Beau questionnement, Clo, avec effectivement pas mal de voies possibles.
Je n'ai lu aucun des commentaires encore, donc c'est une réponse perso que je lance, en tant que Domina bien-sûr.
Le lien est pour moi, majeur en appartenance : posséder l'autre corps et âme comme tu l'écris, Clo, n'a de puissance qu'avec ce lien amoureux (si possible) fort et sincère.
Encore que "posséder l'âme" reste très subjectif et quasi irréalisable : heureusement d'ailleurs, car dans la vie réelle, plein d'autres facteurs entrent en ligne de compte perturbant plus ou moins le lien et l'appartenance.
Ce qui laisse la liberté de sortir de l'enfermement de l'appartenance .
Même si l'on pense à "son autre" presque tout le temps, même si l'on sait que tout est envisageable, pouvoir respirer seul-e me semble juste vital.
Et puis, je ne sais pas ce qu'est l'âme au fond. :kissing_heart:
Pour l'avoir vécu et fait vivre en relation DS, cette appartenance est à la fois belle et terrifiante.
Belle, car j'aime ce pouvoir d'exiger tout ce qui me fera vibrer au soumis entre mes griffes, tout ce qu'il sera en mesure de m'offrir et surtout, tout ce qu'il ne sait pas encore, pouvoir me donner.. Moi, je le sais déjà.....
Belle car reposant sur un lien pur, rendant les situations inquiétantes parfois, mais avec respect de part et d'autres, et confiance : il sait que je n'exigerai pas n'importe quoi et surtout pas, n'importe comment.
Les conditions seront toujours réunies pour de good vibes.
Si ce n'est pas le cas, soit je renonce et je reporte, soit c'est parce que je me suis plantée à un moment.
Et oui, les Doms ne sont pas infaillibles !
Terrifiante car j'aime que le soumis sache que TOUT peut arriver à TOUS MOMENTS dans cette appartenance quasi absolue.
Et ça, c'est vraiment puissant comme "emprise".
Car oui, pour moi, l'appartenance est une emprise et pas des plus communes à vivre.
Dès lors que cette emprise est et reste bienveillante au sens le plus large qui soit, tout va bien.
Une emprise autorisant chaque membre du "duo" DS à imposer et à accepter : un homme m'a dit un jour : "je ne veux plus rien te refuser. Mais surtout, je ne PEUX plus rien te refuser ".
Phrase ultime d'acceptation que toute personne dominante rêve d'entendre je pense.
Sans omettre la part de responsabilité que cette phrase induit. Et cette responsabilité est énorme !
Pourtant, il existe une différence entre cette appartenance et la dépendance : même si j'aime savoir mon soumis de l'instant, dépendant de ma volonté (pour plein de choses), je ne le désire pas dépendant de moi pour vivre.
Un couple pour moi, est un trio : lui, moi ET la relation. Et tout ce qui compose cette relation-lien, qui fera grandir le couple.
Chaque binôme de ce couple, est en droit de penser, de parler, de vivre indépendamment l'un de l'autre, sinon.....c'est une forme d'aliénation que je refuse totalement.
La limite est ténue certes, mais la liberté est vitale et plus encore en lien BDSM.
Le soumis offre librement sa soumission au coeur d'un choix : si ça ne matche pas, pas grave, c'est juste une erreur de casting.
Même si certaines erreurs font plus mal que d'autres.
L'appartenance au fond, c'est de pouvoir tout attendre et demander à son soumis, en sachant que rien alors ne l'abîmera et n'abîmera la relation.
L'appartenance, est de savoir que tout ce qui sera exigé par la domina, laissera des traces et des marques pansées avec amour.
Et bien pensées .
Quant aux relations d' une soirée par exemple, je ne ressens pas le besoin de posséder l'autre : et je crois que les soumis-es passés entre mes mains, n'ont jamais été dans cette émotion d'appartenance lors de jeux ou de pratiques ponctuelles.