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Tindalos
#49
L'appartenance se passe dans la tête, c'est une décision de la personne soumise de se dire "appartenir" à une personne dominante, avec en corollaire l'acceptation de cette dernière.
Au final, une autre codification d'un engagement relationnel sans doute sentimental, même si les sentiments impliqués peuvent être différents, pas forcément plus forts mais d'une autre nature, que dans les relations vanilles.
Je trouve que la langue française manque d'une classe grammaticale de pronoms possédés, le "c'est ma soumise" devrait avoir un équivalent, pas "c'est mon dom" mais "c'est le dom auquel j'appartiens". Petit chipotage linguistique, mais qui peut avoir son importance avec une personne soumise brat cherchant à jouer avec les mots pour essayer de retourner la situation...
Car l'appartenance va de pair avec l'autorité, elle en est même le socle, puisque le consensus social de base du BDSM donne pouvoir à l'apparteneur sur l'appartenu. Même si, comme d'habitude, il existe sans doute des contre-exemples, chaque relation étant unique.
On peut toutefois jouer avec d'autres personnes sans notion d'appartenance, à partir du moment où les choses sont bien cadrées et les personnes en confiance. Par contre je ne ressens pas forcément de relation de véritable autorité dans ces situations, je me vois plus dans une position d'exécutant des envies d'un ou de plusieurs partenaires.
Pour passer à notre exemple personnel, même si l'appartenance est presente 24/24, elle ne se manifeste pas forcément toute la journée. Entre le travail, les tâches quotidiennes, les enfants (ceux de Madame présents 7/7, plus les miens pour les vacances, on monte à 4 marmots, vivent les familles recomposées), tout ça fait qu'il est souvent difficile de mettre en scène cette appartenance et l'autorité afférente.
Alors, j'aime bien dire que, même si j'ai l'autorité du fait de cette relation d'appartenance, je concède certaines délégations de pouvoir dans certains domaines ; hier soir on a mangé des endives au jambon, je n'aime pas ça, mais je ne vais pas faire mon Grand Maître De La Mort Qui Tue©® pour le menu du jour, d'ailleurs c'est plutôt moi qui fait la cuisine.
L'appartenance est ailleurs, chez moi c'est par exemple le fait de savoir avant elle comment elle va réagir, d'être dans sa tête, de lui passer les Kleenexs avant qu'elle ne commence à pleurer devant un passage chargé émotionnellement à la télé. Comme un dresseur connaît son chien. Des fois, je lui fait peur à lui dire ce qu'il se passe dans sa tête. C'est ce que j'appelle le mindfuck, la baise mentale.
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