'exeption aux règles peut être ... Peu importe.
Ce simple exemple est un préambule à ce que certains répondront ici "Chacun son BDSM", voir pas besoin de codes, chaque couples créent les siens pour moi les rituels et protocoles ont leurs importances, ils permettent non pas de museler mais de libérer dans un cadre où chacun connaît les limites des intervenants dans le rôle qui est le sien. Ils peuvent et doivent être adaptés aux partenaires en présence. Ils sont les jalons ... 
Je m'arrête là pour le moment et suis impatiente de lire autres sur ces sujets.
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g_staff
#2
Bonjour Subtil-IT,

C'est un sujet fort intéréssant que vous proposez.
Je vais prendre le temps de lire l'article afin de donner mon avis sur le sujet, cependant j'apprécie certains de vos points: comme l'acte cérémonial, le seau apposé sur la lettre . . .
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Mr Michel
#3
Pour  moi les rituels quels qu’ils soient sont un pilier du bdsm. Déjà dans les relations conventionnelles,  ces rituels existent, ne serait-ce que se préparer, faire attention à son apparence. Dans notre monde c'est exacerbé,  tenue, coiffure,  maquillage,  postures,  vouvoiement. 
Personnellement j’apprécie qu’Elle se présente,  qui elle est,  ce qu’elle est, sa façon de se tenir, sa tenue..... Tout cela est évidemment orchestré en amont, et bien sûr avec un intérêt partagé . Dans l’intimité elle me donne du vous et du monsieur,  ce qui n’est pas obligatoire en dehors, mais qui arrive parfois quand son humeur coquine la taquine !
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🪶Phœnix
#4
Merci Subtil-IT pour ce sujet fort intéressant et riche de sens et de symboliques ... je vais prendre un peu de temps pour poser mon commentaire et tenterait d' apporter  ma petite pierre à l'édifice car je suis également très attachées aux rituels et aux symboles dans la relation D/s, mais aussi dans la vie en général. Votre exemple d'une missive manuscrite dans un monde ou internet, et "l'instantané" a pris toute la place,  permet effectivement de savourer une attente, une attention très personalisée dans la relation. Cela peut paraître désuet de nos jours, mais poser ses mots sur un papier choisi spécialement pour son destinataire, le cachet de cire, ou sentir un parfum imprégné .... le humer avant de l'ouvrir, se sentir fébril avant de décacheter ce courrier que l'on découvre, ou que l'on attendait, donne un charme incomparable au lien qui unit l'expéditeur au destinataire.  Je suis certaine que les retours vont être forts riches de contenus. 
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LE DEMON 83
#5
Bonsoir, au risque de jouer le vilain canard, j'ai aboli le vouvoiement depuis qques années, malgré plus de 30 ans de BDSM ! J'ai pris conscience que ce n'etait qu'un outil de distanciation entre le maitre/soumise et  faussait la spontanéité, en installant une domination par "procuration" plutot qu'une domination naturelle, ressentie et vecue sans aucun artifices ! J'avoue que ca pu etre un peu peu plus compliqué avec de jeunes soumises ou le respect a qquefois besoin de cet artifice... mais avec le temps, les choses se mettent en place et permettent de vivre une relation encore plus profonde et  laissant la place au developpement de l'amour ! Avec ce dernier mot, j'ouvre peut etre la porte d'un autre debat sur un tabou inenvisageable !                                                             
   Par contre, d'une part, l'ecrit quotidien reste un rituel indispensable, mais j'ai abandonné la plume au profit du clavier, qui offre une multitude de possibilités.... d'autre part, j'ai toujours limité les symboles et "coutumes" d'un autre siécle pour ne garder ce qui le plus marquant, le colllier, les positions, qui bien apprises deviennent spontanées, naturelles....   
 
Dernière modification le 25/06/2024 16:47:40 par LE DEMON 83.
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Subtil-IT
#6
J'ai aboli le vouvoiement depuis qques années, malgré plus de 30 ans de BDSM ! J'ai pris conscience que ce n'etait qu'un outil de distanciation entre le maitre/soumise et  faussait la spontanéité, en installant une domination par "procuration" plutot qu'une domination naturelle, ressentie et vecue sans aucun artifices ! 
Voilà un exemple qui illustre bien la variété des pratiques et des situations. Car ceux, dont je fais partie, qui se font vouvoyer n'installent aucunement une domination "par procuration", qui serait moins authentique ou spontanée : le mécanisme est simplement différent du vôtre sur ce point, et probablement sur bien d'autres.

Non seulement on me vouvoie, mais on m'appelle également Maitre en public tandis que je tutoie, ce qui provoque régulièrement des regards étonnés ou des sourires - et me font passer pour un avocat ou un notaire - ce qui nous divertit grandement tout en affichant pour celles et ceux qui savent lire entre les lignes la tonalité de notre relation.

Me vouvoyer est un acte constant de soumission. Cela rappelle en permanence à la soumise sa place et son rôle. Chaque utilisation du "vous" est un petit acte de dévotion et de reconnaissance du pouvoir qu'elle m'a confié. C'est un rappel continuel du sérieux qu'elle apporte à notre relation, qui la distingue de toutes les autres où elle tutoie ses interlocuteurs.
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rphdom
#7
Subtil-IT : j'ai le même fonctionnement et raisonnement que vous sur le vousoiment, le décalage entre maître et soumise est régulièrement amusant. Au début ce n'est pas une évidence, mais avec le temps cela devient spontané et n'empêche nullement les sentiments, qui au passage sont une nécessité, sans eux la domination n'est pas possible. Je rajouterai que le vousoiment permanent oblige la soumise et le dominant à trouver des subterfuges et donc une complicité suplémentaire lorsque il ne peut être employé (devant les proches, certaines relations non initiés) pour qui la relation D/s ne doit pas être visible.                                                                                                                                                                                          Je rajouterai que je vois pas quel serait l'intérêt d'avoir des pratiques décalées si c'est pour agir comme tout le monde                                                                                                                       Dsment rph
Dernière modification le 11/06/2024 22:45:18 par rphdom.
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Chélicère
#8
Je fais partie des non adeptes des rites, je dirai presque anti-rite au sens d'une figure de style obligatoire pré-établie à la relation. 
J'ai beaucoup épuré au fil du temps et de la vie ma conception d'une relation BDSM, j'ai affiné, concentré, recentré. Reste des bases de spontanéité primale, reste la domination de l'autre dans ce qu'elle a de plus brut et de moins policé. Dans ce cadre là, il est difficile pour moi de m'épanouir dans des rites/rituels, dans le sens où ils s'opposent pour moi à l'instinct, à l'envie du moment. Certainement parce que je fuis le répétitif, que j'aime être surprise, que j'ai plaisir à obéir/me soumettre à l'inattendu, que j'aime justement exploser les codes, ou plus précisément j'aime que mon autre soit de cet état d'esprit là. Le cadre me brime, m'étouffe et finit par m'ennuyer. 
J'ai aussi une configuration d'esprit peu sensible aux symboles en bdsm, une habitude à considérer tout acte d'un point de vue factuel, et non à l'envisager selon une portée symbolique que je ne partage souvent pas, parce que ça ne me "parle" pas. 
Et puis enfin, c'est certainement parce que ma relation n'est pas D/S, mais SM. Pourtant je le suis, avec un immense plaisir, là où il décide de m'emmener...
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Muriel
#9
Il est important que le soumis respecte des rituels et cela le valorise. Depuis plusieurs années, lorsque je rentre après mon travail, je sonne je n'ouvre plus la porte. Mon soumis doit se précipiter pour ne pas me faire attendre, puis doit prendre en charge mes affaires pour me débarrasser. Après ceci, il doit s'agenouiller pour retirer mes chaussures, embrasser mes pieds et entretenir mes chaussures, cuissardes et autres.
J'aime que ce rituel quotidien soit acciompli sans précipitation, il donne une valeur particulière de sa soumission envers ma personne "sa Maitresse".  La journée nous sommes dans nos activités personnels et ce rituel remet au sein de notre couple la dimention D/s. Le soumis reprend sa place et son rôle, devant servir et être disponible pour sa Maitresse. C'est le seul rituel que j'impose pour le reste je laisse aller ma domination aux grès de mes envies. Ne désirant pas la routine, je recherche dans sa soumission le plaisir de le voir évoluer, dépasser ses limites pour notre complicité et plasir partagés.
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toys446
#10
Mes respects Madame,
La découverte de votre profil est des plus intéressante, quel beau rituel... Pour l'heure cela ne m'est pas imposé au quotidien, mais pour l'avoir vécu en partie, votre texte me remémore ces instants vécus dans ma soumission qui effectivement devraient êtres imposés à tous bon soumis respectant ses Maîtres.
Respectueusement toys 🐶 soumis de Miss Kate et de Maître David
Soyez la première personne à aimer.
Je ne suis pas fan des symboles et des rituels propres au BDSM, peut être parce que j’attache plus d’importance à ceux de notre vie de couple. La dynamique Domination et soumission fait partie de notre vie de couple, mais pas l’inverse à mon sens. C’est bien notre socle quotidien que nous sacralisons, et pas simplement un aspect de notre vie, quand bien même la dynamique D/s transpire sur notre quotidien.
Cependant, il y a bien quelque chose qui tiendrait presque du rite dans nos moments BDSM, c’est l’intention. Que ce soit le temps passé à chercher un nouvel accessoire, l’apprentissage du shibari, qui est une démarche d’intention à elle seule, ou l’entretien et la préparation du matériel avant nos soirées, il s’agit pour nous de moments clés, quasi méditatifs, pendant lesquels l’attention et l’intention est uniquement portée à l’autre, qui cristallise ainsi tous les fantasmes et tous les champs de possibles. Quand je suis soumise, mon rite est alors très proche de la méditation également : être en pleine conscience de ma position, de son emprise, et d’une certaine façon, me préparer au lâcher prise.
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