Bonjour,
J'ai fait une recherche sur le forum et je n'ai pas trouvé de sujet parlant de la libido. C'est pourtant un des moteurs important de la pratique BDSM. Je ne parlerai pas de la libido féminine, je laisse le soin à une femme éventuellement de s'exprimer, mais de la libido masculine, que je connais mieux et pour cause.
Commençons par le commencement : Mère Nature est bien faite. Elle a fait en sorte que la reproduction de l'espèce soit source d'orgasmes. Si notre reproduction ne dépendait que de critères volontaires, sans plaisir à la clé, notre espèce serait éteinte depuis bien longtemps à mon humble avis.
La libido masculine peut se présenter de la manière suivante : imaginez un réservoir qui se remplit peu à peu chaque jour. Lorsque le niveau de libido atteint un certain seuil, un homme ressent le besoin de libérer cette libido par les moyens habituels : coït ou masturbation. Il peut résister un certain temps mais, en fin de compte, il devra libérer cette libido qui s'accumule. Plus il attend, plus il y aura de libido à libérer car chaque jour le réservoir se remplit un peu plus, inexorablement.
Je parle pour le commun des mortels. Il existe peut-être des personnes différentes.
Une fois la libido libérée par un ou plusieurs orgasmes, le réservoir se vide et l'envie de sexe disparait pendant un certain temps. La libido va recommencer à s'accumuler chaque jour et le cycle recommence.
Les femmes dominantes qui lisent ce texte connaissent probablement le "syndrome" de l'homme soumis qui perd toute envie de soumission une fois qu'il a jouit.
C'est pour cela qu'un certain nombre d’entre elles contrôlent la libido de leurs soumis pour éviter cela. Et c'est là tout l’intérêt de la chose : la libido va s'accumuler sans que le soumis puisse la libérer de manière conventionnelle. La Maitresse peut se servir de cette tension sexuelle pour former son soumis. Et le soumis va se montrer à l'écoute, plus obéissant et docile, dans l'espoir d'être autorisé à soulager sa libido.
Dans des mains expertes, la chasteté et le contrôle de la libido d'un homme sont des outils puissants pour former un soumis. Et lui faire faire des choses qu'il ne ferait pas peut-être pas s'il avait le contrôle de sa libido.
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Moi j'ai l'impression que c'est plus un mythe pseudo-scientifique qu'autre chose cette vision la. Je suis branché tease and denial à un niveau hardcore donc je comprend l'excitation pour nous. Scientifiquement il y a des phases de plateau passé certains temps sans orgasmes, je crois que c'est documenté, (genre pour beaucoup, à 3 moins c'est plus simple qu'a 6 jours). Après oui, plus tu attends, plus tu as envie en règle général, mais c'est pas une ligne droite ou un réservoir comme métaphore... plus une ligne qui grimpe mais pleine de vas et viens, de creux et de pics^^
Pour mon expérience personnelle, ce qui ne vaut rien statistiquement en tant que tel, mais seulement si des gens s'y raccordent j'en suis à plusieurs mois et ce qui définit à quel point je crève d'envie de jouir ou je m'en contre-fiche, c'est mon état d'esprit, un (auto-)conditionnement (notemment par ton/ta/tes partenaires quand t'en as). Avant quelques jours, la perspective d'un orgasme ruiné était la, et j'en avais envie, ça me travaillait de plus en plus chaque jour; depuis y'a du mouvement dans mes jeux, partenaires ect, avec l'idée d'un grand final repoussé qui me triture l'esprit, et je suis en mode "pitié, fais moi chialer de denial!". Puis y'a pas longtemps j'ai eu une période binge-watching de films et série sur quelques jours, pas d'envie sexuelle, et la: jours, mois ou décénnies sans orgasme vont rien changer :P
C'est surtout cette idée de devenir moins soumis quand tu as as jouis qui me gène... tu perds ta libido oui, ça évidemment c'est le principe. Mais ton placement sur l'échelle D/s non, si tu as moins envie de faire plaisir à ta domme c'est plus que vous jouez dans un certain conditionnement ou elle prend avantage de ton désespoir (consenti) pour se faire servir, et donc tu es un peu moins enjoué juste après avoir eu ton orgasme car ton cerveau est de retour à l'endroit, capable de penser à autre chose que le sexe... le truc c'est que généralement quand t'es soumis et branché déni d'orgasme tu adores faire plaisir en toute circonstance, et quand t'es esclave encagé la le conditionnement est hardcore et t'es aussi généralement toujours ravi de faire plaisir. Du coup je me dit que cette "croyance" si j'ai raison, c'est plus en jeu pour nous exciter nous et nos couilles bleues autant que nos dommes qui en bénéficient.
Mais présenté comme une vérité scientifique comme tu le fais, sur un forum global, non c'est pas vrai, c'est romancé^^ Et attention justement parce que c'est aussi essentialisant, le problème de ces discours qui peuvent nous exciter c'est qu'ils essentialisent les hommes (ici) à la biologie. C'est très simple pour un sub qui se sent pas représenté par ça de se dire "bon ben je dois fonctionner comme ça", et ne pas arriver à se trouver vraiment; ou à l'inverse l'effet barnum, tu te dis "ouah mais c'est trop moi ça!"... alors qu'en fait pas vraiment. Et c'est facile pour une domme (ou un dom) de se dire "les hommes marchent comme ça", et d'imposer une chasteté basé la dessus à des subs à qui ça ne convient pas (genre moi).
Bref désolé de casser l'ambiance, mais faut savoir que j'écris une histoire illustré de tease and denial, et je me gène pas pour "matérialiser" ce fantasme dans les bouboules qui grossissent jour après jour, mème si en vrai c'est pas le cas^^ Tant que ça reste un fantasme c'est carrément excitant!
Dernière modification le 26/01/2019 19:29:12 par Chaton.
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Merci pour ton retour d'expérience. Je présente les choses de manière simple pour poser quelques principes de la libido masculine : le cycle de l'accumulation et le besoin de la libérer. Cela concerne la plupart des hommes, car nous sommes en proportion assez peu, j'imagine, à jouer avec l'abstinence == en effet, d'un certain point de vue, pourquoi se priver de jouir alors que l'on en a envie ?
Si je le fais, c'est parce que je retire un plaisir plus grand à ressentir la libido qui grandit en moi, qui cherche un moyen de s'exprimer. Les sensations procurées par une quantité de libido importante sont très agréables et une femme qui sait jouer avec rend les choses infiniment plus intéressantes.
Sur la partie "moins soumis" lorsque la libido a été libérée, je veux exprimer l'idée que, d'une manière générale, un certain pourcentage de la population masculine est un peu moins à l'écoute de sa partenaire lorsqu'il a obtenu ce qu'il voulait. Cela n'est pas systématiquement vrai heureusement, dans le BDSM car le sexe n'est pas tout et hors BDSM, car l'Amour est également un sentiment puissant.
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J'ai bien compris, moi je dis que toi tu romance ton explication de la libido selon la façon dont on aime se l'imaginer, nous soumis aux couilles rarement vides, nous qui aimons être toujours excité et frustré.
Pour les gens lambda, ben écoute, quand tu as eu un orgasme effectivement tu es moins branché sexe, c'est pas spécifique aux hommes, les femmes accumulent la mème frustration et quand elle se libère c'est facile de penser à autre chose pour un certain temps. Donc si après tu as moins envie de faire plaisir à ta partenaire ben c'est normal, mais si elle insiste et que tu rechigne bah ça reste ton droit, et si t'as tendance à ignorer le plaisir de ta partenaire en général, ben c'est pas ta libido, c'est le virilisme et le patriarcat, ou c'est ton trouble mental, ou c'est ta culture pour X raison etc... mets une cage à un macho égoïste et il va battre sa femme, pas s'empresser de lui faire un cunni.
C'est le fond de ma critique, quand on romance un fantasme qu'on a nous en l'agrandissant à la réalité, ben comme notre fantasme il consiste à simuler une oppression/domination/inégalité par le consentement, du coup ça justifie cette domination hors du BDSM.
Je dessine une barrière très très claire (et je le conçois: un peu intégriste) entre fantasme et réalité, parce que la domination des uns sur les autres, en vrai, c'est pas marrant; ça génère de essentialisme et ça fait souffrir des gens. Du coup je garde une vision rationnelle et purement scientifique de ma vision de la libido dans le monde réel, si t'as les couilles bleues au bout de trois jours de déni d'orgasme, elles seront factuellement plus grosses et lourdes que si elles sont pas bleue quand ça fait 1 an que t'as pas joui, et tu auras été plus excité et ravi de faire plaisir à ta dominante au jour 38 ou 232 que le jour des 1 an peut-être. Les fantasmes, c'est mes partenaires qui me tourmentent avec, et c'est moi qui écrit une histoire ou au bout d'un an de déni, mon perso à des pastèques entre les jambes et saute au cou de sa copine qui rentre à peine pour lui faire un cunni d'une heure avec des étoiles dans les yeux^^
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