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analogique
#65
paprika a dit...

Répondant depuis une tablette, je ne peux extraire des citations. ... Communiquer n'est pas informer, en ceci que le second est une pratique à sens unique ( je fais descendre l'information vers...), alors que le premier, comme l'indique son etymologie fonctionne sur l'échange.


Certes, Paprika, informer c'est mettre en forme, et communiquer c'est mettre en commun. Ou ça devrait l'être...

Mais il est facile d'observer tous les jours des stratégies et des campagnes de communication (encore un lexique militaire) qui ne reposent en rien sur l'échange.
La télévision et l'affichage ne sont-ils pas considérés comme des outil de communication? Pourtant difficile d'imaginer pire sens unique...
Et si communiquer à deux consiste à s'envoyer des messages à sens unique, la communication dans toute sa splendeur prend la forme d'un dialogue de sourds.

A tout prendre, je préfère encore l'information, qui a la décence minimale sur ce plan de ne pas se faire passer pour ce qu'elle n'est pas...


paprika a dit...

Je me dois donc d,être accessible à mon, mes interlocuteurs. Pas seulement par politesse, mais par soucis d'efficacité. Bien sûr, si je vulgarise mon message, je provoque une certaine perte de sens ( traduire c'est trahir). Mais je fais le choix de rendre compréhensible ce qui me semble important, et je me tiens à disposition de mon auditoire pour apporter les précisions nécessaires. Bien entendu je formule la même demande au locuteur qui possède un savoir dans un domaine où je suis incompétent. Si il y a communication avec un toubib sur le choix d'un traitement ( avec donc un praticien qui communique, et pas seulement informe), il est nécessaire qu'il emploie un vocabulaire simple.


Il y a quelques années, une étude dans un service de cancérologie a justement été menée sur ce sujet, et mettait en évidence que les médecins, lors de l'annonce d'un diagnostic grave, adaptaient leur discours sur la base de ce que le patient donnait à voir de son niveau socio-culturel, en contournant précisément le mot "cancer" pour lui préférer "polypes", par exemple.
En l'occurrence donc, de nombreux médecins éludent le verdict qu'ils doivent à leur patients, et se réfugient dans leur jargon pour lui épargner une vérité qu'ils estiment que le patient est inapte à recevoir.

En l'espèce, être bon communicant, c'est donc maîtriser l'art du mensonge édulcoré...

paprika a dit...

D'une part il y a mes pairs pour avancer dans ma pensée, dans le domaine technique où je me sens à l'aise, d'autre part, du frottement avec un néophyte peut jaillir des éclats de lumière. Il me plait de penser, et de vérifier que le commun n'est pas vulgaire, mot pris dans son sens actuel.


Certes, je ne vous contesterai pas qu'il faut faire de son mieux pour être bien compris. Mais il me semble que le succès de cette compréhension se joue en amont du discours, dans la clarté de ce que le locuteur veut transmettre à son interlocuteur, et non pas en aval à l'occasion d'une adaptation ciblée. Et c'est là l'immense mérite des bons vulgarisateurs que d'arriver à exprimer simplement des choses complexes sans les trahir.
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