BDSM et féminisme ne sont en rien opposé pour moi. Bien au contraire. Je me considère Soumise libérale féministe. Vaste programme, pourtant on ne s'engeule pas trop dans ma tête. On cohabite même plutôt bien.
Il y a les féministes qui manifestent, en groupe, on est plus nombreuses contre le dictat patriarcal. Sus aux pervers sexuels que sont tous les hommes, marquons nos seins de slogans pour leur montrer qu on a aussi des pectoraux qui en imposent. Encourageons nos sœurs à dénoncer les abus quelles que soient leur situation, leurs peurs. Me too, balance ton porc, ni pute ni soumise.... bon ok je caricature mais l'image souvent depeinte de l'homme par ces femmes est tout autant caricaturée. Des fois elles arrivent même à se battre entre elles parcequ elles n'ont pas la même vision du féminisme.
Je ne doute pas de leur utilité, de leur bonne volonté, juste je leur laisse leur combat.
Je ne me reconnais pas dans leur façon de faire. (Et je n'ai pas la pretention de dire que je m'y prends mieux.)
Et pourtant moi aussi je demande à avoir ma place de femme, à m'assumer en tant que femme. A ne plus être relégué parceque je suis une femme à un rôle secondaire dans ma vie pro, dans ma sexualité, dans mon éducation.
Je ne suis pas comme un homme, je ne veux pas être son égal. Je veux juste avoir la même possibilité que lui de choisir. Une équité. Etre reconnue comme ayant la meme valeur qu'un homme tout en reconnaissant nos différences. Ne plus subir les diktats d'une éducation.
Et c'est bien là où Bdsm et feminisme se rejoignent.
Au départ je me suis demandé pourquoi parler de bdsm et féminisme alors que le bdsm concerne tous les sexes, pas uniquement la femme ?
Pour moi c'est que l objectif est le même, trouver sa place. Être reconnu pour sa valeur, pour sa personnalité, pour son individualité. Se construire avec l'autre. Casser les codes de son éducation, de sa sociabilisation pour se construire soit.
Les deux peuvent être violent, des cris, des pleurs, des marques...
Mais pour le côté féministe, j ai choisi de parler, d'expliquer, de rire sur les paradoxes de notre éducation plutôt que de hurler. J ai mon pendentif clitoris pour afficher la couleur auprès de ceux qui savent à quoi ça ressemble. ( beaucoup de personnes ne savent pas, normal il est entré dans les livres scolaires en 2017). Mes soit disant délires humoristique dans ma vie Vanille sur le dessin et l histoire du clitoris, sur le paradoxe pillule hormonale a vie ou vasectomie. Je parle de mon viol. Je proteste quand au boulot on parle de pute ou de salope, ce ne sont pas des insultes. On peut revendiquer d'etre l'une ou l'autre. Par contre etre une connasse c est vraiment limite 🤣.
Mon féminisme n'est pas un combat, il est un cheminement. Une autre éducation. Libre à celui ou celle avec qui je le partage d en prendre ce qu il veut. Mais c'est ma façon de dire , oui je suis une femme, j ai ma place autant que toi. Mon vecu.
Oui des fois c'était pas facile. Mais pourquoi continuer à en vouloir aux autres à hurler et à se battre contre... à vouloir les forcer à me reconnaître femme, victime....
Ça m'apporte quoi si ils ne sont pas du même avis que moi ? S'ils ne me reconnaissent pas ?
Je m'en fou. Je sème les idées, germeront celles qui doivent germer. Je passe à autre chose si mon interlocuteur n'est pas ouvert à la discussion. Inutile pour lui, elle comme pour moi de créer des tensions steriles et de perdre son temps.
Quand à ma place de soumise, les moments compliqués, finalement je ne les ai pas vecus seule.
La encore il faut casser des codes. Je me bats avec mes fantomes. Mais il y a mon Maître pour m'accompagner. Les soumises ou soumis qui ont echangés avec moi pendant mes moments "d'abandon" m'ont été précieux. M'ont aussi permis d'evoluer les avis des Dom qui bien souvent sont eux aussi féministes (En tout cas ceux avec qui je discutent). Comme quoi tenir une cravache n est en rien incompatible avec le féminisme. Et cette douleur que le Maître va me donner n'est en rien comparable avec celle de la femme vanille qui est niée dans son intégrité et dans sa sexualité. Cette douleur est choisie, voulue. Elle est complicité, elle est plaisir. Elle est possible justement parceque le Maître respecte la femme qu'il a sous sa cravache. Parceque dans le duo, chacun sait où est sa place, chacun reconnaît la valeur de l'autre.
Je ne suis pas une sous merde inférieure face à un despote surpuissant écervelé.
Je suis sa soumise. Celle à qui IL a choisi d'enseigner avec sa méthode. Celle qui a choisi de suivre son enseignement.
Et je préfère écrire son nom sur ma poitrine plutôt que femen.