Sujet des plus intéressant bien que peut-être un peu plus touchy qu'il pourrait sembler être de prime abord.
Déjà par le fait que tout le monde n'a pas la même vision du dominant et du Maître.
A partir de là, même entre dominant/domina/Maître/Maîtresse, si l'on n'est pas spécialement d'accord sur le sens des termes, pour la personne qui ose tremper un orteil dans cet univers, c'est d'autant plus compliqué.
A mon sens, le dominant est présent pour s'amuser, que ce soit sur un amusement unique ou pour une relation à plus long terme. Il se "contente" de pratiquer et de mener la barque à sa manière. Il est seul maître à bord et n'a que que le safe word de sa soumise à respecter (oui, je grossis très très fort le trait).
Le Maître par contre, n'est pas à un terme à mettre en opposition avec "soumise". Le Maître dispose d'une certaine expérience et d'une certaine volonté de faire quelque chose de la personne. Il va prendre sa soumise par la main (ou ailleurs, chacun ses méthodes) et prendre le temps d'explorer avec elle ce qu'elle sait, ce qu'elle ignore, quelles sont ses hard limits, quelles sont ses limites repoussables et cela à grand renforts de temps, de discussions et d'expériences.
J'insiste bien sur le fait que c'est ma vision de la chose, aucunement quelque chose que je prends pour acquis.
En allant dans le sens de ces définitions, je me considère comme Maître plutôt que comme dominant mais ma partenaire doit-elle le ressentir comme cela ? Faut-il qu'elle utilise immédiatement les bons mots ? Le mérite-t-elle ?
Avant toute chose, il y a le vouvoiement, pas réellement obligatoire non plus mais cela dépend de la situation.
Je vouvoie par nature et je demande le vouvoiement. Mais une personnalité n'est pas une autre et quelqu'un de timide sera peut-être plus facile à mettre à l'aise avec un peu plus de proximité et avec le tutoiement. Il m'a déjà été demandé si je pouvais cesser le vouvoiement, j'indique alors pourquoi je préfère le vouvoiement, comme quoi le respect est quelque chose d'important et qu'une soumise n'en reste pas moins une personne avant tout qui mérite ce même respect. Par ailleurs, le vouvoiement peut se montrer aussi beaucoup plus fort dans certaines situations que le tutoiement.
Ensuite, on partira sur du Monsieur, bien que je ne sois pas forcément regardant à la majuscule avec tout le monde, encore une fois, cela dépendra de la personnalité de la demoiselle. Pour la suite, cela dépendra. J'ai pu avoir des relations ou finalement, cela n'a jamais dépassé le simple stade de domination, une sorte de plan cul aux pratiques plus hard qu'une réelle relation progressive, comme j'ai pu avoir une relation qui ne devait pas être plus que cela et qui a pu aller beaucoup plus loin.
Dans tous les cas, si j'apprécie d'être appelé Maître, il faut que la soumise ait bien conscience de ce que cela signifie pour moi et qu'elle ait bien conscience également de ce que cela implique pour elle. Hors de question d'être appelé "Maître" par une soumise qui ne sait pas encore ce qu'elle souhaite ni jusqu'où elle est prête à aller, ma consigne étant qu'elle pourra m'appeler "Maître" quand elle se sentira prête et volontaire.
A partir de là, le terme Maître prend alors un autre sens, celui de l'acceptation et de la volonté de découvrir et non de rester dans une bulle de confort sans risques.
J'ai eu deux soumises qui en sont venues à m'appeler "Maître" et je peux promettre que ces relations étaient de loin plus "qualitatives" qu'avec celles qui ne dépassaient pas le "Monsieur". Non pas par égo quelconque, mais parce que la relation était réellement plus profonde.
Par là même, ces deux relations là ont eu l'occasion de durer bien plus longtemps que les autres.
Ceci dit, je ne souhaite pas émettre un quelconque jugement de valeur sur cela.
Certains ne trouveront que peu de plaisir à revêtir la veste de Maître selon ma définition comme d'autres ne trouveront pas ou peu de plaisir à être Dominant.
Être Dominant ne m'intéresse que peu, ce que je souhaite, c'est de pouvoir construire une relation basée sur la découverte et la curiosité, je suis donc heureux lorsque l'on m'appelle Maître, mais ne l'imposerai jamais pour autant.
Pour le reste, je ne suis pas switch. Si je dois m'adresser à une domina dans le cadre d'une discussion ou d'un échange, ce sera du Madame (avec la majuscule tout de même, oui). Mais si le courant passe bien, j'en arriverai à un moment à lui demander ce qu'elle préfère. Pas pour une raison de la mettre en valeur mais par respect du titre qu'elle préfère porter. A l'inverse, je ne demanderai pas plus que du Monsieur, par conviction.
Si je devais me placer en sub, je préférerais m'avancer sur du Madame jusqu'à recevoir une indication contraire car après tout, le soumis aussi doit faire ses preuves afin de mériter l'usage d'un titre plus "glorifiant" !