Précision liminaire.
_______________
Comme toujours, mes propos n’engagent que moi.
Je ne prétends pas détenir la vérité, simplement dire ma « part de vérité ».
Également, si je me reconnais et me veux l’« esclave » de mon Maitre, c’est exclusivement dans le cadre du lien intime qui m’unit à lui.
Dans ma vie sociale et professionnelle, je me suis toujours considérée comme l’égale des hommes et je ne pense pas que nos différences physiques justifient qu’il en aille autrement.
De même, dans le couple que nous formons désormais ensemble, il y a Maxime et Laure d’un côté, le Maitre et son esclave de l’autre.
Même si les deux sont totalement fusionnés en chacun de nous.
Et, dans mon cas, grâce à lui.
Il ne s’agit pas pour autant d’un jeu.
Ni pour moi, ni pour lui.
Simplement notre manière de vivre nos désirs ensemble.
J’ajouterai également que lorsque je dis « je » dans ce propos introductif, il doit être compris comme "nous".
Parce que je ne pourrais jamais dire « Maitre » en le pensant vraiment à un homme dont les valeurs seraient à l’opposé des miennes.
Et encore moins m’agenouiller devant lui.
_______________
J’ai récemment relu ce que j'avais écrit sur le même sujet en mars dernier.
Pour l'essentiel, je m'y retrouve.
Mais, entre mon expérience du tout début du confinement, la première fois où je découvrais la vie à deux et aujourd'hui, beaucoup de choses ont changé pour moi, qui ont contribuées à enrichir ma vision des choses.
Je sais aussi, en témoignent les discussions ici autour de ces thématiques, que chacun a sa propre conception de ce que sont un(e) soumis(e) ou un(e) esclave.
Sur ce point je renvoie notamment aux textes de Douxsoumis
https://www.bdsm.fr/forum/thread/5391/Soumis(e)-ou-esclave,-quelle-diff%C3%A9rence?/
et de Dark
https://www.bdsm.fr/blog/1922/Le-r%C3%AAve-d'un-esclavele-contrat-et-l'ob%C3%A9issance/
https://www.bdsm.fr/blog/2037/R%C3%A8gles-de-vie-d'un-esclave-Gynarchiste/
dont je ne partage pas nécessairement toutes les conclusions, mais qui illustrent d'un point de vue différent ce qui caractérise à leurs yeux un ou une "esclave".
_________________________________________________________________________________________________
Soumise ou esclave, typologie personnelle.
___________________________________
Dans mon article de mars dernier, je définissais comme suit les termes de "soumise" et d' "esclave".
Soumise : personne acceptant de se placer sous le pouvoir d’une autorité, manifestant une disposition à l'obéissance, la docilité.
Esclave : personne de condition non libre, considérée comme un instrument, sous la dépendance complète d’une autre personne.
Pour rudimentaires qu'elles étaient, ces définitions pour moi restent largement valides.
Avant de reprendre ma plume, j'ai cependant regardé ce qu'en disait l' "orthodoxie" BDSM, pour constater que là encore, il y avait autant de définitions que de "définisseurs".
Avec néanmoins quelques points de convergences :
- une approche davantage physique, brutale, avec une forte connotation SM dans la notion "d'esclave", plus cérébrale dans la soumission,
- les idées "d'appartenance", de "propriété", de "dépendance" à l'autre, moins prégnantes voire inexistantes chez les soumises,
- l'inscription de la relation dans la durée,
- le respect dû au "Maître" (que l’on retrouve dans les deux cas),
- une acceptation assumée des désirs du Maître, avec un pouvoir de négociation limité pour les esclaves (alors que la négociation serait au cœur de la soumission),
- l'obéissance inconditionnelle au Maître, alors que la notion de libre arbitre demeure très présente dans la soumission,
- le pouvoir absolu du Maitre sur l' "esclave", (le fameux TPE !), relatif et limité à ce qu’elle a accepté dans le cas de la soumise,
- des contraintes vestimentaires ou autres, imposées, codifiées.
S'y rajoutent pour certains les idées de "deshumanisation", de "dépersonnalisation".
D'autres points font moins consensus :
- l'interdiction de poser des limites ou même d'avoir un safeword à disposition, dans le cas des esclaves,
- l' "exploitation" de l'esclave à des fins domestiques,
- son contrôle par le Maitre à tous les instants,
- la réciprocité dans le respect, non seulement de l'esclave envers le Maître mais de celui-ci vers celle-là, qui ne semble pas acquis pour tous,
- le rapport au sexe, considéré par certains comme "hors sujet", par d'autres comme nécessaire,
- et la nature même de ce lien qui les unit, amour/passion ou névrose malsaine.
Bref, beaucoup de choses, certaines idées que je fais miennes, d'autres moins, d'autres enfin pour moi totalement fantasmatiques ou étrangères à ma façon de concevoir ma relation à mon Maître.
_________________________________________________________________________________________________
Moi.
____
Dans la vie "normale", je suis tout sauf soumise.
Peut-être en raison de l'éducation que j'ai reçue.
Jamais mes parents n'ont fait de différences entre mon frère et moi et de cette éducation j'ai conservé définitivement ancrée en moi l'idée que qui que nous soyons, hommes ou femmes, et en dépit de nos caractéristiques physiques différentes, nous sommes tous égaux.
J'ai par contre toujours été attirée par les garçons puisque gamine déjà, je préférais de loin jouer avec eux qu'à la poupée avec les filles.
Ce qui m'a valu plus souvent qu'à mon tour de rentrer les genoux écorchés.
Et c'est sans doute aussi cette "éducation" qui, plus tard, m'a fait choisir un métier qui me permettrait d'être autonome financièrement, sans avoir de comptes à rendre à quiconque.
C'est à l'adolescence que j'ai découvert que les mecs, ce n'étaient pas seulement les gamins avec lesquels j'aimais jouer au ballon.
Mais que je pouvais pratiquer avec eux d'autres jeux, bien plus excitants.
J'ignore si mon attirance pour la soumission dans le sexe était déjà en moi ou si c'est à mon premier "mec" que je dois de l'avoir découverte.
Quoi qu'il en soit, j'ai très vite pris goût à son approche brutale du sexe, à cette confrontation systématique de nos deux déjà fortes personnalités et découvert la jouissance de finalement céder à ses désirs.
Ca a duré le temps de nos amours adolescentes, mais le jour où nos chemins se sont séparés, j'avais compris que le sexe "vanille" ce n'était pas pour moi.
Ensuite, il y a eu mes années d'errance, de quête de moi-même au travers d'amants de rencontre, auxquels je me soumettais, me disant leur "esclave" alors qu'ils n'étaient rien pour moi.
Ma phase "féministe" aussi, qui me rendait incompréhensible cette ambivalence entre mon besoin de me savoir libre, d'être considérée comme l'égale des hommes tout en comportant à l'inverse de ces valeurs dans mon intimité avec eux.
Jusqu'à ce que je le rencontre lui, mon Maître mais avant tout un homme.
Et que j'ai compris que grâce à lui je pourrais parvenir enfin à concilier la femme que je suis et l'esclave que j'aime être pour lui afin de construire quelque chose qui n'appartiendrait qu'à nous.
Fondé sur le respect, l'attention réciproques, la volonté partagée de donner et de recevoir.
Sans se préoccuper du jugement des autres.
_________________________________________________________________________________________________
Jouer versus être.
_______________
J'ai souvent, par le passé, joué de ces mots, me disant "soumise" ou "esclave" dans ce qui n'était qu'un jeu sexuel avec des partenaires de rencontre.
Aujourd'hui, je ne joue plus et ce mot d' "esclave" revêt désormais pour moi un sens différent, celui d'une relation exclusive, unique, avec celui dont je partage la vie et les désirs.
Jusqu'à l'extrême dans les limites que nous partageons.
Les siennes aujourd'hui.
_____
Parce que, par rapport à ces notions que j'évoquais, j'ai besoin de ce côté brutal, bestial souvent, violent parfois dans nos relations intimes, du plaisir que je prends à subir la cravache de sa main.
_____
De même que je ressens ancré en moi ce besoin "d'appartenance", cette "dépendance" à lui, l'envie de repousser avec lui les "limites" que nous avions fixées au départ et qui désormais ne font plus sens pour moi, parce que je sais que quoi qu'il advienne, je ne risquerais jamais rien avec lui.
Lors de notre première rencontre, mon Maître a tenu à m'imposer un "safeword".
J'ai accepté, sans jamais avoir à en faire usage, parce qu’in fine la seule "garantie" qui vaille effectivement c'est que pour lui le pouvoir que je lui ai conféré sur moi avait comme corollaire non négociable à ses yeux la responsabilité qu'il lui imposait.
Je ne pense pas d’ailleurs que j’aurais à l’utiliser jamais.
_____
Le « respect » n’a jamais fait débat entre nous.
De toute manière, il ne saurait en être différemment, compte tenu de ce que nous sommes l'un et l'autre.
Je peux baiser avec un mec que je ne respecterais pas (à condition qu’il soit bien foutu évidemment 😀).
Mais en aucun cas, je ne pourrais « me donner » à lui.
Et je sais que celui que je reconnais aujourd’hui comme mon « Maitre », aussi brutal qu’il puisse être parfois, éprouve le même respect vis-à-vis de moi.
Pour la femme que je suis aussi à ses yeux.
_____
La question de l’ « obéissance inconditionnelle » rejoint celle des « limites » et pour moi désormais relève du non-sujet.
Tout simplement parce je sais que même s’il aime « jouer avec mes limites », il préfèrera toujours se brider dans ses désirs à lui plutôt que de m’imposer ce qu’il pressent qu’à l’instant T je ne serais pas en mesure de supporter.
Quitte à me « tester » sur ce point à un autre moment.
Lorsqu'il me sentira prête.
_____
J’aime aussi me voir « imposer des contraintes », des rituels, notamment en public.
Évidemment dans ce qui est « socialement acceptable ».
Mais là encore, ce sont moins des contraintes qu' « il » m’impose qu’une manière, connue de nous seuls, d’exprimer que même si nous sommes au théâtre, chez des amis, avec ma famille ou dans mon cadre professionnel, je demeure aussi « son esclave ».
_____
J’aime également lorsque je m'offre à lui me sentir "dépersonnalisée", n'être plus pour qu'un lui qu'un objet sexuel, le terrain d'expérimentation sur lequel il exercera ses prérogatives de Maître.
Mais cela ne vaut évidemment que dans ce cadre-là puisque pour le reste je suis à ses yeux la femme qui partage sa vie, avec laquelle il aime échanger, confronter des idées, dont il a besoin de comprendre le ressenti.
_____
Alors oui, il est des notions dans lesquelles je me retrouve.
Ce qui ne m'empêche pas de me vivre aussi comme femme, à ses côtés et que tout cela évidemment se situe dans un cadre consensuel, puisque ce que je suis désormais dans mes rapports intimes avec mon Maître sont le résultat non de la contrainte mais d'un choix que j'ai longtemps muri et que j'assume désormais totalement.
_______________
Il est d'autres notions dans lesquelles je ne me retrouve pas cependant, et tant pis si ce faisant je ne m'inscris pas dans le cadre que les « ayatollahs du BDSM » voudraient imposer.
Parce que lui non plus ne souhaite pas que je m'inscrive dans ce cadre.
Je n’ai jamais été et ne serai jamais une "esclave carpette", de celles qui doivent lever le doigt avant d'oser s'exprimer.
Et de son côté, il n’a jamais été attiré par l’idée de "baiser sa femme de ménage".
S'il aime me "posséder", il ne s’agit pas pour autant d’exercer un contrôle permanent de tous mes faits et gestes, parce qu’il préfère de loin que je conforme de moi-même par ma seule volonté à ce que je sais qu'il attend de moi.
Et que j’ai envie d’être pour lui.
Un autre point touche au sexe, que l’un et l’autre considérons comme essentiel parce que l'un comme l'autre le voyons comme l'aboutissement de ce qui nous unit.
Et aussi une façon pour lui de me « posséder » et moi de l’être par lui.
_____
Alors oui, même si je ne rentre pas dans toutes les cases, je continue à aimer me dire son "esclave" en premier lieu parce que je n'ai jamais considéré notre relation comme névrotique ou malsaine.
Parce qu'il n'y a rien de malsain en lui ni à vivre mes désirs avec lui.
_________________________________________________________________________________________________
Lui.
___
Mais, comme tout cela ne reflète jamais que mon point de vue, j’ai eu envie de confronter mes idées avec celles de mon Maitre pour savoir comment lui me catégoriserait, soumise ou esclave.
Il a relu plusieurs fois ce que j’avais écrit.
(Oui, il est courageux, je sais. Ça fait aussi partie de ses qualités 😀)
Pour finalement me répondre que bien qu’il pense être celui qui dorénavant me connaissait le mieux, il était incapable de me ranger dans aucune catégorie.
Parce que pour lui j’étais simplement Laure.
Définitivement non catégorisable.
Et que son vœu le plus cher était que je demeure ainsi.
_________________________________________________________________________________________________
Conclusion (provisoire).
___________________
Alors, même si je maintiens ce que j’ai écrit, in fine, si je devais me définir aujourd’hui, sans doute me décrirais-je comme une sorte de funambule, en permanence sur la corde raide, mais définitivement convaincue que je ne tomberais jamais, tant qu’il sera là pour me tenir et me faire avancer.
Avec lui, pour lui, pour moi, pour nous.
Ensemble.
Et peu importe le reste, les classifications, les catégories, la doxa BDSM.
Parce que finalement, l’essentiel est d’être ce que l’on veut et de l’être pour l’autre.
_________________________________________________________________________________________________
Sinon, pour ceux qui souhaiteraient approfondir leur réflexion, quelques liens, plus ou moins intéressants :
https://soumise-blog.com/esclave-soumise
https://www.bdsminfo.org/accueil.php?page=f22habsoumesc3
https://cercleo.net/soumission-erotique-soumise-servante-esclave-propriete/
https://maitreraize.wixsite.com/maitreraizebdsm/single-post/2017/09/01/soumise-ou-esclave-quelles-diff%C3%A9rences
https://le-chemin-des-plaisirs.skyrock.com/3279437274-LES-TRAITS-D-UNE-BONNE-SOUMISE-ESCLAVE.html
https://nawajutsu.fr/esclavage/
Je ne partage évidemment pas tout ce qui y est écrit.
A chacun donc de se faire sa propre opinion.
Pièces jointes
esclave.jpg 59.24 Kb . 68 Affichages
Dernière modification le 08/04/2021 08:40:35 par FemmeFemelleEsclave.
4 personnes aiment ça.
Azhara
#1
Quelle magnifique image, celle du funambule...
Jouer versus être...
Le non-catégorisable...
Dans la vie, je suis tout sauf soumise
..."l’essentiel est d’être ce que l’on veut et de l’être pour l’autre."
Bon et j'arrête là le relevé de passages, car beaucoup trop de choses me parlent, et vous le savez. Juste votre texte est magnifiquement bien rédigé, en ressort une belle clarté cérébrale, une belle organisation de pensées, et aucun bazar. sourire...
Dernière modification le 12/12/2020 13:10:54 par Azhara.
4 personnes aiment ça.
Beyourself
#2
Bonjour , je suis venu a bout du texte sans un besoin excessif de café . (sourire taquin)
il est rassurant sur ce site , comme d'autres , de lire des relations ou l'amour prend toute sa dimension , ou les vices et vertus sont compris , intégrés et fusionnés .
qu'importe le terme que vous associez à la relation , elle est avant tout votre .
votre témoignage est un gage de respect et un tremplin pour d'autres de pouvoir vivre pleinement leur D/S , BDSM comme ils le ressentent , car en fait il en résulte l'épanouissement et l'aboutissement de natures qui s'accordent , et se comprennent .
respectueusement "beyourself" .
Dernière modification le 12/12/2020 13:18:02 par Beyourself.
1 personne aime(nt) ça.
Chers Azhara et Beyourself.
Quoi dire, si ce n’est que je vous
ADORE
Ne changez rien surtout.
PS : Beyourself. Vous me combleriez en oubliant le « respectueusement ».
Réservez-le à « une » autre ????
Dernière modification le 12/12/2020 13:22:24 par FemmeFemelleEsclave.
4 personnes aiment ça.
#
#4
Finalement, cet écrit renvoit vers ce qui me semble primordial... Les termes facilitent les discussions, mais il faut les dépasser.
On dit souvent qu'un artiste mets des années a apprendre toutes les règles de son art, a les maîtriser sur le bout des doigts, pour finalement s'en débarrasser. Je crois que se définir soi même passe par le même genre d'étape.
On a besoin de case pour se repérer, pour appréhender ce que l'on est et mieux se comprendre, mais quand on s'assume et se vit pleinement, on peut dépasser les cases et les termes, et n'être que soi.
En tout cas, un écrit magnifique, une définition intéressante, et une démarche rigoureuse, un plaisir a lire. ????
Soyez la première personne à aimer.
apprenti39
#5
bonjour je dirais pas mieux que les autre témoignage , joli texte plein de sincérités , aux diable les cases , dans les quel il faudrait ce conformait , le plus importent est d être soit même , être , heureux ,épanoui , et de trouver le bonheur ,avec son partenaire , et de vivre pleinement sa vie , et vue votre joli témoignage vous vous en sortait très bien . bravo a vous deux .
Soyez la première personne à aimer.
Merci cher Oneiros.
Ça ne fait que 3 ans (presque) que nous nous fréquentons.
Alors, il me reste un long temps d’apprentissage ????
Et ce n’est pas pour me déplaire.
Soyez la première personne à aimer.
Makino
#7
Bonjour FemmeFemelleEsclave,
Merci de votre partage, il est si joliment écrit et si naturelle cela en devient touchant.
Les categories ne servent à rien car chaque être humain est unique après tout :)
J espère que vous ne serais jamais classifiable.
Aux plaisirs de vous lire.
1 personne aime(nt) ça.
#
#8
Merci @FemmeFemelleEsclave d'avoir pris le temps de refaire ce texte ! Alors oui je comprends mieux votre définition, en effet esclave quand vous êtes soumise dans sa possession et dabs ses désirs tout en gardant votre liberté de femme dans votre "vie normale", c'est bien plus clair pour moi et cohérent avec le portrait que j'ai de vous : une charmante funambule qui garde son équilibre aux cotés de son maitre/mec. Et je ne parle même pas du contrat de soumission.
Dernière modification le 07/03/2023 15:47:58 par BDSM.
1 personne aime(nt) ça.
Merci à vous chère Gitane d'avoir eu le courage de me lire :smile::smile:
Je sais, ça fait quand même pensum !
1 personne aime(nt) ça.
@Makino
Peu de chances effectivement que je le sois jamais :smile::smile:
Mais in fine, peu m'importe
1 personne aime(nt) ça.
Merci Cher TristanK.
J'aime moi aussi les mots.
Comme vous l'aurez sans doute constaté.
Et, pour mon Maître comme moi-même, nous y mettons également du sens.
Même si ce sens, parfois, n'appartient qu'à nous.
Par contre, je vous rejoins sur la la doxa BDSM et le fait que pour ceux qui s'y réfèrent, c'est comme une sorte de masque dont ils se parent, des repères qu'ils se donnent pour pallier à l'absence de créativité.
Je n'ai jamais apprécié les codes pré-établis, les règles (sauf celles que mon Maître me fixe parfois), les normes.
Parce que ce n'est pas ça la vie telle que je la conçois.
Bravo pour votre expression "bureaucrate tâtillon" du BDSM.
Je ne sais pas si j'en aurai l'occasion désormais, mais je me permettrai de la réutiliser si besoin :smile:
2 personnes aiment ça.
Derek
#12
Intéressant ce topic.
Si je voulais troller, je dirais que je cherche une soumise car le site utilise ce terme (le canal de communication définit la communication : p).
Sinon si on revient aux définitions du dico :
Soumettre : Imposer dépendance, obéissance, par la contrainte, par la force, à quelqu'un.
Esclavage : État de celui dont la volonté, la liberté personnelle sont dominées par des forces contraignantes intérieures ou extérieures à lui-même. État de dépendance totale d'une personne à l'égard de quelqu'un ou de quelque chose.
Donc déjà le deuxième est plus fort, plus avancé : La dépendance est totale. Bon maintenant au dela du fait de ne pas se définir par des cases (approche que je trouve intelligente car moi-même j'aime beaucoup de choses, et j'ai travail mon profil pour montrer le plus possible que j'aime expérimenter, ne pas cocher de cases), en BDSM moi j'ai quand même vu la différence. Certaines soumises avec qui j'ai discuté me l'ont fait ressentir si vous préférez.
Tu proposes à une brat des rituels, des postures imposées etc. Cela risque de ne pas passer. Et en fait, d'après moi, cela vient d'une catégorisation inconsciente du BDSM.
Tout ce qui est humiliation, adoration, dégradation et les gestes et mots de renforcement, ont plus de chance d'être catégorisé esclave, car ce sont les pratiques les plus mobilisatrice en soumission, celle qui demande le plus de travailler mentalement sur soi, et donc de travailler mentalement sur sa propre représentation intérieure de soumise. Les contrôles qu'on donne le moins facilement à l'autre. Le relâchement ultime de la Soumise. Ce qui amène à lever le curseur et accepter de repousser ses limites plus loin.
En somme, il est plus facile de faire du sensoriel, de l'esthétique, du photographique chic que d'aller plus loin dans le don de soi. (ex : Une photo belle et maîtrisée montrant une volonté de contrôle sur son image...)
On peut même amener la chose plus loin et dire que ce qui est plus difficile pour la personne mais qu'elle testerait bien avec le "bon dom", c'est des strates supérieures qui font qu'elle deviendra esclave. Que ce soit ce que j'ai cité ou autre chose selon les limites de chacun.
Si on accepte ce postulat, une esclave est forcément une soumise, mais une soumise n'est pas nécessairement une esclave.
Mais pour aller plus loin, encore faut-il avoir confiance.
Donc je définirais la différence ainsi personnellement. En continuité plus approfondie de ce qui est esthétique, sensoriel. Donc si je veux ultra schématiser et qu'on veut vraiment trancher pour les plus à cheval sur les notions, FFE tu serais plus esclave car tu cérébralise ta dévotion physique car tu as travaillé sur ça avec le temps.
J'enleverai aussi toute notion négative dans le cadre BDSM, puisque c'est consenti. Ce qui veut dire en somme que la soumission totale de l'esclave (définition) engendre un besoin de confiance totale. Ce qu'on octroie pas à tout le monde. Etre esclave est donc le statut suprême de l'évolution d'une Soumise. Cela veut dire qu'elle progresse avec son maître et se dépasse. Elle tend vers cette totalité.
Donc on commence peut-être avec une soumise, et au bout d'un moment on perdure avec une esclave dans une relation durable (encore une fois en enlevant l'aspect négatif du terme). Bien sûr, je continue à réfléchir à ses notions pour le plaisir des mots et de la pensée, j'aurai peut-être changé d'avis dans 6 mois !...
Dernière modification le 01/02/2021 00:26:49 par Derek.
Soyez la première personne à aimer.