ZarathoustraDom
#0
"Pourquoi choisit-on de souffrir ?
Parce qu'on pense qu'on le mérite ?"
(Dr House)
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Hamadryade
#1
Je vous retourne la question ZarathoustraDom, pourquoi choisit-on de faire souffrir ? ;)
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ZarathoustraDom
#2
Bonne question, très chère...
A titre personnel, il me faut préciser que je suis beaucoup plus D/S que SM. Je ne prends en particulier aucun plaisir direct à infliger la douleur. Je ne suis pas non plus du tout un adepte des "punitions", qui est à mes yeux un outil d'infantilisation de la relation. Au contraire, c'est le fait de voir le plaisir, l'extase, l'orgasme envahir ma partenaire qui est ma source principale de jouissance.
Ceci étant posé, j'ai pu constater - aussi étrange et illogique que cela puisse paraître - que la douleur, en alternance ou en simultanéité avec le plaisir, augmente l'intensité de ce dernier. J'ai pu vérifier que les endorphines générées par le corps en réaction à la douleur peuvent conduire à un immense bien-être. J'ai pu expérimenter que la pratique de la douleur peut guérir certains maux psychiques et de l'esprit. J'ai pu observer que la douleur "rend vivant" , comme le disent tant de ceux qui en sont friands, par la force des émotions qu'elle suscite, et par l'effet miroir de la dualité qui régit notre monde dans bien des domaines : on ne peut savourer le bonheur que si l'on a connu le malheur, on ne peut apprécier le bien que si l'on sait ce qu'est le mal. Sans cette dualité, le monde peut être fade, routinier, monotone, ennuyeux, gris, incolore, inodore, insipide...
Autrement dit, la douleur permet d'intensifier les émotions ressenties, et par là-même de rendre le lien amoureux d'une relation BDSM plus intense, plus fort, plus puissant et profond.
Quiconque a vécu ce moment d'extrême tendresse que l'on dénomme "aftercare" après une séance SM comprendra de quoi je parle...
Voilà, je ne sais pas si je suis clair dans mes explications, mais c'est ainsi que je le ressens. Et, bien sûr, je ne prétends aucunement que cela s'applique à tout le monde. Il ne s'agit que de mon expérience personnelle.
Et maintenant, vous avez habilement détourné ma question par une autre question, je vous retourne la question initialement posée : "pourquoi choisit-on de souffrir ?" ! sourire...
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Hamadryade
#3
Peut-être tout simplement pour ressentir et pour offrir à l'autre tout ce que vous avez décrit.
Je ne suis pas capable de me placer dans la case masochiste, je n'ai vraiment pas assez explorer ce chemin là pour pouvoir l'affirmer ou l'infirmer.
Mais je sais que la douleur physique peut transcender ma jouissance. Pour la douleur morale en revanche, ça serait plutôt tout le contraire.
Mais du coup est-ce un choix, ou seulement une envie ? Est-ce que je choisis de souffrir ou est-ce que j'aime avoir mal ?
La douleur pour la douleur est anti-érotique, un orteil qu'on se claque dans un coin de meuble ne fait pas jouir grand monde. En revanche la douleur associée, reçue, offerte dans un contexte sensuel ou sexuel est totalement différente d'une douleur brute.
Je ne parlerai pas de choix, mais de désirs et de plaisirs partagés. Celui de "faire souffrir" non par sadisme mais par désir d'offrir encore plus à l'autre, celui d'avoir mal, non par masochisme, mais par envie de plus de sensations.
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Hamadryade
#4
et pour en revenir au
Parce qu'on pense qu'on le mérite
, il n'y a aucune notion de repentance ou d'auto punition, de châtiment mérité, ou d'une quelconque expiation pour moi dans le plaisir que je peux prendre à me faire fouetter ou "torturer".
Je ne soigne pas de névrose, je ne me lave pas de mes pêchés, je prends simplement et naturellement mon plaisir là où il se trouve.
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#6
Bonsoir... Je suis Jez... "vc" (vide couilles) pour mes partenaires.
Moi, je choisis de souffrir quand je ressens l'excitation perverse de l'homme qui me soumet... quand il prend un plaisir malsain et vicieux à me procurer de la douleur physique et spychologique ..... J'aime cette sensation de n'être rien d'autre que plusieurs orifices réunis chauds et coulants.... Un corps disposé à RECEVOIR...
En supplément mais qui fait un tout, j'ai aussi en plus des coups besoin d'être humiliée et animalisée de façon brutale.... J'aime aussi tout ce qui est très crade....
Plus je ferais bonne connaissance av mon partenaire plus je lui ouvrirais les portes de l'interdit et l'inavouable.... afin que nous découvrions de nouveaux plaisirs encore.... Ensemble !!!
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Une remarque liminaire, quant au sujet "pourquoi choisit-on de souffrir".
Ce dont il est question ici c'est de la souffrance choisie, assumée, dans le cadre d'une relation sm.
D'un acte volontaire de la part du/de la soumise, qui accepte volontairement d'être cravachée, battue, que le/la sado joue avec son corps.
Il ne s'agit en aucun cas de souffrance imposée, subie, contre son gré.
La question m'a longuement taraudée.
Aujourd'hui, j'aurai tendance à répondre que cela dépend des individus, et, pour chacun, de sa vision du bdsm, du moment, de l'état de sa relation à l'autre.
Pour ne parler que de ce je connais, mon cas, mon évolution par rapport aux relations SM, je dirai que je pense que le BDSM est un process évolutif, qui n'est pas figé, un type de relation qui s'approfondit avec le temps, l'expérience, la pratique, les rencontres.
J'ai toujours été attirée par la soumission. Mais j'ai évolué, passant successivement de relations D/s (dans mes rapports intimes) au D/s - SM, et à des rapports SM de plus en plus poussés.
Pour ce qui est de mes motivations, je crois qu'elles étaient multiples.
Rien, dans mon éducation, mon milieu ne devait normalement me conduire à ce type de relations.
Je ne suis pas non plus motivée par un quelconque besoin d' "être punie" pour des penchants érotiques "hors standards habituels"
Par contre, il y avait je pense le désir d'essayer, une forme de goût du "challenge", de dépasser les limites habituelles, de sortir du cadre du couple traditionnel, qui m'ont poussés à des jeux spéciaux avec les hommes que j'ai rencontrés.
Clairement, il y a eu aussi la découverte du plaisir qu'il y a à être attachée, cravachée, cette jouissance particulière à souffrir dans un cadre érotique, à la fois liée à des facteurs neurochimiques (les endorphines) mais aussi psychologiques, le désir de me sentir possédée.
Cela valait jusqu'il y peu, moins d'un an.
Jusqu'alors, mon goût pour les rapports SM était lié à moi, mon plaisir, celui que me procurait les mecs auxquels je m "offrais" le temps d'une séance. Ma pratique du SM était purement égoïste, d'autant plus autocentrée que c'est moi qui fixais le cadre, les limites.
Et puis il y a eu ma rencontre avec mon Maître et un nouveau rapport au SM. Désormais, ce n'est plus moi qui fixe le cadre mais lui. Ce que je recherche, ce n'est plus mon seul plaisir mais d'abord le sien. Parce que m'imposer de souffrir pour lui, pour son plaisir, pour l'exciter, le faire jouir, c'est pour lui une manière de me soumettre à son pouvoir, celui d'user de mon corps à sa guise, quand il le veut, comme il le veut.
Avec lui, ce n'est plus mon plaisir qui est la motivation première, mais bien le sien. Parce que c'est ainsi, grâce à lui, par lui, que je jouis.
In fine, je partage assez le point de vue de Largo
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Pour moi flageller , fesser, attacher, ordonner ... c'est la même chose. La même chose que pénétrer, mordre ou vouloir fusionner.
C'est l'immense plaisir de posséder et de tirer du plaisir de l'autre.
Alors s'il y a des endorphines qui expliquent que ça soit bien reçu en face , ou que cela vienne du plaisir de me laisser prendre ce plaisir, peu me chaut.
Tant qu'on est deux à être contents n'est ce pas...
En resumé pour moi c'est une façon de baiser intensément.
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Choisir de souffrir peut avoir des motivations multiples.
Il y a les souffrances physiques que l'on souhaite, que l'on espère, dans un contexte d'offrande du corps, souffrances qui peuvent aller très loin. On l'a choisi.
Et puis il y a les souffrances psychologiques (hors domination psychologique). Celles-là, on ne les souhaite pas et on se les prend en pleine poire. Si le fouet laisse des traces qui partent peu à peu, la souffrance psychologique, elle, laisse des marques plus profondes, non visibles par la personne qui les inflige. Personne qui, généralement s'en moque sinon elle s'y prendrait autrement.
Effectivement, lâcher prise, vraie soumission mentale sont l'addition, d'une part, de la réelle et profonde motivation du soumis à vivre sa soumission et, d'autre part, de la capacité du dominant à lui en donner envie.
Hors contexte "jeu", rien ne justifie ce type de souffrance quand on s'est tant donné, quand on a tant offert.
Dernière modification le 12/02/2019 11:54:31 par EN SOMMEIL Sisyphe_44.
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#9
C'est tout ce que vous dites Zarathustra.
Moi ce n'est ni pour expier un quelconque péché, ni parce que je suis une vilaine fille, même si cela peut faire parti du jeu, ce n'est pas ce que je ressens au quotidien.
C'est davantage pour me sentir vivante, parce qu'il n'y a rien de mieux que le mélange sexe/douleur, pour se sentir a la fois comme étant une petite chose vulnérable mais aussi wonder woman quand on remporte le challenge de supporter ce qu'on (je) subi(s)t. L'excitation que ça procure est folle et déroutante, je dis toujours "j'ai mal pour de vrai" mais ça me met dans des états pas possibles. Et je suis hyper curieuse et voir jusqu'où le corps peut aller et jusqu'où on peut interpréter et contrôler cette douleur me fascine, même si au final, le but est de plus rien contrôler (et la c'est jackpot, même si dans mon cas c'est difficile (c'est pas que je veux pas pourtant)) Pour le plaisir de l'autre mais j'avoue que c'est surtout pour le mien comme le disait la demoiselle avant de rencontrer "THE Maître" (j'ai d'ailleurs jamais réussi à appeler quelqu'un comme ça).
Cela ne m'est jamais arrivé mais je crois que je serais incapable de vivre une séance sans sexe du tout et juste avoir mal. Et hors jeu je ne prends pas de plaisir à être torturée psychologiquement/me sentir comme une sous merde non plus. Pendant le jeu, il fait bien doser cette partie, je dis toujours à ceux avec qui je parle "je crois que je suis trop faible psychologiquement pour subir ce type de chose" parce que j'admire les soumis.es qui encaissent mais finalement je crois que je suis trop forte justement, pour pas aimer subir ça.
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voilà pourquoi cela me donne à réfléchir
Il faut bien faire la différence entre être maso et être endurant.
Le maso a une pulsion qui le pousse à rechercher la douleur et qu'il va chercher à assouvir par tous les moyens, avec ou sans partenaire. Sinon c'est la frustration, au bout.
Le soumis endurant n'a pas de pulsion mais son comportement face à la douleur sera le même. Il attendra l'occasion, le plaisir de s'offrir. Tout simplement.
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#11
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@Jésus
le corps, la souffrance subit, que le/la maso offre, ce n'est pas un don de soi ?
C'est à mon goût l'acte le plus fort qui amène au lâcher prise, donner son corps (comme défouloir :-) a y prendre du plaisir, et s'exciter de voir le sadique en vouloir toujours plus . Et c'est un échange, un partage, une spirale, qui entraine le plaisir de l'un vers l'autre, l'un prend plaisir à châtier l'autre prends plaisir à être châtier ce qui augmente la cadence …. ça vous parle cela ?
Mais après cela, qu'est ce qu'il se passe, le sadique il donne quoi ? il ne sait pas ce que cela veut dire le "don de soi" ? parce qu'il ne donne peut être pas lui ?
voilà pourquoi cela me donne à réfléchir
C'est tellement juste ce que vous dites là.
Autant oui, on aime êtres contraint.e.s ainsi que la douleur mais n'empêche que ce qu'on offre c'est un cadeau. C'est pour ça que c'est tellement compliqué de trouver un partenaire pour jouer à ce genre de jeu.
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Par contre je ne comprends votre réponse : par offrande ...don de soi , que voulez vous dire exactement ? ( veuillez d'ailleurs excusez en cela mon manque de compréhension de la pensé féminine , je n'en maîtrise encore que très peu toutes les subtilités :smiley: ...)
Ce n'est pas de la simple baise. Tu donnes ton cerveau et tu t'offres tout entier.e. Si les doms n'ont pas compris ça, comment voulez vous que ça marche ?
Ça doit marcher avec certain.e.s sûrement en fait. Mais vraiment, quand tu as une nenette qui est la a t'écouter et t'obeir parfois naturellement, parfois en faisant de gros efforts sur elle même (parce que même si on joue, c'est quelqu'un hein) pour ton plaisir à toi, tu te dis pas qu'il s'agit d'une offrande, que si elle le fait c'est uniquement pour toi ?
Sans parler d'amour, vous avez de l'estime pour vos soumises ? Des fois je me pose vraiment la question. Un jour je parlais à un mec qui me disait "moi ce que je cherche c'est une serpillière". Je pense que ça, c'est un autre jeu et ce n'est pas ce bdsm là que j'aime. Mais j'ai peut être rien compris.
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Ricocuir
#12
En qualité d'ex dominateur par convenance avec une ex petite amie masochiste, je n'ai jamais pris de plaisir à tenir les manches pour donner du plaisir à ma partenaire mis à part pour assouvir ses envies. Je ne comprend pas le plaisir que peut avoir un dominateur étant donné que les instruments de flagellation sont principalement destinés à provoquer de la douleur. Prenons en exemple un Martinet, sa fonction primaire du fait de sa composition est de fouetter, éventuellement dépoussiérer un coussin ou un matelas ( fonction dérivée de l'utilisation principale ).
La voyant prendre autant de plaisir sous les coups des différents instruments de flagellation qu'elle m'avais mis à disposition, je me suis peu à peu à vouloir moi aussi passer du coté des lanières.
Ce fut hyper douloureux la première fois, au bout de trois ou quatre volée de martinet ( aujourd'hui gentil ), je demandais une pause. La séance à dû s'arrêter au bout du vingtième coup de martinet. Je n'en pouvais et n'en voulais plus. Je n'ai jamais lâcher mon envie de découvrir ces plaisirs cuisants. Au fils des séances, mes chairs s'y habituant, les endorphines pus présentes, j'ai fini par y prendre une part de plaisir.
Aujourd'hui, j’ai besoin de ressentir cette douleur physique pour ressentir au fil de la séance, un plaisir certain et enfin me sentir bien . je ressent un bien être post séance ( éducation anglaise ), trois ou quatre coups de badine intense pour préparer mes fesses à l'assaut des padlles, slapper et autres Tawse pour finir par les martinets sur les autres parties de mon corps. C'est souvent rougi du dos au cuisses et bleuie sur les fesses que la séance se termine sans une masturbation ou autre relation sexuelle étant donné que j'ai " joui" mon plaisir sous la férule de mon partenaire. je ne mélange jamais les plaisirs vanille et les souffrances SM. Je dit souffrance, car tout début de séance est douloureux pour ensuite par habitude, accoutumance et surement les endorphines s’abandonner totalement à la flagellation libératrice et o combien souhaitée.
Merci à toi Fabienne de m'avoir permis de te rejoindre et de découvrir les plaisirs du coté des lanières...
Soyez la première personne à aimer.
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#13
La question est surtout, pourquoi frapper aussi fort..
Parfois on se demande si ca3ne laisse pas de traces permanentes quand on on voit certaines choses.
Soyez la première personne à aimer.
Tindalos
#14
Pourquoi frapper aussi fort ?
Parce qu'on nous le demande...
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Achtung !
Il n'est pas question de frapper fort. Indépendamment de l'indispensable découverte de l'autre avant de passer aux "choses sérieuses", les limites de chacun s'exposent.
Quelque soit la pratique ou l'accessoire, le dominant commence doucement et poursuit graduellement en "lisant" le corps du dominé.
Le dominant qui n'agit pas de la sorte est un jean foutre qui n'a pas compris l'essentiel et qui se fait plaisir à lui seul...
Quant aux photos de traces avec des marques sanguinolentes = no comment...
On ne choisit pas de souffrir, on choisit de s'offrir et ce n'est pas qu'un jeu de mots.
Dernière modification le 07/07/2022 23:01:44 par EN SOMMEIL Sisyphe_44.
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