analogique
#1
Eric H a dit...


Effectivement il y a des pratiques reconnues comme soft et d'autres reconnues comme hard.


Cher EricH

Cela faisait bien longtemps que je ne t'avais pas contredit, pas vrai?
S'il semble facile d'étiqueter "soft" la petite claque au cul d'un samedi soir vanille et toute forme de jeux léger, la notion de "hard" est beaucoup plus difficile à cerner, et il me semble impossible d'affirmer que certaines pratiques sont reconnues comme soft ou hard.

Pour beaucoup de pratiquants, (y compris confirmés), le hard, c'est ce qu'ils ne sont pas prêts à faire. Je connais des masos qui encaissent 300 coups de single-tail mais s'évanouissent à l'idée d'un fist ou à la vue d'une aiguille. Certains pratiquent le fist, mais n'imaginent pas supporter une goutte de cire. Certains sont dégouttés par l'uro, tandis que pour d'autres c'est un simple partage des fluides. Etc, etc, la liste pourrait s'étaler à l'infini.

Quand on parle de "soft" ou de "hard", la plupart du temps, on ne fait que parler de ses propres limites, et le soft des uns est finalement toujours le hard des autres, et réciproquement.

Imaginons un instant que je situe le "hard" dans les pratiques qui peuvent entrainer des séquelles irréversibles ou à long terme. Cela voudrait dire que je considère comme "soft" toute pratique, même insoutenable, dès lors qu'elle n'est pas avérée comme dangereuse. Celle qui viendra jouer "soft" avec moi risque de ne pas être déçue du voyage!

Plutôt que de parler de soft ou de hard, il me semble beaucoup plus pertinent de circonscrire quelle est la zone de confort propre à chaque pratiquant, et de savoir à quoi on veut jouer: s'agit-il de rester dans cette zone de confort (ce qui n'est pas nécessairement soft), ou d'aller voir au-delà (ce qui n'est pas nécessairement hard)?

Là où finalement je te rejoins, pour finir sur une note consensuelle, c'est bien sûr sur le nécessaire dialogue pour fixer ensemble les limites à ne pas franchir. Finalement, mieux vaut pratiquer le bdsm avec quelqu'un qui situe le "hard" au même endroit que soi...
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analogique
#3
sofredy a dit...

Merci à tout deux pour vos réponses.

Cela conforte encore une fois ce que je pensai.
Le dialogue avant tout. Prendre le temps de faire connaissance et de connaître les limites et goûts de chacun.
Et ce qui est "hard" pour l'un ne l'est pas forcément pour l'autre.


De rien!

Effectivement, ces notions de soft et de hard sont tellement subjectives qu'il est impossible de les généraliser, d'autant plus qu'elles sont terriblement mouvantes.
Comme tu le soulignes dans ton exemple de sodomie punitive, une pratique vécue comme hard à un moment donné peut s'avérer facile à subir une autre fois.
L'inverse est vrai aussi: il suffit parfois d'une expérience cuisante pour rendre hard une pratique qui était précédemment vécue comme soft.

C'est pourquoi il faut rappeler qu'en bdsm, c'est toujours l'intensité des ressentis qui prime sur l'intensité des pratiques.

Ce qui détermine aussi la manière dont on ressent les choses, c'est l'endroit où on les place à l'intérieur de la triangulation du bdsm (les 3 pôles de l'acronyme renvoyant au fétichisme de la contrainte, de l'autorité, de la douleur). Si ce n'est pas clair, j'ai déjà parlé un peu de cela ici: http://www.bdsm.fr/forum/thread/103/tendances-bdsm-o%C3%B9-se-situer/

En effet, les mêmes pratiques peuvent être vécues tour à tour ou simultanément comme relevant plus ou moins de chacun de ces 3 pôles.
Par exemple, si on tire les cheveux de son/sa partenaire en lui imposant une posture particulière, cela peut-être vécu comme une contrainte (la posture imposée), comme un geste de domination (l'emprise de la main), ou comme un acte sadique (cela fait mal). Chaque personne peut se placer différemment dans ce triangle, et ce ressenti peut varier à l'intérieur d'une même séance: la douleur peut prendre le dessus sur le sentiment de soumission, ou inversement...
Un autre exemple flagrant, c'est la façon dont peut être perçu le fist. Pour les lecteurs courageux, il en est question au début de ce texte: http://www.bdsm.fr/forum/thread/213/le-fist-en-long-et-en-large/

Tous ces processus subtils invalident totalement ces notions de soft ou hard.
Certains préfèrent parler d'un bdsm de sensations (qui reste à l'intérieur de ce qu'on est prêt à appréhender dans la zone de confort) par opposition à un bdsm d'émotions (qui emmène la partie soumise au delà de sa zone de confort).
Ces notions me semblent beaucoup plus justes, car elles replacent le ressenti en amont des actes: en bdsm, l'objectivité n'existe que dans la plus grande subjectivité!
Dernière modification le 11/03/2013 13:46:07 par analogique.
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