Carpo
#11
Merci StellaMaris pour votre riche partage d'expérience, qui rejoint effectivement certains points de ma propre expérience. Pour n'en citer que deux (je pourrais réagir sur d'autres) :
- "Si je suis excitée même lorsqu'il me parle de manière ferme et sans équivoque de choses désagréables pour moi", dites vous. Je vous rejoins sur ce point, dont je n'avais pas précisément conscience, même si je sens de plus en plus précisément en moi cette sorte de perversité de prendre plaisir à faire quelque chose pour ma Maîtresse dont je n'ai pas envie, juste pour témoigner de ma dévotion à son égard. Mon érection incontrôlée à l'écoute d'un sévice vraiment pénible est en fait exactement ce que vous décrivez.
- Le lâcher-prise apporté par les contraintes et les privations de liberté devient une source d'intensification du plaisir : en allégeant du poids de la décision, tout se vit plus pleinement dans l'action dévouée. C'est peut-être là un des paradoxes de la soumission les plus difficiles à comprendre pour les non initiés.
Je retiens également de votre retour un élément essentiel, qui pourrait prêter à confusion dans la tête de certaines personnes dominantes (attention : je ne dis pas que c'est le cas de celles qui se sont exprimées ici. Je risquerais gros à le faire !).
Pour une personne soumise, il y a une différence essentielle entre d'un coté l'expression de l'autorité qui émane de la personne dominante par la formulation d'une punition ou celle d'une menace de punition, voire simplement par l'évocation allusive d'une punition (que le langage du corps peut très bien faire comprendre, comme le souligne StellaMaris), et de l'autre coté la mise en œuvre de la punition, qui pour certains soumis avides de punition sera source de plaisir.
Pour ma part, la première est effectivement source de plaisir intense (que j'aime sentir ma Maîtresse puissante !), quand la seconde est au mieux sans intérêt, et le plus souvent douloureux psychologiquement ou physiquement voire les deux, car il y a pour moi un monde entre recevoir un coup de punition et recevoir un coup qui serait une marque d'amour de ma Maîtresse. Je ne suis pas sûr que vouloir sentir l'autorité de ma Maîtresse ferait de moi un "souminateur", et même je dirai le contraire : lorsque j'agis inconsciemment (je ne l'ai encore jamais fait consciemment) de telle sorte que ma Maîtresse ait à exprimer son autorité, alors le charme n'opère pas ou peu, car je me rends compte alors qu'elle-même est en quelque sorte prisonnière de la succession d'évènements. C'est là la limite des punitions automatiques : elles s'appliquent quoiqu'il arrive, sinon elles perdent de leurs vertus (car elles ont par ailleurs des vertus évidentes d'incitation à l'obéissance), mais elles échappent en quelque sorte à la personne dominante. Même si évidemment la personne dominante a toute latitude pour les adapter si elle le souhaite.
Lady Spencer et Lady Cat, je vous rejoins toutes deux (si vous me permettez l'expression) sur la nécessité de savoir sortir d'une punition. C'est un exercice délicat et qui demande une fine connaissance de la personne soumise, que la punition a pour finalité de corriger et d'élever.
A noter aussi que l'absence revendiquée de punition est potentiellement très douloureuse aussi : une faute a été commise, mais la personne soumise n'a pas le moyen de la "compenser" par une punition aux yeux de ma Maîtresse : la balance reste donc déséquilibrée. Dur...
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