Je reviens à la question initiale. La diversité des réponses traduit surtout la diversité des visions de ce qu'est une relation D/s, l'essentiel étant me semble-t-il que la réponse apportée soit en cohérence avec la vision que D et s ont de leur relation. Je ne fais qu'énoncer une évidence, mais c'est utile pour relativiser ma réponse, qui n'a aucune prétention à être largement généralisable.De mon point de vue il y a deux cas de figures fondamentalement différents qu'il faut distinguer.Le premier cas (il me semble que c'est celui qui est sous-entendu dans la question initiale, bien que je n'en sois pas sûre) est celui du transfert de pouvoir (temporaire). Cela me pose de réels problèmes et soulève des questions éthiques. Dans la relation D/s il y a au départ un transfert de pouvoir très important de la soumise vers le Maître. Mais cela ne donne pas le droit au Maître de transférer à son tour ce pouvoir vers une tierce personne (même si c'est un transfert temporaire et/ou partiel). J'aurais personnellement d'énormes difficultés à accepter d'obéir à un autre que mon Maître sans en comprendre les tenants et les aboutissants. Je ne dis pas que cela ne puisse pas arriver, mais cela suppose une discussion préalable et un cadre, un objectif, que je comprends. Il ne s'agit pas de négocier, mais de s'assurer que tout cela a du sens et est bien compris. Déjà le simple fait de devoir appeler "Maître" un autre homme que mon Maître est pour moi quelque chose d'inimaginable, donc ce n'est pas gagné...Le second cas est celui du prêt sans transfert de pouvoir. Il s'agit d'un prêt à caractère sexuel essentiellement, bien que l'on puisse imaginer des variantes non sexuelles (étant sous-entendu évidemment que toutes les précautions de sécurité, physique et psychologique, soient prises). Dans l'hypothèse d'un tel cas de figure, il me semblerait totalement incongru que je me permette d'exprimer des réticences ou des préférences. Et certainement mon Maître ne le tolérerait pas. Inversement, il me semblerait tout aussi incongru que je me permette de demander à être prêtée, ou que je demande à être prêtée à untel plutôt qu'à untel. Mon Maître n'est pas là pour réaliser mes fantasmes (en supposant que cela puisse faire partie de mes fantasmes). Ceci étant dit, il ne faut pas pour autant faire n'importe quoi, n'importe comment, à n'importe quel moment. Ce n'est pas parce que le Maître a beaucoup de pouvoirs qu'il doit en user sans réfléchir. Un prêt sexuel, tout comme une humiliation, peut être ressenti de manière très différente selon la personne. Entre une personne comme moi qui a eu - préalablement à la soumission - une vie très "sage" et une personne qui a eu de nombreux partenaires sexuels et est très à l'aise avec tout cela, l'impact psychologique d'un tel prêt est radicalement différent.
Dernière modification le 22/03/2020 12:44:03 par sylvie35.
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