Bonjour,
Je me permets d'écrire une modeste contribution, puisque Sylvie me tanne depuis plusieurs jours pour que je le fasse. Je ne suis pas très à l'aise pour écrire, car il est très difficile de bien faire comprendre une relation humaine dans toute sa complexité et le risque d'être compris de travers est énorme.
La légitimité est une question que je me suis posée et j'imagine que beaucoup se la posent. Dans mon cas cette question était amplifiée par une importante différence d'âge, qui m'amenait à me demander si j'avais vraiment le droit de prendre tout pouvoir sur une jeune femme qui a encore tout son avenir devant elle et une multitude de possibles envisageables. C'est humain de se poser ce genre de question et ne pas s'interroger est plutôt inquiétant.
Nous en avons parlé.
Sylvie m'a apporté une réponse très simple et limpide:
Etant donné que c'est elle qui s'est portée candidate à la soumission, sans contrainte, sans pression d'aucune sorte, que peut-il y avoir de plus fort pour conférer une légitimité? Rien.
Je pense que c'est un élément clé. Je sais que certains Maîtres mettent la pression sur la femme désirée pour qu'elle dise oui, allant parfois jusqu'à la harceler. Pour moi, l'initiative doit venir de la soumise, et il faut absolument éviter de lui mettre la pression, même pas de manière soft.
Nous n'avons pas signé de contrat.
Un contrat, même rédigé avec la meilleure volonté du monde, laisse toujours prise à interprétation.
Le risque de malentendu me semble important, car deux personnes ne donnent jamais exactement le même sens aux mots, deux personnes n'envisagent jamais exactement de la même façon toutes les implications d'une phrase.
De plus, il est impossible de prévoir tous les cas de figure. Les circonstances de la vie font apparaître des configurations nouvelles, extrêment difficiles à prévoir lors de l'écriture du contrat. Il faudrait le faire évoluer en permanence, ce qui peut représenter un travail titanesque si l'on veut vraiment faire cela sérieusement.
Travailler sur un contrat peut cependant être utile pour aider à se poser certaines questions que l'on n'avait pas envisagées, mais je ne le vois pas comme élément solide à la base d'une relation.
Je préfère la discussion. Nous discutons énormément. J'y reviendrai.
Et pour fixer le cadre, je préfère une règle simple.
Tant qu'elle m'appartient, elle doit m'obéir.
Si elle désobéit, cela met fin à la relation, définitivement.
Elle peut reprendre sa liberté à tout moment, sans avoir à se justifier, mais ce sera définitif.
Dit comme cela, cette règle peut sembler brutale, mais c'est ce que j'ai trouvé de mieux pour que la relation soit claire.
Cela interdit tout caprice, car les conséquences seraient irréversibles, et ce n'est certainement pas adapté à tous les couples.
Mais pour nous c'est parfait. Elle sait ce qu'elle veut, elle prend sa soumission très au sérieux, elle n'est pas là pour jouer et moi non plus.
Cela fait trois ans que nous sommes ensemble et pas une seule fois elle ne m'a désobéi.
Les seuls comportements qu'elle a eus qui pourraient s'apparenter à une désobéissance relèvent davantage de sa difficulté à réprimer de puissants réflexes, comme de rabattre sa jupe lorsqu'un coup de vent la soulève alors qu'elle sait que cela lui est interdit.
Cela lui vaut une gifle ou une punition, mais je ne considère pas cela comme une désobéissance volontaire.
Je ne suis pas un bourrin: si elle venait à me désobéir volontairement, je considérerai quand même les circonstances, et ses explications, avant de prendre une décision aussi grave que de mettre fin à la relation. Il est évident qu'une telle décision me punirait moi-même car cette relation est de très très loin la plus belle que j'ai eue dans ma vie. Mais cette règle nous force tous les deux à accorder à notre relation tout le sérieux et l'attention qu'elle mérite. Pas de caprice, pas de comportement impulsif.
De mon point de vue, cette relation est très sérieuse, ce n'est pas un jeu, et c'est également ce quelle voulait.
Je ne joue pas un rôle de Maître: je suis son Maître.
Il n'y a pas de sessions: elle est soumise 24h/24, 7 jours sur 7.
Dans la pratique, je lui laisse beaucoup de liberté. Certes, elle doit m'obéir et être à disposition à tout moment, mais je n'abuse pas de mon pouvoir.
Bien que je sois le seul à avoir le droit de prendre les décision importantes, je ne fonctionne pas à l'aveugle.
Nous discutons beaucoup, de tous les sujets, et pas uniquement de bdsm, loin de là.
Aussi étrange que cela puisse paraître, nous continuons à échanger par mail, même si nous vivons à présent sous le même toit. Elle est plus à l'aise à l'écrit qu'à l'oral pour exprimer des sentiments très intimes et je trouve ce moyen de communication très plaisant et complémentaire. Il m'est très agréable de découvrir un mail de sa part, parfois anodin, parfois très profond. Parfois je trouve même une fiction plus ou moins allégorique, plus ou moins cryptée et pleine d'allusions, qu'elle a rédigée pour mon plaisir et à chaque fois je suis très touché en imaginant le temps qu'elle a dû y passer.
Je sais donc de manière assez profonde ce qu'elle pense et je considère toujours son point de vue pour prendre mes décisions.
Je ne suis pas très porté sur l'aspect protocolaire. Je préfère qu'elle soit naturelle et spontanée. Elle me vouvoie et s'exprime respectueusement mais sans obséquiosité, et j'aime qu'elle me taquine et me fasse rire. Les règles que je lui fixe sont raisonnables et en nombre limité, mais par contre j'applique la tolérance zéro quant à leur respect.
Fixer une multitude de règles me semble artificiel et irréaliste. Si on veut veiller à leur application, cela devient vite fastidieux et épuisant, et on devient soi-même esclave du protocole frisant l'absurde que l'on a fixé.
A la question de la légitimité est associée une autre question "Suis-je digne du cadeau qui m'est fait?".
Car quand une femme vous fait volontairement don de son corps et de sa liberté, c'est un magnifique cadeau et cela donne le vertige quand on y réfléchit bien (je genre par commodité, mais chacun(e) peut bien entendu adapter à son cas personnel).
J'ai pour ma part pris pour habitude de considérer une situation globablement, dans toutes ses dimensions, et il est donc très rare que je m'arrête à l'aspect bdsm pour prendre une décision.
Beaucoup d'erreurs de jugement, de mauvaises décisions, proviennent du fait que l'on a une vision trop partielle, trop étriquée (que l'on oublie des termes de l'équation, dirait Sylvie).
Je me pose donc toujours la question de la manière suivante: est-ce que globalement cette relation est bénéfique pour elle? Comment faire au mieux pour qu'elle le soit?
En tant que Maître, je ne me vois pas comme simple fesseur-fouetteur, même si bien sûr j'y prends beaucoup de plaisir. J'essaie de lui apporter tout ce que je peux humainement, de l'aider à se poser les bonnes questions, de l'aider à prendre confiance en elle (et là il y a un boulot herculéen car on part de sacrément loin...), un peu au sens des Maîtres bouddhistes, toutes proportions gardées.
Je me permets d'écrire une modeste contribution, puisque Sylvie me tanne depuis plusieurs jours pour que je le fasse. Je ne suis pas très à l'aise pour écrire, car il est très difficile de bien faire comprendre une relation humaine dans toute sa complexité et le risque d'être compris de travers est énorme.
La légitimité est une question que je me suis posée et j'imagine que beaucoup se la posent. Dans mon cas cette question était amplifiée par une importante différence d'âge, qui m'amenait à me demander si j'avais vraiment le droit de prendre tout pouvoir sur une jeune femme qui a encore tout son avenir devant elle et une multitude de possibles envisageables. C'est humain de se poser ce genre de question et ne pas s'interroger est plutôt inquiétant.
Nous en avons parlé.
Sylvie m'a apporté une réponse très simple et limpide:
Etant donné que c'est elle qui s'est portée candidate à la soumission, sans contrainte, sans pression d'aucune sorte, que peut-il y avoir de plus fort pour conférer une légitimité? Rien.
Je pense que c'est un élément clé. Je sais que certains Maîtres mettent la pression sur la femme désirée pour qu'elle dise oui, allant parfois jusqu'à la harceler. Pour moi, l'initiative doit venir de la soumise, et il faut absolument éviter de lui mettre la pression, même pas de manière soft.
Nous n'avons pas signé de contrat.
Un contrat, même rédigé avec la meilleure volonté du monde, laisse toujours prise à interprétation.
Le risque de malentendu me semble important, car deux personnes ne donnent jamais exactement le même sens aux mots, deux personnes n'envisagent jamais exactement de la même façon toutes les implications d'une phrase.
De plus, il est impossible de prévoir tous les cas de figure. Les circonstances de la vie font apparaître des configurations nouvelles, extrêment difficiles à prévoir lors de l'écriture du contrat. Il faudrait le faire évoluer en permanence, ce qui peut représenter un travail titanesque si l'on veut vraiment faire cela sérieusement.
Travailler sur un contrat peut cependant être utile pour aider à se poser certaines questions que l'on n'avait pas envisagées, mais je ne le vois pas comme élément solide à la base d'une relation.
Je préfère la discussion. Nous discutons énormément. J'y reviendrai.
Et pour fixer le cadre, je préfère une règle simple.
Tant qu'elle m'appartient, elle doit m'obéir.
Si elle désobéit, cela met fin à la relation, définitivement.
Elle peut reprendre sa liberté à tout moment, sans avoir à se justifier, mais ce sera définitif.
Dit comme cela, cette règle peut sembler brutale, mais c'est ce que j'ai trouvé de mieux pour que la relation soit claire.
Cela interdit tout caprice, car les conséquences seraient irréversibles, et ce n'est certainement pas adapté à tous les couples.
Mais pour nous c'est parfait. Elle sait ce qu'elle veut, elle prend sa soumission très au sérieux, elle n'est pas là pour jouer et moi non plus.
Cela fait trois ans que nous sommes ensemble et pas une seule fois elle ne m'a désobéi.
Les seuls comportements qu'elle a eus qui pourraient s'apparenter à une désobéissance relèvent davantage de sa difficulté à réprimer de puissants réflexes, comme de rabattre sa jupe lorsqu'un coup de vent la soulève alors qu'elle sait que cela lui est interdit.
Cela lui vaut une gifle ou une punition, mais je ne considère pas cela comme une désobéissance volontaire.
Je ne suis pas un bourrin: si elle venait à me désobéir volontairement, je considérerai quand même les circonstances, et ses explications, avant de prendre une décision aussi grave que de mettre fin à la relation. Il est évident qu'une telle décision me punirait moi-même car cette relation est de très très loin la plus belle que j'ai eue dans ma vie. Mais cette règle nous force tous les deux à accorder à notre relation tout le sérieux et l'attention qu'elle mérite. Pas de caprice, pas de comportement impulsif.
De mon point de vue, cette relation est très sérieuse, ce n'est pas un jeu, et c'est également ce quelle voulait.
Je ne joue pas un rôle de Maître: je suis son Maître.
Il n'y a pas de sessions: elle est soumise 24h/24, 7 jours sur 7.
Dans la pratique, je lui laisse beaucoup de liberté. Certes, elle doit m'obéir et être à disposition à tout moment, mais je n'abuse pas de mon pouvoir.
Bien que je sois le seul à avoir le droit de prendre les décision importantes, je ne fonctionne pas à l'aveugle.
Nous discutons beaucoup, de tous les sujets, et pas uniquement de bdsm, loin de là.
Aussi étrange que cela puisse paraître, nous continuons à échanger par mail, même si nous vivons à présent sous le même toit. Elle est plus à l'aise à l'écrit qu'à l'oral pour exprimer des sentiments très intimes et je trouve ce moyen de communication très plaisant et complémentaire. Il m'est très agréable de découvrir un mail de sa part, parfois anodin, parfois très profond. Parfois je trouve même une fiction plus ou moins allégorique, plus ou moins cryptée et pleine d'allusions, qu'elle a rédigée pour mon plaisir et à chaque fois je suis très touché en imaginant le temps qu'elle a dû y passer.
Je sais donc de manière assez profonde ce qu'elle pense et je considère toujours son point de vue pour prendre mes décisions.
Je ne suis pas très porté sur l'aspect protocolaire. Je préfère qu'elle soit naturelle et spontanée. Elle me vouvoie et s'exprime respectueusement mais sans obséquiosité, et j'aime qu'elle me taquine et me fasse rire. Les règles que je lui fixe sont raisonnables et en nombre limité, mais par contre j'applique la tolérance zéro quant à leur respect.
Fixer une multitude de règles me semble artificiel et irréaliste. Si on veut veiller à leur application, cela devient vite fastidieux et épuisant, et on devient soi-même esclave du protocole frisant l'absurde que l'on a fixé.
A la question de la légitimité est associée une autre question "Suis-je digne du cadeau qui m'est fait?".
Car quand une femme vous fait volontairement don de son corps et de sa liberté, c'est un magnifique cadeau et cela donne le vertige quand on y réfléchit bien (je genre par commodité, mais chacun(e) peut bien entendu adapter à son cas personnel).
J'ai pour ma part pris pour habitude de considérer une situation globablement, dans toutes ses dimensions, et il est donc très rare que je m'arrête à l'aspect bdsm pour prendre une décision.
Beaucoup d'erreurs de jugement, de mauvaises décisions, proviennent du fait que l'on a une vision trop partielle, trop étriquée (que l'on oublie des termes de l'équation, dirait Sylvie).
Je me pose donc toujours la question de la manière suivante: est-ce que globalement cette relation est bénéfique pour elle? Comment faire au mieux pour qu'elle le soit?
En tant que Maître, je ne me vois pas comme simple fesseur-fouetteur, même si bien sûr j'y prends beaucoup de plaisir. J'essaie de lui apporter tout ce que je peux humainement, de l'aider à se poser les bonnes questions, de l'aider à prendre confiance en elle (et là il y a un boulot herculéen car on part de sacrément loin...), un peu au sens des Maîtres bouddhistes, toutes proportions gardées.
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