Lady Spencer
#0
Question d'actualité : l'examen gynécologique peut-il être dans certains cas, assimilé à un viol ?
Question posée brutalement certes, mais elle a le mérite d'être posée, notamment à l'ANM (Académie Nationale de Médecine).
Rappel de la définition du viol : "tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu'il soit, ou tout acte bucco-génital commis sur la personne d'autrui par violence, contrainte, menace ou surprise"
(pour les mineurs de moins de 15 ans, la notion de contrainte, menace, violence et surprise est supprimée depuis 2021)
Question autant pour les femmes sur leur suivi gynéco pendant toute leur vie que pour les hommes pour un examen recto-anal par exemple.
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Bonjour Lady Spencer,
C’est un sujet qui me parle, j’y reviendrai plus tard car il mérite une vraie réflexion.
Je considère que j’ai été victime d’un viol par surprise au sens légal du terme lors de mon premier accouchement… accouchement qui aurait d’ailleurs pu très mal tourner…
J’ai également vécu récemment une expérience très limite qui le me laisse encore un souvenir très désagréable, j’aurais été plus jeune et plus sensible j’aurais certainement pu être traumatisée…
Dernière modification le 06/08/2022 16:23:41 par StellaMaris de Ngu59fr.
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Zecat
#2
Dans un examen purement médical, fût-il gynécologique ou rectal, il n'y a ni surprise, ni contrainte, ni violence, ni menace.
Ce qui laisse à la personne ainsi examinée, du moins en général, la possibilité d'exprimer son malaise face à cette intervention, voire son refus.
Et à la personne qui pratique l'examen la possibilité d'en expliquer le bien-fondé.
Ceci étant, l'acte reste scientifique et n'inclut ni caresses du clitoris ni aller-et-retours répétés dans l'anus. L'absence de connotation sexuelle est donc accessible à l'intellect.
Pour faire un parallèle, je pratique le naturisme. Où tout le monde est entièrement nu, sans qu'il y ait de baise générale. Comme beaucoup d'autres, je suis donc capable de dissocier la nudité et la sexualité.
Dans le thème de ce sujet, je pense qu'on peut aussi dissocier un acte médical de l'emplacement de son anatomie où cet acte a lieu.
Soyez la première personne à aimer.
Sans détour : oui.
Le consentement préalable tout acte médical, de surcroît gynécologique est normalement obligatoire.
Il me semble qu'il y a des procès en cours et des condamnations. Y compris sur une femme gynécologue secrétaire d'État en France, actuellement.
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Bonjour
Très bonne question et la réponse est oui sans aucun doute !
Pour la faire courte après mon premier accouchement séances de rééducation du périnée chez un kiné.
Je n'ai fait qu'une seule séance car clairement il m'a violée avec ses doigts en prétextant un acte médical.
Ses mots pendant l'acte alors qu'il était collé contre moi avec sa blouse blanche et moi allongée sur la table d'examen : "vous voyez pendant les rapports avec votre mari il faut bien serrer les muscles"...
Comme beaucoup de femmes dans ces moments là je n'ai pas réagi car je ne m'attendais pas du tout à ce qu'il fasse ça !
Je n'y suis jamais retournée mais j'aurais dû le dénoncer car apparemment il était connu pour ses pratiques scandaleuses.
C'était il y a 23 ans j'étais jeune je n'avais pas le ressort pour porter plainte mais il aurait fallu que je le fasse au moins pour les autres femmes après moi ...
Depuis aucun médecin ne me touche sans m'expliquer au préalable l'examen !
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Lady Spencer
#5
Si je like vos commentaires, ce n'est pas parce que j'apprécie ce qui vous avez vécu, mais c'est votre courage que je salue, celui de raconter ici ce que l'on vous a fait vivre.
Le courage, oui, car même des années plus tard, il reste une honte à avoir subi un contact non désiré sans l'avoir dénoncé .
Pas si simple de dénoncer un acte médical qui, normalement, devrait se dérouler après des explications et en douceur. sans aucune connotation sexuée..
Un examen gynéco devrait être "asexué" en terme de désir (sauf si jeux particuliers entre personnes consentantes, mais là, on sort du contexte de départ et on pénètre (!!!) dans des fantasmes intéressants à réaliser )
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Je reviens ici très tardivement car pour moi cela reste un sujet sensible.
Lors de l’accouchement de mon fils aîné j’ai eu affaire à un remplaçant de mon obstétricien.
Alors que j’étais au troisième jour de déclenchement (donc sans manger et en buvant à peine) infructueux ce dernier a très brutalement sans m’en avertir au préalable, alors qu’il ne devait que regarder si mon col se dilatait, procédé à une pénétration violente pour faire un « décollement ». J’ai immédiatement ressenti une forte douleur puis j’ai brutalement eu ce qu’on m’a décrit comme une contracture et deux sages femme se sont mises me faire ce qui ressemblait à un massage cardiaque au niveau de mon ventre. Je vous passe tous les détails qui ont suivi de mon accouchement qui a été un cauchemar pour cette raison et d’autres encore.
Je n’ai pas souhaité porter plainte, tout avait déjà été trop éprouvant mais la clinique s’est chargée de sanctionner ce « docteur ».
Il y aura bientôt un an j’ai rencontré un gynécologue qui m’a pénétrée vraiment très brutalement. Si la pénétration était prévue en tant que geste médical, je l’ai ressentie comme une agression physique.
Entretien, examen et frottis ont pris moins de 5 minutes et j’étais même sortie en ayant payé au secrétariat avant l’heure prévue de mon rendez-vous car il était très à l’avance (on n’avait demandé d’être présente 15 minutes avant l’heure de mon rendez-vous).
J’étais en train de discuter avec mon Maître sur un réseau social et il m’a tout de suite demandé si ça allait vraiment quand je lui ai décrit la scène.
30 ans de suivi gynécologique, 3 grossesses , deux accouchement et une interruption médicale de grossesse et, à part au moment de mon premier accouchement, je n’avais jamais vécu une pénétration aussi brutale et douloureuse.
J’ai compris pourquoi ce gynécologue avait autant de rendez-vous libres…
Dernière modification le 18/10/2022 23:03:19 par StellaMaris de Ngu59fr.
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Lady Spencer
#7
Questions : j'ai compris que tu n'avais pas porté plainte, mais lors de ce second examen "méchant", qu'as tu dit au gynéco ?
Tu lui as ordonné d'aller plus doucement, plus lentement ?
Attention à ce que je vais écrire, ne vous fâchez pas mais nous, les femmes, avons aussi notre part de responsabilité dans les actes subis : j'explique.
Si depuis le temps que nous écartons les cuisses sur ces fichues tables gynécos, nous avions eu le courage de râler, de dire "non", de monter le ton plutôt que de serrer les dents, et de remettre en place tous ces praticiens se croyant tout permis juste parce qu'une femme doit être invasivement examinée "pour son bien" , les examens se passeraient sans doute différemment.
A force de tout accepter, nous leur avons donné un pouvoir allant au-delà de leur savoir.
Au début de ma carrière d'infirmière, j'ai bossé comme on me l'avait enseigné, en disant : "Oui, je sais, je vous fais mal mais c'est pour votre bien" : aujourd'hui, la douleur est prise en charge en tant que douleur pressentie et ressentie, idem pour la souffrance.
Même s'il reste beaucoup beaucoup de progrès à réaliser, en gynéco comme pour toutes les spécialités médicales.
Pour en revenir à ton expérience, Stella, je comprends aussi pourquoi ce médecin avait des disponibilités ......
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Lady Spencer
#8
Il y aura bientôt un an j’ai rencontré un gynécologue qui m’a pénétrée vraiment très brutalement.
Euhhhh, rassure moi : l'examen, c'était avec un speculum ?
Juste pour finir sur une note moins "méchante" :wink:
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Lady Spencer, c’était bien avec un speculum. 😉
J’avoue que j’ai été trop secouée pour oser dire à ce médecin ce que je pensais avant de quitter son cabinet. Tout s’est passé tellement vite que je n’ai pas su réagir…
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Lady Spencer
#10
Je le comprends parfaitement, on a juste envie de se sauver, de quitter les lieux et de s'éloigner le plus vite possible pour "oublier".
Sauf que le corps n'oublie pas.
Et que tant que nous "subirons" sans protester, les praticiens ne modifieront pas leur pratiques : notre pouvoir est de dire : "STOP" lorsque c'est non supportable.
Comme en BDSM finalement.
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