Bonjour,
Pour ma part je crois qu'il y'a une notion de temporalité qui a son importance...
On peut vite faire un amalgame dans l'inversion des rôles avant et au début d'une relation. Et pour moi beaucoup moins par la suite...
Avant tout parce que sans la personne soumise il n'y a pas de Domination, (évidemment l'inverse est vrai aussi mais ça ça ne pose pas de problème d'autorité).
Je ne parle que de la relation D/s, je n'ai pas les connaissances nécessaires pour m'avancer dans la relation M/e. (je trouve du coup intéressant le témoignage de Bap_calliopee)
Selon moi il y'a bien une part de Domination de la personne soumise en premier lieu puisque c'est elle qui va fixer le cadre. Elle pose ses limites fixes, ses limites mouvantes, elle choisit ou on lui impose un safeword. Bref, c'est elle qui oriente la relation dans ce qui est faisable de ce qui ne l'est pas... Finalement au départ le Dominant s'adapte, ce qui ne veut pas dire qu'il ne domine pas dans le cadre fixé par la soumise mais il en est " limité. "
Il me paraitrait dangereux d'ailleurs qu'il ne le soit pas... Pour ma part si mon Dominant avait tenté de briser mes limites rapidement, avait joué avec en grillant les étapes de toute relation saine : écoute, compréhension, mise en place de la confiance... il se serait cassé les dents...
Et justement, c'est une fois que la relation s'établit dans un rapport de confiance que chaque statut reprend bien sa place. Il est inconcevable selon ma conception des choses que le cadre que j'ai fixé au départ se retrouve figé, sauf évidemment si Lui le souhaite ainsi. Pour moi c'est à mon Dominant de se l'approprier et d'en créer un nouveau.
Par contre, ce nouveau cadre, bien que je sois persuadée de ma soumission et que c'est Lui qui domine ne pourra jamais se mettre en place sans mon accord, sans ma volonté de le faire mien aussi ; non pas dans une volonté directive mais dans une volonté de dévotion. Je veux dire par là que ce n'est pas parce que la personne soumise a son mot à dire qu'elle prend la place de la personne Dominante. Je ne peux me soumettre, je ne peux me faire dominer que si au préalable dans nos échanges il y'a aussi un discours d'égal à égal (entre un homme et une femme... Ce qui ne signifie pas d'égal à égal entre Dominant et soumise... ;))
Je pense que les personnes s'imaginant que ce sont les personnes soumises qui dominent font en fait un amalgame entre le cadre fixé par la soumise au départ et s'imaginent que c'est parce que le Dominant prend en compte la personne soumise qu'ils ne dominent plus tout à fait.
Or, pour ma part c'est bien parce qu'Il me prend en compte qu'il peut me dominer... Parce qu'Il a instauré un climat de confiance, je peux péter mes limites... Parce qu'Il a pris le temps, je peux mieux me soumettre... Parce qu'il m'a écouté, il sait qu'à présent Il peut me pousser dans mes retranchements... Parce qu'il m'a protégé je ne me pose plus la question de si ça va aller pour moi mais je me dis si ça lui fait plaisir à Lui... ...
Et tout ça, c'est bien différent d'une Domination qui s'effectue de manière frontale et stéréotypée (selon moi) par ordres imposés, qui je suppose laisse moins de doutes et d'amalgames sur l'inversion des rôles.
Après je ne nie pas qu'il y'a des exemples d'inversions des rôles évident parfois mais ça ça ne me regarde pas, du moment que les " Dominants " comme les " soumises " s'y épanouissent.
Enfin j'ai beaucoup aimé l'intervention de StellaMaris et cette dernière phrase criante de vérité pour moi : " La Domination n'est pas qu'un jeu de pouvoir où seul le Maître est à la barre, c'est un échange permanent entre deux adultes consentants qui ont une vision commune et qui se donnent les moyens de faire toujours évoluer la relation. "