Huitième séance (suite) :Sur ma demande, elle enleva sa veste et ses chaussures puis fit glisser la robe le long de son corps, celle-ci venant s'échouer au sol autour de ses pieds sans toutefois manquer de mettre à mal quelques-unes des bougies toujours vaillantes.Elle resta là quelques instants dans l'attente d'une indication. Je prenais beaucoup de plaisir à regarder la projection des flammes sur son corps et le jeu de contraste que cela créait.Il y a, à mon sens, une fine ligne, entre ce jeu de domination que je pratique et la sensation de commander. Le premier m'excite et me plaît au plus au point quand l'autre m'ennuie, m’énerve.Le premier est un jeu, un échange, un plaisir quand le second est une obligation, un sentiment d'être responsable de l'autre donc, d'être entravé. Or je n'aime pas être entravé.Mes meilleures expériences dans ce jeu que le D/s, restent lorsque ma partenaire de jeu fut proactive. Dans ses gestes et/ou son attitude et/ou ses volontés. Voilà pourquoi cela doit rester un jeu pour moi et pourquoi j'avoue regarder les gens vivre cela au quotidien avec une certaine circonspection voir incompréhension. Maaaaaais il faut de tout pour faire un monde et loin de moi l'idée de jeter la première pierre de peur de me prendre une avalanche en pleine gueule en retour.Et comme je suis quelqu'un de compliqué, mes attentes et mes envies changent d'un jour à l'autre voir d'un instant à l'autre.Maaaaaaaais il y a de ces moments où une sorte de connexion indicible se fait. Où nos attentes et nos envies coïncides. Où tout se meut (pas la vache) pour notre plaisir. Et clairement, je suis prêt à me taper je sais pas combien de moments pas super folichons pour en vivre un seul comme celui-ci.Au cours de mes expériences, il y en eu plusieurs. Un nombre ma foi très satisfaisant. Certains dont je profitais sur le moment, d'autres dont je prenais conscience une fois passés et d'autres encore lorsque je rédigeai mes comptes-rendus, voir ces récits. Parce que oui, le monsieur il est un peu lent des fois. Mais est-ce que s'en rendre compte plusieurs mois après enlève au plaisir? Absolument.Pas.Ça crée même un effet de nostalgie plutôt agréable comparable aux verres de fin d'été lorsque la chaleur diminue, que le brouhaha infernal des cigales s’atténue et que l'on entend de nouveau le vent dans le feuillage de la vigne vierge ou des glycines (skejmé en Pagnol!).Bref.Tout ça pour dire que là, LA, on y était. Paf, en plein dans le mille.J'étais dans une espèce de torpeur contemplative. Son corps, le dessin des flammes changeant, le contraste amplifiant ses courbes, ses creux, ses bosses. Elle aurait pû attendre patiemment que monsieur finisse de se rincer l’œil comme le pervers qu'il est, s'ennuyant du temps qui passe, du poids de la pesanteur sur ses frêles épaules. Mais non.Comme la grandeur pragmatique qu'elle était sûrement, elle mit à profit ce temps qui aurait pu être perdu pour jouer, elle aussi. Elle commença donc à s'agiter, lascivement. Jouant avec ses courbes comme un pécheur avec sa mouche pour attirer la bête qui, se croyant prédateur, ne voit pas le piège qu'occultent ses envies.J'ai l'impression, attention parce que là on rentre dans de l'analyse psychologique de comptoir qui se veut généraliste mais basée sur une expérience de vie unique et égoïste. On est sans filet. (on reste dans le champ lexical de la pêche) [d'ailleurs, SEAspiracy, si vous aimez le poisson et ne souhaitez plus jamais en manger]Si l'on aime tous plaire, j'ai remarqué que les femmes, les soumises, avaient ce besoin, cette envie de plaire physiquement, une séduction tournée vers l'extérieur quand ma propre séduction était plutôt tourné vers l'intérieur.Difficile à verbaliser.Mais, encore une fois il s'agit de mon point de vue, Frédérique cherchait à me séduire ET de ma séduction dépendait son plaisir, c'est la réussite de cette entreprise qui la satisfaisait.Me concernant, je cherchais avant tout à me plaire à moi-même (oh putain, on se doutait que tous ces pavés cachaient quelque chose!!!) ET, si l'entreprise réussissait, alors il était logique que l'autre succombe. En plus, ce n'est pas si égotiste qu'il y paraît au premier abord. Parce que lorsque l'on a rien à prouver à l'autre, beeeeeein, on lui fout la paix et donc il peut être qui il veut.C'est sûrement une piste pour expliquer à quel point notre relation fut agréable.Néanmoins, tout n'était pas rose et je ne suis pas un parangon d'altruisme. Très souvent mon petit égo pointe le bout de son nez. Pour le meilleur mais souvent pour le pire. Nos principales frictions eurent pour origine mon/son petit égo ou un problème de communication Et à ce moment, oui, je me sens Dominant avec la fameuse majuscule et oui, elle se soumet avec la révérende minuscule. Pour mon plus grand plaisir et le sien. Et même si je ne comprendrai jamais ce qu'elle y trouve et bien... et bien je m'en fous.Voilà aussi pourquoi je ne suis D (oui, on repart dans les abréviations, je m'y sens plus à l'aise) qu'avec une seule personne.Il y a une différence notable en moi lorsque je suis avec une personne dans une relation D/s ou menthe-chocolat. C'est la nature du désir qui monte en moi. La version menthe-chocolat de moi-même va chercher la fusion charnelle, sentimentale. Les corps seront collés, les embrassades longues, les échanges seront lents.En version D/s, c'est plus comme un besoin intense de faire plier l'autre. Ou plutôt de faire plier tout en frôlant la rupture. Je ne parle pas forcément de rupture physique, ce n'est pas ce qui m'excite. Je parle de rupture comportementale. Cela tient peut-être de mon absence de compréhension de la pensée "s", comme si j'avais toujours un doute sur la véracité de la chose. Rupture du comportement de soumission.Parce que, et on en revient toujours au même point, plus je la pousse loin, plus elle plie sans rompre et plus je me sens valoriser par ce don de soi à l'autre. (vous comprenez maintenant d'où vient ma théorie dûment exprimée quelques paragraphes en amont)Ça semble extrêmement triste écrit comme cela. Et je serais d'accord avec vous si j'avais besoin de ça pour m'aimer ou me sentir bien. Une situation de dépendance peu flatteuse. (V'la le D!)Mais ce n'est point le cas, je me fais des clins d’œil et des bisous devant la glace chaque matin que Dieu (ou autre) fait.Bref (ça ce saurait si c'était le cas), je digresse et j'en vois quelques uns au fond de la classe qui ont perdu le fil alors revenons à nos moutons [ou nos sardines (qui sont un peu les moutons des mers) pour rester dans le thème].Il y a donc un moment où je dus me résoudre à sortir de ma torpeur lascive . Parce qu'on sentait Frédérique à court de mouvements érotiques et parce qu'à force de baver, ça aller traverser le plancher et faire peur au voisin du dessous qui appellerait le service d'étage de crainte d'une fuite dans la salle d'eau.Or être dérangé était bien le dernier de mes souhaits.Nous avions nos petits rituels. Les choses qui nous plaisaient, nous mettaient en appétit. Je prenais beaucoup de plaisir à lui attacher les mains et les pendre à ce que je pouvais. Tringle à rideaux, luminaire ou tout simplement en faisant passer la corde au-dessus d'une porte pour ensuite faire un nœud à la poignet opposée.Ce faisant, elle se cambrait de tout son être et laissait pleuvoir les coups en tout genre sur son corps.Elle aimait ça. J'aimais ça.Depuis quelques temps, les marques sur son corps se faisaient de plus en plus persistantes d'une séance à l'autre et j'avoue avec un embarras non-feint, que cela me plaisait au plus haut point.
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