Je me permet également de préciser que aucune sérieuse n'est financée par des entreprises : ce sont les lecteurs qui paye ces revues (parfois l’accès se négocier des dizaines de milliers d'euros) Ainsi que les auteurs, car oui, il faut payer pour lire ces revues...
Revue scientifiques financées par leurs lecteurs? C'est rare, il me semble. En général, ce sont les entreprises et les organismes qui prennent des abonnements groupés pour leurs employés. Dans mon entreprise, on bénéficie d'un abonnement groupé à un panier de revues - c'est l'entreprise qui paye. A ma connaissance personne ne s'est jamais abonné personnellement à une revue.
J'imagine que c'est un peu pareil dans le domaine de la santé: ce sont les entreprises pharmaceutiques qui achètent des abonnements groupés pour leurs employés. Je ne dis pas qu'il n'y a pas des gens qui s'abonnent à titre personnel mais je doute que ce soit la source de revenu principale.
Depuis quelques années, de plus en plus de revues se tournent vers l'open access (plus lucratif apparemment) et font payer les auteurs. Mais là aussi, pour ce que je connais en tout cas, il est extrêmement rare que ce soit l'auteur lui-même qui paye, car il faut avoir les moyens (2000 ou 3000 Euros par article, au moins). En règle générale, c'est l'entreprise. Et si c'est un auteur universitaire, on dira que c'est son université, mais en pratique, d'où vient l'argent? Rarement des maigres dotations publiques, plus sûrement d'un contrat ou accord avec une entreprise pharmaceutique.
Il y a aussi le budget publicitaire, dont je ne sais pas évaluer l'impact, mais si The Lancet a un département spécialement dédié à la publicité (
https://www.thelancet.com/for-advertisers) j'imagine que ce n'est pas négligeable.
Enfin, il y a une pratique qui est semble-t-il courante dans le domaine de la santé: l'entreprise pharmaceutique commande des tonnes de tirés-à-part de certains articles après publication. C'est une sorte de "retour d’ascenseur" pour avoir publié un article qui va "dans le bon sens". J'ai lu cela dans une enquête d'un journaliste d'investigation. Malheureusement j'ai oublié la source, mais ça paraît plausible. Après tout, ils paient bien des conférences dans des lieux paradisiaques, avion en classe affaires, et hôtels de luxe, aux médecins qui disent ce qu'il faut.
On pourrait aussi parler des actionnaires du groupe Elsevier, propriétaire de beaucoup de ces revues, mais je ne voudrais pas faire trop long.
Entendons-nous bien: même dans un domaine aussi corrompu que la santé, je ne dis pas que tout est à jeter - il y a d'excellents articles dans ces revues. Je dis simplement qu'il faut être bien naïf pour croire que ces revues ne sont pas en partie sous influence, et donc qu'il faut avoir conscience qu'il y a des biais de publication qui peuvent donner une image déformée de la réalité. Lisez quelques articles et vous verrez que tous les auteurs mettent dans leur abstract, introduction et/ou conclusion au moins une phrase extrêmement favorable aux vaccins, même si à la lecture du contenu détaillé de l'article on s'attendrait logiquement à une conclusion bien plus nuancée. Ou bien parfois ça tombe là comme un cheveu sur la soupe, comme quelque chose qu'il faut absolument glisser quelque part. Même chose dans les annonces d'articles de congrès. Exemple (
https://newsroom.heart.org/news/coronavirus-spike-protein-activated-natural-immune-response-damaged-heart-muscle-cells?preview=9c62): “Our data show that the spike protein from SARS-CoV-2 causes heart muscle damage. That’s why it’s important to get vaccinated and prevent this disease.” C'est le sésame obligatoire pour être publié.
Je pense que l'erreur de raisonnement que vous faites est de prendre le fait que dans des domaines sans gros enjeux économiques le processus de publication scientifique fonctionne à peu près bien et de généraliser à des domaines où les entreprises brassent des milliards et ont une longue tradition de lobbying.