Tiens, ça manquait ça, après les 10 commandements du parfait-maître-de-la-mort-qui tue, les 12 règles de la soumise que-si-tu-les-suis-pas-t'-es-pas-une vraie, les 9 commandements du consentement... Règles, règlement, obligations, c'est-comme-ça-qu'il-faut-faire-et-pas-autrement-sinon-t'es-un-méchant-bouh-pas-bien. Le fond pauvre et la forme pompeuse (et maladroite), tout y est. Et après ? Ça protège qui ? Ça protège quoi ? Ça s'applique à qui ? Comment ? Ça rassure qui ? On se sent mieux, on a oeuvré pour le bien de l'humanité ? Ou on vient de fournir un joli petit manuel au parfait manipulateur ? (qui d'ailleurs ne l'a pas attendu pour agir).
Ça ne servira pas à ceux qui en aurait besoin, parce qu'ils s'en foutent, ça ne servira pas à ceux qui n'en ont pas besoin, par définition.
Oui, on est censé traiter les êtres humains avec respect (tous), oui, on est censé être des êtres humains à égalité (toujours, si, si), oui, si on est dans une relation humaine, c'est qu'on consent à cette relation - quelles que soient ses modalités d'ailleurs - parce qu'on est un être humain libre de ses choix, faits en conscience.
Et puis si quelque chose ne nous plaît pas, on zappe.
Si on ne se sent pas bien dans une relation, on se barre.
Et rien ni personne ne peut nous forcer à entrer en relation.
Non, la femme n'est pas une victime par essence sous prétexte qu'elle a des ovaires et un vagin.
Non, l'homme n'est pas un manipulateur abuseur par essence parce qu'il a des testicules et une bite.
Aucun groupe assigné ("les soumises", "les dominants", etc) n'est capable d'embrasser la totalité de la singularité et la complexité individuelle.
Parce que oui, nous sommes des êtres humains cortiqués, et se servir de ses putains de neurones n'est pas une option ! On peut et on doit réfléchir, et agir en accord avec soi. Sinon, on n'a rien à faire là.
Désolée de ce mouvement d'humeur, mais sérieux, c'est lassant cette tentation à légiférer sur tout pour tout, et d'autant plus dans le domaine des relations humaines intimes !
(Où rien ni personne ne viendra jamais me dire ce que je dois faire ni comment je dois le faire, ni comment doivent agir/interagir ceux qui me côtoient. Les règles extérieures à mon système de valeur personnel, j'en ai rien à carrer. C'est d'ailleurs quand quelqu'un sort des carcans de cette bienséance nauséeuse pour laisser (entre)voir ce qu'il est vraiment que ça devient intéressant.)
Aucun corpus de règles ne nous dédouanera jamais de notre propre responsabilité.