Mon analyse sur le sujet.

L'atteinte du subspace est une forme de dissociation/déréalisation. Cela fonctionne de la même façon que dans le cadre d'un traumatisme, et ça peut semble t il aussi fonctionner à l'occasion de fort stress, ou de grosses fatigues.

Seulement, dans le cadre du bdsm, il y a le consentement. Et c'est, à mon avis, ce qui inverse la polarité du phénomène.

Le corps ressent la douleur, la soumission, ou le côté extrême fatigue par exemple dans le cas de submersion sexuelle, et envoi ses signaux au cerveau.

Mais les processus de logique ne sont pas totalement court circuités puisque la personne qui le subit est volontaire et consciente d'être consentante.

Elle a également au minimum une certaine confiance dans son maître ou dom, qui lui inflige ça, dans le cadre bdsm.

Il y a dissociation/déréalisation mais le processus est limité, probablement compensé par la libération d'autres hormones comme la dopamine par exemple qui font que l'expérience en devient positive.

Là où il y a danger, c'est quand les "sujets" traînent déjà une dissociations/déréalisation sans en avoir eux même conscience.

En effet, dans le cadre d'evenements traumatisants, ces processus neuro chimiques bloquent la mémoire des victimes, qui en oublient souvent une grande partie sinon tout, de l'événement traumatisant qu'elles ont vécu. La dissociation/déréalisation devient chronique, chez elles.

Certains éléments du cadre bdsm dans lequel elles évoluent, à un moment ou un autre peuvent les renvoyer inconsciemment à cet événement traumatisant oublié et les faire disjoncter.

Ça peut être une odeur, un mot, une phrase, une ambiance, un masque... n'importe quoi, en fait, ayant un rapport direct avec leur vécu traumatisant. Leur subconscient garde la mémoire de cet événement. Mais ce souvenir est bloqué par le processus. D'où ce disjonctage.

Le risque est sans doute encore plus grand dans le cadre d'expériences c-nc dont nous avons parlé dans un précédent débat.

Quoi qu'il en soit, le bdsm, les c-nc ne sont pas dangereux et peuvent apporter des sensations puissamment positives y compris pour des personnes qui ont déjà pris conscience de ces phénomènes, ou de leurs traumas passés.

Ça dépend aussi beaucoup des différences individuelles. Tout le monde ne réagit pas de la même façon, ou avec la même intensité, à un même événement. Du coup... consulter un psy peut être valable dans certains cas, pour certaines personnes, pas pour d'autres...

il est par contre du devoir d'un bon dom, ou bon maître, d'orienter éventuellement son/sa soumi(e) vers un psy, s'il ne sent pas capable de gérer. Plutôt que de la rejeter ou de la laisser dans le vent.

Il peut soigner, être thérapeutique, en ce sens qu'il peut justement faire ressurgir des souvenirs enfouis, et, justement, toute la guérison de ces processus passe par le retour de ces souvenirs à la conscience, leur acceptation.

Ça peut bien se passer, à condition que le maître connaisse lui aussi ces phénomènes, ces risques, sache eventuellement les prevoir et prévenir, sache garder son calme et son self contrôle, être là pour rassurer, écouter, aider sa soumise. La soutenir. Ce qui n'est pas forcément évident, d'autant plus dans le cadre de relations bdsm distantes, irrégulières ou par exemple une fois par mois...

C'est en tout cas une grande responsabilité pour les maîtres. Et ces processus sont insuffisamment connus et étudiés. Il y a quelques études plus poussées dans les milieux anglo-saxons (USA surtout) mais en france, toit comme pour l'étude des hpi/tdah, nous sommes très en retard.

Si vous voulez comprendre plus précisément ces phénomènes de dissociation/déréalisation nous vous conseillons, Obscurancya et moi de vous intéresser au docteur Muriel Salmona qui a réalisé des interviews et articles de vulgarisation dans lesquels elle les explique très bien dans le cadre traumatologique.

 

En espérant que ces quelques réflections puissent être utiles à certain(e)s ici. 

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Blabla ou pas, la dopamine est une hormone qui fait qu'on se sent bien, un processus neuro chimique sur lequel on n'a aucun contrôle. Et visiblement, pour atteindre le subspace il n'y a pas besoin de produits illicites. 
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[quote=153844] Blabla ou pas, la dopamine est une hormone qui fait qu'on se sent bien, un processus neuro chimique sur lequel on n'a aucun contrôle. Et visiblement, pour atteindre le subspace il n'y a pas besoin de produits illicites.  Le recours a un psy, c'est pour les cas où un cnc, une séance ramène au grand jour des souvenirs enfouis de traumatisme. Mais même dans ce cas, il est possible de gérer sans.
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Neilerio
#3
Blabla ou pas, la dopamine est une hormone qui fait qu'on se sent bien, un processus neuro chimique sur lequel on n'a aucun contrôle. Et visiblement, pour atteindre le subspace il n'y a pas besoin de produits illicites. 
Sauf que c'est pas la dopamine qui est en jeu dans le subspace mais les endorphines c'est pourtant bien documenté...
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LeFleuve
#5
Bonsoir,
vous associez volontairement hpi/tdah? 
Merci pour cette lecture que je trouve intéressante.
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Hpi/tdah... c'est l'association des 2 que je connais le mieux. Après, il est tout à fait possible de les dissocier, sans pour autant être dans la dissociation/réalisation ! 😉🙂
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Sauf que c'est pas la dopamine qui est en jeu dans le subspace mais les endorphines c'est pourtant bien documenté...
 
Ok. Bon ben... je n'ai pas non plus la prétention d'être un expert, mais en effet,  j'ai confondu les 2. Oui il s'agit d'endorphine pour le subspace  
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#8
Bonjours désolé de pop comme sa mais je sais pas où allez pour parler des pratiques Sm je suis nouveau et je veux juste me renseigner dessus.
Merci à vous toustes
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Bonjour Yael,
Je vous conseille de faire des recherches par mots clés sur les points qui vous posent question sur le forum et de participer soit sur la partie forum, soit sur le mur général.
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Bonsoir Maitre Orkostlan, Je viens de lire votre publication et elle me laisse perplexe. Un Dominant est responsable de l'intégrité et de la santé morale et physique du s qui lui transfère le pouvoir et lui offre son corps et son obéissance, il doit donc s'assurer avant toute chose que rien ne puisse provoquer quelque chose de dangereux, même si le risque zéro n'existe pas.  Vous parlez de Consuel Non Consensuel comme si c'était quelque chose de courant. Je pense au contraire que c'est plutôt rare et réservé à des relations qui s'inscrivent dans la durée et où la confiance est quasi aveugle.  Un D joue pas avec son s, et si le s part en subspace il doit être prêt à réagir en fonction de ce qu'il observe chez le s. Le D n'est pas un thérapeute mais il doit prodiguer l'aftercare et les soins éventuels nécessaires pour que le s ne garde que du positif de la "séance". Je ne me reconnais pas dans ce que vous avez décrit. Je n'ai vécu qu'un subspace et c'était impressionnant. J'ai vécu d'autres moments très forts mais je pense que mon inconscient me retient avant d'arriver au subspace de peur de vivre un drop amplifié par la suite. Je trouve qu'il y a beaucoup de généralités dans votre analyse, la mémoire traumatique n'est pas si simple que vous le décrivez. J'ai parfois vécu des réminiscences de certains moments de mon passé qui ne sont pas forcément totalement guéris. J'ai également eu "les nerfs qui ont lâché" après un intense moment de lâcher-prise avec orgasmes multiples et fontaine combinés.
 
Le BDSM ne doit se pratiquer que quand le D et le s sont en pleines possessions de leur moyens, que rien m'altère le consentement, que le D est dans l'écoute active et quand D comme s peuvent arrêter la "séance " si besoin. Un subspace est impressionnant mais, je ne le pense pas réellement dangereux si le D connaît bien le s et sait avoir les réactions appropriées avec son s. Je n'ai pas d'analyse personnelle sur le sujet, pour moi la théorie n'a aucune importance en en matière de subspace, la seule chose qui compte est ma confiance en mon Maître.
Dernière modification le 23/01/2024 20:32:08 par StellaMaris de Ngu59fr.
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kalina
#11
Bonsoir Monsieur Orkosklan
 
Merci infiniment pour votre référence envers le docteur Salmona j'ai vu quelques uns de ses interviews en particulier à la télévision, il y a quelques années
Mémoire traumatique, viol, abus 
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Je rajouterai que dans les relations vanille le consentement est tout aussi essentiel.
Votre passage :
"Seulement, dans le cadre du bdsm, il y a le consentement. Et c'est, à mon avis, ce qui inverse la polarité du phénomène.
Le corps ressent la douleur, la soumission, ou le côté extrême fatigue par exemple dans le cas de submersion sexuelle, et envoi ses signaux au cerveau."
me dérange car on peut aussi être submergé par ses ressentis dans une relation vanille intense et pourquoi pas, atteindre un état qui pourrait s'apparenter aussi à un subspace.
Par ailleurs, je ne suis pas d'accord avec le parallèle dissociation traumatique et subspace. Dans le cas du subspace la conscience est temporairement modifiée, dans le cas d'un événement traumatique il y a plus altération de la conscience qui rejette le traumatisme pour protéger la personne.
Je ne sais pas si j'arrive à me faire comprendre.
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L'objet de cette analyse est justement de montrer les différences entre subspace d'un côté et les dissociations/déréalisation dans un cadre traumatique. Je parle de ces phénomènes de façon générale,  en effet et dans le cadre bddm. Ce qui n'exclue pas qu'on puisse obtenir une forme de subspace dans un cadre vanille, ou même dans des cadres non reliés au sexe, comme par exemple, peut être en faisant certains sports extrêmes.  
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