Eloïse
#0
Bonjour/bonsoir,
Je suis d'humeur curieuse... aspect ludique mis à part, et dans le cadre d'une soumission pleine et entière, quels sont les traits/éléments qui font que vous vous dîtes : "Oui, cette personne est digne de ma soumission", ou bien "Cette personne me sera soumise" ?
Et deuxième question : préférez-vous rencontrer une personne déjà soumise ou bien dépasser ses résistances et la soumettre par votre propre puissance (peut être exprimée de bien des manières) ?
J'aimerais avoir un apercu de la diversité des approches (ou non) de la chose... pas vous ?
Comme je pose la question, il n'est que fair play de commencer par soi-même, du mieux que je peux n'ayant pas encore rencontré cette situation :
Je ne conçois ma soumission qu'auprès d'une personne que je reconnais comme supérieure aussi bien sur le plan logique que philosophique (vision de la vie), qu'elle ai des qualités qui me font défaut et aime les transmettre, qu'elle aime éduquer, mâter.
Je ne conçois nullement d'offrir ma soumission ou quelconque déférence à quiconque ayant la simple prétention d'être dominant.
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Tindalos
#1
Bonjour,
Personnellement, parler de "supériorité" me titille un peu. Je ne me sens pas supérieur, ce qui voudrait dire que je préfère des partenaires un peu bêtes si on suit ce chemin.
J'aime les personnes avec du répondant, un grain de folie, un défi à relever. J'aime qu'on me tienne tête, j'aime que la contrainte est un certain fondement, ne pas faire semblant.
Que ce soit en contraignant physiquement, par la peur d'une sanction...
C'est là que je vis ma D/s, dans l'opposition de deux volontés, pas dans une série de règles et de rituels acceptés sans contestation.
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Bonjour.
C'est en cheminant ici que j'ai commencé à progresser sur ce qui nourrissait mon aspect "dominant" et ce qui peut motiver son expression.
Pour ma part; ce qui éveille un besoin impérieux d'assumer un rôle dominant, protecteur; c'est une conscience de ce qu'il peut y avoir de beau, de rare et précieux chez des personnes qui sont couramment perçues comme des canards boiteux, des excentriques... de garantir à mes côtés le cadre qui permet leur libre expression, une dynamique constructive et leur sauvegarde dans un monde de sens commun qui exploite, détruit et jette aux oubliettes tout azimut. C'est une façon de refuser que la différence se perde en vanité; qu'il n'y ait de sens que celui agréé par la masse.
Réciproquement; je ne pourrai envisager de courber l'échine que devant une personne dans le regard de laquelle je vois briller la curiosité, la soif de compréhension et la sincérité de sentiments qui ne relèvent pas d'une pantomime de représentation quelconque. Quelqu'un qui soit prêt à mettre le feu au théâtre de la vie quotidienne.
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softail
#3
Que l'on cherche à dominer ou à s'offrir, comment le faire à une personne que l'on ne jugerait pas digne de nous? C'est la vanité du soumis que de choisir le meilleur des Maîtres, et l'inverse est non moins vrai. Souventes fois je fus fier de ma soumise. Quant à m'offrir à une personne banale... (oui je suis switch). Je l'ai donc vécu des 2 côtés. Pour ce qui est de savoir pourquoi, sur quels critères se positionne t'on, me concernant cela ne diffère pas de ceux de la vie vanille. Avant de voir la soumise ou la domina je vois la femme.
Pour la seconde question, j'aime bien partir d'une page blanche. Plus compliqué évidemment de partir de zéro, mais d'une part c'est gratifiant , d'autre part notre action n'est pas polluée par d'anciens vécus. Tout est très personnel, mais il est pour moi plus plaisant de construire et faire évoluer que simplement jouer avec une complice sachant déjà tout. Enfin je dis ça, mais ça c'était avant. Ou jusqu'à maintenant disons. Car je découvre aussi le charme de jouer avec Kate, très expérimentée elle aussi. A la réflexion, je me dis que cela dépend de ma position: si je suis soumis, hors de question de prendre les risques de m'offrir à une débutante (quand on sait les risques potentiels), une personne expérimentée est très rassurante. Quand je suis dom, c'est l'inverse.
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J'ai tendance, mutatis mutandis, à fonctionner comme Tindalos et ExitMankind/
Je ne me sens pas, dans la vie, "inférieure" à mon mec/Maître.
Même si j'aime, j'ai besoin d'être dominée dans notre intimité.
Par contre, clairement, si je ne le considérais pas comme intellectuellement, culturellement, en termes de "valeurs" au minimum comme mon "égal", je pourrais, comme je l'ai fait par le passé avec d'autres, me soumettre à lui sexuellement mais il ne serait alors pour moi qu'un "instrument de plaisir".
Parce que ma "soumission" à lui se fonde d'abord sur le respect que j'ai pour lui et le respect qu'il a pour moi.
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#
#5
Je ne me le dis pas et ne le recherche pas...
Même avant de faire les rencontres qui sont dans ma vie aujourd'hui, je me contentais de discuter et faire connaîssance. Certaines personnes sont devenues des ami.e.s proches, d'autre sont restées un temps et ont disparues...
Certaines n'ont fait qu'effleurer ma vie quand d'autres sont resté, et d'autres ne sont restées qu'un temps...
Et de temps en temps, l'envie de jouer, de découvrir, d'aller plus loin, jusqu'à ce que les choses se fassent naturellement...
Il y a ce moment, ce sourire en coin où l'on se reconnaît l'un l'autre pour ce que l'on pourrait être, parfois cela se concrétise et parfois non.
Quand à la deuxième question, je m'en contrefiche, parce que je prendrais toujours le temps de faire les choses a ma manière, et que ce qui fut appris sera plus ou moins désappris, ou non... Parce que la même personne peut ne pas se soumettre de la même manière a deux Doms différents, parce que mes attentes sont miennes....
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Eloïse
#6
72816
Que voulez vous dire par " logique " svp ? Car la philosophie requiert déjà en soi un esprit logique il me semble . Mais vous semblez parlez de deux choses differentes.
Merci
La philosophie est logique, mais la logique n'est pas forcément philosophie, example simple : les mathématiques, même si les fractales peuvent amener à philosopher, elles restent une illustration de cette différence.
J'aime, admire et respecte les esprits logiques, et encore plus ceux qui me dépassent.
Bonjour,
Personnellement, parler de "supériorité" me titille un peu. Je ne me sens pas supérieur, ce qui voudrait dire que je préfère des partenaires un peu bêtes si on suit ce chemin.
J'aime les personnes avec du répondant, un grain de folie, un défi à relever. J'aime qu'on me tienne tête, j'aime que la contrainte est un certain fondement, ne pas faire semblant.
Que ce soit en contraignant physiquement, par la peur d'une sanction...
C'est là que je vis ma D/s, dans l'opposition de deux volontés, pas dans une série de règles et de rituels acceptés sans contestation.
Je dis supérieure, car dans la maigre palette de vocabulaire qui est mienne, c'est le meilleur qualificatif pour une personne qui non seulement me dépasse sur les critères évoqués, mais possède également une autorité et des qualités qu'il serait bénéfique d'acquérir, si en plus cette personne aime transmettre, alors l'admiration devient très élevée. La personne admirée devient comme un guide vers une amélioration de soi. Qui dit amélioration, dit tendre vers une supériorité.
Vous avez une très belle approche, mes respects.
Dans tous les cas merci à tous pour vos lignes, elles sont passionnantes et éclairantes à plusieurs égards. De grâce, continuez :)
Dernière modification le 26/05/2021 18:40:05 par Eloïse.
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Fly
#7
je rejoins ce qui a été dit, en particulier sur le sentiment de supériorité.
pour moi, le rapport D/s n'est pas une inégalité dans la considération des personnes mais bien une inégalité dans le fonctionnement de la relation, dans le positionnement occupé par chacun. Donc aucun sentiment de supériorité/infériorité n'est nécessaire, bien au contraire.
La D/s n'est pas une relation de supériorité/infériorité (qui est un état {fondé ou non fondé peu importe]) mais bien de la domination/soumission (qui est une action [ c'est même une interaction])
On ne se soumet (resp. domine) qu'à son égal ! ( ce que tous ici exprime en fait, que ce soit par le fait dêtre digne de, le respect de, d'être égal à , ...)
Ceci dit, pour apporter une réponse (et non pas juste paraphrasé ce qui a déjà été dis )
Pour moi le choix se fait sur une correspondance entre les deux ...c'est parce que nous recherchons la même relation que nous nous correspondons, que l'on se "choisi"
Ce que j'avais résumé dans une conversation par la formule suivante :
"Je ne recherche pas UNE soumise je recherche MA soumise"
et une chose hyper important selon moi ...il ne faut pas oublier que dans le concept de relation D/s ...il y a le mot relation et une relation basée sur de l'infériorité/supériorité ne pourrait qu'échouer (selon moi) ...
Perso, je pense que je m’ennuierai vite dans une relation avec une personne qui me serait (réellement) "inférieure" (oui il y a des guillemets !).
(ce que FFE à très bien décris : ce serai du sexe et pas une relation)
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Eloïse
#8
Je vois que mon emploi du terme ne rend pas ce que je cherche à exprimer... Mon approche fût relativement mathématiques : qui parle d'égalité, implique une notion de supériorité et d'infériorité, sur des points bien précis. Afin d'illuster, Roger est meilleur pilote que Michel, donc Roger est supérieur à Michel en ce qui concerne le pilotage. Michel lui est bien meilleur cuisinier que Roger, donc Michel est supérieur à Roger pour la cuisine. Dans l'ensemble, il est idiot de considérer l'un comme supérieur à l'autre. mais sur des points particuliers, c'est tout à fait viable, et nullement dégradant.
En effet, Je pars du principe que nous avons tous nos traits qui nous sont importants, et que sur ces aspects précis, certaines personnes peuvent avoir ces traits plus développés, et d'autres, moins. Lorsque les deux parties accordent une importance similaire sur lesdits trait, et que la personne plus avancée perçoit chez l'autre cette même perception, elle peut vouloir, au travers d'une "éducation" (généralement entremêlée de ludique dans nos affaires) amener l'autre à son niveau.
Une fois les deux protagoniste au même niveau sur des points bien particuliers, la personne soumise peut très bien rester soumise à l'autre, et sa soumission aura toujours été choisie, et acceptée. :grinning:
Dernière modification le 26/05/2021 23:08:59 par Eloïse.
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Coromandel
#9
Bonjour,
Je crois qu'une subtile synthèse entre "la soumettre" et "qu'elle se soumette" est dans mon cas la réponse la plus appropriée.
J'aime pouvoir me depasser afin de me libérer et voir la réaction satisfaite d'abandon de ma partenaire. Mais je n'aime pas DEVOIR soumettre pour obtenir affection et respect.
Je préfère que le BDSM soit un moyen d'expression de nos sentiments et respect plutot qu'un essentiel jeu de force où on lutte certes agreablement, mais on lutte quand même sincèrement ^^ Je suis clairement pas brat tamer ! Mais je dis pas que ma vision est la vérité absolue. Ce n'est que ce dont moi j'ai besoin. Projeter ma puissance sans dépasser de résistance ne me fait pas progresser. Mais j'ai besoin de me sentir en confiance pour y parvenir.
J'ai trouvé une bonne métaphore il y a peu pour exprimer la subtitilité de ce rapport : Une fusée est un objet d'une puissance phénoménale : parce qu'il s'agit d'atteindre le 7eme ciel, l'espace infinis, et donc traverser des obstacles d'une complexe résistance, il faut travailler à sa puissance et à sa précision. Mais une fusée, comme beaucoup de choses puissantes d'ailleurs, est aussi extrêmement fragile étonnement. Chacun de ses tirs est un péril et il faut donc mettre toutes les chances de notre côtés pour faire flamboyer cette puissance. Mais n'oublions pas que la fusée n'est pas une fin en soi. L'objectif, c'est le 7 eme ciel ;)
Je déteste être sur la selette, et je ne veux pas non plus que ma partenaire soit dans l'angoisse de parvenir à me satisfaire. La peur ou le doute sont des moteurs qui me paraissent plus destructeur que générateur.
Enfin il n'y a pas de questions de superiorité réelle entre deux individus à mes yeux. Le rapport D/s est l'expression d'une difference. Mais comme en toutes choses humaines, je crois qu'il faut se garder de considérer les differences de manière hierarchique. Ma partenaire est une humaine qui trouve un accomplissement profond en se sentant contenue par ma puissance et un accomplissement profond dans l'expression de son affection par la soumission. Et moi je m'accomplis en projetant ma force et en recevant de l'affection par la soumission.
Il y a un grand respect, dans mon ideal, de chaque côté du fouet : je serais bien incapable de me plier pareillement aux désirs puissants de quelqu'un ! Et si j'apprécie me sentir puissant, et qu'elle apprécie se sentir impuissante, ça ne change pas que ma partenaire est une etre humain qui n'est pas que impuissance, et j'espère ne pas être résumé qu'à la puissance que je peux dégager dans ce cadre privilégié offert par le consentement.
Je vous remercie d'accueillir mon humble participation et vous souhaite un bel accomplissement humain en compagnie d'humains accomplis :)
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#10
Une idée qui me passe par la tête...
Bon nombre de soums considèrent que, d'une manière ou d'une autre, leur Dom leur est plus ou moins supérieur (plus intelligent, plus ceci plus cela, plus porté sur la lumière des étoiles ou plus capable d'aligner trois mots), mais il est assez rare qu'un bon Dom se sente supérieur...
Je me demande s'il n'y a pas là une sorte de clef dans la réflexion...
Pour se soumettre, il peut être utile de reconnaître a l'autre des qualités supérieures afin d'accepter pleinement la situation sociale du lien, mais pour dominer, il est plus sain de considérer l'autre comme son égal nous faisant le cadeau de s'offrir....
Je dis peut être une énorme connerie, je n'ai pas pris le temps d'y réfléchir plus avant. Une sensation en repensant a bien des discussions...
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Eloïse
#11
Oneiros, un grand bravo pour votre capacité d'analyse qui me semble particulièrement juste, au moins sur l'aspect conceptuel, manquant d'expérience sur ce type de relation pleine et entière, je ne peux juger que celui-ci. Je dirais même que de ne pas se sentir supérieur permet de garder les pieds sur Terre. Mais est-il impossible de se sentir supérieur/meilleur sur des points précis, et s'en servir pour faire valoir une certaine autorité éducative en quelque sorte, sans pour autant mésestimer ou rabaisser* la personne soumise ? Cela me semble de prime abord tout à fait faisable, délicate balance requérant humilité, maîtrise de soi et sens des responsabilités particulièrement développé, tel un maître d'art martiaux affinant son art.
*j'entend par rabaisser amener la personne à une faible estime de soi, je n'apprécie guère cet aspect destructeur - bien qu'une courte incartade afin de mieux rebondir dans une autre direction puisse être bénéfique - l'aspect inverse qui permet de construire et grandir la personne, la magnifier, me semble bien plus enrichissant à tous les égard, un peu comme tailler un pierre précieuse afin d'en faire ressortir un joyaux.
Coromandel, j'entend votre rejet tout à fait sain de DEVOIR soumettre pour gagner respect et affection. Qu'en est-il de soumettre une personne afin de "briser" (le mot est peut-être un peu fort, mais il est tard) ses propres barrières néfastes à son épanouissement (qu'elle même peut avoir cherché à dépasser par soi-même sans succès) ? Il en résulterait certainement un respect, une affection grandie et une gratitude, ceci ne serait qu'un effet secondaire plaisant, le but étant ailleurs.
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#12
Nlight,
"Est-il impossible de se sentir supérieur/meilleur sur des points précis, et s'en servir pour faire valoir une certaine autorité éducative en quelque sorte, sans pour autant mésestimer ou rabaisser* la personne soumise ?"
De la manière dont vous le formulez, cela me semble possible, à condition de se placer dans une relation de type professoral, dont l'objectif est d'enseigner, que le Dom se place en maître d'école, ce qui peut permettre des cours, des devoirs et des punitions.
En un sens, c'est même le fonctionnement typique d'un certain nombre de liens, dans lesquels le Dom est là pour "enseigner" au soum a être ce qu'on attend de lui et tout le plaisir qu'il peut en tirer.
Mais je pense aussi qu'à se croire supérieur (a tord ou à raison), on finit toujours par devenir prétentieux. Et personnellement, je pense que la prétention n'est pas une qualité pour un Dom.
Par contre, a partir du moment où l'on prends en charge une relation comme un lien, il est nécessaire d'avoir une bonne confiance en soi, réelle et profonde, et peut être est-ce là ce dont vous parlez. Finalement, il ne s'agirait pas tant de se sentir supérieur, mais de se savoir compétent sans pour autant porter de jugement autre qu'une certaine bienveillance sur celui qui serait moins compétent dans ce domaine ci.
Je crois que la difficulté de votre questionnement tient toujours au point de vue. Pour un Dom, il est facile de se prendre pour Dieu, Artémis ou le Mâle Alpha... Et se croire soi même supérieur est un premier pas dangereux.
D'autant que vous parlez de logique et de philosophie... L'ennuis, c'est que si je suis convaincu d'être plus logique et meilleur philosophe, alors, je detiens la vérité... Puisque mon raisonnement sera meilleur...
Mais quand on détiens la vérité, on a tendance a devenir fainéant et prendre des raccourcis, puisque de toute façon "J'ai raison".
Je pense que votre raisonnement est logiquement viable, mais que le fond pose quelques difficultés qui m'amène a répondre que Non, je ne pense pas qu'on puisse appuyer son autorité sur un sentiment de supériorité sans rabaisser l'autre. Et ce n'est pas seulement en BDSM.
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Lise___
#13
Bonjour Nlight,
je rejoins Oneiros sur son analyse. Il ne faut pas confondre sentiment de supériorité et confiance en soi (c'est ainsi que je reformule finalement votre "se sentir supérieur/meilleur sur des points précis". Car autant le sentiment de supériorité va mener au gonflement du melon qui va entrainer un rabaissement soit un fou rire de ma part (les ptits Doms plein de certitudes et bouffis d'orgueil m'amusent énormement, je suis soumise par choix, ce n'est pas la conséquence d'un manque de neurones), autant une compétence et la confiance en soi qui peut en découler va directement m'inspirer le respect, éveiller mon interet et imposer mon obéissance sans même que l'autre n'ai à faire quoi que ce soit. C'est naturel.
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Eloïse
#14
Oh mais ouiiiii... bien sûr ! Formulation très bien choisie, c'est exactement ça , oui, oui, oui ! merci beaucoup à vous deux :)
Oneiros, une fois de plus, je partage votre raisonnement. La dernière partie est très juste... seul une auto-discipline constante du dom pourrait limiter cet effet, ce qui est je suppose très rare.
C'est effectivement valable hors BDSM, mais ce dernier univers me semble être à la fois une transposition ludique et lubrique de mécaniques somme toute très communes, mais également un ensemble d'outils.
Si l'utilisation des outils pour le fun de leur utilisation est sympathique, l'aspect façonnage, modelage me semble diablement passionnant. Un artisan et son support, d'un produit brut en ressort une oeuvre...
Dernière modification le 11/06/2021 16:20:55 par Eloïse.
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#15
Pour ce qui est du façonnage, et je comprends tout a fait votre fascination, je vois deux écoles.
Celle qui prends un cadre et cherche a faire entrer le soum dedans par tous les moyens.
Et celle qui cherche a permettre au soum de se révéler tel qu'il est.
Je suis adepte de la seconde, mais je conçois l'aspect fantasmé que la première peut avoir.
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Lise___
#16
c'est peut être pour cela que tous les fantasmes ne doivent pas être réalisés ;-)
Je veux dire par là qu'il faut quand même avoir de grandes certitudes pour se dire qu'on sait quel cadre est bon pour telle personne. Ou alors un brin d'égoisme mais on parle quand meme ici d'êtres humains et c'est une immense responsabilité que prétendre mieux savoir ce qui est bon pour l'autre. Je sais bien que beaucoup de soumis(es) cherchent la prise en main, c'est dans le titre, mais pour moi, le rôle du partenaire est de guider, d'apprendre à être, d'apprendre à oser. Alors bien sur il va le faire dans une voie qu'il apprécie et c'est normal. Mais si fondamentalement je n'aime pas le rose, vais je etre épanouie parce qu'on m'oblige à en porter, vais je sortir grandie de voir mon reflet barbie dans le miroir? Il peut y avoir un effet electrochoc dans de rares cas à pousser une personne dans ses retranchements mais c'est un jeu dangereux. Et s'il est toujours bon de s'interroger sur ses limites et ses désaffections, je préfère le faire d'une autre façon.
Et du coin de l'oeil, les Doms que j'ai pu voir agir de la sorte ne l'ont jamais fait dans cet objectif mais uniquement dans celui d'assouvir leurs propres fantasmes de façon égoiste.
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Eloïse
#17
Oui nous parlons d'êtres vivants, le façonnage se doit, à mon humble avis, l'être également, évoluer, s'adapter... des deux côtés, je vous rejoins donc là aussi.
Si les clichés et le décorum BDSM sont sombre, et je pense qu'il n'est pas exagéré de dire qu'ils peuvent effectivement l'être très facilement dans les résultats, je préfère le côté lumineux...
Cet apparent paradoxe d'utiliser une part d'ombre maîtrisée pour faire jaillir la lumière, est particulièrement attirante, pour une raison que je n'explique guère.
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Olivier
#18
Je ne sais pas s'il est utile d'expliquer comment je fonctionne - je me lance
Si c'est un contact one shot (un invité ou un(e) soumis(e) qu'on me prête), il(elle)/son (sa) Dom' me donne les limites et je les respecte. Dans ce cas il s'agit de préférence de dressage ou d'un jeu SM - de préférence en club.
Si c'est un rapport D/s qui semble de longue durée (plus qu'un we) :
- tout d'abord, mon 1er critère est l'impression générale : propreté, politesse, convivialité, un minimum de classe.
ensuite : le suivi des échanges afin de mieux se connaître
- plus tard : on envisage le contrat - quels sont les désirs réciproques, quelles sont les attentes
- plus tard encore : le tableau à 4 colonnes - "critère - ce que le(la) soumis(e) veut - tolère - refuse"
phase finale : on signe un contrat momentané ou de 3 ans. Dans mon cas, comme Master, je ne demande jamais d'argent et je paye tout : les restaurants, le cinéma, le théâtre, les expositions, le logement et la tenue que j'impose (dans le cas d'un contrat de 3 ans minimum).
Bien entendu, le tableau de 4 colonne évolue beaucoup - parfois tous les mois, selon le parcours.
J'ai toujours de l'admiration et du respect pour mes soum'. Mais quand la pratique s'en mêle, je me concentre sur le Sm et plus du tout sur le (la) soum'.
Dernière modification le 12/06/2021 15:01:39 par Olivier.
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Galatée
#19
Bonsoir à tous (il m’a semblé voire peu de « toutes » ou alors les pseudo ont trompée). Je n’ai pas d’expérience en tant que dominatrice sauf celle que je vis actuellement. Et c’est mon soumis qui m’a reconnue et désignée comme telle, c’est donc LUI qui a décidé que je l’étais … il l’a fait selon différents critères je crois mais lui seul pourrait dire lesquels exactement. Dans l’absolu je suis plus grande que lui, plus diplômée, j’ai un métier plus socialement valorisé, j’ai un façon d’être vivre moins classique et plus libérée … d’après ses dire ça a compté. A part cette évidence notre relation n’est pas simple car il a toujours été jusqu’à dominant et nos caractères sont forts !
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#20
Bon courage Galatée, jamais évident de dominer un caractère fort, surtout si vous débutez et qu'il est plutôt dominant de base.
Mais aussi difficile que ce soit, ce doit être une relation passionnante.
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Galatée
#21
Merci …il semblerait que j’ai quelques « prédispositions naturelles » à la domination 😇🤣. Mais non ce n’est pas simple il agit presque encore toujours en dominant… exigeant presque que je le soumette !! 😉 C’est un « combat » de chaque instant… 😂. Je refuse de le soumettre tant qu’il en a l’exigence, refuse de l’attacher tant qu’il me presse de le faire, n’accepte pas de le fouetter tant que c’est lui qui le demande, etc. C’est passionnant et je fais très attention à ne pas me laisser griser par ce pouvoir
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Eloïse
#22
Il y a toujours la solution de la chasteté... paraît-il que c'est un bon instrument d'éducation pour les hommes 😈
Bon courage à vous
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Switcher
#23
@olivier
Si c'est un contact one shot (un invité ou un(e) soumis(e) qu'on me prête), il(elle)/son (sa) Dom' me donne les limites et je les respecte. Dans ce cas il s'agit de préférence de dressage ou d'un jeu SM .
dans mon c’est plutôt ce que je souhaiterais mais en privé devant la dominatrice qui m’imposerais la bisexualité passive (fellation, sodomie) pour me. soumettre.
Soyez la première personne à aimer.
Feuler
#24
Première question : je ne me dis jamais « cette personne est digne de ma domination », ni même d'ailleurs « j'ai envie de la soumettre ». Ce qui va éveiller ma « dominance » sera plutôt une émotion-sensation, l'envie en moi de déployer ma protection, de l'envelopper pour la soulever, l'amener à se dresser à découvert, à se mettre à nu en libérant la beauté que j'ai perçue, au travers de détails, de touches infimes bien difficiles à décrire puisqu'ils sont chaque fois uniques à la personne.
Pas de notion de supériorité pour moi non plus, du moins a priori : s'il y a des choses sur lesquelles j'ai une plus grande expérience, compétence ou sagesse, l'idée est alors de les transmettre, ce que vous dites d'ailleurs à travers l'idée d'éducation, sachant que surtout ici dans l'univers BDSM, ce mot recouvre à la fois la notion de dressage (conditionnement) et d'élévation (enseignement). C'est le côté enseignement qui m'attire, et dès lors, la fonction du Maitre n'est pas celle de celui qui cherche à possèder l'autre dans une relation de dépendance entretenue et figée comme dans l'esclavage, mais celle de celui qui l'informe (lui donne forme) et l'élève vers sa propre indépendance et souveraieneté individuelle. D'où pour moi la gratification immense de se savoir distingué comme Maitre si c'est par un être libre et souverain de le faire, tandis que si c'est par dépendance ou sentiment d'infériorité, comme il a été dit, je me sentirais plutôt dévalorisé au contraire.
Deuxième question : je viens d'en donner un premier aperçu, mais je veux rebondir sur cette idée de résistance, qu'importe d'ailleurs que la personne soit déjà soumise assumée ou qu'elle l'ignore : je ne pense pas pouvoir forcer qui que ce soit à se soumettre à moi. Ce n'est pas tant une question de puissance que de refus de ma part de viser un objectif sans me préoccuper des moyens qui y mènent. Pour moi ce n'est pas la fin qui compte mais les moyens.
S'il y a résistance à l'idée de se soumettre, je ne m'entêterais pas dans ma volonté d'en convaincre l'autre. Là je parle d'expérience vécue : dans mes relations dites « vanilles », j'ai plusieurs fois été confronté au constat que ma partenaire se comportait comme une soumise, au moins sur certaines questions, sexuelles mais pas que, au sens ou elle cherchait mon arbitrage, mon aval, ma protection, ou me laissait guider, mais j'ai appris combien le mot « soumise » pouvait venir provoquer une vraie dissonnance cognitive quand la personne en face, de par son éducation, ses conditionnements et ses propres auto-définitions égotiques, ne pouvait tout simplement pas l'entendre. Que m'importait donc qu'explicitement elle m'offre sa soumission, si dans les faits au sein de la relation cette polarité complémentaire que j'aime à trouver dans le BDSM était bien présente ?
C'est là sans doute qu'aux yeux de certains puristes je passerais peut-être pour un « mauvais adepte » du BDSM : pour moi le fond est plus important que la forme.
Il n'en reste pas moins que la forme (l'éthiquette, l'esthétique) m'intéresse bien sûr, sinon je ne serais plus là depuis longtemps, mais s'il n'y a que ça, ça ne peut pas me suffire, tandis qu'à l'inverse, s'il n'y a que le fond, même sans la forme, je peux très bien m'épanouir dans la relation et m'y sentir à ma place.
Juste un mot pour finir sur la notion de puissance : pour moi la puissance, comme l'autorité, ne vaut que si elle est latente et contenue mais peu et rarement utilisée (usée). Cela rejoint mon avis sur la supériorité : quelque part, il n'y a que celui qui n'est pas sûr de sa puissance, ou qui veut se prouver qu'il peut l'être qui a besoin d'en user, et par là donc d'établir une relation de supériorité.
J'admets qu'au stade débutant d'une relation il puisse y avoir besoin à quelques moments-clés de faire montre pour le Dominant de sa force de caractère, mais je ne pense pas jouer avec les mots en disant que c'est différent de la volonté de puissance. Savoir dire non, s'affirmer ou donner un ordre n'est pas se placer au-dessus de l'autre et n'interdit pas à l'autre d'en faire autant sans que la relation D/s soit remise en question pour autant. Je préfère convaincre un maximum pour être suivi plutôt qu'imposer par la force, afin que si exceptionnellement j'emploie cette dernière, ce soit vraiment comme argument ultime, et à ne pas répéter si possible…
Merci pour ce sujet bien posé, aux réponses édifiantes que j'ai lues et continuerai de lire, et la motivation d'y répondre qu'il a suscitée en moi :)
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Lady Spencer
#25
Aucun concept de supériorité chez moi, et donc pas d'infériorité non plus.
La notion d'admiration se retrouve chez de nombreux hommes soumis : on le voit dans la vénération qu'ils ressentent pour leur Dame.
Je ne prétends pas que tous les admirateurs de leur conjointe ou conjoint, soient soumis, mais les soumis ressentent souvent ce "besoin" d'admirer la femme dominatrice.
Je ne sais pas si de l'autre coté, les soumises ont ce besoin d'admiration pour leur Maître. A voir.
Avant tout, ce qui peut motiver mon désir de dominer tel ou tel, ce sera la relation, le déclic dans les premiers échanges, l'humour de cet homme, une espèce de folie dans la vie, une sensibilité humaine, le respect et des idées à partager.
Que l'homme face à moi soit novice ou expérimenté, peu importe puisque chaque relation est différente et unique.
Chaque pratique sera unique aussi suivant qui détient le lien .
La question de la résistance est intéressante car, si j'aime à frôler les limites voire aller bien au-delà, cela ne se réalise qu'à travers le lien, la confiance et donc, le temps.
Si un homme soumis n'offre aucune résistance parce qu'estimant que la Domina a TOUS POUVOIRS, sans aucune réflexion sur les risques et dangers encourus, je ne bougerai pas l'ongle du petit doigt pour le dominer : s'il accepte TOUT de n'importe quelle femme sans une vraie connaissance, je ne serai absolument pas attirée par ce soumis là.
Dernière modification le 24/04/2022 18:21:19 par Lady Spencer.
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