L'asexualité est une particularité du comportement sexuel humain qui existe depuis toujours (au même titre que l'homosexualité par exemple) mais qui jusqu'à la fin du siècle dernier, n'avait fait l'objet d'aucune classification en matière (d'orientation?) sexuelle.
Théoriquement, l’absence de désir ne devrait pas être problématique.
Mais l’hypersexualité étant devenue la norme... Les asexuels dénotent! Même s’ils sont souvent discrets.
Alors qu’est ce que l’asexualité?
« L’asexualité, dans son sens le plus large, est l’état d’une personne (asexuelle) qui ne ressent pas ou peu d'attirance sexuelle pour une autre personne (...) »
Les asexuels sont donc des individus ayant peu ou n’ayant pas d’intérêt pour « la bagatelle ».
L’asexualité c’est l’absence de désir et non sa suppression ou un renoncement.
Ce ne sont pas forcément des personnes qui ne connaissent pas l’orgasme!
C’est juste que l’on ne ressent pas de l’excitation physique menant au besoin ou à l’envie de jouir.
Mais personnellement, je sais jouir (surtout avec mon ami le wand ...!)
Alors , en vrac quelques questions :
- est-il possible de passer toute toute une vie sans éprouver le moindre besoin ou désir sexuel vers autrui?
Il y a des personnes asexuelles par périodes...
- L’asexualité ne prend-elle pas racine dans une sexualité refoulée, une difficulté à faire face au désir ?
- Est-ce possible d’aimer son conjoint sans le désirer sexuellement?
Pour les asexuels, comme moi, ces questions sont sans objet car elles reposent sur une conception « archaïque » du désir sexuel.
Pour la plupart d’entre eux, moi compris, l’idée même du désir est difficilement compréhensible puisqu’ils ne l’ont jamais éprouvé.
Je ne ressens donc aucun manque, aucune frustration, je n’ai pas «faim de sexe » et nombre d’asexuels vivent ou pourraient vivre heureux sans sexe.
Pour ma part, je « vois » et je schématise l’envie sexuelle, mais je ne la ressens pas.
Mais pas du tout.
J’aime par contre être l’objet de désir... car c’est un pouvoir sur l’autre.
Le désir sexuel, et donc la dépendance qui en découle, m’étonne toujours.
Moi qui hais toute forme de dépendance, c’est peut être l’une des raisons qui m’a «orientée » inconsciemment vers cette particularité ?
Ou inversement?
C’est Parceque je suis asexuel que je ne comprends pas cette dépendance au sexe, qui me semble parfois si misérable voire méprisable, vu là où cela mène certains...
Le désir est une forme de faiblesse dont l’objet de désir est le Maître ...
Le désir sexuel, pour moi et de ce que j’en vois des autres, est comme une perte de contrôle, qqchose qui serait une force irréfragable non maîtrisable et qu’il s’agirait de contrôler par frustration, ou au contraire d’apaiser en laissant le désir devenir une envie satisfaite.
Je n’aime pas non plus toute forme de frustration (surtout orale : la nourriture!), et j’ai de la chance ... la frustration sexuelle pour moi n’existe pas.
L’asexualité intrigue et déconcerte.
Le regard sur l’asexualité est pétrit d’incompréhension.
De nos jours, la «réussite» ne se mesure plus seulement à la réussite professionnelle ou sociale mais aussi à celle de l’épanouissement Personnel y compris sexuel.
Aaaah l’épanouissement sexuel! Même moi, j’aime avoir à l’idée que j’ai pu épanouir sexuellement et aider à la réflexion nombreuses personnes ne se sentant pas épanouies à ce niveau là.
Mais l’asexuel dans tout ça !
C’est bien l’incompréhension...
Il n’y a qu’à voir comment une certaine a pu vouloir me convaincre que je n’étais pas ASEXUELLE mais CÉRÉBRALE ... nuance!
Je suis cérébrale oui !
Mais je ne m’en excite pas et je n’en jouis pas !
Je suis une cérébrale ET une émotionnelle asexuelle.
Cérébrale sexuelle ce serait d’être excitée par la cerebralité d’une situation et d’en jouir.
Or, je ne le suis jamais.
Ou peut être si peu que je ne le ressens pas? Juste des prémices inexploitables...
Et même si mon corps donne des signes d’excitation sexuelle, je ne le suis pas psychiquement.
Et je confirme ici même que l’on peut être fontaine SANS excitation.
Et sans jouir même.
C’est juste mécanique... donc aussi compatible avec le fait d’être asexuelle.
Après tout, on peut faire la cuisine pour ceux qu’on aime tout en salivant avec un citron, sans avoir faim!
Incompréhension donc...
Mais... moi-même, je suis dans l’incompréhension du désir sexuel, de mon côté.
C’est pas pour autant que je m’acharne à convaincre les autres qu’ils ne sont pas SEXUELS mais OBSÉDÉS !
Ce qui est drôle, c’est que ceux qui ne s’accordent pas avec les standards romantico-érotico-sexuels, sont regardés comme des curiosités, comme d’ailleurs le sont les sexuels BDSM’ers que vous êtes pour la plupart!
Mais les asexuels ont du mal à faire accepter leur différence, que ce soit dans le cadre familial ou social ou même ici dans un cercle de sexualité alternative.
L’a-normalité dérange, vous le savez bien!
Sans doute parce elle a le pouvoir de remettre en question nos carcans, d’ébranler les certitudes pour la mise en lumière d’un mystérieux inconnu hors des normes...
On connaît bien ça quand on commence à parler de SM ou de chaînes et de laisse...
Et pourtant, asexuelle, je suis là parmi vous ... car sans sexualité émanant de mon for intérieur et native de moi, et sans relation BDSM, je ne pourrais pas activer les ressorts fantasmatiques que j’ai, ces ressentis érotiques et romantiques qui ne passent QUE par l’émotionnel.
Je suis une grande émotionnelle relationnelle. Mais asexuelle.
Cette question de la sexualité particulière des asexuels est complexe car certaines personnes asexuelles ont des rapports sexuels bien qu'elles ne ressentent pas d'attirance sexuelle ou d’envie sexuelle.
Pourquoi ?
Par la volonté de satisfaire leurs partenaires dans le cadre d'une relation intime/amoureuse ou non, ou la volonté d'avoir des enfants évidemment. Il y peu y avoir un plaisir oui! Mais pas sexuel.
Bien que les personnes asexuelles ne ressentent pas d'attirance sexuelle, d’envies, certaines créent ou désirent créer des relations romantiques/amoureuses/même érotiques.
Mais elles ne sont pas attirées sexuellement par leurs partenaires.
Et n’ont pas besoin d’assouvir cette chaleur de l’envie / besoin qui semble s’emparer de vous à certains moments ...
Pour moi, le BDSM crée un lien hautement romantique et érotique, mais non du désir sexuel qui me reste inconnu...
Les chercheurs qui n’en finissent pas de chercher en la matière, n'ont pas tous la même définition de l'asexualité mais le terme est habituellement utilisé pour signifier l'absence d'attirance sexuelle ou l'absence d'intérêt pour le sexe.
Et je rajouterai, l’absence de désir sexuel ou de besoin sexuel.
Cependant, le mot a aussi été défini comme caractérisant une attirance sexuelle *faible* ou un intérêt *faible* pour le sexe.
Ce qui ferait entrer dedans une plus large partie de la population : mais à quel niveau de « faible » devient-on asexuel ?
Une très grande diversité a été remarquée parmi les personnes qui s'identifient comme asexuelles.
Certaines d'entre elles ont des rapports sexuels par curiosité, tandis que d'autres non.
Certaines se masturbent (besoin physiologique) tandis que d'autres n'en ressentent pas le besoin.
Le besoin ou le désir de se masturber est souvent dissocié de l'attirance sexuelle de telle sorte que l'on peut se masturber et s'identifier comme asexuel.
L’asexualité n'est donc pas synonyme de frigidité ou d’impossibilité de jouir, ou d’un qqconque problème «physique »: mouiller n’est pas synonyme d’être sexuelle, tout comme bander ne veut pas forcément dire qu’on a envie de sexe psychiquement.
Pour ma part, je ne me masturbe plus spontanément. Je l’ai eu fait dans mon enfance, à l’adolescence puis un peu plus tard... Cela m’est qqfois arrivé pour réussir à m’endormir ... qd mon cerveau n’arrive pas à s’arrêter de penser ...
En général, maintenant, c’est mon Dom qui me le demande.
La plupart du temps j’y arrive, mais mon effort à aller le chercher est difficile.
Et parfois c’est impossible... je ne suis pas branchée sur le truc et je pense à 1000 choses absolument pas liées à la situation.
Il y a d’autres termes comme :
- Les personnes demisexuelles : qui ne ressentent pas d’attirance sexuelle pour d’autres personnes à moins qu’un fort lien émotionnel ait été formé avec celles-ci.
- Les personnes graysexuelles : qui ressentent peu d’attirance sexuelle ou n’en ressentent que dans des circonstances particulières.
Les fétichistes purs et durs qui, sans leur «moteur excitatoire» lié à leur fetishisme, n’ont pas d’envie, ni de désir, pourraient ainsi entrer dans cette forme d’asexualité?
La question de savoir si l'asexualité est une orientation sexuelle est débattue.
L'asexualité s'apparente en effet au trouble du désir sexuel hypoactif dans le sens où elle se définit par une absence d'attirance sexuelle pour d'autres personnes.
Cependant, l'asexualité n'est généralement pas considérée comme un trouble ou une dysfonction sexuelle de par le fait qu'elle n'est pas liée à un trouble médical, psychologique ou à la présence de difficultés dans les relations inter-personnelles.
On peut avoir des relations sexuelles et même en jouir car mécaniquement on sait le faire.
Mais le désir sexuel est absent. Et on n’avait pas « l’envie de... »
Comme on peut sourire sans être heureux.
Certains chercheurs, cependant, estiment que l'asexualité n'est pas une catégorie pertinente à ajouter aux continuum des orientations sexuelles car elle se caractérise plutôt par une absence d'orientation sexuelle ou de sexualité.
Je ne vois pas en quoi l’asexualite serait une orientation sexuelle...
D'autres affirment que l'asexualité est le signe d'une sexualité inhibée. Il s'agirait d'un trouble dont la cause serait à trouver dans la honte ou l'anxiété. Ces affirmations se fondent parfois sur l'existence de personnes asexuelles qui se masturbent ou ont des relations sexuelles dans le cadre d'une relation romantique.
Oui, pourquoi pas, c’est sûrement l’une des causes pour certaines personnes.
Certains chercheurs affirment au contraire que « L'asexualité est une orientation sexuelle car elle entretient des similitudes avec d'autres variations sexuelles portant ce nom. Ils insistent en particulier sur l'aspect non volontaire de l'absence de désir sexuel et sur la prise de conscience d'une « différence » chez ces personnes au cours de leur adolescence.
Dans cette optique, l'asexualité n'est pas un trouble qu'il s'agirait de « soigner ».
Mais pour autant, et malgré ce que j’ai pu lire sur ce sujet, je ne me considère pas comme me réduisant à ce côté asexuel pour définir mon «orientation sexuelle »: je dirais même que pour ce qui me concerne cela n’a rien à voir avec l’orientation sexuelle, que je définis comme l’orientation sexo-affective vers l’un ou l’autre ou les deux ou aucun des deux sexes.
Si je devais me définir et me cerner :
Je dirai que je suis :
- Asexuelle car n’ayant pas d’envie sexuelle (aucune) ou de besoin sexuel (aucun)
- Sapiophile car il me faut un cerveau en face... et un bon cerveau même... au dessus des normes standards puisque la normosexualité ne transcende pas ma propre cérébralité.
- Hétérosentimentale: car je ne peux tomber amoureuse que d’un homme et pas d’une femme. C’est là, où je vois pour moi ce qu’est mon orientation.
Bref, une asexuelle sapio-hétéro-sentimentale.
C’est simple, non?
Alors pourquoi aimer le BDSM?
Être asexuelle ne m’empêche pas d’être un être sexué et d’avoir un rapport à ce qui est sexué.
Mes fantasmes de jeunesse résidaient déjà en des émotions D/s.
j’ai un univers personnel sexué, je suis plutôt sexy, je peux être provocante, j’ai eu nomvreux d’amants, j’aime la séduction, etc mais je n’ai pas de fantasmes sexuels / d’envies sexuelles propres...
Donc j’aime finalement vivre ma sexualité par procuration au travers la sexualité de celui que j’aime, mais sans pour autant avoir en résultante une excitation propre.
Alors cette quête est aussi une quête de haut vol. Si l’homme n’a que des fantasmes d’ordre «physique » (genre envie de sodomie bestiale) et bien ça ne me va pas : il me faut un univers cérébral fort pour qu’il commence à m’intéresser même si je n’aboutie jamais à de l’excitation sexuelle mais uniquement émotionnelle.
Quand la sexualité ou plutôt l’attirance et l’envie sexuelle sont considérées comme élément indispensable du projet de couple comme une certaine me l’affirme pour un lien BDSM, je me questionne.
Cela voudrait dire, comme elle le pense, que Sans attirance sexuelle, le couple n’aurait donc pas de perspective d’avenir?
Dans un contexte sociétal où le sexe est présenté comme le ciment du couple, le gage d'un épanouissement personnel et une source inégalée de bien-être, l'asexualité serait donc une remise en question du modèle de sexualité glorieuse et épanouissante !
Comment est ce possible de vivre heureux sans envie ou désirs sexuel!?
La question de la solitude et donc de souffrances est prégnante chez les asexuels forcément .... mais deux asexuels ensemble peuvent vivre très heureux!
L’Amour platonique n’est pas une fable !
Ce n’est pas le cas chez moi, cependant.
Et une vie sans sexualité me poserait problème si je sais que mon homme est lui sexuel.
Car j’aime effectivement les hommes charismatiques, dominants et sexuels.
La virilité me touche.
D’autant plus qu’être l’objet de ses désirs me donne un pouvoir sur lui avec lequel j’aime jouer! Et si je suis non sexuelle, cela ne m’empêche pas d’être joueuse ^^
Et comme l’absence de désir sexuel n’exclut pas l’envie de partager sa vie, de fonder une famille, n’empêche pas d’avoir des relations sexuelles et d’aimer tout simplement...
Y compris de faire plaisir à son amoureux en s’imprégnant de sa sexualité à lui.
Comme un don de nous... Et pourquoi pas dans un cadre bdsm... ?
Oui, aimer peut, comme dans mon cas, passer par le BDSM pour rendre la sexualité «attractive émotionnellement » car pour moi le BDSM amplifie l’émotionnel... et c’est bien là le socle de ma «sexualité asexuelle ».
Mon envie n’est pas sexuelle mais c’est d’être heureuse et de rendre heureux mon alter ego qui me transporte, avoir ce pouvoir me plaît.
Mon envie est émotionnelle mais pas physique.
Je peux pleurer des intentions de l’autre après une séance de cordes.
Pleurer de bonheur .
J’aime à me dire Que c’est comme un orgasme émotionnel ... Équivalent à l’orgasme comme aboutissement d’une excitation psychique que je n’ai pas?
Je n’ai pas d’envie mais j’aime éprouver le désir de l’autre.
Au sens que j’aime éprouver physiquement le désir de l’autre.
« Ma soumission Sexuelle » n’est pas une envie de soumission sexuelle, elle est une envie «désintéressée » de faire plaisir et d’épanouir mon Amoureux.
Elle est peut être ce qu’il y a de plus altruiste et de généreux. Je ne satisfais par la aucune envie ou désir sexuel personnel. Je suis dans le don de moi. Simplement.
En fait, il y a plusieurs dimensions dans ma vie «sexuelle » d’asexuelle:
- La plus grande est d’être au centre de l’attention de mon Dom (dans la vie en général et dans ses désirs en particuliers)
- d’être le réceptacle d’intentions amoureuses
et donc de l’épanouir un maximum au niveau sexuel notamment
- avoir ce pouvoir sur lui!
- être celle qui, par qui, celle sans qui, etc
- d’avoir une vie sexuelle intense émotionnellement qui rejaillit sur la vie de couple
- je suis très sensible (mais vraiment!) a «l’intention » et du coup, j’aime l’intentionnalité du bdsm, voir et être l’objet d’intentions à caractère sexuel puisque c’est ce qui anime beaucoup « l’humain classique» et qui reste un mystère pour moi en terme «d’envie sexuelle »
- j’aime que l’autre arrive à dépasser ses carcans sexuels et à me faire dépasser les miens qui ne sont pas lié à des « tabous sexuels » mais plus à mes mécanismes émotionnels qui s’agitent en matière de sexualité, ça c’est en lien avec ma tendance à ne pas aimer la normopensance.
- j’ai un univers personnel sexué, comme dit plus haut
- j’ai vraiment une forte conscience et une érotisation de la notion d’appartenance mutuelle et un instinct de propriété / propriétaire
- et pour ce qui est de la pluralité masculine : la mise à disposition me permet de me sentir encore plus en appartenance car «prêtée pour satisfaire d’autres » sachant que moi même je n’y trouve pas de plaisir sexuel (forcément!) mais que la dimension cérébrale avec mon Dom est forte... mais je ne serai toujours pas excitée... ce qui exclu par définition qu’on me définisse comme une « libertine » Car pratiquant la pluralité ... ce qui pour moi est révélateur d’une totale méconnaissance de mes mécanismes internes...
Nous pratiquons un bdsm CNC ... consentir à ce qui n’est pas consenti, dans un cadre donné... la contrainte me plaît car je ne suis pas une soumise qui exécute les ordres.
Je suis une personnalité très dominante à contraindre et à forcer.
A forcer car je n’ai absoluement pas d’envie, d’initiative, de plaisirs sexuels...
Bref, c’est assez complexe mais ce qui est certain c’est que le modèle triphasique de la réponse sexuelle d’Helen Kaplan, désir/excitation psycho-génitale/orgasme, n’est pas applicable chez moi.
Les érotismes tantrique, BDSM, Shibari , le romantique ou encore méditatif et même le cyber, reposent sur dynamique intéressante « sexo-relationnelle » où l’intelligence et la cérébralité jouent un rôle important comme l’intellectualisation du plaisir.
Là où le porno s’impose dans la masse, la cérébralité est une autre forme de stimuli que viennent chercher d’autres personnes au delà de la question sexuel/asexuel.
Merci de m’avoir lue !
N’hésitez pas à me parler de votre vision de la sexualité ou de l’asexualité... autant de personnes pour autant de plaisirs sous 1000 et une facettes!
Linsoumise
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