Est-ce que je vous ai mis une chanson dans la tête avec ce titre ? Je l'espère bien, c'était le but, et je n'en suis pas désolée ! Ahah ! :smile::smile:

Et comme le titre l'indique, j'aimerais qu'on se mette tous tout nus. Mais pas dépouillés de vêtements, non plutôt dépouillés de honte.

En fait, j'aimerais voir de quoi nous sommes faits, nous tous qui faisons partie de la communauté BDSM, que nous partagions notre vision de la chose ou pas. Dites-moi, qui êtes vous ? C'est quoi votre BDSM ?

Parce que j'en suis venue à la conclusion qu'on a chacun le nôtre, bien sûr il y a un socle commun qui nous réunit, ces quatres petites lettres en sont un parfait exemple. Ici, il n'est pas question de gate-keeper, "mon bdsm est le seul vrai bdsm". Pour m'épargner la vulgarité, je dirais ceci : les gate-keepers et donneurs de leçons de tout poil peuvent aller rentrer les coordonnées de la fosse des mariannes dans leur GPS et enfiler leurs palmes. Je les écouterais à leur retour de balade.

J'aimerais qu'on aie la liberté de pouvoir se mettre tout nu face à nous même et aux autres, je vois cela comme une expérience et je vais commencer pour vous montrer ce que je veux dire. Car au fond, n'est-ce pas ça, la liberté qui nous est chère ? De pouvoir partager ce qui fait de nous des humains pleins de magnifiques contradictions avec un amour commun pour une sexualité "hors norme" ?

Dites-nous quel est votre BDSM et nous saurons qui nous sommes.

Bien sûr, gardons-nous de nous juger les uns les autres. ♥ Et aussi, le but c'est de ne pas avoir de filtre, c'est de montrer la nature brute des sentiments qui peuvent nous habiter, parfois ils sont dépourvus de raison. Rien de ce que j'écrirais n'est une attaque envers quiconque et je compte sur vous, si vous me suivez dans ma petite expérience, pour en faire de même ♥

Alors je vais me mettre toute nue la première :

Je suis emplie de contradictions. Je suis anxieuse et j'ai hâte de lire vos réponses.

Parfois j'aimerais qu'on me domine, parfois la seule idée que quelqu'un s'y essaie me fait vomir et grogner. C'est malheureusement dû à de mauvaises expériences qui sont arrivées à beaucoup trop de femmes dans notre monde...

J'aime dominer, j'aime planter mes dents dans la chair tendre de mon partenaire, le griffer et marquer mon territoire. L'entendre gémir est un bonbon aphrodisiaque pour mes oreilles. Juste après, j'aime câliner, choyer et je suis une insuportable maman poule qui se transformera en maman ours si je venais à m'inquiéter.

Je botte des culs par amour, autant ceux de mes amis que de mes ennemis. J'attacherais une personne à son lit pour la forcer à se reposer si besoin.

J'adore cuisiner pour ma famille et mes amis, mais il est hors de question qu'on l'exige de moi. Celui qui tente se retrouvera avec la casserole dans la gueule et je n'aurais pas pris la peine de la laisser refroidir.

Je suis fière et en même temps morte de trouille de perdre ceux que j'aimes et ce que j'ai.

Je crève d'envie de plus de contact, de plus d'affection, de rencontrer l'amour de nouveau. Mais ensuite je me dis que ça n'en vaut pas la peine, trop d'efforts pour peu de choses... Je crains parfois que ce soit trop d'effort pour finir déçue.

J'aime à agir, parler, dominer et m'habiller comme une femme fatale. Mais je me sens toujours un vilain petit canard malhabile au fond de mon coeur. 

J'ai de l'ambition, j'aimerais que le plaisir soit à la portée de tous, j'ai même pensé à ouvrir un love store avec des sex toys designés par mes soins avec une gamme spécialement conçue pour les personnes trans en transition. Je ne suis pas trans moi-même mais j'ai été sensibilisée d'avantage à la cause quand un ami m'a fait son coming out.

Mon love langage, c'est de faire plaisir à l'autre et le plaisir sexuel me tient à coeur, c'est pour ça que je fais office de conseillère sex toy auprès de mes ami-e-s. Un rôle que j'aime beaucoup !

J'ai aussi pensé à ouvrir un love hotel spécial BDSM pour accorder une parenthèse poétique et un cadre idéal loin de la vie de tout les jours.

Mais je me dis qu'une passion devenant job perdrait de son attrait. Et puis, je n'ai malheureusement pas un million à investir pour réaliser mes ambitions comme je le souhaites... 

J'aime le côté profondément humain de la recherche d'une relation BDSM longue et durable, la confiance et le temps qu'elle nécessite. La solidité et la beauté d'un tel lien !

Et à la fois, j'aimerais accepter les offres tarifées qu'on peut me proposer pour acquérir de l'expérience en même temps que d'arrondir mes fins de mois. Soyons honnêtes, nous aimons tous avoir de l'argent dans une certaine mesure, ceux qui le démentent mentent ou n'ont jamais souffert de son manque.

Et je soupçonne que ceux qui seront les premiers à me traiter de pute seraient les premiers à être la pute s'ils le pouvaient. Le fait est que je suis une femme, nos corps seront toujours plus désirés, monnayés, que celui d'un homme. C'est pourquoi les pubs pour le porno montrent surtout des femmes et pas des hommes. C'est pourquoi les pubs tout court montrent surtout des femmes et pas des hommes. Quel qu'en soit la raison car je ne vais pas chercher à la comprendre ici, trop de facteurs entrent en jeu. Nous sommes objets de désir, parfois que nous le voulions ou non et je me dis que me saisir de ce rôle et le faire mien serait une belle revanche.

Se faire objectiviser me répugne, s'objectiviser soit-même pour s'offrir à quelqu'un ? Je trouve cela magnifique.

Mais dans ce cas je me dis : est-ce de la prostitution ? 

Une partie de moi crie "oui et j'assume", une autre dis "oui mais je n'assumerais pas le regard des autres", une autre dis "non tu es cohérente avec ton envie d'explorer le désir" et la dernière dis "non, tu associe deux intérêts en un, l'expérience et l'argent, en échange d'une contre partie si souvent désirée par les autres."

Après tout, on m'a traitée de pute même avant que je n'envisage de tarifer, alors quittes à être une pute, pourquoi ne pas être payée ?

C'est ce que je me dis mais j'hésites.

Bref ce n'est qu'une parenthèse, je vous renvoie à la question posée par Lyssandre à ce sujet dont j'ai trouvé certaines réponses très instructives ! Le débat est de toute façon intéressant quand il y a des personnes capable de réflexion et de constructions qui y répondent.

J'ai été détruite par des hommes pervers ET immoraux, c'est là leur seul véritable vice. Mais la perversité me fascine et ne me gêne pas. J'aime toujours les hommes quand bien même parfois je les hais encore quand la douleur me saisît. Je veux continuer à les aimer et je veux voir la beauté qu'il y a en eux, la beauté que j'ai trouvé dans le coeur des femmes mais que j'ai oublié en eux à force d'en voir la laideur.

Je veux qu'on me prouve que j'ai eus tort d'oublier cette beauté.

Je suis têtue, pour le meilleur et pour le pire. Le meilleur ? C'est que mon espoir et ma volonté ternissent mais ne meurent jamais. Je me relèverais, rattacherait mes cheveux, retrousseraient mes manches et j'y retournerais, encore et encore. Le pire, c'est que ça fait de moi une rancunière. Je ne pardonne pas les affronts sans excuses et je les rongerais jusqu'à ce qu'ils me rongent ou que j'obtienne réparation. 

Je suis une exhibitionniste, c'est peut être pour ça que je me met ainsi toute nue mais je suis aussi une voyeuse, car je veux vous voir tout nu. Les profondeurs de l'âme humaine et de ses contradictions, de ses désirs, me fascinent plus que tout.

Je suis profondément optimiste, je sais que des idiots bas du front tenteront de me faire du mal via ce que j'ai écris. Tenteront de me manquer de respect. Tenteront de me détuire.

Tentez. Vous ne pourrez qu'atteindre le dos de la personne sur laquelle vous crachez et ma peau est si blanche qu'elle fera l'effet d'un miroir. Alors crachez. Crachez sur la laideur de votre propre âme.

Je sais qu'il y aura bien d'avantage de personnes bienveillantes et intelligentes. Qui seront peut être prêtes à s'exposer elles aussi pour l'expérience et qui à défaut, ne jugerons pas et c'est dans leur beauté solaire que notre communauté fleurira.

Mon idéal BDSM, serait qu'on puisse l'un comme l'autre se confier son âme comme un bijou précieux. Que nous pourrions polir, magnifier. Et que les rôles s'inversent parfois que ce soit dans l'intimité de sa maison ou hors de son cocon afin de traverser cet océan agité qu'est la vie.

Je suis toujours dans ma chrysalide. 

J'ai beaucoup à faire, je dois soigner ma santé mentale mais j'y arriverais parce que je le veux plus que tout et que je suis bien accompagnée. 

Je soigne mon corps en me musclant chaque jour, mes muscles participeront à asseoir ma domination. J'aime qu'on me tienne tête et j'apprendrais tout ce que je peux de mon partenaire pour apprendre à correctement le châtier, ou le récompenser...

Un jour je serais prête à sortir de ma chrysalide, en attendant je me comporte comme le papillon de nuit que je voudrais être, jusqu'à ce que cela devienne moi.

Avec mes bons et mes mauvais côtés.

Voilà, je me suis mise toute nue, je vous aie montré les couleurs de mon âme parce qu'après tout, le BDSM est une partie intégrante de celle-ci pour beaucoup d'entre nous. 

Et c'est magnifique ♥

A vous si vous l'osez, cela me fera plaisir de vous lire. ♥ Je serais heureuse de trouver des échos à mes couleurs parmis vous. ♥

Thèmes: vision du bdsm
6 personnes aiment ça.
carpehoram
#1
Quel beau strip-tease 😉. Merci de Vous être livré à nous. Je vais essayer de me pencher sur l'exercice en préparant mon texte. 
1 personne aime(nt) ça.
lasuccubebrat
#2
Aller je m'y essaye et me met a mon tour a nue   Le BDSM m'a toujours fait peur et fasciner en même temps. Je pense que c'est par ce qu'il révèle en moi ce que j'aimerais cacher au plus profond.    Il révèle une certaine forme de rage car j'aime entendre certaines personnes crier sous mes coups, mais aussi mettre plus bas que taire sous mes humiliation.  Mais en compensation j'aime aussi les subir. Être a la merci total d'une personne, ne plus rien contrôler, ne plus être a sois.  Je ne sais pas si mon BDSM est sain en n'y réfléchissant.    Mes envies sont faites de toute mes blessures.    Je veux rester une enfant car mon insouciance a été volee trop tôt. J'ai pris conscience trop jeune que nos parents peuvent partir.  J'ai donc un besoin presque constant d'attention. J'ai une peur terrible de l'abandon si je sens la moindre faille c'est moi qui m'échappe. Je veux qu'on s'occupe de moi comme on prendrait soins d'une enfant.   Mon corps ne m'a jamais appartenus, il a toujours été a l'autre. J'ai malheureusement subi comme beau d'autres des violence sexuelle.  Alors aujourd'hui c'est moi qui offre mon corps plutôt qu'on me le prenne.   Mon BDSM est fait de tabous, il est fait de violence, mais il est aussi fait de tendresse et d'amour inconditionnelle.  Mon BDSM est aussi ma vision de notre monde. 
Dernière modification le 14/02/2024 09:58:33 par lasuccubebrat.
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@carpehoram : Merci ahaha, hâte de contempler le vôtre, ne nous faites pas trop languir !
@lasuccubebrat : Je trouve votre témoignage et vos couleurs très belles, très vives aussi. Je pense qu'il faut embrasser nos cicatrices pour ce qu'elles sont, même si l'exercice est difficile.
Soyez la première personne à aimer.
carpehoram
#4
Je crois que mon BDSM est cathartique, la douleur physique comme interrupteur de mon cerveau malade qui sur analyse tout le temps et n'importe quand surtout ! Le bondage et surtout la momification qui me donne cette impression de ressentir mon corps et de me plonger au plus profond de moi même seul avec moi même. J'aime aussi profondément obéir, pour faire plaisir à ma partenaire mais aussi parce que ça me dispense de penser. Je ne sais pas si mon bdsm est sain (je sais d'où il puise ses racines) d'ailleurs je n'arrive toujours pas à l'assumer je me bas constamment avec cette honte qui m'envahi en après séance cette p*** de moral chrétienne qui vient murmurer à mon oreille que ce que je fais est sale et indigne. Heureusement il y a le regard de ma Maîtresse fière de moi et de ce que j'ai pu lui confier de moi même. Malgré tout je préfère une seance de bdsm à 1 an de psychanalyse j'y prend bien plus de plaisir et j'y laisse bien moins de plumes.
 
 
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