Zéro a dit...
Merci Analogique pour ce sujet sympa, finement traité et bien amené, je me suis régalée, et c’est pourquoi je me permets cette intervention.
Je partage en grande partie la vision des choses que vous exprimez dans votre article, mais certains points m’ont … comment dire … dérangée. Le terme n’est pas très bien choisi, mais je n’en trouve pas d’autres.
J’ai bien conscience que mon avis n’intéressera pas grand monde, n’étant qu’une inscrite récente qui émet son 1er post sans même avoir pris la peine de se présenter (et qui ne le fera pas). Mais je me dis qu’un commentaire pourrait justement faire office de «présentation», et j'espère que les différents intervenants de cette discussion me pardonneront de m'y incruster.
Bonsoir Zéro,
Très pris ces temps-ci, je découvre avec plaisir que cette conversation s'enrichit de nombreux rebondissements... Rien ne me réjouit autant que ces sortes "d'incrustes", quand bien même il me faudra un peu de temps pour rattraper le retard accumulé et tenter de répondre aux différentes interventions!
Soyez la re-bienvenue ici...
Zéro a dit...
D’après ce que je pense avoir compris de votre article, vous parvenez à la conclusion qu’intelligence et connerie ne sont finalement que les points de vues inconsciemment autocritiques de ceux qui expriment ces mots.
Faussement persuadés qu’ils auront la même signification pour le groupe social auquel ils s’adressent et dont ils pensent faire partie. (Ou dont ils pensent être exclus).
Jusqu'ici, vous résumez parfaitement ce que je voulais nommer, et qui n'était rien d'autre qu'une petite variation sur le thème de la poutre qu'on a dans l'oeil...
Zéro a dit...
Et que de ce fait, non seulement ces concepts sont définitivement aussi relatifs que n’importe quel autre, mais que la « prétendue intelligence » des uns aurait au final globalement la même valeur que la « prétendue connerie » des autres.
Ce qui donne donc au lecteur l’impression que le bon sens serait de s’efforcer de respecter (je dirais à titre personnel « supporter ») docilement cette égalité de droit d’expression entre « intelligence » et « connerie ». Encore une fois au nom d’une sorte de sacro-sainte « tolérance ».
Et sur ce point, je conçois personnellement les choses un peu différemment.
Je ne suis pas sûr que nos positions soient si éloignées: dans ma vie de tous les jours, je suis assez intolérant, et je combats volontiers ce qui s'apparente à ce que —vu du prisme de ma poutre— je perçois comme la paille du voisin qui me gratte et me démange. A ce titre, je pourrais volontiers être tenté de jeter une allumette dans les liasses de reçus ouvrant droit à déduction fiscale qui financent civitas, ou rallier votre point de vue sur une démocratie qui n'est "représentative" que de la perpétuation des intérêts de ses classes dirigeantes...
D'ailleurs, je ne m'exclue pas du phénomène que je décris, et —puisque vous parlez de valeur— j'accorde moi aussi plus de valeur à ce que je tiens pour "intelligent" qu'à ce que je tiens pour "con".
C'est pourquoi je n'ai émis l'hypothèse que l'interchangeabilité des deux termes que sur le plan du fonctionnement relationnel et social: je maintiens qu'ils décrivent la distance à laquelle on se situe de ce qu'on qualifie. Cela ne rend pas "intelligence" et "connerie" interchangeables sur le plan de la valeur qu'on leur accorde, et indéniablement ces deux mots ne sont pas des synonymes.
Par conséquent, je ne défendrai pas l'idée que l'ignorance des uns vaut la connaissance des autres, notamment lorsque l'ignorance de tous dicte la norme. Mais je me méfie tout autant (sinon plus) de la connaissance dès lors qu'elle prétend édicter une norme qui vaudra pour les prétendus ignorants. Car bien sûr, toute connaissance est elle-même incomplète et parcellaire à un niveau plus vaste. On ne peut que tendre vers... Il y a toujours une pièce qui manque. Avoir la certitude de connaitre, c'est assurément être devenu vraiment con.
La seule connaissance qui trouve grâce à mes yeux, c'est celle qui supporte la remise en cause permanente.
Zéro a dit...
Ma maladroite volubilité me rattrape, car ayant énormément digressé, je finis par être finalement en hors sujet total par rapport à la discussion initiée par Analogique, et je vous prie de bien vouloir m'en pardonner. Je tâcherai de ne plus intervenir davantage, puisque je m’aperçois que tout développement supplémentaire risque d'alimenter ledit hors sujet.
Impossible d'être hors sujet ici, puisque le vrai sujet c'est la manière dont nos volubilités respectives nous captivent. Vos digressions variées y seront toujours les bienvenues, et je m'emploierai avec plaisir à en saisir quelques unes au vol...
Dernière modification le 04/09/2013 15:27:24 par analogique.
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