Dumuzy
#0
Bonjour à toutes et tous,
Je ne sais pas si je poste au bon endroit auquel cas vous pouvez toujours le déplacer.
J'ai une petite question qui paraîtra peut être un peu élémentaire pour beaucoup mais comme je suis à mes débuts je suis un peu perdu sur le sujet.
Qu'entend-t-on exactement par cérébralité?
J'ai bien ma petite idée et je pense être concerné par la chose mais j'ai beau rechercher sur le net une quelconque définition, je fais choux blanc...
Merci à vous :)
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Luxurésens
#1
Coucou ici ma douce Miss~Lou :)
Je suis pas l'auteur du sujet mais j'allais en faire un car j'ai du mal à comprendre ce qu'est la cérébralité, donc je vais squatter celui ci désolée. Je vous remercie ma douce d'avoir éclairé un peu ma lanterne. Je trouve dommage ceci dit qu'il n'y ait pas eu plus d'intervenants car je trouve le sujet très intéressant et essentiel dans une relation D/s saine. Quand on cherche à comprendre et à intégrer un concept je pense qu'il est bon d'avoir plusieurs avis afin de mieux comprendre et trouver son chemin.
Donc si certain(e)s se sentent le courage et l'envie de partager leur vision de la cérébralité je vous en serai reconnaissante :)
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HJean
#2
La cérébralité est un beau sujet (une épreuve de philo pour le bac  2020?)
Je profite donc de cette occasion (merci Dumuzy et Miss Lou d'avoir lancé le sujet et à Luxurésens de le relancer) pour formaliser un peu mes idées.
Pour moi la cérébralité est la capacité à susciter du désir par le suggestif, donc par la pensée.
C'est la base d'une relation D/s.
Tout se passe dans la tête et le corps, les attitudes, l'orgasme en sont la traduction visble.
La cérébralité fait donc appelle à l'intellect actif.
Cela peut être par exemple lié au respect de règles (paroles, habillement, position, ... ), au visuel, aux sons, à l'écriture, etc ......à une certaine forme de perversité aussi ...
Ce qui dans tous les cas est une base pour la sensualité (avec ou sans trace selon le goût, le niveau d'avancement de la relation, etc ...)
Le dominant propose (de façon directive :=) ) des pistes pour permettre  à la soumise de voir si elle rentre en résonance avec lui.
Si c'est le cas, c'est alors un ("le" selon moi) chemin pour permettre à la soumise de se découvrir (vis-à-vis d'elle-même et de son dominant) et de trouver du plaisir, donc de progresser.
Le cérébralité est donc le facteur multiplicateur de la jouissance
Cela demande au dominant de l'écoute associée à une fermeté (librement acceptée), de la créativité et donc de consacrer du temps à sa soumise
Il est demandé de même à la soumise vis-à-vis de son dominant.
Mais la responsabilité de proposer, de stimuler est, bien sûr en 1er lieu celle du dominant.
Au plaisir,
Jean
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Luxurésens
#4
Merci de vos réponses et d'avoir prit le temps de donner vos avis :)
Je vois qu'il y a une base commune dans votre façon de penser et j'y vois déjà un peu plus clair. Rien que pour cela je vous suis redevable. (Non Miss~Lou n'espérez point que j'obéisse à votre liste !)
Nous savons que nous devons trouver Notre voix, Notre relation BDSM, Nos choix, Nos codes. Tout cela se fera petit à petit, en prenant le temps de savourer chaque avancée, nouveauté. Ce n'est pas en nous dépêchant que nous poserons des bases solides.
Je pose certes quelques questions mais nous aimons bien comprendre, utiliser les bons mots et termes. Et plutôt que partir dans un mauvais sens je préfère demander ici où je sais que de bonnes personnes répondront ;) A Nous ensuite de trier et prendre ce qui Nous parle :)
Nous vous remercions donc pour ce temps que vous avez pris pour nous :)
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Tindalos
#8
Je crois effectivement que chacun a sa propre cérébralité, c'est une affaire qui se passe dans la tête de chacun.
Je vois ça comme deux pôles, le bestial, où on assouvit ses pulsions physiques, et le cérébral, où on assouvit ses pulsions mentales. Pour moi, les deux se nourrissent l'un l'autre, parce que mon côté bestial entre en résonance avec mon côté cérébral.
Le fait de pouvoir lâcher prise, parce que oui, je lâche prise quand je suis en confiance avec moi et mon ressenti de ma partenaire, de pouvoir "libérer" la bête, est une très forte source d'excitation cérébrale, cet abandon de ma partenaire est ce qui m'attire le plus dans le BDSM, le fait qu'on me laisse faire toutes ces vilaines choses qui passent dans mon esprit... C'est ça que je recherche. Donc pour être cérébral, il faut que je sois bestial, mais ce n'est pas la bestialité que je recherche in fine, c'est le fait de pouvoir avoir ce comportement.
Je ne sais pas si c'est très clair, parce que du coup j'ai effectivement un comportement de soudard, mais c'est ça qui me met en transe...
Un peu comme une version très perverse de l'eros (le cérébral) et du thanatos (le bestial)...
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Tindalos
#10
Aucune culpabilité, même si au début, je me questionnais pas mal, tiraillé entre mon éducation (être respectueux, courtois, l'égalité des sexes, ce genre de choses...) et mes instincts (de soudard, abuseur, oserais-je dire violeur).
Et puis, au fil des rencontres, je me suis rendu compte que beaucoup de femmes, pas forcément soumises d'ailleurs, et très souvent des femmes fortes qui ne se laissaient pas marcher sur les pieds, aimaient ce genre de pratiques, d'attitude...
Donc, à partir du moment où les choses sont librement consenties, pas de remords, pas de pitié, j'assume totalement d'être ce que je suis (même si je ne vais pas en parler à n'importe qui, surtout parce que nombre de personnes ne comprennent pas forcément l'essence de nos amusements), je suis un pervers, et alors? ;)
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DomStock
#11
La cérébralité... C'est un peu l'auberge espagnole, car chacun y trouve ce qu'il y amène, ce dont il a envie. Tonton Sigmund écrivait à peu près que notre premier organe sexuel est le cerveau. Logique, le bidule commande le reste du corps dans ses fonctions mécaniques.
Finalement, la cérébralité est principalement constituée par les images, les situations, les vêtements - ou pas - les objets, qui provoquent en nous le désir, et les scenarii qu'ils nous inspirent pour lui donner une forme que l'on espère se concrétiser dans la vie réelle. Encore faut t'il trouver la personne qui partage les mêmes vues sur leur mise en pratique.
Certains sont dans le domaine du jeu de rôles, d'autres ne jouent pas un rôle, et sont réellement dans leur quotidien l'image vivante de leur sexualité. Quelques personnes recherchent une image et des attitudes liées à une personnalité qui ne s'avère qu'illusoire dans la réalité, cachant une vérité personnelle plus pauvre, voire pire : un véritable pervers.
Nous sommes tous cérébraux de part notre appartenance à l'espèce humaine, mais s'il convient de partager ses besoins, prenons garde à ne pas les confondre avec des illusions, menant irrésistiblement à des désillusions... :)
Dernière modification le 06/10/2019 19:46:53 par DomStock.
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Luxurésens
#13
Bonjour,
Je remercie tous les intervenants qui ont donnés leurs avis :) Grâce à vous j'y vois plus clair et je comprend enfin ce que l'on entend par cérébralité ! Mot vaste, qui englobe beaucoup de choses, diverses et variées et chose que chacun peut intégrer ou pas dans sa façon de dominer. A chacun sa Dom après tout donc normal que chaque cérébralité soit particulière.
Merci d'avoir prit le temps, il n'est pas perdu je vous assure ;)
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Dumuzy
#14
Bonsoir à vous Miss Lou :blush:
Tout d’abord, veuillez accepter mes plus plates excuses pour ma réponse si tardive mais, malheureusement, le temps m’a fait faux bon ces derniers mois. Je comprends très bien, ceci dit, votre désarrois et combien cela a pu vous blesser, j’en suis profondément confus et j’espère pourvoir réparer cela un temps soit peu. Mon quotidien est bousculé par de très lourds problèmes, des choses urgentes à régler. On ne maîtrise pas tout dans la vie et c’est bien dommage.
Aussi je vous suis infiniment reconnaissant d’avoir pris le temps de composer un texte aussi riche, cela m’a beaucoup touché, entre autre du fait qu'en lisant votre texte je me suis retrouver dans beaucoup de points tout en sachant qu’en effet, le sujet est assez subtile.
Pour ma part, tout comme vous, je pense que la cérébralité, telle que vous la décrivez du moins, est indispensable à la relation D/s, le « Maître Mot » comme vous dites. J’imagine très mal la relation sans cela d’autant plus que je suis assez protocolaire dans mon approche (sans en abuser non plus). L’acte physique à ces limites je trouve, et elles sont vite atteintes pour ma part. Attention, il n’est pas non plus superflu.
Je ne peut pas développer autant que vous malheureusement, car j’ai peu de matière pour pouvoir en parler avec précision et mes idées sur le sujet sont, pour le moment, plutôt spéculatives. Mais oui, je suis bien d’accord sur le fait que le Dominant est d’abord un guide, je dirais même un gardien, celui pour qui la féminité de sa soumise autant que sa soumise elle-même lui sont précieuses et sacrées. Être « bourreau » selon moi est un outil parmi d’autre.
« Le rapport de force n'existe pas vraiment car le SM passe par l'Assentiment de la Soumise.
C'est un Accord dans lequel les rôles sont distribués, avec une mise en scène qui inspire le viol, la peur, la contrainte, mais cela reste très intellectuel. »
Finalement, n’est ce pas là le siège de cette fameuse cérébralité ?
D’autre part, c’est avec joie que j’ai découvert la longueur de ce fil de discussion et vous remercie tous et suis également, humblement désolé de ne pas avoir pu y participer plus tôt.
Je vais donc de ce pas consulter tous vos poste et j’espère y répondre très vite cette fois.
Bonne et agréable soirée à vous tous. :)
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Dumuzy
#15
Eh bien Miss-Lou, vous m'en voyez soulagé :sweat_smile:
Je sais combien ça demande d'écrire un texte de ce genre, j'en sais quelque chose. Moi-même j'adore écrire et quelques fois ça me prends plusieurs jours.
Merci encore à vous et très bonne soirée.
Soyez la première personne à aimer.
Dumuzy
#18
Bonjour à vous toutes et tous.
Voilà que viens de finir la lecture de vos poste et je vous remercie infiniment pour toutes ces réponses qui m'ont particulièrement bien éclairées. Je n'y répondrai pas point par point, ce serait trop long et par la même inutile car je me retrouve tout à fait dans la majorité d'entre eux.
En effet, j'ai pris l'initiative de lancer ce sujet car jusqu'à maintenant je touchais du bout des doigts le concept sans pour autant pouvoir le saisir. Je veux dire par là que je me sentais très concerné par le terme en lui même sans trop savoir pourquoi.
Je lisais souvent dans des forum, ou même des récits, des personnes lançant à tout bout de champ des "je suis cérébral" ou du genre "vous comprenez je suis cérébral", "je suis cérébral on se refait pas" etc... Cela m'a toujours travailler. Ils sont cérébraux OK, mais moi est ce que je le suis? Et qu'est ce que cela signifie exactement?
C'est donc en lisant vos post que je me rends compte qu'effectivement la cérébralité occupe une place prépondérante, pour ne pas dire une place Maitresse lol, dans ma vision de la relation D/s. Je me demande même si finalement, ce n'est pas le fait même d'être une personne cérébrale qui m'a mené tout droit vers le BDSM.
Je me souviens, par exemple, de quelle manière j'ai fais connaissance avec la chose. Alors âgé d'à peine 19 ans, c'est la simple lecture du mot "Maîtresse" qui m'avait provoquée subitement une érection. Mot que je trouve toujours très sexy encore aujourd'hui lol.
Il n'y a pas que ça d’ailleurs! Je me souviens qu'entre 9 et 11 ans, et je ne sais toujours pas pourquoi je faisais cela, je ressentais le besoin de m'enfermer dans la salle de bain, de me mettre nu, me regarder et uriner. Et c'est au travers de ce "jeu de rôle" totalement inavouable qui à bien duré deux ans de façon régulière que j'ai découvert la masturbation tout à fais par hasard.
Cela dit, la cérébralité, tout comme sont nom l'indique est en rapport avec le mental, avec l'imaginaire soit ce qui passe dans nos petits cerveaux. Elle est donc propre à chacun étant le reflet de notre intérieur. Il est donc assez difficile de donner une définition précise de ce qu'elle est dans les détails.
Mais finalement, ne serait il pas plus simple d'expliquer ce qu'elle n'est pas?
Pour ma part, arrêtez moi si je dis des bêtises, j'ai entendu parler, notamment sur FetLife, d'une orientation appelée "Primal". D'après ce que j'ai compris, il s'agirait de personne appréciant la bestialité voir la violence juste pour ce qu'elle est dans le cadre d'une relation sexuelle. A vrais dire, je n'ai pas tellement apprécier ce concept si c'est bien cela qu'il exprime, (sans toutes fois juger les gens qui y sont adepte naturellement).
Sur ce, je vous souhaite à tous une agréable journée au plaisir de nous relire.
Cordialement Dumuzy.
P.S: @chen Ta suggestion m'a beaucoup inspiré et m'a donné plein d'idées. Maintenant voilà, j'ai le bout des doigts qui me démangent pour écrire! :stuck_out_tongue_winking_eye:
Dernière modification le 10/10/2019 14:15:38 par Dumuzy.
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Tindalos
#19
Oui, tout à fait, je me reconnais dans l'étiquette Primal... Ce n'est pas évident, justement, de succomber à ses instincts, parce que, en général, j'ai toujours un petit bonhomme à l'arrière-plan de mon esprit qui contrôle ce que je fais, pour éviter les "accidents". Mais quand je suis en confiance, que je connais bien ma partenaire, je peux me laisser aller, et, je ne sais pas comment l'expliquer... Disons que je "m'observe" en train de faire, c'est comme si mon "Moi" regardait mon "Ça", comme si j'avais laissé le contrôle à la partie primitive de mon cerveau, et c'est là que je ressens les choses les plus fortes... Je ne suis plus vraiment aux commandes de mon corps, j'ai juste les sensations, les ressentis, mais les actions sont instinctives... En général, pas de matériel, juste le corps, les mains, les morsures, le sexe...
Je pense que c'est ce que doit ressentir quelqu'un qui pratique la transe, ça peut ressembler, d'une manière très différente, au genre de détachement que je ressens en méditant après une séance quand je pratiquais les arts martiaux, ou au côté guerrier d'un match de rugby, quand le corps dit stop mais que la tête dit encore...
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Vaste sujet. Et à voir les post qu’il suscite, chacun a visiblement sa propre perception des choses.
Pour ma part, je définirai la cérébralité, dans un contexte bdsm, comme la faculté de prendre du recul et d’intellectualiser ce que l’on ressent, au moment où on le ressent.
C’est souvent plus fréquent chez les femmes (et les soumises) que chez les mecs (dominants).
N’y voyez, Messieurs, aucun jugement de valeur. C’est plus facile de prendre du recul quand on subit (volontairement) vos assauts que lorsque l’on agit et cela tient aussi à vos caractéristiques physiques et votre rapport au sexe.
A Chen, Tindalos et Dumuzy, je n’aime pas beaucoup le terme « primal » et ses connotations psy. Même si l’époque est au vocabulaire « politiquement correct » et que primal est sans doute plus acceptable que bestialité, parler de bestialité ne me choque pas. Au contraire.
Et pour ma part, j’apprécie ce comportement chez Maxime lorsqu’il me possède et qu’il se laisse conduire par ses pulsions du moment, à « ses instincts de soudard, abuseur, violeur » en m’utilisant pour les assouvir.
A Miss Lou. D’accord avec vous sur le fait que la cérébralité est une composante essentielle dans la relation D/s, où la contextualisation est décisive. C’est sans doute moins vrai dans les relations sm, où le volet physique est plus important.
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Dumuzy
#21
Merci pour votre post FemmeFemelle.
Oui prendre du recul et intellectualiser est certainement plus l'apanage des femmes que des hommes mais je ne sais pas si c'est vraiment le fait de "subir". Il y a beaucoup de choses que l'on ressent dans l'action justement. Je pense qu'un homme est peut être plus "dans l'ombre" quant à ses ressenti immédiat et a plutôt tendance à les analyser par la suite, du moins c'est comme ça que ça marche chez moi la plupart du temps.
Maintenant, ne pas trop focaliser sur les ressentis mais les accueillir comme ils sont et profiter pleinement du plaisir qu'ils procurent est également un vrais délice.
Et oui, ce n'est pas un jugement de valeur, nous sommes différents et c'est parfait ainsi. :wink:
@Tindalos Je vois un peut ce que tu veut dire. Donc finalement, est ce que la cérébralité n'y amène pas justement? La cérébralité, je trouve, est vécu surtout au travers de l'atmosphère et de la situation en elle même, donc finalement l'un n'empêche pas l'autre. Il y a toujours un moment où on se lâche et lui même peut être vécu cérébralement.
Merci pour ta précision. :wink:
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Nous sommes du même avis, cher Dumuzy.
Loin de moi l’idée que les hommes (enfin ceux dignes de ce nom) n’intellectualisent pas leur relation. C’est simplement la temporalité qui est différente. Pour autant que je puisse en juger, de la manière dont « fonctionne » Maxime.
Et heureusement que même dans l « action » vous ressentez du plaisir.
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