Sixième séance :
Le jour tant attendu arriva. Nous avions rendez-vous à 17h à l'hôtel et depuis 14h, je recevais une photo ainsi qu'un message quant à sa hâte de l'heure fatidique toutes les trente minutes. Si les premières photos étaient une sorte de rébus sur la tenue qu'elle porterait, les suivantes étaient bien plus orientées sur son excitation et plutôt (très) équivoques.
Je vous ai dit tantôt l'image que j'avais de Frédérique (pour les deux au fond de la classe près du radiateur qui n'ont pas suivi, je ne ferai pas de rappel).
Et bien je suis toujours autant surpris d'avoir réussi à la mettre dans cet état. Je ne suis pas stupide, je sais très bien que si elle en était arrivée à ce point, c'est qu'elle le voulait bien. Mais le pourquoi m'échappe.
Je lui ai demandé plus tard si durant cette période, elle s'était masturbée ou si elle avait couché avec quelqu'un d'autre et elle me répondit que non.
J'en suis encore, à ce jour, halluciné.
Je sais de quoi ça à l'air.
Oh l'autre comment il est pas sûr de lui. Nan mais c'est quoi ce pseudo D qui doute de sa capacité à dominer toutes ces chiennes de soumises. Encore un fantasmeur du cul qui fait perdre son temps à tout le monde. (Soyez pas choqués, ce sont vos mots, pas les miens).
Alors déjà (first and foremost comme ki disent les angliches), Prout.
Et ensuite, Prout.
Alors peut-être qu'en tant que femme expérimentée (j'ai dit expérimentée, pas vieille, hein!?) j'avais cette image que seul les trucs complexes et extrêmes pouvaient encore la faire monter dans les tours. Et oui, je sais, j'ai dit expérimentée, pas usée ni blasée. Et oui, le bonheur est dans les petites choses. Et oui... Et oui...
Oh, ça va. Coup de pied sauté dans vos visages jugeurs.
Bref, cela a eu un effet humanisant sur elle. Elle n'était plus ce bloc de granit monolithique mais bien une personne, ressentant et partageant, vibrante. Et ça, je connaissais. Je pouvais donc agir sur elle.
A seize heure, je l'appelai, lui donnant rendez-vous une demie-heure plus tôt devant la gare histoire de bouleverser un peu les choses.
16h20 et j'étais assis au milieu des voyageurs sur les bancs guettant son arrivée. Le visage enfoui dans mon écharpe histoire de ne pas avoir à me justifier sur le non port de masque de ses morts, je balayai la place du regard, m'arrêtant sur chaque silhouette féminine qui approchait.
J'avais à l'estomac, ce sentiment que l'on a quand, mélangé à la foule, on s'apprête à faire quelque chose de différent au commun. Ce sentiment d'être différent, peut-être même supérieur. Cette appréhension qui est si bonne car aucune peur, aucun doute ne vient la teinter.
Puis, je la vis.
Avant de me lancer dans un élan lyrique, ode à sa beauté, une petite précision.
J'ai été élevé par des femmes. Mes repaires, ont toujours été féminins. Je voue donc à la femme, un respect immense (et pas une haine ce qui prouve que mes mères ont fait du bon taf).
Pour moi, la femme est un choux romanesco. Très bon, qui va se parer d'atouts ridiculement complexes et élaborés pour un résultat équivalent à son frère le choux-fleurs qui lui est juste bon.
Alors, quand j'ai la chance d'avoir un choux entre les mains (on a bien compris que là je ne parle plus de choux, hein), je ne peux que m’esbaudir devant tant d'élaboration.
Je fais peut-être des montagnes de taupinières mais bon sang, n'est-ce pas là la définition du "don". Rien n'oblige mon petit choux romanesco à me sortir du fractal, je l'aime déjà pour ce qu'il est à l'intérieur. Alors le fait de le faire quand même, n'est-ce pas la preuve ultime de "hé, tu comptes pour moi" et dans ce cas, ne doit est-ce pas célébré à sa juste valeur. Avec moult exagération et grandiloquence. Ne serait-ce que pour qu'à aucun moment le choux ne redevienne un "simple" choux-fleurs par ennui ou déception.
Je sais ce que vous vous dites.
"Hein!?"
Alors d'abord, "hein!?" vous même.
Et ensuite, pourquoi l'analogie alors que simplement dire un truc du genre "toutes les femmes sont des princesses" fait le café.
Et bien parce que j'aime les analogies. J'aime le choux (le légume).
Et puis le sujet est bien trop démago pour se passer d'une analogie savoureuse.
Et avant que la ligue des gentlemen extraordinaires ne s'en mêle, j'en ai une tout autant savoureuse pour les hommes et une encore meilleure pour l'être humain en général.
Et (c'est le dernier) par pitié, me faites pas chier avec le troisième sexe, les non-genré.e.s et Co. Je parle d'archétypes physiologiques et ce n'est pas mon problème si ce besoin d'appartenance à un groupe rend toute discussion complexe ne serait-ce que par son appellation.
/*coup de gueule off*/
Bref, tout ça pour dire que j'en fais des caisses quand je décris les gens. Parce que c'est important de se sentir spécial, parce que la beauté est dans l’œil de qui la voit etc... etc...
Donc, elle arriva, toute en beauté.
(je décline toute erreur de mauvaise terminologie quant à son habillement)
Son manteau trois-quart dévoilait de longues cuissardes remontant en dessous de ses genoux. Celles-ci laissaient échapper des bas de couleur chair qui venaient se perdre sous une jupe en vinyl assez courte. Un pull noir à col roulé venait sublimer ses courbes voluptueuses malgrès les tentatives du manteau pour les dissimuler (il est fou ou quoi).
Elle vint se positionner au milieu de la place devant la gare.
Je ne sais toujours pas à ce jour si elle me vit ou si elle le fit pour elle-même, moi qui me décrit aisément comme un élégant mélange entre un maître ninja, une fougère et un lampadaire (toi-même tu sais).
Elle se mit donc à tourner sur elle-même, lentement. Plusieurs fois. Ce qui me fait dire qu'elle devait m'avoir vu.
Je restai là quelques temps la contemplant.
N'est-il pas électrisant ce sentiment?
"Elle est là pour moi."
Les passants autour. Regardez tant que vous voulez, elle est là pour moi. Heureux est le D qui se fait posséder.
Comme je ne suis pas un de ces poètes se nourrissant d'amour et d'eau fraîche, je me levai pour la rejoindre, brisant l'instant contemplatif.
Je fus accueilli par un sourire.
Vous allez me dire que je suis un cœur d'artichaut mais vu ce que j'en mange, ça n'est pas étonnant.
J'avoue être très fleur-bleue. J'aime la dichotomie entre ces moments et ce qui se déroulera lors de nos jeux.
Attention, je ne tombe pas amoureux de toutes les femmes que je rencontre, hein. Mais je suis facilement ému par les gens, par des détails, que je vais monter en épingle.
En plus, ça évite de trop focaliser sur les côtés énervants.
Mais là, c'était cool. Comme si on naviguait à vitesse de croisière.
Elle avait couronné sa tête d'un espèce de chignon mi-bordelique mi-chiadé (prends ça Frank Provost!). Sur son visage, elle arborait ses peintures de guerre, genre indien dans la ville.
Un fard à paupières d'une couleur vive, un bleu ou un vert je ne sais plus. Le contour de ses yeux au crayon noir histoire de souligner son regard en amande et un rose à lèvre criard.
Elle me faisait l'impression d'une voiture volée qui aurait pris le temps de passer chez Customise-mon-véhicule.
Je suis un grand amateur du naturel. Mais le maquillage permet des trucs vachement cool. J'en avais un exemple sous les yeux.
C'était ça Frédérique. Elle pouvait être ce qu'elle voulait mais en différent. Sexy mais différemment, coquine mais différemment, aidante mais différemment...
Pour ceux qui connaissent Toulon (pour les autres il y a open street map), de la gare, on peut trouver tous type de rues. Du boulevard avec moult péons à la petite rue voir coursive sans grand chat (odeur de pisse en option). Nous déambulâmes, apparemment sans but, afin que je puisse trouver l'endroit qui me conviendrait. Elle s'accrochait à mon bras et discutions de tout et de rien. Elle avait adopté le vouvoiement et me donnait du monsieur à tout va. Sur le coup, j'ai pris dix ans dans la gueule. Qu'elle m'aurait appelé "daddy" et je serai parti me jeter dans la rade.
Je trouvai enfin ma ruelle, étroite, coudée, déserte.
"
- Tu es venue équipée?
"
Elle fit oui de la tête en baissant les yeux.
Frédérique savait jouer l'ingénue comme peu. Cela avait sur moi, un effet excitant et je pense qu'elle le savait.
Je lui fis enlever son manteau que je gardai contre mon bras.
"
- Montre-moi.
"
Ses jambes écartées d'autant que le permettait sa robe, cambrée et les mains contre le mur, je m'employai à remonter la mienne le long de sa cuisse pour atteindre ses fesses.
Saloperie de robe.
Je dû le dire à haute car elle répondit.
"
- Voulez-vous que je l'enlève?
"
Je n'avais aucune crainte que l'on se fasse surprendre. Après tout, je ne faisais rien de honteux. J’auscultai le cul de ma soumise voir si elle portait bien le plug que je lui avais intimé de porter.
Néanmoins, je n'avais même pas pensé à la chose pour la protéger elle. C'est elle qui risquait le plus.
Chose dont elle se fichait apparemment.
Que ça me serve de leçon. Ne jamais se limiter pour des sentiments que l'on prête aux autres.
Mais Frédérique était une bonne prof et voyant que je ne considérai pas l'option me la suggérait habillement. (ou alors elle pensait juste à son plaisir mais chut, laissez-moi rêver)
Elle fit glisser le zip avec une lenteur qui me mit les nerfs à vif. J'en étais presque à la presser afin que nous ne nous fassions pas prendre. Je ne suis pas encore très au point avec l'exhibition publique mais ça viendra.
Elle retira enfin (dieu bénisse) le morceau de vinyl dévoilant un string du plus bel effet. Mais la coquine ne s'arrêta pas en si bon chemin.
Au lieu de se mettre en position, elle vint se coller à moi, son divin fessier contre mon entrejambe.
"
- Je vous plais ainsi, monsieur?
"
Elle pencha sa tête de côté, faisant glisser ses cheveux et me dévoilant sa nuque. Sa main remonta, venant glisser sur ma nuque et se perdre dans mes cheveux tandis que l'autre venait saisir mon bras ballant pour guider ma main sur son bas ventre.
Je fus... J'étais... aux abonnés absents.
Trop.
Trop de sensualité.
Trop de sollicitation.
Je ne suis qu'un gamin.
Je ne sais pas combien de temps je suis resté là, sans bouger. Sa main m’agrippant les cheveux, les tirant comme pour me faire réagir tandis que la seconde continuait à promener la mienne sur son sexe et autour comme si j'étais un vulgaire sex-toy.
Quand je repris mes esprits, je ne su absolument pas comment réagir. Mon cerveau étudia tout un tas de possibilités à la vitesse faramineuse de peut-être une toutes les 15 secondes.
A sa décharge, la majorité du sang nécessaire à son bon fonctionnement était parti, sur un coup de tête, on ne sait où.
En parlant de décharge...
Hihi, non, pas à ce point.
Elle ondulait du bassin, se frottant à moi et semblait se servir de mon érection pour venir titiller le morceau du jouet qui dépassait de son cul.
Et puis merde. Des fois, il faut juste être naturel. On ne perd rien à ne pas être cette "figure d'autorité", ce bloc impassible, qui sait toujours quoi faire. Des fois, il faut savoir être bon joueur et dire à l'autre, bien ouèj, tu m'as eu sur ce coup et j'apprécie cela.
Il m'arrive, lorsque je revêts le masque de D, d'oublier cela, d'être tellement absorbé par le rôle que le naturel s'efface au profit de ce personnage que je joue.
Mais heureusement qu'il y a des Frédérique pour se rappeler qu'on a pas besoin de toujours jouer un rôle. Ci-mer, Albert.
Je plantai donc mes dents dans son cou. Fortement. Parce que j'aime ça.
Mon doigt entra en elle à travers le bas. Parce que j'aime ça.
Puis de lui chuchoter d'une voix un peu rauque.
"
- Très. Mais allons nous mettre au chaud à présent, je suis sûr que nous trouverons un moyen de s'occuper de ce qui te démange.
"
Le plaisir de sentir son souffle court, un soupir.
Je lui glissai alors mon doigt dans la bouche et ce fut un festival de langue, comme une promesse, qui l'accueilli.
Elle se rhabilla d'un geste précipité.
Sur le chemin de l'hôtel, j'eu la tête qui tourne. Trop d'émotion d'un coup.
Pour ne rien arranger, une érection phénoménale que mon pantalon du jour, assez serré, semblait crier au monde "regardez ce que nous avons là".
Frédérique, toujours accrochée à mon bras voir plus encore faisait la conversation seule.
J'imagine le truc comme cela (je la tiens en haute estime).
Mon coco tu me fais poireauter depuis des lustres, tu crois que je n'ai pas vu clair dans ton jeu à me titiller. Je vais te rendre la monnaie de ta pièce au centuple.
Et sur ce coup, elle a gagné. Mais ce n'était qu'une bataille, pas la guerre et mon esprit de compétition peut se révéler très puissant (je vous en laisse juge).