Douxsoumis
#0
Bonjour à tous, je m'interroge sur cette question: quelle différence y-a-t-il entre un(e) soumis(e) et un(e) esclave? Désolé si cette question a déjà été posée, je viens d'arriver sur ce site.
D'ailleurs je tiens à remercier tout le monde pour la bonne tenue des intervenants. Je n'ai pas vu d'invectives comme on peut en voir souvent sur d'autre sites. C'est très agréable. :thumbsup::thumbsup::thumbsup:
Dernière modification le 27/09/2020 10:39:47 par Douxsoumis.
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Tindalos
#1
Oulah, c'est un serpent de mer cette question, ça va être houleux...
Pour donner mon avis, personnel et qui n'engage que moi, tout ça, tout ça, c'est plus une question de sémantique et d'intensité de la dévotion.
Un(e) est supposé(e) consentir par défaut, souvent pour une période donnée.
Mais comme de toutes façons, les deux ont bien entendu leurs limites et un certain consensus doit être établi, j'avoue avoir du mal à saisir la différence personnellement. Ou alors on rentre dans des pratiques qui relèvent plus du snuff movie, mais vous trouverez plus ça dans les recoins du dark web...
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Lilisweet70
#2
Bonjour à vous.
Une question qui à mon sens n a pas de réponse catégorique, puisque il en va du ressenti personnel, de sa propre introspection, de son vécu, de la personne dominante en face et de très nombreux facteurs qui touchent à l intime...
Ainsi, une réponse qui ne peut être que très personnelle et pas absolue. Sa propre vérité, qui n est pas celle de l autre.
Pour ma part... Avec mon vécu et mon cheminement personnel, qui n engage donc que moi...
Je vous répondrai que la différence majeure est dans le psychisme.
Je considère que devenir soumis est un choix personnel, la volonté d appartenance à une personne choisie, pas par faiblesse ni par hasard, mais par pure volonté. Par ce que ce choix s impose, parce que le dominant s impose à l autre et donne envie de plonger dans cette aventure.
Tandis que devenir esclave, me semble davantage être une volonté de ne plus se soumettre par choix mais parce que le besoin de ne plus penser du tout est là, le besoin de laisser disparaître le soi intérieur.
La personne soumise me semble toujours libre de penser, de se laisser contrôler ou pas, d exprimer son ressenti, d être magnifiée ou rabaissée. Elle reste une personne à part entière, tributaire de ses choix et de sa soumission.
La personne esclave me semble quant à elle devoir faire abstraction de toutes ses pensées, ou en tout cas ne pas pouvoir les exprimer. Être l ombre de la personne dominante, se renier en tant que personne. Ce qui n est pas un mal, mais qui nécessite une confiance aveugle, en l autre ou une volonté de rejet de soi même.
La notion d esclave apporte aussi une connotion, pour moi, d emprisonnement, sans possibilité de s affranchir.
Ce n est qu un avis très personnel, et en aucun cas un jugement des choix de chacun, ni une vérité universelle. Simplement, ma perception très personnelle et sans nul doute cloisonnée !
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#
#3
La réponse est a la fois très simple et très complexe.
Il n'y en a pas. Ce sont des mots qui correspondent plus ou moins bien à l'état d'esprit du soum et de son Dom, a la nature de leur lien, a la façon dont ils se vivent et se fantasmes.
On peut établir une liste de différences théoriques, chacun couchera plus ou moins les cases de l'un ou l'autre côté.
Dans les grandes lignes caricaturales, la soumise peut poser des limites, utiliser un mot d'arrêt, et resté dans une relation de service.
L'esclave est censé de plus pouvoir poser de limites, ne plus avoir de mots d'arrêt, et être dans la servitude...
Mais évidemment, entre ce qui est nécessaire pour être sain, ce qui rassure les uns, ce que les autres cherchent ou non, certaines soumises couchent toutes les cases esclaves sans s'y reconnaître, et certains esclaves ne cochhent aucune des cases, mais se vive comme tel.
Et puis, au fond, tout ça, ce sont des mots un peu fantasmé, qui ne reflètent pas de réalité. Mieux vaut savoir que l'on cherche en terme d'esprit et de pratique que se définir par une case un peu floue.
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Lise___
#4
J'ai longtemps été du même avis que @Oneiros et puis un jour j'ai discuté avec @Lulu. Je ne sais même pas si lui même se défini comme esclave mais de mon bout de la lorgnette, c'est ainsi que je vois sa situationet il m'a ouvert les yeux sur un monde et des pratiques qui m'étaient définitivement inconnus.
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Hugin
#5
Bonjour à toute et à tous.
Pour ma part la différence entre un soumis et un esclave c'est juste une question d'expérience et d'intensité dans la pratique de la soumission. Un esclave sera plus endurant et ira plus loin dans les pratiques qu'un soumis et en général, a un panel de pratiques plus large.
Sur le papier il est vrai qu'un esclave n'a pas de limites, de safe word et dois tout accepter mais bon dans une relation saine, au final cela ne se passe pas comme cela. Un esclave aussi vit, pense et ressent, de la même manière qu'un soumis, c'est juste que le don de soi est plus important.
Mais bon cela reste quand même deux mots, et tant que les personnes au sein de la relation sont d'accord sur quel mot employer, le reste n'a pas beaucoup d'importance.
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Douxsoumis
#6
Lilisweet, merci pour avoir pris le temps de me répondre. J'ai trouvé sur youtube une chaîne qui s'appelle Eros Power: il y a un maître qui s'exprime très bien et son esclave. Et bien justement, le maître prend grand soin du ressenti de son esclave et sur leurs vidéos cet aspect de leur relation est bien développé.
finalement, d'après les retours des intervenants sur ce fil, que je remercie beaucoup, je crois que la frontière entre soumis et esclave pourrait se définir ainsi: l'esclave est la propriété du Maître, il en est responsable (pour les plus évolués...) le fouet et autres instruments font partie du quotidien, partage d'esclaves au cours de soirées amicales, etc..., alors que pour le ou la soumise, c'est plus délicat et varié selon les couples. Cela peut aller d' une femme qui dirige et commande son homme soumis, en passant par la seule soumission sexuelle, jusqu'à une relation plus disciplinaire avec des châtiments corporels et humiliations diverses (cuckold etc...). Mais dans le cas du ou de la soumise il n'y a pas propriété du ou de la dominante mais seulement une possessivité très poussée selon les couples.
Pas facile d'y voir clair... effectivement.
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Douxsoumis
#7
Merci @Oneiros @Jokjc @Lise___ @Apprentiesclave :heart_eyes:
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Question compliquée, à laquelle chacun apporte ses propres réponses, en fonction de sa sensibilité, de son vécu, de ses désirs.
Ma réponse n'engage évidemment que moi et je sais qu'elle n'est pas dans les "codes officiels".
Mais peu importe.
Je n'aime pas qu'on me range dans des cases.
Tout d'abord, je pense qu'on peut être les deux, simultanément.
Soumise, en étant consciente de ce que cela implique, en acceptant, en voulant, dans un moment particulier être en posture "d'inferiorité" par rapport à l'autre, et esclave, en s'abandonnant totalement à lui (ou elle).
Je ne partage par contre la vision de Lilisweet70 lorsqu'elle dit "considérer que devenir soumis est un choix personnel, la volonté d appartenance à une personne choisie, pas par faiblesse ni par hasard, mais par pure volonté."
Et "que devenir esclave, me semble davantage être une volonté de ne plus se soumettre par choix mais parce que le besoin de ne plus penser du tout est là, le besoin de laisser disparaître le soi intérieur."
Pour moi, me dire "esclave" ne signifie faire abstraction de toutes me pensées, ou ne pas pouvoir les exprimer. Et encore moins "être l ombre de la personne dominante, ou me renier en tant que personne."
Par contre, oui cela nécessite une confiance aveugle en l'autre, mais en aucun cas une volonté de rejet de soi même.
____________
Un autre critère est souvent utilisé, comme le mentionne apprentiesclave, l'aspect physique, brutal de la relation.
Soumission versus masochisme.
Celui-là, oui je m'y reconnais.
Un autre aspect chez moi est très prégnant, également souligné par d'autres, le besoin d'appartenir, de me sentir "possédée", à l'instar d'un objet, d'une chose.
Etre la "propriété" de l'autre.
Idem sur le rapport au safeword. Mon "Maitre" m'en a imposé un, et insiste régulièrement pour que je l'utilise. Par le passé, c'est moi qui l'imposait, l'exigeait, n'hésitant pas en faire usage. Avec lui, je ne l'ai jamais utilisé. Non pas parce que je n'avais pas mal (physiquement) parfois, mais parce que je savais, je sentais qu'il voulait aller plus loin. Et s'arrêterait de lui-même quand il ressentirait qu'il atteignait la limite de ce que je pouvais endurer à ce moment là.
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In fine, je crois que la différence est surtout une question d'intensité dans ce que l'on impose/subit selon la place que nous nous reconnaissons.
A tous les niveaux. Physique, intellectuel, sexuel.
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@ofondemoi
Merci pour cet éclairage supplémentaire, cette notion de dévotion.
Et aussi qu’une fois posées les quelques limites qui ne devront jamais être franchies, l’esclave se remet totalement entre les mains de son/sa Maitre/ses, faisant de son corps le terrain de jeu de ce dernier.
Plus cette notion que le plaisir de l’esclave ne peut être dérivé, parce qu’il/elle a besoin du plaisir de l’autre pour parvenir au sien.
Votre vision n’est pas uniquement personnelle.
Pour ma part, j’y souscrit pleinement.
Et oui, ce type de relation ne peut être qu’unique. Parce qu’elle repose sur une confiance absolue.
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MmeJulie
#10
Au risque de déplaire: j'ai un lien à transmettre qui a une approche peut-être plus structurée et didactique... :wink:
http://bdsmcircle.net/philosophieds/les9niveauxdesoumission2.htm
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Douxsoumis
#11
@MmeJulie merci pour le lien :thumbsup::thumbsup::thumbsup:
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Olivier
#12
Je suis d'accord avec la définition de Lilysweet70 du 27/09/20...
J'ai une fois été dans un curieux club avec des soumis(e)s et des "zombies". Ces personnes semblaient totalement absentes et dévouées. L'une d'elles était une jeune-femme totalement enveloppée dans un catsuit transparent, avec quelques trous : yeux, bouche, nez, sexe, anus. Je ne distinguais pas bien son visage. Elle était tenue en laisse et ne disait rien de rien du tout. Elle suivait sa maîtresse. De temps en temps elle buvait à la paille.
Je regardais tout ça discrètement, parfois de face, parfois dans une vitre, en "miroir". C'était à la fois fascinant et très triste.
J'ai demandé au barman qui était cette jeune-femme enveloppée de plastique. Il m'a répondu "son esclave".
Je crois que c'était vrai. Je n'ai pas osé poser de questions à la maîtresse car c'est un curieux milieu et il faut avoir la confiance pour recevoir des réponses. Cela pourrait même être dangereux avec certains groupes. Je ne voudrais jamais avoir d'esclave : trop glauque.
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jeuxpiquants
#13
J'ai lu avec intérêt toutes vos réponses et j'en trouve la variété très intéressante.
Pour ma part, j'avoue avoir une vision connotée par l'antiquité. Un esclave antique n'était pas forcément un zombi voué à l'abrutissement. Il pouvait être comptable, précepteur, lutteur, cuisinier ... Mais il était privé de choix.
J'ai connu une première relation dans ma vie ou j'étais totalement soumis à un couple. Ils avaient plein contrôle sur ma sexualité, sur mon temps libre, sur mes loisirs. Tout ne m'était pas interdit, mais tout était autorisé par eux. Nous avions des conversations, mais jamais en égaux. Je me considérait comme leur esclave et m'en sentait fier.
Avec le temps, le SM a pris une place différente dans ma vie, je garde le plaisir de servir, d'être utilisé, d'abandonner le contrôle, mais juste dans des espaces limités. Je ne conçoit plus de assujettir totalement à un ou une autre. Mais dans les espaces ou je suis offert, je le suis complètement, je suis soumis.
Finalement, pour moi, la différence est moins dans les faits que dans les têtes.
(J'ajouterai que j'ai le fantasme de l'esclavage "objectisant", d'être la chose dédiée au service qu'Olivier décrit. Le jouer m'excite, mais je ne voudrais pas l'être)
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Derek
#14
Hello je vais donner mon avis sur la question.
Bon déjà dans la définition. Esclave a un sens plus fort que Soumise. Tu prend toutes les définitions, tu auras des passages comme "Soumission totale" pour l'esclave, qui n'est pas présent dans le mot "soumis".
Ensuite pour une distinction plus vibrante, pour moi c'est assez simple, de ce que je perçois, avec ma petite expérience :
Soumise = Peut se percevoir brat, peut avoir des réticences sur certaines pratiques. Le niveau de "dignité" PEUT rester assez haut.
Esclave = Des choses comme la dévotion et l'humiliation sont quasi assurées pour celles qui se définissent comme tel.
Ce n'est pas forcément que l'Esclave est no brain, c'est qu'elle accomplit son mode de vie de soumission absolue à un point de dévotion ultime. Les rituels seront un rôdage agréable pour se complaire dans tout ça. Là où une Soumise, notamment celles volatiles, brats pourrait moins aimer tout ça, en ayant besoin de challenger le cadre, de créer un évènement.
On finit donc par comprendre que l'Esclave a un côté cérébral plus poussé, qui lui permet d'accomplir des choses plus avancées dans l'éventuelle dégradation. Vous comprenez bien qu'il y a une nuance entre la petite fessée du dimanche et une humiliation complète, il y a un monde.
Donc une vraie Esclave acceptera beaucoup plus de choses de son maître. Y compris les pratiques les plus lourdes. C'est en tout cas comme ça que je les vois se classifier, et que je les classifie.
Dernière modification le 06/03/2021 18:58:37 par Derek.
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