ange de Vesper
#0
Pour éviter les dérives idéologiques sur la soumission ou la domination à propos de cette réflexion, je pose le cadre de ma relation. Nous sommes dans un couple "normal" (dit vanille) et dans notre intimité (sexualité), elle me domine (son désir de me posséder, son plaisir à me tourmenter, mon désir d'elle, mon plaisir dans son plaisir). Rien de plus, rien de moins, et si sa domination s'exprime dans le quotidien, je ne nomme pas cela un mode de vie mais un jeu complice destiné à prolonger et entretenir le désir.
Bref dans une domination sexuelle féminine (la mienne), le désir est la matière première, et sa manipulation le moyen de contrôle. Alors tease and denial, cage de chasteté (qui n'a rien de chaste), orgasmes ruinés, frustration, la palette est large pour jouer de ce désir. Mais il n'y a aucune soumission désintéressée et éclairée quand on est maintenu dans cet état d'aliénation émotionnelle. Quand on est au bord du gouffre (edging), on ne pense plus, on espère la délivrance, on espère la non délivrance, la douleur devient plaisir (pas la peine d'être maso), la frustration devient désir, la dégradation et l'humiliation n'existent pas, on est prêt à toutes les bassesses, on fantasme toutes les bassesses, on bave et on en bave.
Par contre dès que le désir disparaît, orgasme, orgasme ruiné, déni digéré, la douleur, la frustration, l'humiliation reviennent. Il est beaucoup plus compliqué de subir sans espoir de plaisir, sans le soutien du désir... juste pour le plaisir de l'autre. Véritable soumission !?!^^
Dernière modification le 04/11/2019 08:07:46 par ange de Vesper.
6 personnes aiment ça.
ange de Vesper
#2
Oui ça me paraît en effet très théorique ou fantasmatique l'oubli de ses désirs ou aspirations pour le soumis. Je crois que ce serait même sans intérêt pour le dominant, ça le priverait d'un outil de manipulation et domination.
Par contre la frustration masculine complète ou incomplète (orgasme ruiné ou interdit) n'a pas l'effet décrit dans les récits fantasmatiques. Que tu aies joui ou pas le désir retombe à court terme. L'intérêt il me semble, c'est qu'il remonte à la moindre sollicitation, sans effort. Quelle bande de feignasses ces dominae^^
2 personnes aiment ça.
ange de Vesper
#3
Donc pour répondre à ta réflexion, effectivement pendant la phase de frustration, donc de désir présent, la soumission est facile et plaisante.
1 personne aime(nt) ça.
Lady Spencer
#4
Son ange, vous imaginez ce qu'elles vous disent "les bandes de dominae" ? Hein ? ;)
Soyez la première personne à aimer.
ange de Vesper
#5
Non je ne vois pas... mais je sais qu'elles sont bien élevées alors je ne m'inquiète pas ^^
1 personne aime(nt) ça.
Lady Hydre
#6
Son ange est trés joueur Lady Spenser ^^ , sourire
3 personnes aiment ça.
Lady Spencer
#7
Et elles sont bien élevées par qui ? ....../......
;)
Soyez la première personne à aimer.
lulu
#8
@son ange : Pensez-vous que dans la frustration, la soumission est facile et plaisante ?
Soyez la première personne à aimer.
ange de Vesper
#9
Et elles sont bien élevées par qui ? ....../......
Il fut un temps où je me plaisais à répondre aux dominants qui disaient que le dom se devait d'élever sa soumise, que par ma soumission j'accompagnais ma domina dans l'acceptation de ses désirs profonds,la guidait vers son épanouissement, l'élevait vers son accomplissement.... mais j'ai perdu le goût de ce genre de joute. Alors je dirais "par leur maman"^^
Dernière modification le 25/07/2019 15:41:38 par ange de Vesper.
2 personnes aiment ça.
ange de Vesper
#10
@son ange : Pensez-vous que dans la frustration, la soumission est facile et plaisante ?
Oui je trouve que pendant la phase de frustration, donc de désir présent mais dénié, se soumettre est plus facile que quand le désir est satisfait ou éteint. On est soutenu par ce désir et l'espoir ^^ d'être satisfait.
1 personne aime(nt) ça.
Dragan
#11
J'aime beaucoup vos mots dans le post initial son ange, ils résonnent parfaitement à ce que je ressens et ce que je vis dans ma soumission à Maitresse DouceEmprise. Du coup Elle m('a demandé de m'exprimer sur le sujet dont acte! Primo, je suis quelqu'un de très cérébral, Elle aussi je pense, et forcément ça compte dans ce que nous parlons.
Notre relation est toute neuve même si on se connait depuis longtemps. Pour l'instant Elle me maintient en cage de chasteté, joue avec le désir, le plaisir et la douleur, les ordres, la sévérité et la douceur. Elle souffle le chaud et le froid, me fait me masturber sans jouir en étant entravé, pour mieux retourner en cage, avec orgasme ruiné, avec ou sans délivrance. Une fois au bord, je la préviens juste si je vais jouir, et Elle décide de ce que j'aurais(ou pas).
Toutes ces sensations contradictoires éprouvées dans nos jeux me font ressentir une emprise très agréable sur le long terme. Bien plus qu'un orgasme qui va me donner un plaisir explosif pendant quelques secondes, mais fait baisser ma soumission pendant les heures qui suivent. Je n'aime d'ailleurs pas la sensation bizarre que je ressens après cette délivrance.
Une chose est sure, la frustration est un outil de domination très puissant. Je pense que c'est une base forte pour mettre en place la D/s, avec la discipline bien sur. J'aurais tendance à penser que ce désir qui est attisé de toutes ces manières possibles, c'est un peu (beaucoup) l'essence de la domination, du pouvoir que vas ressentir le dominant. A titre personnel, je suis quelqu'un qui exprime beaucoup ses émotions. Encore plus par écrit où je suis très à l'aise. Ma Maitresse est plus mystérieuse, mais c'est pas plus mal de pas savoir à quelle sauce Elle va me manger. Ses actes et sa bienveillance parlent pour Elle.
Comme Elle est douée pour me tourmenter délicieusement, et souhaite savoir comment je le vis, je lui donne des détails sur mon ressenti. Et quels détails, quand elle me met dans tous mes états, comme une chatte en chaleur qui en peut plus. Je pense pas que je vais dire une connerie, mais c'est alors là que se fait l'échange entre nous. Elle se nourrit alors de ma soumission, de mes supplications mes soupirs, mes plaintes, mon plaisir, mon plaisir dans l'humiliation etc....mais entretenir le désir, c'est aussi une base vitale d'un couple vanille qui dure je pense.
J'aime pas trop parlé de "vraie ou véritable soumission" comme vous le faites. C'est tellement subjectif d'une personne à l'autre. Je préfère celui de soumission authentique. Dans les faits softail vous n'avez pas tort, on pourrait dire qu'elle l'est quand le soumis obéit, point final, à un ordre même très difficile, en s'oubliant totalement. Pour autant le soumis qui obéit ainsi sans arrière pensée, il y a été conditionné je pense, et on parlera surement plus d'un esclave que d'un soumis peut être?
Est on encore dans le sain, en toute sécurité et consensuel quand on en arrive là? J'en suis plus très sur. Et puis une soumission toujours désintéressée, et inconditionnelle, je pense que c'est juste une utopie au final.
4 personnes aiment ça.
ange de Vesper
#12
L'esclave ou la soumission désintéressée ce n'est pas une utopie, c'est une projection fantasmatique. C'est le problème des récits bdsm, les intervenants oublient parfois de sortir de leur fantasme pour en parler.
Dans la vraie vie la soumission est un mode relationnel choisi, on est assez loin de l'esclavage. Et s'il est choisi c'est qu'il apporte de l'épanouissement, ce n'est pas désintéressé.
Ceci dit, le conditionnement et la manipulation ne sont pas des gros mots et ils peuvent être consensuels. J'ai été conditionné à être excité par des pratiques que je n'aimais pas, ou à montrer un plaisir que j'aurais préféré cacher. Bref chacun ses travers, ce n'est pas le sujet. Mais le véritable pouvoir n'est pas là, il est dans l'emprise, la séduction au-delà du choix. Ça ce n'est pas une question de statut, c'est au-delà du bdsm, c'est entre 2 personnes d'une relation. A partir de là tu peux te sentir esclave, soumis, sous contrôle, conditionné, aucun problème, tout baigne.
2 personnes aiment ça.
Lady Spencer
#13
Dans une autre vie, un homme soumis m'a dit une chose très belle : "je ne veux plus , mais surtout, je ne PEUX plus te dire non" : j'ai beaucoup aimé.
8 personnes aiment ça.
Lady Spencer
#14
La frustration est un trrrrès vieux truc que les femmes emploient dans leur vie de couple, vanille, DS, classique épicée.... Lorsqu'elles disent : "Pas ce soir, j'ai mal à la tète" , vous Messieurs, vous vous la remettez derrière l'oreille, pour les très souples, et où vous voulez sinon, puis vous soupirez un grand coup et vous attendez que ces foutus chercheurs aient enfin trouvé un super méga traitement contre les migraines ! Sans chercher à savoir pourquoi les femmes se sentent défaillir à la vue de votre engin, d'ailleurs ! Encore un problème de communication, ça !
Celles et ceux s'exprimant ici, savent pourquoi et comment ils-elles dominent ou se soumettent (enfin, j'espère) mais qu'en est-il pour ceux qui ne se sentent plus QUE comme un "obéissant" ?
J'ai discuté avec certains hommes dépossédés de toute capacité d'échapper à "leur cadre de vie" : c'est flippant mais extrèmement intéressant et j'aimerais lire leur témoignage ici.
3 personnes aiment ça.
ange de Vesper
#15
@Lady Spencer bon j'attends les témoignages parce que je n'ai pas compris qui étaient ces obéissants dépossédés :grimacing:
Soyez la première personne à aimer.
Je ne sais pas ce que peut ressentir un homme que l’on prive d’éjaculation. Mais j’imagine que ce doit être particulièrement dur.
Par contre, je rejoins Sheli lorsqu’il écrit que « la frustration est un outil de domination très puissant ».
C’est vrai pour les mecs, mais cela vaut aussi (peut être dans une moindre mesure, de par nos différences physiques) pour les filles.
Mon Maître le sait, et en joue régulièrement, en m’utilisant pour son plaisir, mais en m’interdisant de le toucher (ou de me toucher) et de profiter de son sexe, en me le refusant, pour finalement jouir en se masturbant devant moi, en me laissant simplement le droit de lécher le sperme qu’il a répandu.
C’est terriblement frustrant pour moi, qui suis accro au sexe, mais en même temps, cela me rend encore plus chienne, salope et ça contribue à l’exciter davantage encore.
Et pour moi, psychologiquement, c’est une façon de reconnaître qu’il est le Maître, que c’est lui qui me contrôle y compris dans ma sexualité, qui décide si j’ai le droit ou non de jouir.
1 personne aime(nt) ça.
@lady spencer. Dans le cas d’une soumise (ou au moins pour moi), les « migraines » n’ont pas le droit d’exister. Peu importe que j’ai envie ou non, que je sois fatiguée ou pas, une esclave se doit de toujours être disponible pour celui qui la possède.
1 personne aime(nt) ça.
@softail
«  S'il y a frustration, je me demande si c'est une vraie soumission. A la limite, dans une soumission parfaite (existe-t-elle?), à partir du moment où la seule volonté du dominant compte, la frustration ne doit pas exister plus d'un quart de seconde puisqu'elle ne résulte que des aspirations initiales du soumis ou de la soumise. C'est très théorique et sans doute impossible, j'en conviens »
En théorie, vous avez sans doute raison. Si la soumission consiste uniquement à satisfaire son/sa dom, il ne devrait pas y avoir frustration à se soumettre à ses exigences.
Dans la réalité, au moins pour moi, les choses sont plus complexes.
La volonté de satisfaire mon Maitre est présente, j’accepte intellectuellement d’être frustrée s’il en décide ainsi, mais le corps a malgré tout ses exigences que la raison ne connaît pas.
5 personnes aiment ça.