Désirs entremêlés - frustrée de toi

J'aime lire la différence dans la soumission entre les soumises et les soumis que personnellement j'ai toujours trouvé assez flagrante et étonnante. Cette partie frustration en fait notamment partie.J'aime aussi l'ambivalence de votre ressenti : je la déteste mais je la comprends. Elle peut m'anesthésier (pour moi), m'agacer (pour vous aussi) mais elle transcende aussi, oui... ...

Rien de tel que de rappeler a sa soumise qu'on a aucune obligation de la faire jouir pour que chacun se sente pleinement a sa place. Dans une société où la femme s'est battue et se bars encore bec et ongles (et avec raison) pour qu'on lui reconnaisse le droit de disposer de son corps comme elle l'entend, de s'en servir et d'en jouir sans que la morale n'ait a intervenir, quel plus bel acte de soumission que d'accepter de ne jouit que sur autorisation, d'accepter que cette autorisation ne tombe pas, d'accepter que Lui joue avec votre plaisir et s'en serve pour vous torturer....Et tout cela alors que c'est par votre seule volonté de ne pas désobéir que vous pourrez vous conformer a ses exigences, luttant et ravalant ces jouissances pressentes... Priant et suppliant pour la libération, et acceptant de ne pas l'obtenir.

Joli texte FFE.Qui me fait réfléchir sur mon propre rapport à la frustration. Que je vais développer ici parce qu il semblerait que je sois en décalage. La frustration est un sentiment que je ne supporte pas, tant dans la soumission que la domination.Durant mes années de soumission, de nombreuses fois j ai été "privée" d orgasmes au moment où je le souhaitais.Pour ma part, la jouissance est un état difficile à obtenir, ce fameux lâcher prise, alors, quand ça vient, quand j y parviens, quand je l'accepte, c est juste inimaginable de réfréner cela. Je l ai fait pourtant. Sauf que, il s est aperçu qu en me privant de ce moment à moi, il m était ensuite impossible de jouir, quoi qu il fasse, comme si le plaisir c était arrêté net, et que je ne ressentais plus rien.Ce qui permettait ainsi d avoir certaines pratiques difficiles lorsque j étais dans un état normal, mais qui du coup, ne m apportaient plus rien, ni dégoût, ni douleur, ni plaisir, ni colère. Une poupée avec laquelle il pouvait jouer.Au fil des mois avec lui, après de multiples tentatives, il n a plus cherché à exercer ce contrôle d orgasme, parce que c est devenu frustrant pour lui aussi. Et qu il lui devenait difficile d en tirer parti et de se faire plaisir de ce fait. Manipulatrice ? Je ne sais pas... Ce n était pas volontaire en tout cas, parce que j aurais aimé aimer ce plaisir de patienter, qu il ait le contrôle de mon corps, sans cette notion de maintenant ou jamais.En lisant vos mots, je me dis que C est un sentiment qui doit être agréable. Mais qui n est pas pour moi, ou en tout cas je suis clairement passé à côté, quelqu en soient les raisons. Concernant la domination, il est vrai qu un grand nombre de soumis semble vouloir cette frustration (il n y a qu'à voir le nombre de mec rêvant d une cage de chasteté verrouillée par leur femme, entre autres exemples, alors que cet acte me semble bien plus rare chez les soumises).Pour ma part, en position dominante, ce jeu de frustration ne me plaît pas non plus. J aime bien trop voir un homme jouir, que l en priver reviendrait à me priver moi même, et j ai horreur d être privée de quoi que ce soit.Je me sens bien plus dominante et maîtresse du jeu en offrant un orgasme, qu en l empêchant.Bien que ce soit un "exercice" intéressant pour connaître son partenaire, C est assez rare que j en ressente l envie, donc que je le fasse.Merci pour ce petit instant de réflexion par rapport à moi même, et plein de bonheur à vous dans votre frustration, ça a l air plaisant, rires !

Justement exprimé, cher Oneiros.Mais je n'aime quand même pas :smile:Quand bien même je l'accepte. Quand lui le veut.

Merci à vous, Lilisweet pour votre témoignage.Qui tend à démontrer que chacune nous fonctionnons/réagissons différemment.

Je pense d'ailleurs que si je "fonctionnais" comme vous, Maxime renoncerait à me frustrer :smile:

@Azhara : je rigole...

Merci à vous Madame Lilisweet et à Jokjc.Toutes ces cages, tous ces soumis qui rêvent de cages... Oui, le rêve est bien là, le fantasme aussi. Combien la supporte plus que quelques dizaines de minutes ... ?

Bah, il n'y a aucun intérêt à frustrer une soumise que cela transforme en poupée. Tout l'intérêt de la chose est justement dans l'explosivité du résultat final, dans la perte de contrôle, dans le fait que l'orgasme qui finit par tomber soit si violent qu'elle en perde la tête...Sinon, c'est juste ennuyeux a mourir. Parce que bon, avoir le contrôle, c'est bien, mais c'est sans intérêt si le contrôle s'exerce sur une poupée gonflable.Par contre, Jok, pour une fois, je 'e suis pas d'accord, ça peut être extrêmement cérébral, je te le promet. Bon, la cage, c'est peut être limité, mais empêcher la jouissance au dernier moment plusieurs fois d'affilée, en jouant sur les habitudes et les formatages pour exciter toujours plus est très très intense cérébralement. Mais évidemment, ça dépend de la personne.

sourire ne jamais dire jamais...

Frustration ... la vie, les obligations, les impératifs ... nous sommes soumis au quotidien aux frustrations (et aux factures mais ce n'est pas le sujet^^)Donc dans mon BDSM, il y a de la joie, du rire, du plaisir, surtout le plaisir de faire plaisir, l'envie de se dépasser, du désir, de l'envie de me plaire de lui plaireAprès pour "jouer" le Dom qui me met en état d'excitation toute la journée (surtout si nous sommes dans des lieux publics et qu'il joue de ses mains discrètement) c'est un frustration à court terme donc ça me vaUne fois un homme a voulu contrôler mon orgasme .. j'avoue ne pas avoir compris l'intérêt (à part voir ma tête!) et finalement en discutant c'était pour qu'il sente avoir le contrôle sur moi ... bah pas pour moi pas de cette façon !Je ne sais pas si on peut généraliser au fait que les soumis aiment plus la frustration que les soumises ... je ne suis pas eux et tous ne sont pas comme ça, le principal étant qu'ils le vivent bien, que ça leur apporte quelque chose Ce en quoi je vous rejoins FemmeFemelleEsclave c'est du plaisir de le voir jouir ... et là-dessus je ne doute pas de votre soumission ^^

Bonjour,Encore une fois un superbe texte. Tjrs un plaisir de vous lire FemmeFemelleEsclave.Pour amener mon grain de sel, en tant que Dom (aspirant à être), j'ai qqes fois ralenti la jouissance d'une soumise.'Ralentir' plus qu'interdire. Oui, j'aime controler, lui montrer qu'elle est mienne en cet instant, que je controle...MAIS en fait entendre, voir, ressentir la jouissance d'une femme accompagne mon plaisir de Dom.La jouissance est un grand moment de lacher-prise.Ralentir la jouissance peut etre un multiplicateur de plaisir.Chacun ses gouts.

1- Il m'a semblé percevoir, pas uniquement sur ce fil de discussion, une différence très nette du rapport à la frustration du point de vue de la soumission féminine et du point de vue de la domination masculine, avec une très nette inclination de la seconde catégorie pour cette pratique que je n'ai jamais remarquée chez la première. Des points de vue dominants, je ne saurais en revanche trop en dire…2- Nous parlons frustration et nous y associons chasteté. Je pense qu'il s'agit de deux choses différentes et qu'il est possible de rester chaste assez longtemps sans forcément ressentir de frustration. Comme la définition par laquelle vous commencez, FFE, le rappelle bien, la frustration n'est pas tant l'abstinence dans le désir que le fait de se jouer du désir, l'induire en erreur, lui faire miroiter un assouvissement plus ou moins longtemps différé. La frustration, c'est le désir trompé. Elle est chaste par définition, au moins temporairement. Mais la chasteté n'est pas forcément frustrante.3- De même que je suis un chaud partisan de la réhabilitation du fantasme, non pas comme idéal mais comme substitut qui n'a rien de déshonorant à la relation réelle, de même je ne pense pas qu'il soit nécessaire de vivre une frustration permanente pour en apprécier le plaisir. Car c'est bien le plaisir qui importe, à quelque profondeur que chacun s'ingénie à l'y dénicher. :) Tel le trouvera dans une frustration de quelques minutes, tel autre de quelques jours, de quelques semaines ou de quelques mois… qu'importe si tous s'épanouissent à leur manière ? Et si le fantasme de la mise en cage définitive renforce l'empreinte mentale d'une cage portée pour quelques minutes, je ne suis guère choqué d'un accommodement entre la réalité et l'imaginaire.4- De mon ressenti très relatif et fort modeste, je dirais simplement que, s'agissant du moins de la frustration masculine temporaire, la privation du plaisir n'est qu'apparente chez le soumis qui y aspire ma foi très hypocritement (hehehe). Cela fait partie à mon sens des aspects les plus fascinants du BDSM que chaque porte découvre une surprise, chaque mot peut signifier son opposé et les niveaux d'interprétation se superposer abondamment.On peut au contraire se représenter cette frustration en carburant du plaisir si l'on prend soin de distinguer deux sortes de plaisirs d'essences complémentaires : le désir et la jouissance, qui n'ont pas du tout la même cinétique ni la même temporalité relative. Le désir évolue dans le temps, la jouissance dans l'instant. Le désir est le prélude à la jouissance mais la jouissance est la finalité du désir. Enfin, je crois discerner que le désir et la jouissance, si elles peuvent sans doute toutes deux être manipulées, ne le sont pas de la même manière, le déroulé du désir entretenant beaucoup plus de liens avec l'émotionnel-mental que l'instant de jouissance extrêmement physique-mécanique. Il y a entre le désir et la jouissance un peu la même différence entre le pétrole et la TNT : le premier est beaucoup plus dense en énergie, mais la seconde est plus puissante par sa capacité à la libérer en un temps très bref. Ceci étant posé, la frustration, par son aspect de chasteté, prive le désir de déboucher sur son achèvement et permet donc de le prolonger d'autant. Et simultanément, en jouant sur l'attente sans cesse trompée, la frustration nourrit le désir déçu par une nouvelle espérance. Le plaisir s'en trouve donc soutenu dans le temps et multiplié en intensité. Évidemment, rien n'est gratuit en ce bas-monde. Tout cela se paye en différant la jouissance. Mais là encore, l'attente, surtout lorsqu'elle aura été trompée plus ou moins souvent et plus ou moins longtemps, peut finalement lui donner davantage de force et de saveur. Tout est affaire ensuite de résistance et de goûts pour chacun.Encore une fois (on n'est jamais trop prudent), il ne s'agit-là bien entendu que de ma petite perception de la chose, nourrie d'observations fort imparfaites et subjectives qui n'ont pas valeur universelle. Mais je ne serais pas surpris qu'elle n'explique pas que mon seul attrait personnel pour la frustration masculine temporaire.Une bonne nuit à tous.

Merci pour votre commentaire, cher Goepin. Je vous rejoins sur votre analyse quant à la différence frustration/chasteté. Au moins pour ce qui me concerne. La chasteté, tout du moins la mienne, n’est pas un problème. J’aime le sexe, mais je peux aussi m’en passer (bon, pas trop longtemps quand même 😀).Par contre, ce que je déteste dans la frustration/chasteté, c’est de ne pouvoir assouvir mon désir lorsque j’ai à portée de mains le sujet/objet de celui-ci.Pour ce qui est de la frustration/chasteté masculine, je n’en ai qu’une connaissance limitée. A un seul.Mon mec/Maître.Ce que je sais cependant de lui, c’est qu’il déteste les deux. La chasteté autant que la frustration. Parce que son désir à lui fonctionne différemment du mien.Qu’il a besoin de l’assouvir, si nécessaire de manière solitaire. Ce qui pour moi est évidemment exclu.Parce que je n’aime pas le gaspillage 😀Quant au fonctionnement des « soumis », je ne suis pas vraiment compétente en la matière.

Bonjour FemmeFemelleEsclave,Vous avez raison de préciser tout cela car mon enthousiasme quant à cette pratique pourrait induire la confusion que le fonctionnement que je décris serait fondamentalement lié à la nature humaine alors que ce n'est qu'une tentative de poser un vernis de raison et de logique sur un ressenti personnel très puissant et très étonnant. Il ne fait aucun doute pour moi que tous les hommes (dont tout particulièrement les hommes dominants) ne fonctionnent pas du tout de la même manière. Je n'ai pas souvenir non plus d'avoir croisé une expérience féminine qui m'ait évoqué un ressenti similaire au mien. J'espère simplement ainsi qu'une telle étrangeté d'observer tant d'hommes soumis fantasmer leur propre frustration pourra paraître ainsi un peu plus compréhensible à un regard extérieur.

Cher Goepin, Vous n'avez nul besoin de vous justifier.Chacun ressent et vit les choses à sa manière.Et c'est justement ces "différences" que je trouve intéressantes.A ce sujet, et pour un point de vue encore différent, Lulu a écrit de fort belles choses sur le sujet.https://www.bdsm.fr/blog/6452/Chastet%C3%A9-masculine---La-version-pilule-rouge/https://www.bdsm.fr/blog/6456/Chastet%C3%A9-masculine---La-version-pilule-rouge---Partie-2/Un point de vue qui correspond à sa propre "réalité" et que je trouve pour ma part à la fois belle et tragique.

Chère FemmeFemelleEsclave, cher GoepinOui, c'est à chacun de ressentir et au final de choisir. Mon expérience me fait dire que le ressenti et la recherche des Doms sont différents pour une soumise ou un soumis. On recherche souvent la frustration et la focalisation sur le partenaire pour le soumis (mon cas) et l'hyper-sexualisation pour la soumise (on ajoute un petit plug vaginal pour ramener ses pensées à...).

La frustration sexuelle m’est totalement inconnue. Je suis plutôt ... résignée quand il me demande de prendre le wand parcequil veut me voir jouir ^^ Faut que je « force » le truc pour me mettre en phase avec mon clito (qui marche très bien lol mais moi j’ai juste pas envie !).Par contre la dimension du « salaud » qui jouis sans partage me plaît bien (fantasmatiquement) et m’arrange (sexuellement). Par contre qd je vais jouir, je lui demande toujours l’autorisation ^^ Jaime bien ^^ même s’il me dit jamais non. Mais s’il me dit non et me dit maintenant pose le wand... bah... je pose le wand sans Pb. Je n’ai pas cette frustration que vous ressentez. Pour moi l’orgasme c’est bien que qd il est là. En dehors de ce moment précis: j’y pense pas, j’en ai pas besoin et il ne me manque pas. Mais j’imagine que c’est comme qd on a faim avec un bon poûlet patates au four qui sent bon et qu’on nous dit: bah nan toi toi tu manges pas ! Ça ça me frustrerait grave!!!! 😜😜