@Lien, c'est très facile de voir les chiffres comme on veut, malheureusement la réalité ce n'est ni des chiffres ni des lois.
Vous pointez "à poste égal", oui mais le problème se situe effectivement dans l'égalité de salaire sur les même postes mais aussi sur l'accès à des postes qui payent bien. Les femmes occupent aussi plus de temps partiels. La plupart du temps, c'est pour s'occuper des enfants... Et la plupart du temps si c'ets la femme qui travaille moins ou arrête de travailler, ce n'est pas parce que monsieur est un gros macho, non, c'ets parce que monsieur gagne plus tout simplement...
Donc monsieur souffre aussi de cette situation parce qu'il ne peut pas voir ses enfants autant que madame. Par conséquent c'est elle qui gère le quotidien, et par conséquent s'il y a séparation, c'est elle qui légitimement sera la plus susceptible d'avoir la garde (et la pension alimentaire au passage), même si monsieur la demande (dans la plupart des cas il ne la demande pas). Monsieur dira qu'il est victime des féministes, parce qu'en plus il est fâché avec sa femme qui elle a sacrifié sa carrière pour avoir un enfant, et par conséquent que monsieur puisse en avoir un. Non, non il n'est pas victime des féministes, il est victime du sexisme contre lequel les féministes luttent.
Vos chiffres ne parlent pas non plus du harcèlement de rue que la plupart des femmes ont déjà subi, dont beaucoup d'hommes nient purement et simplement l'existence. Femmes qui se font tripoter dans les transports en commun, remarques quasi à chaque trajet, insultes, prises à partie, hommes qui les suivent dans les rues, et même violence. Je me suis faite caillaisser un jour en sortant du métro, à quelques centimètres près je n'étais plus là pour en parler, des jeunes se sont lancé comme défi de me "toucher", oh qu'il était fier le jeune coq qui est venu mettre sa main sur moi (je ne sais plus où) alors que je passais dans la rue. Il y a aussi ce type qui m'a suivi de chez moi au métro en me demandant de l'épouser, ou ce type qui nous a suivies avec une amie, de chez moi au lycée quand j'étais ado. Il y a aussi ce gérant de restaurant que j'avais vu une fois qui m'a abordée dans la rue en me demandant si je pouvais me prostituer pour lui. J'ai mis plus d'une semaine à en parler à mon entourage, j'avais 17 ans, j'avais honte. Et ce ne sont que les plus marquantes, j'ai fort heuresement oublié l'énorme majorité de tout ce que j'ai vécu, dans une grande ville (Lyon), mais aussi dans des villes nettement plus petites.
C'est l'oeuvre de cons, et ça ne concerne (fort heureusement) qu'une minorité d'hommes. Quand tu es une femme que tu habites en ville, tu réfléchis à ta tenue de sortie (notamment aux chaussures à talons qui sont à exclure si tu n'es pas raccompagnée, histoire de pouvoir te barrer facilement si tu es "abordée"), à tes trajets (il faut éviter les zones trops peu fréquentées), à tes horaires (idem), et même aux personnes qui peuvent te raccompagner pour ne pas te faire emmerder. Et même avec tout ça tu arrives quand même encore à te faire emmerder. Cela ne concerne peut-être pas toutes les femmes, mais c'est banal. Un jour en prenant une énième remarque à la sortie du métro (je crois que c'était "t'es en manque toi!" à moins que ça n'ait été "sale pute"), je me suis rendu compte que c'était tellement banal en tant que femme qu'on n'en parlait plus. C'est du sexisme, même si l'oeuvre d'une poignée de cons, dans la mesure où le seul tort de la victime c'est d'être une femme.
Les remarques sexistes sont un peu part, puisqu'elles proviennent de tout le monde (principalement des hommes mais aussi quelques femmes) et étaient entre hebdomadaires et journalières tout au long de ma carrière professionnelle avant que je ne sois en télétravail dans une TPE. Une de mes entreprises avait pourtant une démarche particulièrement attentive à ce sujet, et pratiquait le CV anonyme. Curieusement je n'ai jamais connu une boite dans ce domaine (masculin) qui ait autant de proportion de femmes. :wink: Au niveau personnel je me souviens d'un homme que je connaissais depuis peu qui lorsque je lui ai annoncé que je venais de manquer mourir dans un accident de voiture m'a dit "femme au volant mort au tournant". Ce même homme qui quelques jours avant alors que je venais de me faire voler mon sac à main avec tout dedans, a estimé galant de sa part de ne pas avoir profité de la situation. Il a fini par me qualifier de lesbienne frustrée. Je me souviens de cette même phrase sur les accidents commencée par un collègue, complétée en coeur par tout un groupe à la pause café. Quand vous avez un doute, mettez "un noir" ou "un juif" à la place d'une femme dans des propos et demandez vous si c'est acceptable.
Vous parlez des postes que les femmes "refusent" dans le BTP. Ben figurez-vous qu'il y en a de plus en plus des femmes dans ces milieux là. Tout comme il y a de plus en plus d'hommes qui vont torcher le cul des malades et des petits vieux. On peut penser que les boulots du BTP sont trop durs pour les femmes, et ce sont en général les évolution technologiques qui leur permettent d'y accéder (les engins de chantiers sont moins dur à manier physiquement par exemple), ceux de l'aide à la personnes seraient-il trop durs pour les hommes ? Les caisses c'est trop dur pour les hommes aussi ?
Je pense plutôt qu'il y a d'autres raisons que la mauvaise foi féminine pour expliquer la disparité dans ces métiers.
Et je ne développe pas les mouvements metoo et balancetonporc ou d'un coup les agissement des hommes dans l'intimité, là où ils étaient cachés jusque là, on été mis au grand jour. En parlant des mes propres expériences, de l'agression que j'ai subie entre autre, dont je n'ai réussi à parler que des années après, mes amies se sont mises à me parler. Je me suis rendue compte que j'ai plus d'amies qui ont subi des violences que d'amies qui n'en ont pas subi. Chantage sexuel, agressions, etc.
Non, vous avez sans doutes raison, nous ne vivons pas dans un monde sexiste, c'est une fabulation, puisque nous avons l'égalité des droits. :laughing:
Les hommes en sont aussi évidemment les victimes, ils subissent d'autres pressions que je ne connais pas : je suis une femme, et je sais ce que vit une femme. Certaines ont pris les hommes en grippe, malheureusement tous font les frais des plus nocifs, et pour ma part j'ai foi dans la masculinité, je trouve les deux sexes merveilleux dans leurs différences, dans leur complémentarité, et dans leur variété. Tout le monde est perdant dans cette dynamique de toutes manières, même ceux qui ferment suffisamment fort les yeux en pour voir des étoiles en disant "non le sexisme ça n'existe pas, et moi je n'ai jamais, grand dieu jamais, ni vu ni eu le moindre geste sexiste, je suis une pauvre victime du féminisme qui veut dominer les hoooooommmes !". :laughing:
Or il s'avère qui le problème ce n'est pas "les hommes" le problème c'est un système qui est violent et injuste, en dépit des lois, et les féministe ne sont pas contre les hommes (ou alors plutôt tout contre), elles/ils sont contre un système qui nuit à tout le monde.
Les blanches bourgeoises, celles qui ont accès à la culture, à des hauts niveaux d'étude, et qui ne survivent pas dans des situations précaires n'auraient donc pas le droit de porter la voix de toutes celles qui vivent quelques chose d'encore pire, et n'ont pas accès aux outils pour s'en sortir ?
Je suis une femme blanche d'un milieu social "favorisé" (classe moyenne qui n'a pas à se plaindre), et je vous ai partagé une petite partie de ce que j'ai vécu, imaginez les femmes issues de minorités et dans des situations bien plus compliquées que la mienne... D'autres ont probablement été plus épargnées que moi, mais il y en a aussi qui ont vecu bien pire.
Curieusement pour ma part je connais même des hommes féministes ! Je connais même des hommes qui ont pris conscience de leurs actes (graves) et ont changé drastiquement de comportement à l'égard de la gente féminine. Et je vois même de plus en plus d'hommes reprendre leurs homologues masculins ayant des comportements limite, plutôt que de rire grassement ou de rester planqués.
C'est lent mais il y a des sursauts de mouvement, et j'espère sincèrement que les petites filles qui arrivent au monde actuellement ne vivront pas ce que j'ai vécu parce que je suis une femme.
Je suis désolée c'est peut-être un peu long et ça n'a plus rien à voir avec le sujet, mais il fallair que ça sorte... :smile: