Précision liminaire.
Je ne cautionne évidemment pas les violences, qu'elles soient physiques ou psychologiques, faites aux femmes ni à qui que ce soit d'autre, dans le but de blesser ou de détruire.
Ce type de comportements relève du droit pénal et doit être sanctionné comme tel.
Il existe des outils pour ce faire :
- une numéro d'écoute anonyme et gratuit, le 3619
- un outil de signalement en ligne, arrêtonslesviolences.gouv.fr
- la police, via le 17 ou le 114 par sms
Sans compter nombre d'associations.
Ce dont je parle ici concerne uniquement la violence consentie, choisie, celle que subit la soumise/esclave pour le plaisir de son Maître.
Et le sien.
_______________
Violence : caractère de ce qui se manifeste, se produit ou produit ses effets avec une force intense, brutale et parfois destructrice.
Caractère extrême d'un sentiment.
Contrainte, physique ou morale, exercée sur une personne en vue de l'inciter à réaliser un acte déterminé.
_______________
J'ai toujours été attirée par les extrêmes, vivre de manière intense.
C'est à l'adolescence, à l'âge des premiers émois, que j'ai découvert ce besoin que je portais en moi, mon désir pour les hommes et mon besoin de me soumettre à eux.
Pas dans la vie, mais dans le sexe.
Parce que le sexe "vanille" m'a toujours ennuyée.
Parce que je n'aime pas ce qui est tiède, fade.
J'ai toujours aimé le sexe brutal, parce que le sexe, pour moi, implique toujours une part de bestialité, de brutalité.
Parce que le désir de l'homme est en lui-même brutal.
J'étais ado la première fois où un mec m'a baisée et j'ai eu mal.
Ce fut pire quand peu après ça a été ma croupe qu’il a voulu utiliser.
Pourtant, les deux fois, je n'ai eu de cesse de recommencer.
Parce ce que j'aime que les Mâles m'utilisent comme exutoire à cette violence qu'ils portent en eux
et qui participe de ma jouissance.
_______________
J'ai besoin de cette violence là, celle de mon Maître lorsqu'il jouit de moi.
Qu'il m'attache pour me cravacher, maltraiter mon corps, mes seins, ma chatte, mes reins.
Mais en dehors de cela, je déteste la violence.
Celle des bien pensants de tout poils,
que ne choquent pas la violence d'une société douce avec les forts mais qui écrase les faibles.
Qui prône la diversité tout en laissant se propager la haine de l'autre.
Au motif de sa couleur de peau, de sa race, de son sexe, de sa religion ou de je ne sais quoi d'autre.
Celle des entreprises qui se dotent de "chartes éthiques" tout en pratiquant à tour de bras les licenciements boursiers.
Celle d'un monde devenu fou, qui a oublié le sens de l'humain.
Alors, peu m'importe ce que pensent de moi les adeptes du "politiquement correct" et du "sexuellement admissible".
Tous les désirs sont légitimes lorsqu'ils sont partagés.
Et je crois pour paraphraser Bernanos "que le secret du plaisir c'est d'être capable de trouver le sien dans celui de l'autre" (*).
_______________
Oui, j'aime subir la violence de mon Maître.
Ressentir la morsure du fouet sur mon dos, mes seins, mon ventre, mon sexe.
Crier en même temps mon désir et ma douleur.
Mais je n'admettrais jamais d'être giflée par un mec.
Le mien d'ailleurs ne pourrait fût-ce même l'envisager.
_______________
(*) j'ai quelque peu dénaturé la citation exacte, qui pour mémoire, était : "être capable de trouver sa joie dans la joie de l'autre, voilà le secret du bonheur" (Bernanos, Correspondances).
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Sir-byke
#1
Cette violance ambiante, qui rend les Hommes inégaux.
J'aime cette frontière entre la sphère privée, ce qui rentre dans une relation qui est unique.
Incompréhensible par la majorité, elle prend tout son sens pour ceux qui la vive.
Expression d'un lien presque magique, sacré , bien au delà de ce que le mariage peux apporté comme symbolique.
J'aime votre constat sur notre société.
Cette violance issue de la focalisation sur l'argent roi.
Perte de valeur humaine.
Continuez à nous partager ces explications thématiques, avec vos billets d'humeurs.
Ils me donnent foi dans l'humain sans non plus tomber dans la naïveté.
MERCI.
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Je crains, SirByke, qu'il ne faille vous y habituer :smile:
A mon besoin d'écrire sur ce que je ressens, mes mises en perspectives parfois hasardeuses.
Mes coups de gueule, mes cris du cœur.
Parce que j'ai toujours fonctionné comme ça.
Parce que j'ai besoin d'écrire pour pouvoir penser.
Et que j'aime confronter mes pensées à celle des autres.
Dernière modification le 16/01/2021 09:25:27 par FemmeFemelleEsclave.
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Sir-byke
#3
Cher FFE,
Ce n'est pas un mal.
L'écriture a des vertus multiples.
Exutoire, un moyen de figer des émotions.
J'ai découvert il y a peu ce mode d'expression et je ne cache pas aujourd'hui mon plaisir à en profiter.
Il permet de poser les idées, dans l'instantané quand on écrit, il permet de temporiser, relire, affiner, préciser.
Je ne pourrais plus m'en passer aujourd'hui.
Soyez la première personne à aimer.
#
#4
« j’aime que les Mâles m’utilisent comme exutoire à cette violence qu’ils portent en eux »
Bonjour FFE,
je vous rejoins totalement sur cette phrase ... cependant je remplacerais les Mâles par mon Mâle :)
La violence dont vous parlez est une bonne partie de ce qui me nourrit dans ma relation bdsm, bien sûr pas que, mais elle représente une grande partie de notre lien avec Kelsen.
Je ne saurais expliquer pourquoi je ressens ce besoin de prendre toute cette violence, je la sens, je la cherche, je m’y confronte et je me bats aussi parfois avec elle.
Elle met de l’intensité, de la profondeur, de la puissance dans ce que je recherche et dans ce qui me fait vibrer.
Et cette dualité incroyable de savoir qu’un homme peut en même temps se permettre de lâcher ce sentiment devant celle en qui il a une totale confiance, et en même temps la traiter comme une reine et être le plus amoureux des hommes ... cette dualité me fait littéralement fondre et m’émeut.
Je précise aussi évidemment et comme vous qu’en dehors de ce contexte, j’ai la violence en horreur.
C’est un sujet délicat et assez peu évoqué... merci de mettre ce sujet en lumière.
La violence psychologique est aussi mon péché mignon ... un homme incapable de me maltraiter psychologiquement, à certains moments définis, et bien sûr de façon consentie, ne possède pas les qualités qui lui permettent de prendre le dessus sur ma personnalité ... je ne parle que de ma situation et de la façon dont doit être mon dominant à moi.
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Merci Shadow,
Pour que les choses soient bien claires, la formule que j'étais utilisée, "Parce ce que j'aime que les Mâles m'utilisent comme exutoire à cette violence qu'ils portent en eux
et qui participe de ma jouissance" se voulait générique.
Il n'est plus question pour moi, depuis 3 ans bientôt, qu'un autre que mon Maître ait désormais ce droit.
Par contre, je ne partage pas nécessairement vos vues quant à la "violence psychologique".
J'aime l'ascendant qu'il a pris sur moi, ma dépendance psychologique à lui, mais pour lui, pour nous, il ne s'agit pas de violence.
Juste de la place que je lui reconnais dans ma vie.
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#
#6
La violence pouvant aussi bien être physique que morale, j’ai juste fait part de mon attirance pour les deux ... mon masochisme est bien plus étendu que ce que je pensais à la base ... ou plutôt, mon Maître a considérablement fait exploser cette part en moi ... pour mon épanouissement de soumise l’un ne va pas sans l’autre, mais ce n est bien évidemment que l’état des lieux de ma propose relation bdsm...
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Rassurez vous, chère Shadow, il n’y avait aucun jugement de valeur de ma part 😀
Chacun a sa propre vision de la relation Maitre/soumise/esclave.
Et in fine, la seule chose qui importe c’est de s’y épanouir.
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Sir-byke
#8
FFE,
J'admire votre façon de dire les choses, votre vérité et de rester dans le consensuelle.
Je serais presque à penser à une déformation professionnelle... 😁
Dernière modification le 16/01/2021 16:56:23 par Sir-byke.
Soyez la première personne à aimer.
😀 cher SirByke.
Je suis pourtant tout sauf consensuelle !
Je ne déteste rien moins que les consensus « mous », les béni-oui-oui, le conformisme moutonnier.
Mais je respecte les goûts de chacun, leurs désirs et leur façon de les vivre.
Dès lors qu’ils se comportent de même vis à vis de moi.
Cela étant, oui, je suis avocate.
Pas juge. Je n’ai d’ailleurs jamais envisagé cette carrière.
Parce que « juger, c’est de toute évidence ne pas comprendre, puisque si l’on comprenait, on ne pourrait plus juger ».
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Sir-byke
#10
J'entendais par consensuelle votre capacité à écouter les autres sans les juger.
Le consensus est une preuve d'intelligence aussi car il prend en considération les deux parties sans chercher à humilier l'autre.
Bien sûr, je ne sous estime pas votre capacité à défendre vos intérêts, mais tout en gardant des valeurs humaines.
Soyez la première personne à aimer.
Chère ChienneLise,
Vous n’êtes pas la seule à penser ainsi.
Longtemps, j’ai vécu le bdsm uniquement dans le cadre du sexe.
De manière totalement égoïste.
Sans voir dans les mecs autre chose que le plaisir que je retirais à me faire baiser par eux.
Il m’ a fallu du temps, mais aujourd’hui, j’ai compris la vacuité, la pauvreté de cette vision des choses.
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SoyeuseSm
#12
Merci pour ce témoignage et ce pavé jeté dans la mare de la bien pensance FFE.
Pour ma part je suis comme vous, faisant front contre la dichotomie de cette société qui scinde la société et la fragmente pour sans cesse la fragiliser mais tout en prônant des valeurs de justice d'équité et de démocratie.
Qui dénigre la violence au gré de la mouvance à la mode dans les médias sociaux (tient on violente les gros créons la grossophobie, tient on tue les femmes créons le feminicide...) mais laisse finalement la violence sociale s'installer et perdurer parce que quelque part diviser c'est quand même régner paisiblement....
Me concernant j'ai découvert la violence avec mon Maître actuel. Mon Maître qui m'a enseigné mais surtout permis de vivre librement ce besoin de violence que j'ai en moi. Au point de me présenter fièrement comme une soumise brat. De celles qui bravent qui titillent pour mériter leur violente remise en place.
Oui j'aime ses gifles oui j'aime ses fessées et quand il me tire les cheveux et me plaque au mur au sol pour mieux me corriger de toute la violence de ses bras de ses mains.
Mais parce que je suis au fond de moi persuadée de son amour et de son respect.
Alors oui je concède que ça peut paraître totalement illisible pour qui n'a pas connu ce besoin de violence.... Mais oui il est violent pour mon plaisir. Parce que j'en ai besoin parce que cela m'excite et me vide de mes forces cela me donne l'impression d'être totalement à lui. Qu'il est le seul au monde à me comprendre et à m'apporter cette violence.
C'est une sorte d'osmose des sens. Aller au bout de soi en recevant les marques qu'il distribue.
Et parfois même quand il a mal en lui et bien j'ai aussi envie de lui dire "vide ta hargne ta colère sur moi, défoule toi de cette violence elle sera à moi je la porterai ça fera moins lourd pour toi".
Et comme j'aime cela et bien au moins on sera défoulés ensemble.
Voilà ce que m'inspire ce post chère FFE. Hâte de lire les autres témoignages ou remarques.
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#
#13
J'ai du mal avec le terme de violence. Car comme vous l'avez dit plus haut FFE, il est lié à la destruction.
Je préfère donc parler de brutalité.
Hormis donc ce jeu de maux, je me retrouve dans ces différents témoignages.
Dans cet exutoire que j'aime être pour l'autre , d'absorber cette brutalité pour l'en libérer.
Je suis friande des sentiments de fragilité, vulnérabilité que ces moments de force brut m'apportent.
Et qui je le crois participe activement à mon désir de soumission.
Et comme la boucle est bien faite, plus j'aime et plus je peux me donner et me laisser aller à subir cette brutalité.
Par contre, pour pouvoir prendre du plaisir à subir et le vivre sereinement, cela doit être donné dans le calme. Je ne supporte pas la colère et les cris qui vont avec.
Dans ces cas là, je panique littéralement.
Et paradoxalement, une colère froide me fait beaucoup d'effets.
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Merci SoyeuseSm pour votre commentaire.
Qui n'a rien d' incompréhensible ou d'illisible pour moi, puisque c'est exactement ce que je ressens.
Aller chacun au bout de nous-même dans le respect de l'autre.
La seule chose qui nous sépare c'est le côté brat.
Mais j'aime bien la manière dont vous en parlez.
"Braver pour mériter".
Une piste à explorer peut-être.
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Chère Gaia.
Je conçois que le mot qui puisse choquer.
Mais pour moi, il n'y a rien de destructif dans "sa" violence.
C'est quelque chose qu'il porte en lui, qu'il contrôle, qu'il maîtrise mais qu'il a besoin d'extérioriser parfois, et dans le sexe en particulier.
Et qui correspond à mon propre désir de lui servir d'exutoire.
Si je préfère ce terme à "brutalité", c'est justement parce que je vois dans la brutalité quelque chose de primitif, de peu évolué, de non maitrisé.
Mais ce n'est que le sens que je donne moi aux mots.
Et ma/notre façon de les vivre.
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Lady Spencer
#16
Merci à vous de briser aussi ce tabou là, ou tout au moins, d'apporter vos ressentis quant à cette violence recherchée ET consentie ou brutalité comme le préfère Gaïa .
De l'amour rough. Ou rugueux.
Tout est là dans ce vous expliquez, et parce que cela est consenti, et uniquement grâce à ce consentement, votre recherche et vos attentes sont légitimes. Et sans aucun rapport avec la violence SUBIE par des femmes et des hommes au sein de leur couple et famille. Idem pour les enfants, d'autant plus dans cette période de dingue où le confinement a fait exploser plus encore, les "violences domestiques" (je déteste cette association de mots)
Donc, merci à vous de mettre des mots sur vos désirs et sur les désirs de vos Dhommes : je vois d'ailleurs peu d'hommes intervenir pour le moment sur cette position.
Difficile d'en parler, Messieurs ? Situation mal assumée ?
J'ai posé la question pas mal de fois sur l'acceptation de la soumission chez les féministes car je trouvais et trouve toujours, extrêmement intéressant de discuter de la séparation vie privée-pro-sociale et de la vie sexuelle où tout est permis si consenti.
Vous l'avez plutôt bien expliqué, Mes Dames.
Un autre aspect sur la brutalité et-ou la violence consentie, celle que certains hommes soumis veulent vivre : là encore, il y a un sacré tabou .
Je sais qu'avec FFE, nous sommes très proches sur presque tout, SAUF sur la soumission masculine :stuck_out_tongue_winking_eye:
Pas grave, je poursuis !
Certains hommes soumis hétéro ou non, demandent ce coté rough, purement sexuel ou non, recherchent la maltraitance, à être bousculés, pris de force, violentés. Là encore, tout est discuté avant et analysé après.
Une sorte de lâcher-prise total, où ils se laissent aller sans répondre alors que dans un contexte différent, ils se défendraient, répondraient, et casseraient la tronche à un agresseur, par exemple.
Une phase où leur force n'existe plus, ou plus utilisable de la même façon. Où ils sont contraints d'accepter et d'en jouir.
J'aimerais bien que des soumis expliquent cette attente et leurs ressentis dans ce contexte précis.
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Merci chère Lady.
Vous avez comme toujours bien résumé ce que je ressens.
J'ai longtemps mal vécu mes exigences "féministes" (modérées, je le précise, je ne suis pas du tout dans le féminisme misandre) et mes désirs de soumission.
Aujourd'hui, je vis parfaitement cette dualité, fondée évidemment sur le consentement, le désir, un choix que j'assume.
Quant à la soumission masculine, si je ne me vois pas dominer un homme (dans le cadre d'une relation intime), il ne s'agit évidemment pas d'un jugement de valeur de ma part.
Juste quelque chose que j'ai du mal à appréhender.
Alors, à vous la parole, Messieurs :smile::smile:
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SoyeuseSm
#18
Je vais demander à mon soumis de participer au débat on aura au moins un ressenti de soumis....
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Alasnoax
#19
Bonjour Mesdames ,Maîtresse
Soumis de Soyeusesm, j’apporte ma contribution modeste à ces échanges.
Je ne ressens pas un besoin d’exprimer une violence consentie et charnelle au sein de ma vie vanille. Il est évident que ma personnalité m’a tendance ne coïncident pas avec ces pratiques. Cependant il m’arrive de vouloir et d adopter une pratique viril avec ma compagne, pratique qui lui apporte une satisfaction un certain plaisir - tout est dans la nuance mais parfois l’expression des corps des envies se traduit par un rapport D/S. Je parle de domination au travers de la posture de la façon de conduire l ebat. C’est juste un équilibre charnel dans le respect , ma compagne accepte de s’offrir et exprime ce besoin de lâcher prise . C’est une facette troublante car ma compagne est fondamentalement opposée à toute forme de violence, d irrespect ... mais comme vous l’avez décrit, une fois l’intimité retrouvée les envies prennent une autre couleur.
Quant a moi soumis, je recherche aussi ce lâcher prise avec ma Maîtresse. Mon corps lui appartient et il est comme une toile vierge où elle peut exprimer son art... les pinceaux sont ses accessoires badine martinet cravache... ces œuvres reflètent ses envies ses humeurs. Pour moi j’accepte cela et j’ai besoin de sentir que je suis inférieur à elle. Ces moments sont des capsules ou j’oublie la pression quotidienne , sociale professionnelle qui est parfois pesante. Je laisse les clés de la porte de ma soumission à ma Maîtresse. Elle me guide et je me sens complètement en confiance je ne ressens pas de violence mais plutôt de la vulnérabilité... je crains parfois ses assauts mais elle seule a ce droit sur mon corps. J’ai accepté cette condition et ne l’accepte que dans ce cadre. En tant que soumis c est au travers de cette faille que je m’épanouis et cette parenthèse est vraiment dans une opposition à ma vie professionnelle et privée. Et cette complicité avec ma Maîtresse me ravit car il y a bcp de compréhension et de bienveillance.
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Derek
#20
Longtemps, j’ai vécu le bdsm uniquement dans le cadre du sexe.
De manière totalement égoïste.
Sans voir dans les mecs autre chose que le plaisir que je retirais à me faire baiser par eux.
Il m’ a fallu du temps, mais aujourd’hui, j’ai compris la vacuité, la pauvreté de cette vision des choses.
This. J'ajoute qu'on peut avoir un déchaînement de claques qui pourraient être de la violence dans un autre contexte, mais si ma Soumise me sourit et m'incite à continuer, cela prend tout à coup un sens de partage.
Tout est question de contexte et de consentement. Le vrai BDSM est cérébral en réalité... Ceux qui ne font pas du cérébral en font sans le savoir en fait. Un mot, une idée, une intention qui fait son chemin et travail l'esprit de la Soumise de l'intérieur. La violence n'échappe pas à cette règle.
Dernière modification le 23/01/2021 15:31:07 par Derek.
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Ophir
#21
Je découvre cette intéressante discussion et après vous avoir lu les unes et les autres, j'ose me permettre d'y apporter mon oeil et mon ressenti un peu plus néophytes et aussi masculin.
Tout d'abord comme tous je ne cautionne absolument pas la violence que certain(e)s subissent au quotidien qu'elle soit physique ou psychologique (en me posant la question de savoir laquelle est la plus destructrice, mais cela est un tout autre débat...) qui relève pour moi de la déviance. Je trouve d'ailleurs que l'avènement des réseaux sociaux a créé une violence verbale ordinaire quotidienne (ou tout simplement accrue) aussi lâche et petite que les lettres anonymes d'une autre époque, avec parfois des conséquences dramatiques. Je le vois en administrant une page de soutien antibashing pro.
Par contre cette violence subie, n'a pour moi aucun rapport avec une violence/brutalité consentie et issue d'un consensus ou liée à la volonté d'assouvir des pulsions intimes ; là aussi que cette violence soit physique ou psychologique. Dans le premier cas elle est destructrice et délètère sans doute aussi l'expression d'un "mal être" psychologique, dans le second cas elle devient source de plaisir et qui plus est de plaisir partagé par la communion et complémentarité des pulsions assouvies (sinon qu'elle que part elle ne redevient que "subie")
En tant qu'homme, je ne sais pas si nous portons tous en nous cette violence dont vous parlez... Je ne pense pas porter plus de violence que ma femme pouvait porter... Certes les hommes sont peut-être plus porter vers la violence physique et certains plus bagarreurs que d'autres...
Je vais rejoindre Soumga sur le fait que moi aussi "je ne ressens pas un besoin d’exprimer une violence consentie et charnelle au sein de ma vie vanille" (j'ai repris la formule car je n'aurais pas pu mieux le dire), et même je pense toujours avoir adopté une attitude "soumise" avec mes partenaires vanille.
Et si j'en viens au BDSM, oui je suis soumis avec des pulsions plus Ds que Sm, je ne suis pas maso dans l'âme. Ce que je recherche c'est le plaisir dans le lâcher prise, l'abandon de soi corps et âmeà sa Dominante, me laisser emporter par me Dominante sur le chemin qu'elle a choisi pour moi, pour nous, pour son plaisir, pour notre plaisir, pour un plaisir partagé, ce chemin où les pulsions de chacun se rejoignent et se complémentent peut prendre plein de formes dont la violence/brutalité consentie qui devient source "subie" de plaisir... Un plaisir avant tout cérébral intense, un orgasme qui s'exprime sans que le sexe soit forcement présent, un plaisir qui ne peut s'exprimer pleinement que dans la complicité, la confiance, les sentiments, le partage...
Ces pulsions me deviennent de plus en plus un besoin, besoin de m'abandonner, de devenir sujet et objet de ma Dominante pour m'évader (avec elle) et me sentir vivant et vibrant.
De là à dire que les femmes portent une certaine violence en elles.......:wink:
Dernière modification le 23/01/2021 17:51:55 par Ophir.
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#22
Quant a moi soumis, je recherche aussi ce lâcher prise avec ma Maîtresse. Mon corps lui appartient et il est comme une toile vierge où elle peut exprimer son art... les pinceaux sont ses accessoires badine martinet cravache... ces œuvres reflètent ses envies ses humeurs. Pour moi j’accepte cela et j’ai besoin de sentir que je suis inférieur à elle. Ces moments sont des capsules ou j’oublie la pression quotidienne , sociale professionnelle qui est parfois pesante. Je laisse les clés de la porte de ma soumission à ma Maîtresse. Elle me guide et je me sens complètement en confiance je ne ressens pas de violence mais plutôt de la vulnérabilité... je crains parfois ses assauts mais elle seule a ce droit sur mon corps. J’ai accepté cette condition et ne l’accepte que dans ce cadre. En tant que soumis c est au travers de cette faille que je m’épanouis et cette parenthèse est vraiment dans une opposition à ma vie professionnelle et privée. Et cette complicité avec ma Maîtresse me ravit car il y a bcp de compréhension et de bienveillance.
Soumga j’aime beaucoup votre vision des choses et la description de votre lien avec SouyeuseSm.
Je m’y retrouve beaucoup ... se sentir inférieur(e), oubli de la pression, vulnérabilité ... cette grande complicité, même si en parlant de la bienveillance et de la compréhension de mon Maître j’aurais omis le terme « beaucoup » 😉, ce qui ravit la part masochiste en moi ...
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#
#23
Cher FFE,
Cela était tellement évident que je suis passée à côté..
Il n'y a pas de jugement dans ce terme de violence. Il me choque seulement car il me renvoie à ma propre définition de ce mot, à ma propre violence, qui est pour le coup malsaine et destructrice.
Maintenant que je suis capable d'entendre que ma conception n'est pas une vérité absolue ( et heureusement) cela me choque beaucoup moins. Sourire
Dernière modification le 24/01/2021 07:19:45 par Gaïa.
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Tindalos
#24
La violence subie, imposée, je ne supporte pas, quitte à passer pour un pleutre, je suis non-violent, irrémédiablement pacifiste. Les rares fois où j'ai eu à y recourir, c'était pour défendre une personne, et en essayant de la limiter au maximum. J'ai passé mes années de collège en ZEP, j'ai vu ce que ça donnait, merci bien.
Par contre, j'aime beaucoup la violence stylisée, les arts martiaux, le rugby, et, pour ce qui nous amène ici, le BDSM.
Je suis quelqu'un de violent. J'aime contraindre, faire souffrir, cogner. Je me suis longtemps posé la question du pourquoi de ces envies, et je pense que c'est pour moi une manière d'exprimer ce qui est peut-être une pulsion basique, dans un cadre contrôlé et consenti. Parce que, même si nous nous revêtons du vernis de la civilisation, si tant est que notre société actuelle soit non-violente, la violence prend juste d'autres formes, nous ne sommes que des animaux sociaux, soumis aux mêmes atavismes que lorsque nous étions dans le fond des grottes.
Manger, se reproduire, asseoir sa dominance, ces instincts sont toujours là en nous, et ce ne sont pas 2000 ans de morale judéo-chrétienne qui vont y changer quoi que ce soit.
Je mets ça en lien avec ma façon de pratiquer le BDSM, qui est quelque chose d'instinctif et de primal, sans protocole (un peu, quand-même, sinon @Soyeuse va me chercher des poux dans la tête) ou cérémonial. Je me suis vite rendu compte que les rond-de-jambes n'étaient pas pour moi. Je suis plus attiré par le côté brut, et je suis ravi d'avoir trouvé une partenaire sur la même longueur d'onde, nous pouvons explorer ensemble ces sentiers pas tant battus que ça.
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Olivier
#25
Je suis d'accord : les pulsions "primitives" sont toujours là. C'est une adaptation à la dure loi de la vie. Le vernis et les conventions sociales nous permettent de lisser nos rapports et de protéger les faibles. Question d'éthique aussi.
Quand je vois ce qu'il se passe dans mon club, à quel point des soumis "biens sous tous rapports" sont sadisés par des Dom' "biens sous tous rapports", on voit vite les pulsions de base qui remontent.
J'ai un jour vu mon banquier dans mon club et il n'était pas timide du tout. IL s'amusait de voir et entendre le sado en cours. Et pourtant à la banque il est cordial et bien habillé.
J'avoue que moi aussi je suis un modèle social en société, et pourtant quand je m'habille en tenue de Master SM, je sens toutes mes hormones qui se déversent. Heureusement je reste cadré et je ne vais jamais trop loin. Ni alcool, ni substances psychotrope. De la maîtrise malgré les tentations.
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Bonjour à toutezétouss.
Je crois que les violences et par là même la brutalité ont besoin d'un avocat.
La Violence, c'est un monolithe moral... un taboo pour nos sociétés qui se rêvent "évoluées"... peut être parce qu'elles sont elles mêmes cimentées et tenues par un ensemble de violences structurelles?
Combien prêchent la paix dans le monde sur internet tout en fermant les yeux sur le fait que des enfants crèvent dans les mines pour extraire les terres rares de leur smartphone? Quelle est la part de cette violence qu'ils sont prêts à assumer?
Joe travaille dans un abattoir, c'est un mec paisible, toujours respectueux des hommes et des animaux, d'ailleurs, comme tout le monde, il adore les chats. Joe n'aime pas ce boulot, mais il n'a pas d'autre choix dans l'immédiat. Il doit conduire les porcs dans l'allée terminale.Dans un premier temps, il les pousse de la mains appuyant le geste d'injonctions à avancer teintes de malaise. Un mois plus tard, il les frappe à coup de latte ou de ce qu'il a sous la main. Il n'est pas hermétique de base à la souffrance de ces bêtes, il est conscient du carnage... pour garder son taff et sa santé mentale, il s'est détaché radicalement de toute empathie ou de corréler ses convictions en terme de respect des êtres vivants à la situation (après tout, ces porcs sont déjà morts...)
Le grand père de Joe a dans son jeune âge eu un job voisin... il faisait prendre le train à des homosexuels, des communistes, des handicapés, des tziganes, des juifs, ect.
C'est un homme simple, chaleureux qui ne ferait pas de mal à une mouche. Il a juste le soucis d'être efficace dans son travail, faire la fierté des siens; sa famille, son entreprise, sa patrie. Bon... les trains doivent partir à l'heure; après tout, il ne fait que son travail. Il guide sur les quais, aide à monter dans les wagons, n'oublie pas d'avoir un mot gentil pour le petit Simon qui cherche ses parents... non, rien de violent là dedans...
Sans transition, Pamela a un nouveau smartphone 5G. Elle est végane, veut la paix dans le monde et poster des photos de son transfert affectif félin sur internet... ou elle réagit avec émotion à tout un tas de faits divers tous plus violents et sordides les uns que les autres prenant des postures tellement morales qu'elle pourrait écrire les présentations au concours de miss France. Pourtant, elle allonge des sommes considérables pour avoir un smartphone performant, le forfait et les accessoires qui vont avec. Elle donne des milliers d'euros à des boîtes qui exploitent des gosses dont un certain nombre crèvent dans les mines pour extraire les terres rares qui servent pour fabriquer les composants.
Aucun d'entre eux ne se considère comme une personne violente, tous sont bien éduqués et considèrent la violence comme l'apanage des fous, des sauvages et des criminels.
Joe, est réel, l'expérience ici relatée aussi, ainsi que le processus de détachement tel qu'il l'a vécu et compris.
On va pas refaire le topo sur les conditions d'acceptation de telle ou telle forme de violence; et surtout, sur qui elle est dirigée. Mais c'est plus à prouver; si on maintient les conséquences hors de la vue d'une personne, que l'autorité l'exige, ou que les victimes sont dévaluées, déshumanisées; alors la perspective d'un gain même minime suffit souvent à motiver la participation directe ou indirecte à des actes allant jusqu'à l'atroce.
Pascal, lui, est du genre brutal. Quand on le chatouille de trop près, il balance des calottes à réveiller un mort. Son physique est un atout pour débloquer rapidement des situations et il l'utilise sans complexe. Bien sûr, dans une société ou le monopole de la violence est revendiqué par une structure collective ultra-dominatrice composée de personnes qui dans leur majorité sont motivées en profondeur par la peur de la misère, la souffrance, la mort... qui sont des formes de violences... pour se préserver de cela il incombe que le collectif fasse preuve d'une violence supérieure à celle exprimée par ce qui la menace (que la menace soit réelle ou non).
Pascal, quand il recours à la violence physique pour parvenir à ses fins; fait preuve d'une liberté individuelle qui se passe de l'approbation du collectif. Pour ceux qui le composent, Pascal est un individu effrayant, dangereux, qui doit être gardé sous contrôle. Basiquement, y'a pour ça privation de liberté, ou un emploi dans les forces de l'ordre... ou s'il n'est pas jugé récupérable, l'élimination. Le collectif se fout de savoir si Pascal a une éthique et quelles sont les conditions exactes qui motivent chez lui des comportements violents.
Le collectif voit en lui un agresseur en puissance et tient à s'en défendre. Ironiquement; les agresseurs sont plutôt rares et la majeure partie des violences exprimées à l'échelle collective ou individuelle sont motivées par instinct de conservation. La société se défend avec son rouleau compresseur juridique, Pascal avec ses poings... on fait avec les outils dont on dispose.
L'autre jour, un type à proféré des insultes racistes à l'égard de Pascal, qui par une bonne vieille contraction musculaire et l'application ciblée de quelques newton, à fait voir la lumière à l'indélicat et lui a inculqué quelques basiques du respect... s'est pourtant retrouvé condamné pour son usage prohibé de la violence. Son agresseur verbal, après quelques minutes un peu sonné, a repris sa vie sans autre altération qu'un peu plus de prudence quant à ce qu'il exprime; et surtout envers qui.
George lui, est mieux éduqué, il sait qu'il n'a pas par lui même le droit de recourir à la violence et quand il subit un préjudice; il porte plainte. Savoir que le coupable va devoir payer et se retrouver dans une situation précaire au mieux, voir incarcéré, ce qui va exacerber sa propre violence en réaction à cette surenchère institutionnelle.
George a t'il réellement les mains propres? N'entretient il pas là un cercle vicieux?
Lorsque l'on fait la sommes de toutes les violences quotidiennes individuelles ou institutionnalisées qui sont communément admises voir plébiscitées (big up la tolérance zéro). Celles des faits divers dont on abreuve l'opinion publique, aussi abjectes soient elles, ne sont qu'une part infime des violences et des souffrances dont chacun à son niveau est en partie responsable. Ce que nos sociétés modernes refusent obstinément de voir, c'est le reflet en miroir de leur propre barbarie.Paradoxalement, plus les institutions et les paradigmes qui les sous-tendent se complexifient, plus la société exige une perception et une conscience approfondie; plus il y a de chances que la simple confrontation à l'altérité soit perçue comme menace (comme si l'autre n'eut pas été soi, il eut fallu qu'il en soit une forme de négation... miroir, miroir, à qui appartient le nombril que je contemple?). D'un point de vue plus métaphysique, du big bang à notre naissance, jusqu'à notre mort; la Violence est inhérente, comme pour nos sociétés, elle peut être tout autant fondatrice que destructrice. Nous l'avons tous et toutes chevillée au corps... elle a soit dit en passant permis à nos prédécesseurs de survivre et de prospérer... elle est un héritage légitime. Physiologiquement parlant; l'excitation ressentie par certains à son contact, c'est aussi lié au cocktail hormonal qui va avec (adrénaline, sérotonine, endorphines...); on est conçu pour la supporter, elle fait partie de nous. Reste à savoir ce que nous, en conscience, sommes capables d'en faire.
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Tindalos
#27
C'est sûr que quand on voit le nombre de profs, personnels de santé, ingénieurs et autres professions "bien sous tous rapports" dans le milieu...
C'est ce qui m'a surpris à mon entrée ; j'avais déjà pratiqué, mais dans mon coin, en passant par la rubrique BDSM d'un site d'annonces classiques.
Je m'attendais à une ambiance guindée, j'avais lu les écrits du fameux Maître Bob.
Au final, après quelques temps à trouver comment pousser la porte (merci Olivier pour l'accueil, au passage), j'ai trouvé des gens, juste des gens.
Petite digression, mais en rapport avec le sujet. Nous contenons notre violence, nous l'exprimons de manière contrôlée.
Depuis que je fais du BDSM, j'ai moins cette frustration qui me bouffe les tripes, cette tension entre ma conscience sociale qui m'interdit la violence, et la pulsion de vouloir sauter à la gorge du chauffard à la moindre queue de poisson, du patron abusif... Je suis apaisé.
Nous sommes dans nos pratiques à la croisée des chemins entre l'Eros et le Thantos, pulsion de vie et pulsion de mort, plaisir et souffrance.
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Olivier
#28
Merci à ExitMankind pour son super texte et Tindalos pour son avis et son clin d'oeil. J'ai un jour discuté avec un ancien résistant qui avait été torturé par la Gestapo. Je lui ai posé la question "si vous deviez faire parler un terroriste qui a posé une bombe avec minuterie dans deux heures; le tortureriez-vous pour lui faire dire où elle est ?".
Sa réponse fut "j'espère que non".
Au moins il était honnête.
Ol'
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#
#29
Quel sujet intéressant FemmeFemelleEsclave et j'apprécie la richesse des réponses !
Alors évidemment je ne cautionne pas la violence. Je la vie quotidiennement dans mon milieu professionnel (et par les temps qui courent de plus en plus) . J'ai appris à la comprendre aussi : il y a tellement de désarroi et de souffrance derrière, ce qui ne veut pas dire que j'accepte ces actes ou ces mots (encore un hors-sujet que je clos, difficile d'en parler sauf à des personnes qui partagent mon milieu, les autres ne veulent pas savoir, je comprends)
Donc la violence dans une relation D/s
Je rejoins assez Gaïa : je préfère le mot "brutalité". Je suis plutôt douce et romantique, pourtant dans cet univers, dans ma sexualité j'aime que ressorte le coté Bestial et brutal. J'aime que l'autre abuse de moi (avec mon consentement), qu'il ose aller à mes limites, ce mélange de honte et de fierté qui violentent mes émotions.
Je me sens (comme d'autres l'ont exprimé) vulnérable et primale. J'aime être "forcée" physiquement et les mots crus, vulgaires qui vont avec... je vis ces pulsions avec plaisir
Je ne sais si c'est un exécutoire ou cette part "mammifère" de moi qui a besoin de ressurgir pour me sentir vivante. Je sais que ça me fait vibrer, que je me retrouve épanouie dans ce plaisir (plaisir pour lui, pour moi, pour nous) et qu'après je me sens apaisée , qu'un bien-être total m'envahit
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La violence est malheureusement logique, "normale" dans une société qui est une jungle. Question, à la base, d'éducation. La mienne m'a convaincu qu'il faut l'éviter autant que peut se faire mais "quand faut y aller, faut y aller". Et c'est là qu'il faut libérer le reptilien qui sommeille en nous. On le voit bien dans les situations de guerre civile et le chaos qu'elles génèrent quand la priorité number one est de se nourrir. Les arts martiaux, les sports de combat permettent de canaliser, de cadrer cette violence que nous portons en nous, y compris ce que l'on peut appeler "les faibles". Cette violence nous permet aussi de protéger nos proches, en priant qu'on n'ait pas à le vivre.
Quelqu'un a évoqué, plus haut, la torture physique dans le cas d'un poseur de bombes. Dans ce cas-là, c'est sans hésiter que je le ferais, surtout si le temps presse ! Ce n'est pas forcément une bonne solution mais il n'y a rien d'autre, car l'individu peut se "tétaniser" mentalement. Il ne parlera jamais. C'est la torture psychologique qui est la seule qui garantisse le succès mais elle prend beaucoup de temps. Ce sont les britanniques qui l'ont mise au point.
"Certains hommes soumis hétéro ou non, demandent ce coté rough, purement sexuel ou non, recherchent la maltraitance, à être bousculés, pris de force, violentés. Là encore, tout est discuté avant et analysé après.
Une sorte de lâcher-prise total, où ils se laissent aller sans répondre alors que dans un contexte différent, ils se défendraient, répondraient, et casseraient la tronche à un agresseur, par exemple."
C'est mon cas. Et j'ai découvert cette partie de ma personnalité il y a moins de 20 ans, en découvrant ma soumission. C'est un territoire de sensations que j'ai exploré et ce n'est pas fini. Cette violence consentie et espérée je l'ai découverte au hasard des rencontres que j'ai faites. Parfois, j'en ai bien bavé. Et parfois jusqu'aux larmes... On apprend sur soi-même, on se découvre, on se surprend. On s'étonne sur les limites de ce lâcher-prise que l'on nous fait dépasser quand on nous pousse dans nos retranchements. Toutes découvertes sur soi est passionnante même si ce n'est pas tous les jours, même si ce n'est pas toujours positif. Mais libérer ce que nous avons de caché, de profond en nous constitue, en ce qui me concerne, une réjouissance profonde. Une sorte d'orgasme mental.
Nous avons tous une vie publique où le paraître est privilégié. Nous avons tous une vie privée qui se libère un peu de ce paraître car nous ne vivons pas seul.
Mais beaucoup ont une vie secrète. C'est un peu comme le dark web. Tout n'y est pas beau. Pas beau pour les autres quand il s'agit de SM.
Dernière modification le 13/02/2021 22:31:37 par EN SOMMEIL Sisyphe_44.
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Merci chère Gitane et à tous qui se sont exprimés sur le sujet.
A SoyeuseSM pour les avoir incités à se « dire ».
Et à vous, Messieurs, qui avez osé exprimer vos ressentis, ce que je trouve de façon générale trop rare 😀
En fait, en dépit de nos différences physiques, quand je lis certains propos, il semble que votre « soumission » ne diffère pas tellement de la mienne.
Ce sentiment d’ « appartenance », de lâcher prise, d’abandon que vous dites ressentir.
Et, plus prégnantes peut-être encore pour vous, les idées de transgression, de vulnérabilité, de mise de côté des pressions externes qu’expriment si bien soumga, Ophir et Shadow.
Cet antagonisme entre l’image que la société renvoie de l’homme (au sens d’individu de sexe masculin cette fois-ci) et vos désirs intimes.
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Merci aussi aux dom qui se sont exprimés, Olivier et Tindalos, sur ces pulsions animales, ce besoin que vous portez en vous.
Vous me confortez dans ma vision de cette violence que mon Maitre porte en lui, et à laquelle je sers d’exutoire volontaire.
J’aime bien aussi votre formule, lorsque vous dites « Depuis que je fais du BDSM, j'ai moins cette frustration qui me bouffe les tripes, cette tension entre ma conscience sociale qui m'interdit la violence, et la pulsion de vouloir sauter à la gorge du chauffard à la moindre queue de poisson, du patron abusif... Je suis apaisé. »
Cette vision paradoxale du bdsm qui permet de canaliser cette violence dans l’intime et le consentement, et de se libérer de la frustration.
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@ExitMankind.
Je sais que j’ai fourni les verges pour me faire battre en osant le parallèle entre la violence « subie/consentie » dans le bdsm et celle qui nous entoure.
Je partage largement votre diagnostic sur le sujet.
Mais, une fois posé le diagnostic, quelles sont nos marges d’actions en tant qu’individus?
J’ai vu moi aussi des reportages sur le fonctionnement abject de certains abattoirs (pas tous heureusement).
Pourtant, je continue de manger de la viande parce que j’aime ça.
Je sais de même que mon smartphone est fabriqué en Asie, dans des conditions pas terribles, qu’il contient des métaux rares produits souvent au prix de l’exploitation de ceux qui les extraient.
Pourtant, je ne peux pas m’en passer, ne serait-ce que sur le plan professionnel.
Alors, que puis-je faire, avec les informations dont je dispose et comme individu.
Pas grand chose, à part sans doute éviter de changer de portable tous les six mois comme certains et acheter la viande chez mon boucher de quartier parce que je sais d’où elle provient plutôt que dans un hypermarché. Quitte à la payer plus cher.
Et pour le reste, assumer du mieux que je le peux, dans mon comportement social mes envies/besoins contradictoires.
Comme j’essaye de le faire dans le cadre intime.
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Bonjour.
Culpabiliser pour cela pourquoi pas... mais on a tous plus ou moins les deux pieds dans la fange. C'est surtout pour souligner l'aspect tragique de la chose.
A l'échelle individuelle, avoir un peu d'éthique et tenir sa barre c'est déjà pas mal.
Un point que je trouve intéressant, c'est qu'on a tout un panel de comportements pour traiter et canaliser ces violences inhérentes à nos fonctionnements... un des plus anciens; le fameux bouc émissaire.
Entre le diverses formes de violences desquelles nous participons collectivement est celles qui sont directement de notre ressort direct; on accumule beaucoup.
Toutes ces situations que l'on vit quotidiennement, l'administration, le flicage; avoir conscience qu'on participe d'un mode d'organisation qui garanti des profits court terme et des beaucoup plus de dégâts sur le long terme... y'a bon nombres de faits plus ou moins globaux qui tiennent de la dissonance cognitive... l'air de rien c'est une cause de tensions immense.
Régulièrement, des intervenants évoquent un besoin de purge périodique de pulsions violentes latentes. C'est là que le bouc émissaire, ou victime sacrificielle intervient.
Plus ça va, plus je me dis que soumis et dominants ont beaucoup en commun et que le positionnement dépend d'un rapport étroit entre la dynamique de la personnalité de chacun; ses apports culturels... et je me plaît assez à pensez qu'il y a toujours la part de Chaos. Le truc qui rend l'existence instable depuis toujours mais qui te promet aussi que les monolithes peuvent aussi se casser la gueule. A partir de là, chacun voit sa zone de confort, on brode, on sophistique; mais d'une certaine façon le soumis joue un peu le rôle de la chèvre...
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Aujourd'hui, je ne ne culpabilise plus.
Tout au moins quand je sais que mes possibilités d'agir sont limitées voire inexistantes.
J'essaie simplement de gérer au mieux, de me comporter autant que faire se peut en accord avec mes valeurs, en assumant mes contradictions, dans ma vie sociale comme dans l'intimité.
En sachant que si l'homme (au sens générique) est capable du pire, parfois il l'est aussi du meilleur.
Mais je ne me vois pas pour autant dans le rôle de la chèvre.
Ou tout au moins pas seulement :smile:
Pièces jointes
Chèvre1.jpg 27.3 Kb . 68 Affichages
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Dernière modification le 25/01/2021 11:33:03 par FemmeFemelleEsclave.
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Ophir
#36
@FemmeFemelleEsclave c'est pas plutôt un âne sur la photo ? sourire....
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je viens de rectifier :smile:
En même temps, je ne pratique pas.
Ni mon Maître.
Nous sommes "autosuffisants"
Dernière modification le 25/01/2021 11:33:47 par FemmeFemelleEsclave.
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Et beh, elle est sympa la crèche de Noël chez vous...
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Comme indiqué, la zoophilie n'est pas mon truc. Ni le sien
Soyez la première personne à aimer.
Ophir
#40
Pas le mien non plus......
Et puis ça me rappellerait trop le boulot.....
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Derek
#41
Moi je vais m'inscrire en différence d'Olivier et Tendalos. En fait, si besoin viscéral il y a, c'est de punir les femmes, de les dégrader pour ensuite les réconforter en aftercare. Donc quand une femme accepte d'être le réceptacle de cette étrangeté en moi, j'en suis fort aise. En tout cas quand je fais tourner la séance autour de ça (= humiliation)
Le sport m'aide déjà^^ à extraire toute la nervosité donc quand je le fais, j'ai l'impression que c'est plus par jouissance de sadisme pur qu'autre chose. L'excitation pourrait aller dans pas mal de direction, mais elle prend ce chemin. Donc une fois le corps moins nerveux après une séance de sport, la vérité apparaît. Il faut l'assumer. Parce que j'aime qu'elle prenne du plaisir à se voir infliger une pulsion personnelle, qu'elle connaît et dont elle veut récupérer l'énergie. D'ailleurs, je préfère les petites claques humiliantes qu'aller sur des trucs plus forts car ça m'intéresse moins. C'est pas une question de force, mais plus de symbole.
Ca tient plus du : la soumise encaisse pour moi l'envie qui m'habite et contient ironiquement mon sadisme, le calme, plutôt que moi-même me déchargeant. Donc implicitement, si la Soumise n'aimait pas le faire, n'en redemandait pas, je n'aurais aucun intérêt à lui prodiguer ça. Je l'ai déjà dit avant mais plus elle est zélé dans sa demande, dans ses provocations, dans son langage corporel, plus c'est motivant.
Mais pour faire ça cette escalade, il faut quand même une Soumise pas trop novice. Car c'est quelque chose qui demande un peu de zèle mental, de libération finale pour être en fusion avec son maître. Pour ma part, quand il y a de la "violence", il me faut un eye contact constant pour que je sente la flamme entre nous.
Si je devais essayer de faire comprendre encore plus clairement, c'est comme prendre un rubis taillé, de le faire à nouveau être brut pour qu'il retrouve son éclat, puis de le retailler avec douceur. Mais peut-être qu'en définitive ça rejoint Olivier et Tendalos, car symboliquement ça veut dire qu'on enlève toute la teneur du monde et on recrée un cocon de jouvence si je puis dire. Ca rejoint l'idée de purger cette énergie par une pratique qui rend de la force positive. La Soumise serait alors le catalyseur.
Dernière modification le 25/01/2021 18:58:55 par Derek.
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#
#42
@Derek merci j'adore l'image : d'un rubis taillé, LA faire revenir à l'état brut, pour retrouver son éclat... l'éclat d'une pierre minéral, originelle ... J'aime beaucoup cette idée à la fois poétique et tellement vraie pour moi
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@Derek. Moi aussi j'aime bien votre image du rubis qu'on fait revenir à sa pureté originelle.
Et ce que vous dites de ce besoin de "vous libérer de vos pulsions" dans la connivence avec les désirs de la soumise.
Des quatre pierres qu'on qualifiait autrefois de "précieuses" (le terme a été légalement abandonné en 2002), le diamant, le rubis, l'émeraude, le saphir, le rubis symbolisait le pouvoir, la passion et le feu.
Longtemps il a été considéré comme la plus précieuse des 4 avant d'être détrôné par le diamant.
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Lady Spencer
#44
Vous parlez de torture avec une certaine tranquillité, sûrement parce que personne ici n'a jamais eu à réellement torturer quelqu'un-e. Et tant mieux, non ?
Nos sévices SM sont une chose, torturer physiquement en est une autre, encore une histoire de consentement.
Torturer pour obtenir un renseignement, assouvir une vengeance, un truc du genre quoi, c'est régresser en soi en obéissant à un ordre donné, et se déresponsabiliser de l'acte de torture : les hurlements provoqués alors par la douleur infligée, on les élimine, on les refuse, ils ne sont quasiment plus entendus voire entendables.
Cette fonctionnalité du cerveau, souvent aidée par diverses drogues (comme pour les nazis par exemple, prenant de la Pervétine, les anglais sous amphét avec la Benzédrine ou les GI au Vietnam) permet de repousser loin ses propres limites et celles que l'on voudrait, en temps "normal", ne jamais faire subir à l'autre.
On est un peu loin de ce que l'on vit au sein d'une relation DS et dans nos pratiques SM, aussi intenses soient-elles.
Je n'aime pas la douleur "gratuite", infliger une douleur via un acte violent juste pour en voir les effets sur le soumis ou la soumise, ça m'intéressera peu. Je n'ai rien à exorciser par la violence physique à ce jour. Je ne cherche pas à m'attribuer le rôle de la méchante et sadique domina, qui jouit de sa violence.
En revanche, si l'émotion que je pressens avec envie dans un acte précis, que cet acte soit difficile à vivre pour le soumis, voire douloureux, ne me posera aucun problème .
Non que je n'assume pas la douleur vécue, mais je vais l'intégrer dans le plaisir que je ressentirai dans l'exécution de l'acte : exemple avec le fouet.
Une forme de violence pour les uns, une forme de plaisir consenti pour moi.
Dernière modification le 28/01/2021 21:25:25 par Lady Spencer.
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Ophir
#45
@Lady Spencer tout est là il s'agit bien de plaisir dans cette douleur consentie qu'elle soit donnée ou subie, mais de plaisir partagé
Soyez la première personne à aimer.
Merci, chère Lady, de ce rappel salutaire.
La torture, au sens classique que vous rappelez, n'a rien à voir avec le BDSM.
Y compris lorsqu'elle est "ordonnée" par une autorité, puisque le code pénal prévoit que "n'est pas pénalement responsable la personne qui accomplit un acte commandé par l'autorité légitime sauf si cet acte est manifestement illégal".
La douleur infligée aux soumis(e)s/esclave(s) ne prend son sens que dans le désir de celui(celle)-ci de se la voir infligée.
Et c'est la responsabilité du Maître/de la Maitresse de savoir s'arrêter à temps.
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#
#47
Trés chère LADY SPENCER. J'aime beaucoup votre vision des choses. Le fouet (ou autre) est une violence qui devient torture lorsque l'acte ou l'intensité n'est pas consenti ou lorsque le consentement est biaisé (usage de stupéfiants entre autre). A partir de l'instant où le soumis (ou la soumise) accepte le fouet, celà n'est pas une torture pour le soumis. Celà le devient lorsque la douleur dépasse le seuil de la tolérance accepté par le soumis. Donc oui le fouet est un accessoire du plaisir chez certain(e)s soumis(es), et j'en fait partie. Le soucis chez beaucoup de dom (hommes comme femme), est l'acceptation des limites du soumis. De trop nombreux et nombreuses dom n'aceptent pas de se voir imposer des limites. Ce ne sont pas de vrais dom , mais juste des pervers qui veulent exprimer des frustrations internes via le BDSM. Dans une vraie relation dom/soum, les limites peuvent être repoussées lorsque la confiance mutuelle est installée. Mais ce n'est qu'une volonté commune et partagée. Si elle est forcée, nous sommes dans la torture voir le viol... Tout le danger de la relation SM est là. Si la dom prends du plaisir dans les limites du soum en le fouettant et que celui ci est dans sa zone de tolérance, alors allons y !!! c'est juste du plaisir
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